Les pays les moins avancés réclament des réductions d'émissions et des moyens financiers pour faire face aux impacts du changement climatique Spécial

Écrit par  Jui 07, 2022

Six mois après la COP26 à Glasgow, les parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) se réunissent du 6 au 16 juin à la Conférence de Bonn sur le changement climatique (organes de mise en œuvre) pour faire avancer les négociations sur la réponse mondiale à l'aggravation de la crise climatique. La Conférence annuelle des Nations Unies sur les changements climatiques de cette année a débuté  ce 06 juin, conçue pour jeter les bases du succès de la COP27 à Charm el-Cheikh, en Égypte.

Les gouvernements se réunissent pour la première fois depuis la conclusion de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques COP26 à Glasgow en novembre dernier, au cours de laquelle les détails opérationnels de l'Accord de Paris ont été finalisés, sonnant ainsi dans l'ère de la mise en œuvre de l'accord.

À Bonn, les gouvernements se concentreront sur les travaux dans les domaines clés de l'atténuation, de l'adaptation, du soutien aux pays en développement - en particulier la finance - et des pertes et dommages.

Prenant la parole, la, présidente du groupe des 46 pays les moins avancés (PMA) dans ces pourparlers, Mme Madeleine Diouf SARR du Sénégal, a exposé les attentes du groupe des PMA en déclarant que « La crise climatique s'aggrave : nos populations et nos communautés souffrent des impacts dévastateurs du changement climatique, alors que les émissions continuent d'augmenter. À Bonn, les gouvernements doivent s'engager à prendre des mesures équitables et ambitieuses pour réduire les émissions et apporter un soutien adéquat aux plus pauvres et aux plus vulnérables, afin que nous puissions nous adapter aux impacts du changement climatique et remédier aux pertes et préjudices qu'il engendre. »

Les principales questions abordées à Bonn portent sur : un nouvel objectif en matière de financement climatique afin d'aider les pays en développement à faire face au dérèglement climatique ; un programme de travail visant à relever les objectifs de réduction des émissions des pays afin qu'ils atteignent le niveau nécessaire pour limiter le réchauffement à 1,5°C ; le financement de la lutte contre les pertes et les préjudices causés par le changement climatique ; et le lancement d'un « bilan mondial » destiné à évaluer les progrès réalisés dans la mise en œuvre de l'accord de Paris. Dans ce cadre, Mme Sarr a soutenu que : « Les effets du changement climatique frappent déjà nos pays, et nous ne pouvons pas y faire face seuls. Des fonds doivent être octroyés pour aider nos communautés à s'adapter aux conséquences du changement climatique. Lors de la COP26, les pays développés se sont engagés à doubler le financement de l'adaptation, mais on ne sait toujours pas comment et quand ces fonds parviendront aux communautés qui en ont le plus besoin. »

En réponse aux appels en faveur d'un financement des pertes et préjudices causés par le changement climatique et à la proposition du G77+Chine de créer une structure de financement pour faire face aux pertes et préjudices, les pays ont convenu d'entamer un « dialogue de Glasgow » sur le financement des pertes et préjudices lors de cette session de Bonn.

Mme Sarr a  aussi souligné que : « La question du financement des pertes et des préjudices déjà subis par nos pays en raison du changement climatique mérite plus qu'un dialogue. Les pays qui ont une responsabilité et des capacités bien plus grandes que les nôtres doivent combler le déficit de financement afin que les coûts ne retombent pas sur les foyers déjà vulnérables lorsque les impacts du changement climatique frappent - quand des maisons et des hôpitaux sont balayés par les eaux, quand des récoltes sont détruites, quand des îles sont englouties et que des communautés entières sont déplacées. L'incapacité à réduire les émissions et à assurer un financement adéquat de l'adaptation entraîne de plus en plus de pertes et de préjudices dans nos pays, et c'est nous qui en payons le prix. »

Concernant le besoin urgent de réduire les émissions mondiales, Mme Sarr a dans sa conclusion déclaré que : « Les niveaux actuels d'émissions vont provoquer un réchauffement qui menace la survie de centaines de millions de personnes. Il est urgent de réduire radicalement les émissions mondiales. Limiter le réchauffement à 1,5°C est possible, mais encore faut-il de la volonté politique. Nous appelons une nouvelle fois les gros émetteurs à s'engager sur des objectifs de réduction des émissions plus importants dans leurs Contributions déterminées au niveau national, afin de traduire leur juste part de l'effort mondial pour atteindre les objectifs de l'Accord de Paris. »

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