Il consiste à forer des puits de pétrole pour atteindre une production d'environ 200.000 barils par jour. Un projet associé EACOP prévoit la construction d'un oléoduc de plus d'un millier de kilomètres en Ouganda et en Tanzanie.

Un premier plan de réinstallation a touché près de 5.000 personnes et les ONG ont observé "des phénomènes de famine" et de "déscolarisation des enfants", explique Thomas Bart, militant de Survie qui a coordonné l'enquête sur le terrain.

Jeudi, deux Ougandais qui ont dû quitter leurs terres doivent témoigner devant le tribunal.

Par ailleurs, "Total va forer plus de 400 puits, majoritairement dans un parc naturel protégé [celui des Murchison Falls] qui est à la fois le plus vieux et le plus grand d'Ouganda", ajoute M. Bart.

 

Cette audience est "importante à deux titres": "le juge peut contraindre Total à mieux prévenir les risques de violations et donc changer ses pratiques en Ouganda" et "il y a un enjeu d'une correcte application de la loi" de 2017, souligne Juliette Renaud des Amis de la Terre France.

Sollicité lundi, Total a renvoyé à son communiqué publié fin septembre, dans lequel le groupe dit avoir "conscience des impacts potentiels pour les populations locales (...)".

"Total E&P Uganda et ses partenaires ont réalisé des évaluations détaillées des impacts sociétaux et environnementaux potentiels des projets" qui "ont permis de mettre en place les mesures afin d'éviter ces impacts ou de les minimiser", selon le groupe.

"Ces études d'impact ont été conduites dans le respect des standards nationaux et internationaux" et ont "nécessité la consultation de près de 70.000 personnes en Ouganda et en Tanzanie", affirme Total.

La décision sera mise en délibéré.