Les petites îles du Pacifique seront-elles sauvées ? Les experts pensaient qu'elles seraient englouties avec la montée des eaux liée au réchauffement climatique, mais une nouvelle étude vient donner un peu d'espoir. Elle établit, avec quelques nuances, que ces îles pourraient en fait modifier leur forme en même temps que le niveau des eaux augmente.
Les petites îles du Pacifique seraient plus résilientes que les scientifiques ne le pensaient jusqu’ici. C’est ce que vient de montrer une étude publiée le 5 juillet dans la revue Geology. Les chercheurs se sont intéressés aux îles comme Tuvalu, Tokelau et Kiribati, largement menacées par la montée des eaux et les catastrophes climatiques. Ces amas de sable dépassent à peine le niveau de l’océan.
Les îles s'élèvent en même temps que la montée des eaux
Les chercheurs ont utilisé un modèle réduit. "L’étude a simulé des niveaux de mer plus élevés et des vagues provoquées par des tempêtes allant jusqu’à quatre mètres de hauteur", expliquent dans une note les chercheurs de la School of Environment de l’université d’Auckland qui ont participé à l’étude. L'expérimentation s'est déroulée dans un canal de 20 mètres de long de l'université de Plymouth au Royaume-Uni.
Ils ont ainsi découvert que le point le plus haut de leur île artificielle avait gagné en altitude et que le reste s'était déplacé sur le récif corallien sous-jacent. Une analyse qui va à contre-courant de la thèse scientifique largement acceptée selon laquelle les atolls, ces îles en forme d’anneau constituées de récifs coralliens seraient donc noyées si une montée des océans survenait.
Des résultats à nuancer
"Les îles des atolls ne sont pas inertes sur le récif, le gravier et le sable qui la constituent se déplacent sur le récif corallien lui-même, de sorte que les terres se modifient en fonction des conditions environnementales", note Megan Tuck, auteure principale de l’étude. Les chercheurs émettent quelques réserves quant à leurs résultats car il s’agit d’une simulation sur modèle réduit et parce que certains éléments, comme la structure de l’île ou la végétation, n'ont pas été pris en compte dans l’expérimentation.
Mais le géomorphologue Murray Ford, coauteur de l’étude, souligne : "Les effets sur les différentes îles varieront de sorte que, même si certaines zones deviennent inhabitables, d’autres s’adapteront à la montée des eaux. Il incombera aux gouvernements et aux communautés de décider de la suite à donner, mais nous pensons que cette étude souligne le fait que la nature fournit un modèle d’adaptation et que les communautés insulaires devront peut-être s’en inspirer".
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