La tendance se poursuit en 2019 : les projets et mises en service de centrales en charbon ont de nouveau reculé au niveau mondial. Ils ont diminué de 66 % par rapport à 2015. Mais cette bonne nouvelle est ternie par les positions du Japon et de la Chine, totalement à contre-courant, faisant prendre le risque à la planète de rater les objectifs de l'Accord de Paris.
Si la mise en service de nouvelles centrales à charbon se poursuit, les projets et mises en construction reculent. La tendance se confirme en 2019, selon un nouveau rapport du Global Energy monitor, Greenpeace international, le Sierra Club et le Centre de recherche sur l’énergie et l’air propre, publié fin mars (1). Pour la quatrième année consécutive, les mises en chantier ont baissé de 5 % par rapport à 2018 et les projets de 16 %. Depuis 2015, le recul est de 66 %, signe que l’avenir se dessine de plus en plus sans le charbon, énergie fossile la plus polluante.
"Alors que les préoccupations climatiques dominent les gros titres, les constructeurs de nouvelles centrales au charbon sont confrontés à un environnement de plus en plus défavorable, avec notamment l'élargissement des restrictions imposées par plus de 126 banques et assureurs d'importance mondiale, et l’engagement d'éliminer le charbon et d'accélérer la transition vers une énergie propre pris par 33 gouvernements nationaux et 27 régions", explique le rapport.
Deux exceptions : le Japon et la Chine
En Inde, les projets de centrale à charbon ont diminué de moitié. Ils ont baissé de 60 % en Amérique latine, de 40 % en Afrique et de 22 % en Asie du Sud-Est. Aucune mise en chantier n’a vu le jour en Afrique et en Amérique latine. Aux Etats-Unis, malgré la politique pro-charbon de Donald Trump, les retraits ont augmenté de 67 % par rapport à l’ère Obama. Au sein de l’OCDE, la capacité de production d'électricité au charbon est en baisse depuis 2011, dont près de la moitié se trouvait aux États-Unis.
Le Japon et la Chine font toutefois figure d’exception dans ce panorama. "Alors que les Etats-Unis et l’Europe s’éloignent du charbon, le Japon est désormais le principal moteur de la nouvelle production d'électricité au charbon dans l'OCDE" note le rapport. Le Japon possède 11,9 gigawatts (GW) de charbon en cours de développement au niveau national, ce qui augmenterait de 50 % les émissions de CO2 de sa flotte de charbon existante (de 3,9 à 5,8 milliards de tonnes). En dehors de ses frontières, le pays finance 24,7 GW de charbon, c’est plus que le parc à charbon australien.
La Chine, à contre-courant, est responsable de près des deux tiers des nouvelles capacités mises en service en 2019 et le nombre de projets y augmente pour la première fois depuis 2016. Le pays, qui a connu le pic des contaminations au coronavirus début février, a d’ores et déjà approuvé 6,6 GW de nouvelles capacités du 1er au 18 mars, soit davantage que sur l’ensemble de l’année 2019. Dans ces conditions, "le monde n’est pas sur la bonne voie pour respecter l’accord de Paris sur le climat", alertent les auteurs.
NVTC
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