"Plan de prévention riquiqui" -

Dans la foulée de la catastrophe AZF qui avait fait 31 morts en 2001, des mesures avaient été prises comme la création de plans de prévention des risques (PPRT).

"Le PPRT de Lubrizol fait que l'incendie ne s'est déroulé que sur moins de 10% du site", a souligné Yvon Robert. Et le sinistre n'a pas fait de victime.

 

Mais cela n'a pas empêché les pompiers de manquer d'eau face à trois hectares de feu d'hydrocarbures. L'incendie a "nécessité quatre fois plus d'eau" que la quantité prévue par l'arrêté préfectoral fixant des minima pour ce site, a précisé le commandant Jean-Yves Lagalle, le directeur des pompiers de Seine-maritime, "On a la chance d'avoir eu la Seine".

"On s'est aperçu que les pompiers ne sont pas forcément équipés pour aller sur des sites tels que les nôtres", a de son côté affirmé Corinne Adam, déléguée CFTC de l'usine Lubrizol.

"Le PPRT de Lubrizol est riquiqui", avec "14 maisons concernées" a dénoncé le 12 novembre l'avocate et ancienne ministre Corinne Lepage au Sénat. Selon Yvon Robert, entre 150.000 et 250.000 personnes se sont retrouvées sous le panache de fumée noire de 22 km de long.

 

Et Lubrizol n'a pas bénéficié des services d'un des rares camions de pompiers français capable de mesurer la pollution, selon Mme Lepage.

Ministre de l'environnement lorsque qu'une fuite de gaz de cette même usine Lubrizol avait provoqué un nuage nauséabond perçu jusqu'en Angleterre, Delphine Batho a dénoncé, comme Mme Lepage, une baisse des budgets de la prévention des risques technologiques, un affaiblissement des règles concernant les installations classées et des sanctions "dérisoires" appliquées aux entreprises.

Le nombre de visite d'inspections sur sites classés a ainsi baissé de 40% en douze ans, selon David Romieux du syndicat CGT.