C'est une bonne nouvelle alors que le monde subit de plein fouet la pandémie de Coronavirus. George R. R. Martin, l'auteur de la saga Game of Thrones, a indiqué profiter du confinement pour écrire la suite et fin tant attendues de cette série version papier. Si l'engouement est tel, c'est aussi car cette saga fait écho au vrai monde. Le manque de réaction face au Marcheurs Blancs évoque en effet la réaction de certains dirigeants face au changement climatique. Dans les deux cas, les visions court-termistes priment.
C’est une nouvelle qui devrait ravir les fans de Game of Thrones confinés à travers le monde. L’auteur de la saga à succès, George R. R. Martin a publié un billet sur son blog, ironiquement baptisé "Not a blog", dans lequel il explique profiter du confinement pour écrire les sixième et septième tomes de Game of Thrones attendus depuis des années.
"Pour ceux d’entre vous qui peuvent s’inquiéter pour moi personnellement… Oui, je suis conscient que je fais partie de la population la plus vulnérable, étant donné mon âge et ma condition physique", écrit-il . "À vrai dire, je passe plus de temps à Westeros que dans le monde réel. J’écris tous les jours (…) Les choses qui se passent au Royaume des Sept Couronnes sont sombres… mais peut-être pas aussi sombres qu’elles sont en train de le devenir ici", ajoute-t-il. La lenteur légendaire de George R. R. Martin est telle que la série a fini par rattraper les livres.
Le danger le plus grave est ignoré
Si la saga Game of Thrones a créé un véritable engouement, c’est en partie car elle trouve écho dans notre propre réalité. Alors que les familles nobles du royaume des Sept Couronnes mènent une guerre sans merci pour s’emparer du Trône de fer, un danger bien plus grand les menace : l’arrivée des Marcheurs Blancs, des morts vivants capables d’exterminer les habitants du continent de Westeros. Pourtant, comme certains de nos dirigeants actuels face au réchauffement climatique, plusieurs gouvernants ne se soucient guère de ce désastre annoncé et se focalisent sur des enjeux à court terme comme l’accès au pouvoir ou le renouvellement d’un mandat.
Alors que les Sauvageons, vivant au nord du mur qui sépare le royaume des Sept Couronnes des Marcheurs Blancs, tentent de passer au sud pour échapper à la mort, la Garde Nuit, qui surveille le mur, lutte, au début, contre leur arrivée. Une situation similaire aujourd’hui avec les milliers de migrants climatiques qui tentent de trouver refuge sur des terres moins arides en Europe et sont repoussés en mer. "Game of Thrones est ce que nous vivons, mais à l’envers : le refroidissement climatique plutôt que le réchauffement, et les migrants -les Sauvageons- qui viennent du Nord plutôt que du Sud, chassés par l’invasion des Marcheurs blancs, qui représentant la maladie, la famine, la mort", résume le pionnier de la collapsologie, Pablo Servigne, dans les colonnes de Reporterre.
Game of Thrones, allégorie du changement climatique, permet aussi de nous mettre en garde contre les dérives de notre système actuel. C’est notamment le cas pour la finance. En guerre incessante depuis la première saison, les maisons nobles sont en permanence à la recherche de fonds pour lever leurs armées. La Banque de fer est la plus puissante institution financière de l’univers de Game of Thrones. Installée dans la cité libre de Braavos, sa puissance est telle que son soutien fait ou défait les grands de ce monde. Or celle-ci a une vision limitée des problèmes et ne prend jamais le temps de voir quels sont les impacts de ses financements à l’échelle globale… une image de l’ancien monde de la finance.
NVTC