Des scientifiques canadiens ont mis au point une technique pour extraire à grande échelle et à bas coût de l'hydrogène à partir de sables bitumeux et des champs pétrolifères, affirme la société canadienne qui développe ce processus. Aujourd’hui, l’hydrogène est principalement produit via l’extraction matières fossiles.
"Des scientifiques ont développé une méthode économique et à grande échelle pour extraire de l'hydrogène de sables bitumeux et de champs pétrolifères", selon un communiqué de Proton Technologies. Cet hydrogène "peut être utilisé pour des véhicules fonctionnant à l'hydrogène", affirme le texte publié à l'occasion de la conférence Goldschmidt qui réunit 4 000 scientifiques à Barcelone.
L'hydrogène peut jouer un rôle clé dans la transition énergétique, à condition d'augmenter les usages et réduire ses coûts de production, indiquait en juin l'Agence internationale de l'énergie (AIE). "Les champs pétrolifères, même ceux n'étant plus exploités, contiennent toujours des quantités significatives de pétrole", argumente Grant Strem, PDG de Proton Technologies.
"Les chercheurs ont trouvé qu'injecter de l'oxygène dans ces champs augmente la température et libère l'hydrogène, qui peut être séparé d'autres gaz à travers des filtres spécifiques. L'hydrogène ne préexiste pas dans les réservoirs, mais injecter de l'oxygène permet à la réaction chimique qui aboutit à la formation d'hydrogène d'avoir lieu", affirme-t-il.
Baisse des coûts
Si cette technologie parvient à être mise en place à une échelle industrielle, il évalue les coûts de production entre 10 et 15 centimes de dollar par kilogramme, contre deux dollars actuellement. Elle permettrait d'"extraire d'importantes quantités d'hydrogène en laissant le carbone sous terre", assure Proton Technologies.
Actuellement, l'hydrogène est presque intégralement produit à partir de gaz et de charbon, ce qui entraîne l'émission de 830 millions de tonnes de CO2 par an, soit l'équivalent des émissions cumulées du Royaume-Uni et de l'Indonésie.
Il serait possible d'arriver aux niveaux de prix annoncés mais avec des moyens techniques qui ne sont pour l'instant pas à l'échelle industrielle et sachant que le niveau de pureté de l'hydrogène produit n'est pas précisé, nuance Olivier Joubert, directeur d'un groupement de recherche du CNRS sur l'hydrogène, interrogé par l'AFP.
AFP