Alors que les militants d'Extinction Rebellion ont bloqué les sites de Lafarge et Cemex mi-février pour dénoncer la pollution du BTP, les deux cimentiers défendent leurs objectifs climatiques. Cemex vient d'annoncer du béton zéro carbone d'ici 2050 quand Lafarge assure être l'entreprise la plus ambitieuse de la filière.
"Laisse le sable à la mer", "Béton = 8% des émissions mondiales de CO2", "Le ciment ment". Mi-Février, les activistes écologiques d’Extinction Rebellion, répondant à l’opération "Fin de chantiers", ont bloqué plusieurs sites de Lafarge et Cemex pour dénoncer l’impact sur l’environnement de l’industrie du BTP. "Avec la production des matériaux et l’énergie nécessaire aux bâtiments, le secteur du BTP est responsable de 39 % des émissions de CO2 au niveau mondial", dénonçaient les militants.
Face à ces attaques, Cemex a publié le 19 février, soit le lendemain du blocage de son site, une feuille de route avec ses objectifs climatiques. Il entend ainsi réduire de 30 % à 35 % ses émissions d’ici 2030 et fournir du béton zéro carbone d’ici 2050. Une nouvelle ambition qui "répond aux exigences définies par la communauté scientifique pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris", défend Cemex.
Cemex a réduit 22 % de ses émissions depuis 1990
"Le changement climatique est une priorité pour Cemex depuis de nombreuses années. Grâce à nos efforts, nous faisons déjà des progrès importants (…)", a commenté Fernando Gonzalez, PDG du groupe qui se félicite d’avoir réduit de 22 % les émissions nettes de l’entreprise depuis les années 1990. Du côté de Lafarge, on défend "l’entreprise la plus ambitieuse de la filière" avec "un objectif de 520 kg de CO2 par tonne de ciment à horizon 2030", un objectif aligné sur le scénario 2°C de l’Accord de Paris.
"Le climat et la protection de l’environnement sont des enjeux majeurs pour LafargeHolcim qui entend mener la transition écologique dans le secteur de la construction", assure le groupe. "L’entreprise agit sur tous les leviers (process de fabrication, transport, économie circulaire, innovation produits…) pour proposer des matériaux plus durables, bas carbone et issus du recyclage", ajoute Lafarge.
BTP : Bois, Terre, paille
Sur le béton bas carbone, Lafarge travaille en effet sur plusieurs innovations. Il faut dire que d’ici l’année prochaine, Bruxelles va réduire les émissions gratuites de CO2. Si la tonne de ciment reste aussi carbonée qu’aujourd’hui, le secteur devra débourser davantage. Le cimentier a donc investi dans le projet Fast Carb qui vise à produire du béton bas carbone à partir de béton recyclé. L’objectif est de stocker du carbone dans les granulats de bétons recyclés.
Des innovations qui ne devraient pas convaincre les activistes d’Extinction Rebellion qui veulent tout simplement bannir le béton pour promouvoir d’autres alternatives. Le BTP, pour eux, c’est "Bois, Terre, Paille". Pas certain que l’industrie cimentière et ces militants puissent un jour se comprendre. D'autant que les activistes comptent organiser une prochaine action visant l'extension de la centrale à béton de Lafarge sur le site Mirabeau à Paris dans les prochains jours.
Novethic
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