Avec une population de près de 400 millions d'habitants, l'Afrique de l'Ouest possède l'un des parcs automobile dont la croissance est la plus rapide au monde. Comme dans la plupart des pays africains, la majeure partie des importations de véhicules vers la région est constituée de véhicules d'occasion.
Les réglementations visant à limiter la qualité des voitures importées dans la région sont faibles. Cette situation, associée à la mauvaise qualité des carburants, est l'une des principales causes de l'augmentation des niveaux de pollution atmosphérique dans les villes de la région. La population souffre des effets de l'inhalation de fumées toxiques. Les enfants, qui se rendent à pied dans les écoles et qui empruntent des routes très fréquentées, et les vendeurs informels le long de ces routes sont les plus exposés aux effets de ces fumées toxiques sur la santé. En 2016, l'Organisation mondiale de la santé a désigné Onitsha, une ville du Nigeria, la ville la plus polluée au monde en termes de petites particules nocives (PM10).
Les ministres de l'environnement et de l'énergie des 15 pays de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) se sont réunis les 6 et 7 février 2020 à Ouagadougou, au Burkina Faso, et ont adopté un ensemble complet de réglementations visant à introduire des carburants et des véhicules plus propres dans la région. Il s'agit d'une étape importante dans la réduction de la pollution atmosphérique et des émissions climatiques dans la région.
La réunion ministérielle de haut niveau a été organisée par la Commission de la CEDEAO avec le soutien du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) ainsi que d'autres partenaires. Les réglementations adoptés par les ministres ont été l'aboutissement de plusieurs années de travail menées par le PNUE pour améliorer les normes des carburants et des véhicules dans la région.
Les réglementations spécifiques adoptées par les ministres sur les carburants et les véhicules plus propres sont les suivantes :
Ces décisions vont maintenant être soumises à une réunion du Conseil des ministres qui se tiendra en juin 2020, pour adoption formelle. Une fois adoptées, les décisions juridiquement contraignantes entreront en vigueur au plus tard le 1er janvier 2021.
"Nous sommes très heureux de voir les résultats d'un processus qui a pris plusieurs années", déclare Jane Akumu, experte du PNUE en matière de carburants et de véhicules propres. "Le PNUE a soutenu 11 des 15 pays membres de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest avec des projets individuels et a travaillé en étroite collaboration avec la Commission de la CEDEAO pour élaborer cette réglementation sur les carburants et les véhicules propres. Plusieurs organisations partenaires et organisations non gouvernementales ont également soutenu le processus. Ce travail s'inscrit dans le cadre de programmes mondiaux dirigés par le PNUE : le Partenariat pour des carburants et des véhicules propres, l'Initiative mondiale pour les économies de carburant, la Coalition pour le climat et la pureté de l'air et le Programme pour la mobilité électrique.
Le processus n'est pas terminé, car plusieurs pays demandent maintenant un soutien pour leur mise en œuvre, pour par exemple les aider à rédiger des normes nationales en matière de carburants et de véhicules, ou pour mettre en œuvre la feuille de route sur l'économie de carburant et introduire la mobilité électrique.
"Nous prévoyons de poursuivre notre travail dans la région et de soutenir les pays dans la mise en œuvre des décisions", déclare M. Akumu. "En fin de compte, l'utilisation de carburants et de véhicules propres n'est pas seulement une question d'énergie ou d'environnement. C'est une question de santé pour les millions de personnes qui vivent dans les grandes villes de la région et aux alentours".
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