Depuis plusieurs mois, le collectif d'agriculteurs "Landschaft Verbindung" manifeste dans tout le pays contre la politique environnementale de Berlin.
Il critique particulièrement les restrictions d'usage de fertilisants pour lutter contre la pollution des cours d'eau, qui doivent s'appliquer cette année, et le "plan de protection des insectes" annoncé début septembre par le gouvernement d'Angela Merkel.
Fruit d'un compromis entre les ministères de l'Environnement et de l'Agriculture, ce programme implique notamment une interdiction de l'usage du glyphosate d'ici 2023 et l'interdiction, avant 2021, des herbicides et insecticides dans les zones "vulnérables d'un point de vue écologique".
Selon le collectif, ces règles vont "menacer les entreprises agricoles allemandes", ce qui "augmentera les importations de denrées alimentaires étrangères".
- Traité de libre-échange -
Les nouvelles réglementations sur le bien-être animal sont également dans le viseur du collectif, alors que Berlin a annoncé son intention d'interdire certaines pratiques, comme le broyage des poussins et la castration à vif des porcs "d'ici 2021".
Écologistes et agriculteurs ont pourtant des combats communs, comme la lutte contre l'accord de libre échange entre l'Union européenne et le Mercosur, point fort de la contestation paysanne, qui est également un mot d'ordre des écologistes.
"Nous sommes prêt au dialogue avec les agriculteurs, mais nous devons avoir le même objectif: la transition écologique. Parfois j'ai l'impression que ce n'est pas le cas", regrette la porte-parole de "Wir haben es satt", Saskia Richartz.
La ministre conservatrice de l'Agriculture, Julia Klöckner, a de son côté appelé à "construire des compromis" entre "la ville et la campagne".
L'utilisation des terres à des fins agricoles émet au total 23% des gaz à effet de serre produits par l'activité humaine, selon le GIEC. Elle est la principale responsable de la disparition de 80% des insectes en moins de 30 ans en Europe, selon une étude allemande de 2017.