L'année 2019, marquée par la mobilisation sans précédent des jeunes réclamant des actions immédiates et radicales des gouvernements, a vu de nombreux événements extrêmes conformes aux prévisions des climatologues.
En Australie, les incendies précoces en cours, trouvant un terrain idéal avec une sécheresse et des températures exceptionnelles, ont déjà ravagé 80.000 km2, soit une superficie équivalente à celle de l'île de l'Irlande.
Pendant l'été de l'hémisphère nord, l'Europe a de son côté enregistré plusieurs périodes caniculaires sans précédent. Selon Copernicus, 2019 a d'ailleurs été l'année la plus chaude en Europe, juste devant 2014, 2015 et 2018. Les températures ont également été particulièrement élevées en Alaska et dans de grandes parties de l'Arctique.
Au rythme actuel, la planète pourrait gagner jusqu'à 4 ou 5°C d'ici la fin du siècle.
L'Accord de Paris de 2015 vise à limiter ce réchauffement à +2°C voire 1,5°C, mais même si les quelque 200 pays signataires respectent leurs engagements de réduction de gaz à effet de serre, le réchauffement pourrait dépasser les 3°C. Les scientifiques ont déjà montré que chaque demi-degré supplémentaire augmente l'intensité et/ou la fréquence des canicules, tempêtes, sécheresses, ou inondations.
Malgré ce constat, la conférence climat de l'ONU (COP25) en décembre à Madrid n'a pas été à la hauteur de l'urgence climatique, une occasion ratée regrettée par le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres qui réclame plus d'ambition dans la lutte contre le réchauffement.
Selon l'ONU, pour que l'espoir de limiter le réchauffement à +1,5°C ne s'envole pas, il faudrait réduire les émissions de CO2 de 7,6% par an, dès 2020 et chaque année jusqu'à 2030, ce qui nécessiterait une transformation inédite de l'économie mondiale. Mais à l'inverse, les émissions continuent à croître.
Copernicus souligne d'ailleurs mercredi que la concentration de CO2 dans l'atmosphère a continué d'augmenter ces dernières années, y compris en 2019.