Le retour de la chasse a suscité des réactions passionnées chez les ONG de protection de l'environnement, qui ont obtenu l'interdiction totale du commerce de l'ivoire pour les protéger du braconnage qui les décime.

Il a également avivé les tensions entre le chef de l'Etat et son prédécesseur.

Le rétablissement de l'autorisation de la chasse pourrait "démotiver ceux qui luttent contre le braconnage, à qui l'on dit de protéger les éléphants contre les braconniers alors que le régime braconne les mêmes éléphants en appelant ça de la chasse", a déclaré M. Khama à l'AFP.

Audrey Delsink, directrice de l'ONG Humane Society International (HSI) Africa, à Johannesburg, a jugé ces enchères "profondément inquiétantes et contestables".

"La chasse n'est pas un moyen efficace à long terme de régulation de la population", a-t-elle affirmé à l'AFP.

 

Mais Tshepang Mogogoma, un habitant du village de Nata, dans le centre du pays, a dit espérer l'attribution "d'autant de permis de chasse à l'éléphant que possible". "Les éléphants sont une menace dans notre région", a-t-il affirmé à l'AFP.

Selon le responsable de la Kalahari Conservation Society, Neil Fitt, la chasse représente une nouvelle source de revenus pour le Botswana mais devra être pratiquée "de manière éthique et correcte".

Coincé entre la Zambie, la Namibie et l'Afrique du Sud, le Botswana abrite environ 135.000 éléphants en liberté, soit un tiers de leur population africaine connue. La richesse de sa faune en fait un sanctuaire très prisé des amateurs de safaris haut de gamme.