Soutenu par plusieurs organisations écologistes, notamment Extinction Rebellion, Fridays for Future a profité de l'assemblée générale pour accentuer la pression sur l'entreprise.

"Tant que Siemens n'aura pas fait marche arrière, nous poursuivrons notre mobilisation", avait la veille prévenu une représentante de ce mouvement, Helena Marschall.

"Vous perdez vos futurs clients", a-t-elle mis en garde mercredi à la tribune devant actionnaires et directoire.

"Je pense que mes préoccupations n'ont pas été prises au sérieux", a-t-elle dit à l'AFP après son discours, déplorant de "vaines promesses" sur l'écologie.

 

"Une entreprise aussi grande que Siemens, qui dit qu'elle veut s'engager pour l'environnement, doit aussi le montrer dans son comportement", a expliqué à l'AFP devant le centre de congrès de Munich la manifestante Ronya Endres.

Il ne s'agit pas de la première confrontation du groupe munichois avec le mouvement écologiste: M. Kaeser avait accepté de rencontrer mi-janvier Luisa Neubauer, tête de file de Fridays for Future en Allemagne, au sujet du projet minier australien, après une journée de mobilisation dans une dizaine de villes.

Dans la foulée, Siemens avait maintenu sa participation au projet, expliquant tenir à "respecter la parole donnée" afin de "rester crédible". Une décision jugée "catastrophique" par les militants écologistes.

La construction de la mine du conglomérat indien Adani, dans l'ouest australien, est depuis son origine plombée par des problèmes judiciaires et réglementaires et par la mobilisation d'organisations dénonçant sans relâche son impact environnemental.

 

Les écologistes font valoir que l'exploitation de la mine contribuera au réchauffement climatique mondial et à dégrader la Grande barrière, classée au patrimoine mondial.

Greenpeace avait déployé mardi une banderole depuis le toit du siège social de Siemens à Munich. Son slogan: "Les feux de forêt en Australie commencent ici."

L'AG a finalement, avec près de 95% des votes et sans surprise, donné le quitus, approuvant ainsi la gestion du directoire et du conseil de surveillance sur l'année passée.