Lise Van Susteren, qui exerce non loin de la Maison Blanche à Washington, se penche depuis quinze ans sur les effets du changement climatique sur la santé mentale. Selon cette psychiatre, ce refus de reconnaître les risques potentiels est commun pour "les personnes qui essaient de nier qu'elles sont aussi vulnérables".

"Je n'ai en réalité aucune hésitation à dire que dans une certaine mesure, je crois que tout le monde a maintenant de l'anxiété climatique", affirme-t-elle.

Les réponses psychologiques au changement climatique comme "le fatalisme, la peur, la détresse et la résignation augmentent", d'après un rapport de l'American Psychological Association et l'ONG ecoAmerica en 2017.

Elles coïncident avec des effets sur la santé physique comme l'asthme et les allergies.

Alicia Cannon, une jeune femme de 23 ans qui travaille dans l'environnement à Washington, une ville très progressiste, assure connaître de l'éco-anxiété. "Je pense que beaucoup de gens qui travaillent dans le climat ressentent une certaine anxiété climatique parce que c'est un problème tellement large", assure-telle.

 

Pour Lise Van Susteren, les comportements individuels peuvent aider à établir des normes sociales collectives.

Dans le centre de Washington, Debbie Chang a ainsi organisé en mai dernier une session sur la façon de gérer son éco-anxiété. A 43 ans, elle a également décidé de ne pas avoir d'enfants et essaie de n'émettre aucun déchet.

Par où commencer? Elle explique notamment garder des baguettes dans son sac pour ne pas avoir recourt aux couverts en plastique et avoir troqué les mouchoirs jetables en papier pour des mouchoirs en tissu.

Jusqu'à peu, elle se sentait parfois seule dans son combat. Mais maintenant, plus d'informations sont à la disposition du grand public: "Les gens commencent à comprendre que c'est un vrai problème".