Le risque judiciaire pour Bayer devient très lourd. Un an après avoir racheté Monsanto, le géant allemand de la chimie doit faire face à 18 400 plaintes aux États-Unis concernant le Roundup. Déjà trois condamnations ont été prononcées. La somme finale va se compter en milliards de dollars.
Bayer doit sérieusement commencer à regretter les 63 milliards de dollars dépensés pour racheter son concurrent Monsanto en 2018. Le groupe chimique allemand va devoir affronter 18 400 procédures déposées aux États-Unis contre le Roundup, l’herbicide dont le principal agent actif est le glyphosate.
5 000 plaintes ont été déposées depuis la dernière communication en avril qui comptait alors 13 400 cas. La menace judiciaire croît rapidement pour l’entreprise qui a déjà essuyé trois condamnations concernant un ancien jardinier, un retraité et un couple atteint d'un cancer.
Dans les trois affaires jugées en Californie, les jurys ont estimé que l'usage ancien et répété du glyphosate avait pu provoquer le lymphome non-hodgkinien des requérants, un point contesté sans relâche par Bayer. Ils ont par ailleurs sanctionné le "comportement répréhensible" de Monsanto visant à "entraver, décourager ou déformer l'investigation scientifique".
Valeur en chute libre
Les montants dus par le groupe dans chaque dossier ont cependant été sabrés par le deuxième examen d'un juge, passant respectivement de 289 à 78 millions de dollars, de 80 à 25 millions de dollars et surtout de 2 milliards à 86,7 millions de dollars dans le cas du couple. Cela n’a pas empêché l’entreprise de faire appel dans le but d’être totalement blanchie.
En juin, et alors que le titre Bayer avait perdu 40 % en bourse en moins d'un an, les analystes de la banque Berenberg misaient sur un règlement proche d'un million de dollars par requérant, ce qui portait alors la facture à une dizaine de milliards d'euros, rapporte l’AFP. Cité par l'agence allemande DPA, Markus Mayer de Baader Bank penche plutôt pour un règlement compris dans une fourchette de 15 à 20 milliards de dollars.
Lors de l’Assemblée générale d'avril dernier, les actionnaires ont massivement montré leur mécontentement. Les investisseurs ont rejeté à 55,5 % les "actions du directoire". Le scrutin n'est pas contraignant pour Bayer, mais il a contrasté fortement avec le plébiscite accordé l'an dernier encore à la direction, avec 97 % d'approbation. "En l'espace de deux ans, l'ancien géant pharmaceutique s'est mué en nain", lançait alors Ingo Speich, de la banque Deka.
AFP
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