En 24 heures, Jair Bolsonaro aura changé trois fois d'avis. Finalement, le Président brésilien a décidé d'accepter les 20 millions d'euros que le G7 a débloqués pour lutter contre les incendies en Amazonie. Sous deux conditions : que le fonds soit sous sa responsabilité et qu'il n'aille pas à l'encontre de la souveraineté brésilienne..
Est-ce le mot de la fin pour Jair Bolsonaro ? Alors que le G7 vient de débloquer 20 millions d’euros pour aider les pays les plus touchés par les incendies en Amazonie à lutter contre le feu, le président du Brésil - où se trouve 60 % de la forêt amazonienne - avait dans un premier temps refusé l'aide internationale.
Jair Bolsonaro s’était fendu d’un tweet on ne peut plus clair : "Nous ne pouvons accepter qu’un président, Macron, lance des attaques déplacées et gratuites contre l’Amazonie, ni qu’il déguise ses intentions derrière l’idée d’une "alliance" de pays du G7 pour "sauver" l’Amazonie, comme si c’était une colonie". Un tweet qui faisait suite à une joute entre les deux hommes : Jair Bolsonaro s’est en effet moqué publiquement de l’âge de Brigitte Macron. "J’espère que les Brésiliens et les Brésiliennes auront un jour un président qui se comporte à la hauteur", avait répondu le Président français.
Bolsonaro veut gérer le fonds du G7
Suite à cette altercation, le Président brésilien s'était finalement dit ouvert à la discussion concernant l'acceptation de l'aide financière du G7 à condition qu'Emmanuel Macron "s'excuse". Le Président français avait en effet considéré que Jair Bolsonaro lui avait "menti" sur ses engagements climatiques, en conséquence de quoi Emmanuel Macron menace de s'opposer au traité de libre-échange avec le Mercosur.
Désormais, le Président brésilien est toujours ouvert à la discussion, mais la condition n'est plus les excuses d'Emmanuel Macron mais la gestion du fonds prêté. "Le point essentiel est que cet argent, une fois entré au Brésil, n'aille pas à l'encontre de la souveraineté brésilienne et que la gestion des fonds soit sous notre responsabilité", a déclaré un porte-parole du gouvernement brésilien cité par l'AFP.
"La Norvège n’est-elle pas le pays dans lequel on tue les baleines dans le Pôle Nord ?"
Mi-août, le président brésilien avait déjà critiqué l’utilité d’un Fonds destiné à protéger la forêt amazonienne dans le pays. Le chef de l’Etat avait même dissous par décret le Comité de direction et le comité technique du fonds amazonien, la provocation de trop pour la Norvège, plus grand donateur avec plus d’un milliard d’euros, et l’Allemagne, dont l’apport est plus modeste avec 68 millions d’euros. Les deux pays avaient décidé de stopper leurs dons face à l’accélération de la déforestation et la politique anti-climat portée par Jair Bolsonaro.
"Ils ne pouvaient pas dissoudre les comités sans notre consentement. Ce que le Brésil a fait montre qu’il ne veut plus arrêter la déforestation", déclarait la ministre de l’environnement norvégienne, Ola Elvestuen interviewé dans Davens Naeringsliv. Or les donations abondant dans ce fonds dépendent des résultats liés à la lutte contre la déforestation. Comme à son habitude, le Président brésilien avait répondu vivement. "La Norvège n’est-elle pas le pays dans lequel on tue les baleines dans le Pôle Nord ?" et de poursuivre : "Prenez votre pognon et aidez Angela Merkel à reboiser l’Allemagne".
Quant à la Bolivie, le président Evo Morales, également critiqué pour sa gestion des incendies, a décidé d'accepter l'aide du G7, non sans réserve. "Je salue cette petite, petite, toute petite contribution du G7 de 20 millions de dollars. Ce n'est pas de l'aide, cela fait partie d'une co-responsabilité partagée", a-t-il déclaré dans une interview à la radio Panamericana.
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