Originaire du district de Mukono, dont les forêts ont été décimées ces dernières décennies en raison de l'expansion de la capitale ougandaise voisine, elle a organisé toute seule sa première manifestation pour la défense de l'environnement un vendredi en février cette année, dans une banlieue de Kampala.

"Je sentais que je faisais ce qu'il fallait, que j'étais sur la bonne voie, mais pour la plupart des gens, dont des membres de ma famille, ça leur semblait bizarre. Ils me regardaient étrangement, secouaient leur tête comme s'ils n'y croyaient pas, pendant que je tenais mes pancartes", raconte-t-elle.

 

Maintenant, un groupe de jeunes gens la rejoint chaque vendredi, manquant un jour d'école pour faire grève.

"Des gens m'ont critiquée. Ils disent qu'à mon âge, le vendredi, je devrais être en cours et pas dans les rues à faire grève. C'est une bonne chose que mes parents m'aient soutenue et encouragée", explique l'adolescente dont le père, à la tête d'une société de vente de matériaux de construction, accompagne régulièrement sa fille en voiture pour son action hebdomadaire.

Leah, qui prendra part ce vendredi à des manifestations mondiales sur le thème de l'urgence climatique, est rassurée de voir que l'intérêt pour les questions environnementales augmente en Ouganda.

"On ne donne pas aux problématiques liées au changement climatique la priorité qu'on devrait leur donner (...). Mais grâce à notre campagne, le débat commence à prendre maintenant", remarque-t-elle.

 

Pour Jérome Mukasa, 15 ans, l'un des jeunes qui l'ont rejointe dans son combat, Leah a ouvert les yeux des jeunes Ougandais sur les crises environnementales qui frappent l'Ouganda.

"Avant, le message sur le climat et l'environnement n'était pas clair pour certains d'entre nous, mais Leah l'a simplifié pour nous, en nous disant que c'est réel et que c'est un danger pour nous tous."