D'ici juin, la Commission aura présenté plusieurs actes législatifs, a souligné la chancelière allemande Angela Merkel. En particulier, la grande "loi climatique" européenne, dans laquelle la Commission compte inscrire l'objectif 2050, qui doit être présentée d'ici mars.
Les dirigeants européens auront d'ici l'été également avancé dans la discussion sur le futur budget pluriannuel de l'UE pour la période 2021-2027, qui devra refléter les ambitions climatiques du bloc.
Et en janvier, Ursula von der Leyen présentera son "fonds pour la transition juste", très attendu par les pays dont la survie de certaines régions est liée au charbon.
A l'entame du sommet, Varsovie n'était pas le seul pays récalcitrant. La Hongrie et la République tchèque affichaient aussi leur scepticisme, exigeant des garanties financières, mais également sur les moyens d'atteindre cet objectif climatique, y compris grâce au nucléaire.
Inacceptable pour des pays comme l'Autriche ou le Luxembourg, cette référence à l'atome était défendue par les trois capitales de l'Est. Les autres dirigeants ont fini par céder et par en faire mention dans les conclusions. Une reconnaissance importante car elle ouvre la voie à des aides et subventions.
Le Premier ministre tchèque Andrej Babis s'est félicité d'avoir "convaincu" ses homologues que "l'énergie nucléaire est notre voie vers la neutralité climatique".
Selon la présidence française, les dirigeants des 27 ont par ailleurs apporté un "soutien unanime" à la mise en place d’une "taxe carbone" des produits provenant de l'extérieur de l'UE "s’ils ne respectent pas les mêmes exigences climatiques que les entreprises européennes".
Nettement plus nuancées, les conclusions officielles du sommet se bornent à indiquer que le Conseil "prend note de l'intention de la Commission de proposer un mécanisme d'ajustement aux frontières pour les secteurs très carbonés".
Le principe d'une telle taxe carbone aux frontières, réclamée de longue date par la France, vise à lutter contre le "dumping environnemental" et éviter le déplacement des émissions de CO2 vers des pays où il n'a pas de prix.
L'avant-sommet avait été marqué par une action spectaculaire de Greenpeace, dont une trentaine de militants, trompant la sécurité du siège du Conseil, ont escaladé le bâtiment, déployant une banderole sur "l'urgence climatique" et allumé des fumigènes.
L'ambition climatique de la nouvelle Commission est largement liée au futur budget pluriannuel de l'UE pour la période 2021-2027. Un sujet épineux mais sur lequel les dirigeants ne se sont pas attardés, chargeant le président du Conseil Charles Michel "de faire avancer les négociations".