Avec la mise en place de mesures de confinement à l'échelle planétaire, de la Chine aux Etats-Unis, en passant par l'Inde et l'Europe, la qualité de l'air commence nettement à s'améliorer. Cela a été mesuré en Chine, dans le nord de l'Italie et en France. Dans la région parisienne, l'air n'avait pas été aussi pur depuis 40 ans.
Des rues désertes, des autoroutes fluides, un ciel dégagé… Alors qu’un tiers de l’humanité est désormais confinée en raison de la pandémie de coronavirus – dans la plupart des pays européens, en Inde ou encore dans plusieurs États américains – la qualité de l’air s’améliore en Chine, en Italie et en France. En IÎe-de-France, on n’avait pas aussi bien respiré depuis 40 ans, selon un premier bilan d’Airparif publié ce mercredi 25 mars.
Sur la semaine du 16 au 20 mars, comparé à d'autres mois de mars, Airparif a relevé "une amélioration de la qualité de l'air de l'ordre de 20 à 30 % dans l'agglomération parisienne, consécutive à une baisse des émissions de plus de 60 % pour les oxydes d'azote". "Malgré une augmentation du chauffage résidentiel, cette baisse est liée en grande partie à la forte diminution du trafic routier et aérien", avec la mise en place du confinement le 17 mars. Cette baisse des polluants de l'air s'accompagne d'une baisse des émissions de dioxyde de carbone (CO2).
Des baisses corrélées aussi à la météo
Dans le nord de l’Italie, les concentrations de dioxyde d'azote (NO2) ont également reculé, selon le service européen Copernicus. Des observations satellites montrent "une tendance à une réduction graduelle d'environ 10 % par semaine au cours des quatre à cinq dernières semaines". A Milan, les concentrations moyennes de N02 ont chuté d'environ 65 mg/m3 en janvier à 35 mg/m3 lors de la première quinzaine de mars.
Cette baisse peut être liée à plusieurs facteurs, dont la réduction du trafic automobile et des activités industrielles, consécutive à l'épidémie de coronavirus. Mais elle pourrait aussi s'expliquer par une "évolution de la température, car cette année a été assez chaude et il y a eu moins de chauffage", autre responsable de la pollution du dioxyde d'azote, a expliqué à l'AFP Simonetta Cheli, responsable des programmes d'observation de la Terre à l'ESA. Une étude scientifique a donc été lancée pour mesurer plus précisément le lien de cause à effet avec le seul facteur coronavirus.
20 fois plus de vie sauvées
En Chine, des images satellite de la Nasa avaient montré une baisse significative de la pollution en partie liée au ralentissement de l'économie provoqué par l'épidémie de coronavirus, selon l'agence spatiale américaine. En février, la concentration de dioxyde d’azote (NO2), produit principalement par les véhicules et les centrales thermiques, a baissé drastiquement à Wuhan, l’épicentre de l’épidémie du Covid-19.
"C’est la première fois que je vois un changement aussi significatif sur une région aussi étendue et lié à un événement", expliquait Fei Liu, chercheuse de l’Agence spatiale américaine, dans le cas de la Chine. Même lors de la crise économique en 2008/2009, la diminution avait été plus continue dans le temps, complète Alberto González Ortiz, spécialiste en qualité de l’air à l’Agence européenne de l’environnement.
Un chercheur de l’université Stanford, en Californie, Marshall Burke, estime que l’amélioration de la qualité de l’air en Chine a ainsi sauvé la vie de 4 000 enfants et de 73 000 personnes âgées. "Je calcule que la réduction de la pollution de l’air en Chine a probablement sauvé 20 fois plus de vies que celles qui ont été perdues en raison du virus", explique-t-il sur le site web G-Feed, un groupe de travail sur la société et l’environnement.
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