Situé dans le département de Ngaye Mekhé, une commune du département de Tivaounane dans la région de Thiès."Beud dieng" est un village de l’arrondissement de « Ndiaye thioro ».Sur la route qui mène vers saint louis, des personnes du troisième âge palabrent sous des arbres en étalant leurs fruits et légumes qui côtoient les allées retours des camions, avec des voitures de transport. Pendant ce temps les femmes négocient le transport de leurs articles. Soit c’est un courtier de charrette, voire un chauffeur de « 404 mbar » comme les autochtones aiment appeler les conducteurs de pick up. Bienvenu dans le marché hebdomadaire de « Ndiaye Thioro ». Comme chaque jour son « loumeu ».
Les produits du village de "beud dieng" alimentent les différents marchés de la commune de « Ngaye Mékhé » derrière cette abondance forte remarquable, se cache tout un processus qui implique hommes, femmes et enfants dans les activités agricoles. Une incursion dans les jardins qui accueillent le projet « sunnnugal » axé sur la souveraineté alimentaire, nous a permis de prendre la température de cultures qui y sont menées. Sur notre chemin, des femmes qui ramassent les pastèques dans leurs champs, afin de charger les véhicules qui doivent les transporter sur les abords de la route et les marchés hebdomadaires, n’ont pas manqué d’attirer notre attention.
Elles se présentent comme les femmes des propriétaires de ces champs qui sont en étroites harmonies avec les champs des grandes cultures tels que le mil, l’arachide, le sorgho…De petits garçons qui y’ont entre 9 Et 13 ans participent aussi à la séance de collecte, dans une ambiance bon enfant.
(Il est 13 heures, l’heure du dejeuner, on se fait quelques cuillères de riz et une pastèque fraichement tiré de la terre. Ce point d’escale nous a permis d’appréhender le degré d’hospitalité des habitants de "Beud Dieng".
Après 500 mètres de marche nous voilà sur les lieux qui abritent les cultures du projet « sunnugal » des cultures qui s’étendent sur 2 hectares, nous offre une verdure qui se conjugue aux réalités de la saison des pluies. Avec des allées bien tracées, de visu on peut lire le tableau de la diversité des semences qui sont séparés par de l’herbe. Le métal grillagé sert de barrière de protection contre les mal intentionnés et de délimitation face aux autres champs de « jatropha » environnants. Il y’a deux bâtiments en cote à cote, le premier est enveloppé par de l’aluminium et sert de lieu de repos aux travailleurs, le second en brique abrite les groupes électrogènes et les machines pour le contrôle de l’irrigation.
Ceux- ci symbolisent le grand pas franchi par le projet avec l’apport des ingénieurs et collaborateurs de l’ENSA (école nationale Supérieure d’agriculture). Une puit de70 mètres de profondeur sous terre et exploitée au niveau de 45mètres de ses possibilités.
« Le seul bémol réside dans les tuyaux en plastique que les rongeurs grignotent au fur et à mesure, et risquent de faire péter le passage de l’eau à n’importe quel moment. » Si l’on en croit El hadji Gueye le chargé des lieux.
Les horaires de travail varient des périodes et vu qu’on est sorti du ramadan, les vieilles habitudes vont reprendre, elles sont comprises de 8heures pour le matin à midi avant de reprendre de 15 heures à 18heures le soir.
Les travailleurs sont tous des jeunes du village qui y’ont troqué leur rêve d’exode à la détermination de travailler leur terre d’origine. « Nous n’avons plus des raisons de quitter notre terroir, tout est là et c’est à nous de renverser les tendances notre destin est entre nos mains nos parents nous ont laissé la terre il nous convient de la mettre en valeur. » argue Assane un jeune cultivateur du projet.
Ils sont au nombre de dix, armés de houes leur objectif du jour est de repousser les mauvaises herbes qui empêchent les plantes de se développer comme il faut, comme qui dirait que chaque jour son programme. Les jeunes qui sont parties faire l’aventure dans les autres régions se comptent par les doigts de la main, et coïncidence la majeure partie d’entre eux veulent rejoindre le projet mais ils doivent prendre leur mal en patience car pour avoir l’aval des dirigeants il faut faire un passage à niveau. Ce qui nous pousse à penser que c’est dans cette méthode sélective que réside l’efficacité du travail fourni au sein de cet espace. Ce qui illustre leur engagement face à cette épreuve qui se présente comme un défi.
Notre arrivée coïncide avec la venue de « Oustaz »(Alioune diouf) le professeur d’arabe et leader d’opinion dans le village de « Mbédiene» pour bénéficier des arbres fruitiers et arbres contre la désertification en même temps s’initié au procédé de reboisement qui n’a plus de secrets pour les habitants de Beud dieng. « Notre objectif est de vous rendre autonome et dès que la première phase
est mise en place (à savoir le reboisement), le reste va dépendre de l’eau dont sa maitrise va s’élargir dans le long terme. Il y’a de quoi espéré. » Explique El hadji
« J’ai du mal à comprendre comment une personne peut se rendre utile à elle-seule sans pour autant penser aux autres, votre apport et votre esprit de dépassement sont plus que salutaire vous pourriez vous repliez sur vous-même et resté entre vos quatre murs et ne jamais nous associé dans vos activités vraiment je ne sais pas quoi dire » rétorque Alioune Diouf , bien en tenu et prêt pour le transport des variétés de plantes qui sont au nombre de 80 en tout. Les quarante premières vont faire le tour de son exploitation et les quarante autres vont être planté à l’intérieur de son champ.
Au sein de l’exploitation il y’a une pépinière qui rend possible la fourniture de plantes aux nécessiteux.
Son entretien est assuré par le vieux Sylla, un homme de la soixantaine qui a servi dans la zone Sud en Casamance dans le même registre, là où la diversité des plantes n’est plus a démontré. Il était venu dans le cadre d’un partenariat et depuis lors il s’est établi dans le village comme le chargé de la pépinière en étroite collaboration avec les ingénieurs du projet « Sunnugal ». Il nous a surtout parlé des vertus du Moringa « Never die » qui selon les dires de l’ingénieur qui les a formé est « efficace sur pas mal de microbes. » De même que la « basilique » « ngoune ngoune » qui permet de lutter contre l’arrivée des reptiles tel que le serpent mais aussi soigne certaines maladies. Sa polyvalence aussi apparait à plus d’un titre sur non seulement nos plats locaux et aussi des boissons comme le thé.
Hormis la basilique et le « Never die » d’autres variétés sont expérimentés comme les arbres fruitiers allant des jujubiers, aux mangues passant par des papayes de la Casamance et des tamariniers pour d’éventuelles transformations dans le registre des projets à venir pour les femmes du village ou d’autres horizons.
La journée prend fin sur le planning de la journée de demain qui s’annonce chargé avec deux déplacements dans le cadre des reboisements qui font parties maintenant des habitudes des jeunes de « Beud dieng. » Soucieux de venir à bout des 1 million de plantes pour le Sénégal qu’ils se sont fixé comme objectif.
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