Quatre ans après leur adoption, les Objectifs de développement durable ont fait l’objet d’un premier sommet à l’ONU. Alors que certaines cibles paraissent de plus en plus éloignées, il s’agissait de remobiliser les acteurs publics et privés qui vont devoir s'employer pour atteindre avoir des résultats d'ici 2030.
Après quatre ans, "aucun pays n’est sur la bonne voie des 17 objectifs de développement durable" adoptés en 2015, selon le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. pourtant selon lui, les ODD sont la base d’une "mondialisation juste". "Nous sommes sur une trajectoire alarmante", alerte ainsi le premier rapport global sur les ODD publié par un groupe de scientifiques indépendants. Si nous avons encore "l’opportunité de la changer", il faudra toutefois respecter les interconnexions entre les 17 objectifs et non pas de "continuer à vouloir choisir certains ODD seulement", selon l’un des auteurs du rapport.
Pour cela, la visibilité et l’utilisation des ODD comme guide d’une action pour un développement durable doit encore s’améliorer. La France, le Japon ou la Grande Bretagne sont particulièrement à la traîne avec seulement 10 % de la population familière avec les ODD contre plus de 50% en Chine, Inde ou Turquie selon une étude IPSOS/World Economic Forum publiée pendant le sommet. Et si les ODD sont aujourd’hui connus des acteurs économiques, seuls 21 % des 1 000 PDG mondiaux interrogés pour une étude Global Compact/Accenture pensent que les entreprises ont un rôle majeur à jouer dans l’atteinte de ces objectifs.
Dans une déclaration politique, adoptée à l’unanimité, les 195 États membres s’engagent à mobiliser des financements, à améliorer la mise en œuvre des ODD à l’échelle de leur pays et à renforcer les institutions pour faire en sorte que l’Agenda 2030 soit une réalité. Rien de neuf par rapport à leur adoption il y a quatre ans.
Seule nouveauté : la création d’une plateforme pour piloter les actions à venir des différents acteurs sur la prochaine décennie. Un point sur les actions recensées devrait être fait annuellement mais en septembre 2019, celle-ci en mentionne moins de 50. Un tel outil avait déjà vu le jour à l’occasion de la COP21 mais est aujourd’hui tombé dans l’oubli…
Autres engagements : la volonté affichée par le Brésil de réduire d’un tiers la mortalité prématurée due aux maladies non transmissibles d’ici 2030 ; l’engagement du Mexique à fournir un accès Internet à tous ; des partenariats entre les Maldives, Parlay for the Oceans, American Express, ABinBev et Adidas, pour lutter contre le changement climatique, produire responsable et protéger la biodiversité et les océans.
À la tribune, le Premier ministre de l’Ouganda, représentant le groupe des États africains, a insisté sur "le manque de financement pour mener le développement et une transition juste et faible en carbone. Nous avons besoin d’appui, il faut que les pays respectent leurs engagements en matière d’aide publique au développement". Or, celle-ci est justement en berne. Les entreprises vont devoir mettre la main à la poche selon Paul Polman, l’ancien PDG d’Unilever désormais président de la chambre de commerce internationale et vice-président du Global Compact, qui s’exprimait lors du sommet sur les ODD pour les entreprises.
"La plus grande mission de l’humanité est de débloquer les milliers de milliards manquants pour mettre en œuvre les ODD : seuls 1 500 milliards de dollars sont disponibles sur les 3 000 à 5 000 milliards nécessaires. Dans l’ancien monde, nous dépendions des gouvernements. On voit aujourd’hui que la gouvernance mondiale ne fonctionne pas. Les entreprises doivent monter en puissance et remplir ce vide", rapporte l'AEF. Mais l’action est largement insuffisante selon l’ex-dirigeant : "Nous nous dirigeons vers 3 °C à 4 °C de plus et nous sommes assis là, comme s’il ne se passait rien. Si les entreprises continuent à faire leur business as usual, nous n’y arriverons pas."
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