Si la reconnaissance des problèmes liées au changement climatique date des années 80, le premier accord international sur le climat, le Protocole de Kyoto, n'est entré en vigueur qu'en 2005, sans la plupart des plus gros pollueurs comme les États-Unis, le Canada, la Chine ou l'Inde. 15 ans plus tard, la COP26 qui se tiendra en fin d'année est décisive pour que l'Accord de Paris, qui a succédé au Protocole de Kyoto, ne soit pas à son tour un échec.
Il aura fallu attendre huit ans entre l’adoption du Protocole de Kyoto en 1997 et son entrée en vigueur le 16 février 2005. Et même 17 ans si l’on prend comme date de départ la naissance du Giec, le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. Après un premier rapport sonnant l’alerte, le Sommet de la Terre de 92 à Rio lance la Convention cadre des Nations-Unies sur le changement climatique (Ccnucc), première tentative mondiale pour faire face au réchauffement climatique. Elle est à ce jour ratifié par 196 pays et l’Union européenne, soit la totalité de la planète.
Mais elle ne comporte aucune mesure juridiquement contraignante. C’est pourquoi les États membres s’accordent pour adopter le Protocole de Kyoto qui fixe des objectifs individuels de réduction des émissions pour les pays industrialisés sur le principe d’une "responsabilité commune, mais différenciée". Il devient ainsi le premier accord international sur le climat avec deux périodes d’engagements, entre 2008 et 2012, puis entre 2013 et 2020. 36 pays et les membres de l’Union européenne se sont engagés à réduire collectivement les émissions mondiales de gaz à effet de serre de 5 % d’ici 2012 par rapport à 1990.
L'amendement de Doha toujours pas ratifié
Son application va être un long chemin semé d’embûches. Si les objectifs sont atteints haut la main sur la première période, avec une baisse des émissions de 24 %, c'est sans compter sur les deux plus gros pollueurs puisque les États-Unis ne ratifient jamais le texte et le Canada s'en retire à la dernière minute. Il faut aussi préciser que le bilan inclut les États de l’ancien bloc de l’Est, qui ont vu leur économie s’effondrer autour de 1990, entraînant une chute drastique de leurs émissions. En prenant en compte ces trois facteurs, la baisse réelle des émissions ne serait que de 4 %.
L’amendement de Doha au Protocole de Kyoto, adopté en 2012, était censé le prolonger jusqu’en 2020. Mais à ce jour, il n’est pas encore entré en vigueur, faute de ratifications suffisantes. La France ne l’a ratifié qu’en novembre 2017. Paradoxalement, l’accord de Paris signé en décembre 2015, qui succède au Protocole de Kyoto et qui s'adresse cette fois à tous les pays, est entré en vigueur avant, un an seulement après son adoption.
La COP26 de novembre à Glasgow, au Royaume-Uni, sera décisive pour que l’Accord de Paris ne subisse pas le même sort que le Protocole de Kyoto. "Ce que je peux garantir c'est que c'est absolument notre priorité numéro un en tant que gouvernement", a martelé le Premier ministre britannique Boris Johnson. "100% de nos efforts sont engagés pour que ça marche. Nous prenons cette responsabilité très au sérieux", a-t-il assuré. Il vient de désigner un nouveau président pour la COP26 après le limogeage controversé, début janvier, de Claire Perry O'Neill. Alok Sharma, ancien secrétaire d'État au développement international, lui succédera.
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