La dernière grande sécheresse dont ils se souviennent remonte à environ 10 ans. Avant cela il n'y en avait pas eu depuis un demi-siècle, selon eux.

Le Pnud a noté qu'à partir de cette année les épisodes de sécheresses deviendraient la norme, accélérant la désertification et la perte de sols arables.

 

Et lorsque la pluie arrive enfin, c'est sur un sol sec qui ne peut l'absorber. Au printemps dernier, des crues soudaines ont balayé des villages et champs entiers.

Dans un pays à la démographie galopante, où le chômage est l'un des principaux moteurs de la guerre et la nourriture une rareté dans de nombreux endroits, de nouvelles pertes de terres agricoles ne feront qu'aggraver la pauvreté et l'insécurité.

La Global Adaptation Initiative, menée par l'université américaine de Notre Dame, classe aujourd'hui l'Afghanistan au 173e rang sur 181 pays pour leur vulnérabilité face au changement climatique et leur capacité à s'y adapter.

En 2018, la sécheresse a fait 250.000 déplacés. Un an plus tard, faute de récoltes, l'ONU a estimé que la moitié de la population rurale du pays, soit 13,5 millions d'habitants, se trouvait en insécurité alimentaire.

 

Le coût humain est évident dans un camp pour déplacés aux abords de Mazar-i-Sharif. Des rangées de tentes blanches fournies par l'ONU abritent des centaines de familles. La principale source d'eau est un grand réservoir collectif.

Shamayel, une mère de 35 ans originaire de la province de Faryab (nord-ouest), dit être là avec sa famille pour fuir le conflit et la sécheresse.

Elle qui tissait des tapis kilim traditionnels colorés a dû s'arrêter quand le prix de la laine a flambé, passant de 17 à 28 euros pour sept kilos en deux ans. Le pelage des moutons abattus ou tués par la sécheresse était trop abimé.