La Conférence mondiale pour le climat s’est ouverte lundi à Madrid. L’urgence est là : quatre ans après la signature historique de l’accord de Paris, les émissions de gaz à effet de serre augmentent toujours et les engagements tardent à venir. Et alors que les plus gros pollueurs sont à la traîne, des “petits” États s’affirment timidement dans la liste des bons élèves.
Les promesses faites à Paris en 2015 ne seront pas tenues : les émissions mondiales de CO2 liées à l'énergie fossile ont grimpé de 1,7% en 2018 alors que l’ONU planchait sur une diminution de 7,6% par an de 2020 à 2030. Des chiffres qui seront inatteignables si les bouchés doubles ne sont pas mises.
Dur dur : les grands pays manquent à l’appel. L’urgence climatique peut attendre pour les plus pollueurs. Qui sont-ils ? La liste est finalement facile à dresser : prenez celle des pays les plus riches et les puissants, dits "développés" libéralement parlant. Ces membres du G20, responsable de près de 78% des émissions. S’ils ont presque tous signé cet accord de Paris qui vise à limiter le réchauffement de la planète, peu sont à même de le respecter.
Les trois plus gros pollueurs, la Chine, les Etats-Unis et l’Inde ne font pas d’effort. La Chine par exemple, a produit 35 gigawatts supplémentaires d’électricité au charbon sur les six premiers mois de 2019, "ruinant les efforts du reste du monde qui avait réussi à réduire sa production de 8,1 %," indique à Ouest France, le sénateur Vert Ronan Dantec. Quant-aux Etats-Unis, sous l’impulsion de Donald Trump, ils s’apprêtent tout simplement à quitter l’accord de Paris.
L’Union européenne, le Japon, le Canada ne font pas mieux. Ces états "doivent augmenter leurs objectifs de réduction d'émissions, ils doivent faire leur part de l'effort. On a besoin de cette réponse urgente et ambitieuse," explique à France Inter Lucile Dufour, du Réseau action climat.
Les chiffres varient toutefois si l’on prend en compte les émissions par habitant. Le top 3 est alors détenu par le Qatar, le Koweit et l’Arabie saoudite.
Néanmoins, l’optimisme ne fait pas de mal : dans tous ces mauvais élèves, 44, dont les 28 pays de l’UE, ont annoncé qu’ils "actualiseraient" leurs objectifs pour la COP25.
Une autre touche d’espoir, il existe tout de même des états qui s’engagent : en septembre dernier à New York, 68 pays se sont engagés à réduire encore plus leurs émissions de gaz à effet de serre. Des "petits pays" qui ne représentent que 8% des émissions mondiales, précise France Inter.
Parmi eux, le Mali, le Togo ou encore la République des îles Marshallen Océanie. Ces états, pour la plupart pauvres, sont aussi les premières victimes des changements climatiques.
Aux îles Marshall par exemple, la montée des eaux et son réchauffement sont une menace directe pour les atolls. "Les atolls les plus vulnérables comme mon pays sont déjà dans le couloir de la mort.’eau recouvre déjà régulièrement la plus grande partie de notre territoire,”a déclaré, en colère, la présidente Hilda Heine, en ajoutant : "nous ne voulons pas fuir, mais nous refusons de mourir."
GENTSIDE