L'information a créé le buzz. Certaines rues seraient climatisées au Qatar pour faire face à la chaleur suffocante. Une hérésie environnementale pour beaucoup, quelques semaines après les championnats du monde d'athlétisme accueillis par Doha et ses stades à ciel ouvert climatisés. Mais certains n'hésitent pas à comparer cela aux terrasses de café chauffées en hiver.
C’est une information qui a fait le tour de la presse française et internationale. Pour faire face à la chaleur suffocante, le Qatar aurait installé des climatiseurs dans les rues. "Le Qatar climatise non seulement les stades de football, mais également ses activités de plein air : sur les marchés, le long des trottoirs, même dans les centres commerciaux extérieurs, afin que les visiteurs puissent faire leurs emplettes avec une brise fraîche", note le journal.
Un impact carbone très lourd
Une annonce très critiquée et qui a beaucoup fait réagir les internautes. Une "hérésie" dénoncent les uns, "je boycotterai la Coupe du monde 2022", tweete une autre, "On marche sur la tête". Il faut dire que la température est particulièrement élevée. Le pays est l’un des points les plus chauds de la planète et le thermomètre affiche régulièrement 46 °C. Or, avec le réchauffement climatique, le Qatar a subi une augmentation de 2°C par rapport à la période préindustrielle.
Le problème, évidemment, est l’impact carbone très lourd généré par ces climatiseurs. Le pays consacre déjà 60 % de son électricité à la climatisation. Un cercle vicieux déjà mis en avant il y a quelques semaines lors des championnats mondiaux d'athlétisme. Le Qatar a en effet décidé de climatiser ses stades à ciel ouvert pour les compétitions.
En France, des terrasses chauffées pour le confort
"Le coût environnemental est quand même énorme !", estimait en mai dans les colonnes de So Foot Adrien Le Norcy, gérant du site spécialisé frigoriste.fr. "Le bilan carbone d’une telle installation doit être exorbitant. Un champ de panneaux photovoltaïques, couplé à un réseau de tuyauteries gigantesque et des pompes hydrauliques de puissance phénoménale, sans, parler des turbines, ça n’a rien de très écolo".
Le Qatar, comme le rappelle la Voie du Nord, est le plus grand pays émetteur de gaz à effet de serre par habitant selon la Banque mondiale. En 2014, un Qatari émettait 43,9 tonnes métriques de CO2 par habitant. C’est près de dix fois plus que la moyenne mondiale. Mais pour certains, malgré son impact carbone, la climatisation serait indispensable pour les Qataris.
"C’est une question de survie. Il fait trop chaud. C’est une réalité", défend dans le Washington Post le directeur exécutif du Arab Youth Climate Movement Qatar, Neeshad Shafi. Non seulement à cause de la chaleur, étouffante, mais aussi du taux d’humidité très élevé. Et, comme le rappellent certains, en France, en hiver, on chauffe les terrasses au gaz. Et ce n’est qu’une question de confort.
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