Parmi ces objectifs: zéro émission nette de gaz à effet de serre d'ici 2050 dans le monde.
"L'Asie du Sud-Est est une des zones économiques du monde à plus forte croissance, c'est là que la population et l'urbanisation font que la demande en électricité devrait tripler entre 2015 et 2040. Pour répondre à cette demande elle se tourne vers les énergies fossiles", a poursuivi Mme Kyte.
L'Asie du Sud-Est se place ainsi au troisième rang en nombre de projets de construction de centrales à charbon, qui crachent des gaz à effet de serre, derrière la Chine et l'Inde.
Les projets les plus nombreux sont en Indonésie, au Vietnam et aux Philippines, a précisé Mme Kyte, qui dirige aussi l'initiative Energie durable pour tous (SE4All) lancée par l'ONU. Par ailleurs, des pays comme le Pakistan ou le Bangladesh sans liens historiques avec le charbon s'y mettent aussi.
Mais "il n'y a vraiment pas d'avenir pour le charbon", a-t-elle plaidé. "Il n'est pas propre et, si vous le +nettoyez+, son coût devient prohibitif", a-t-elle ajouté, en citant l'usage du CO2 pour la culture des algues ou sa transformation pour la fabrication de matériaux de construction.
"L'idée qu'une économie fondée sur les combustibles fossiles protège la croissance n'est plus valable, sans compter l'impact sur la santé humaine".
Mme Kyte s'est réjouie "d'un très grand nombre d'annulations de projets" faute de fonds et du fait que "certaines grandes banques japonaises commencent à devenir réticentes à financer des centrales au charbon hors du Japon" ainsi que des "très rapides progrès dans l'efficacité énergétique en Chine et en Inde".
Un rapport du gouvernement indonésien affirme que des systèmes de production d'énergie moins intensifs en carbone et plus efficaces peuvent apporter en moyenne une croissance de 6% du PIB par an d'ici 2045.
"Lutter contre le changement climatique est parfaitement compatible avec la lutte contre la pauvreté", a renchéri Luis Alfonso de Alba, émissaire spécial du Secrétaire général des Nations unies pour le sommet sur le climat.
La Chine et son faramineux projet d'infrastructures "Nouvelles routes de la soie" lancé en 2013 pour connecter l'Asie, l'Europe et l'Afrique à la Chine, parmi lesquelles des centrales à charbon, jouera un rôle capital.
"Il est absolument essentiel de verdir les Nouvelles routes de la soie", a dit Mme Kyte. "D'ici le sommet, nous espérons vivement une annonce" de la Chine, a ajouté M. de Alba.