AVEC LE COVID-19, LE RETOUR EN FORCE DU PLASTIQUE ET DU TOUT JETABLE Spécial

Écrit par  Mai 23, 2020

Le plastique est de nouveau fantastique. Depuis la crise sanitaire, face au risque de contamination, la demande en bouteilles d'eau, produits alimentaires emballés, gants, surblouses ou visières connaît un véritable boom. Une situation qui inquiète les associations qui se battent depuis des années pour une prise de conscience de la pollution plastique.

Alors que la lutte contre la pollution plastique avait beaucoup progressé ces dernières années avec une forte pression citoyenne et une réglementation de plus en plus exigeante, le Covid-19 marque un recul considérable. La consommation du plastique a explosé depuis le confinement. Un sondage réalisé par Elipso, représentant des fabricants d’emballage plastique, indique une hausse de la demande d’emballage de 20 à 30 % pour près d’un quart des répondants. Les bouteilles en plastique et les produits emballés connaissent un regain d’intérêt.

"Les consommateurs se tournent à nouveau vers cette matière : les emballages en plastique en particulier sont extrêmement importants pour sécuriser la chaîne alimentaire", note sur France 24 Alexandre Dangis, directeur général de la Confédération européenne de la plasturgie (EuPC) représentant 50 000 entreprises. S’appuyant sur la crise sanitaire, l’EuPC a ainsi demandé à la Commission européenne de reporter d’une année la directive sur l’interdiction du plastique à usage unique prévue pour 2021  et de "lever toutes les interdictions" déjà mises en place. Une demande refusée .

"Dans les circonstances actuelles où de nombreuses activités économiques essentielles, y compris la gestion des déchets, sont sous pression, il est encore plus important de poursuivre les efforts globaux de réduction des déchets", estime la Commission. Mais la percée du plastique ne concerne pas que l’agroalimentaire, le médical est aussi concerné. Masques, gants, visières… les protections sanitaires marquent le retour du tout jetable. Et avec lui, les déchets qu’ils génèrent. Les rues jonchées de masques et gants postées sur les réseaux sociaux par les éboueurs, agents municipaux et citoyens montre bien l’importance du problème.

 

"Jetable et propre ne sont pas synonymes"

"Jetable et propre ne sont pas synonymes", prévient dans un communiqué Zero Waste France. "Face à l’enjeu de réduire le risque de contamination, de vieux automatismes se sont instantanément réactivés, sans qu’ils soient toujours fondés. Ce recours massif au jetable dans le cadre du déconfinement se fait par réflexe, et par défaut. Par réflexe, parce qu’il semble plus facile à mettre en œuvre et que l’on part du principe qu’il “rassure” ; et par défaut, faute d’avoir étudié d’autres protocoles, d’autres modalités d’organisation", ajoute l’association.

Le ministère du Travail est donné en parti responsable de ce retour à une société du tout jetable. Selon l’ONG No Plastic in my sea, dans ses recommandations de déconfinement dédiées aux entreprises, le ministère s’appuie presque exclusivement sur le plastique. "S’il paraît nécessaire de sécuriser les matériels utilisés par plusieurs personnes, certaines mesures prévoient de nombreuses protections à usage unique, une plastification de documents papier et évoquent des parois en plastique entre les postes sans rappeler que le risque de persistance du Covid sur le plastique peut être de sept jours", note l’ONG. Ce retour au plastique "loin de préparer le monde d’après, illustre notre difficulté à s’extraire des réflexes et logiques du monde d’avant", estime Zero Waste France. 

NTC

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