SENEGAL : ORGANISATION DU SYSTÈME DE TRANSPORT EN BANLIEUE Spécial

Écrit par  Fév 27, 2020

Dans le domaine du transport, les populations de la banlieue de Dakar font face à plusieurs offres. En sus des véhicules de transport appelés communément « Car Ndiaga Ndiaye et Car rapide », il y a les taxis « jaunes noirs » et les taxis dits « clandos ». Sans oublier les bus de Dakar Dem Dikk. Les bus tatas sont venus s’y greffer, apportant une amélioration dans le déplacement des populations, nonobstant quelques difficultés.

Les Taxis dits « clandos » : un mal nécessaire

Croisement Tally Bou Mag. Le soleil projette ses derniers rayons du jour. Un vent frais souffle. Les lieux grouillent de monde. Les va et vient sont intenses. Chacun hâte le pas pour rentrer chez soi, après une longue journée de travail, en ce vendredi 20 décembre. Les rabatteurs communément appelés « coxeurs » hèlent les clients. « Thiaroye-Yeumbeul ! Thiaroye-Yeumbeul ! Thiaroye-Yeumbeul ! ». Chaque apprenti tente de remplir très vite son véhicule. Idem à l’arrêt de Guédiawaye. Non loin, se trouve le garage des taxis dits « clandos ». Ici toutes les destinations vers Guédiawaye sont disponibles. Un groupe de clients attend l’arrivée d’un « clando ». Une dame d’une quarantaine d’années dégage l’air de quelqu’une qui est pressée. « Je rentre à Hamo 6. Je suis vraiment pressée. Il commence à faire nuit », dixit Rama Guèye. A la question de savoir si les taxis dits « clandos » sont importants dans le système du transport. Elle répond sans ambages. « Ah Oui. C’est un moyen de transport utile ici en banlieue. Ils vous acheminent jusque dans les coins les plus reculés de la banlieue. En plus le billet n’est pas cher. Moi je ne paye que 200 F jusqu’à Hamo 6. Vous voyez que c’est important. Et puis le service est presque continu. Et il y a un petit confort car vous n’êtes pas nombreux dans le véhicule », lâche-t-elle, avant de prendre place dans un « clando » qui vient de garer sous ses pieds. Seulement elle déplore le manque d’organisation des taxis dits « clandos ».

« Dans certains garages quand les clients viennent, ils font le rang. Mais ici ce n’est pas le cas. Les clients se bousculent pour avoir de la place. A mon avis, les responsables du garage doivent organiser les clients de sorte qu’il n’y ait pas de bousculade. Que les gens fassent le rang. C’est plus civilisé »,  déplore Mme Guèye.

 Non loin, un groupe de quatre chauffeurs est assis. Ils sirotent du café Touba. Abdou Aziz Ndiaye « brûle » sa quarante deuxième (42 ans) année. Il évolue dans le transport depuis une quinzaine d’années. Pour lui, les « taxis clandos » sont très importants dans la banlieue. « Parfois, ils nous arrivent d’amener un client à destination sans qu’il ne paye. Nous faisons du vrai social.  C’est vrai que les « clandos » sont d’office irréguliers mais nous jouons un rôle prépondérant dans le transport » dit-il. Des propos que corrobore le président du Réseau des taxis Banlieue (Retab). Selon Samba Guèye, les taxis dits « clandos » sont un mal nécessaire.

« Ce sont des jeunes qui viennent d’avoir leurs permis de conduire et des vieux qui sont le plus souvent dans le secteur. Ils y gagnent honnêtement leur vie. Ce sont les taxis clandos qui acheminent les populations jusque dans des endroits reculés. Les tarifs que nous fixons sont abordables pour les clients », explique M. Guèye. A l’en croire, les taxis dits « clandos » ont une histoire au Sénégal. Mais selon le Président du Retab, leur ambition est de moderniser le secteur. « Nous avons commencé le projet. Si vous allez à l’entrée de Pikine, appelée Bountou Pikine, vous verrez des véhicules de 7 places, qui roulent entre Bountou Pikine et la station Texaco. Ce sont ces véhicules-là qui vont remplacer les taxis clando », soupire Samba Guèye.

 Par Tounkang Gano

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