DAVOS : CE GRAND-RENDEZ-VOUS D’ÉCOLOGISTES Spécial

Écrit par  Jan 24, 2020

L’édition de Davos 2020 aura marqué un changement profond dans les mentalités. Les modèles économiques ne sont pas encore remis en cause profondément pour sauver la planète, mais des questionnements sincères sont apparus de la part des dirigeants mondiaux sur leur rôle. Reste que des voix opposées continuent à se faire entendre.

Les temps changent. La preuve, à Davos, la contribution des énergies fossiles au changement climatique et la nécessité - ou pas - d'arrêter de les financer ont alimenté l’essentiel des débats. Cela a commencé la semaine dernière avec le rapport des risques, publié chaque année. Il a placé en-tête les différentes formes de risques environnementaux et s’inquiète particulièrement de l’incapacité du monde à lutter efficacement contre le réchauffement climatique.

C’est pourquoi Greta Thunberg a été réinvitée pour demander une nouvelle fois qu'on arrête de financer les énergies fossiles qui représentent toujours 80 % de notre consommation d’énergie. Le Prince Charles a joint sa voix à la sienne. Son discours était un plaidoyer pour la protection du capital naturel. Son message très clair : "Il est temps pour l’économie et la finance de changer de modèle et de prendre le chemin de la transition vers une économie neutre carbone en s’appuyant sur des marchés financiers durables".

De là à dire que Davos est devenu un grand rassemblement d’écologistes ? Pas encore. Dans les participants au Forum il y a beaucoup de défenseurs des énergies fossiles et leur porte-parole emblématique avait fait le voyage. Donald Trump est venu lui aussi à Davos répéter que tout allait bien au Royaume américain, quasi-indépendant sur le plan énergétique oubliant au passage que les faillites s'enchaînent dans le gaz de schistes américain.

Des questions existentielles

Mais la voix de l’Amérique, c’est aussi celle de Larry Fink le patron du géant BlackRock, le plus grand gestionnaire d’actifs au monde. Il a annoncé être prêt à voter contre le management des entreprises qui ne s’engageaient pas assez dans la transition bas carbone. Il pensait qu’à Davos ses récents engagements lui vaudraient des attaques des entreprises les plus exposées à ce risque, dont les grands producteurs de pétrole. Il n’en a rien été.

Tous les financiers ne partagent cependant pas son point de vue. Lors du sommet économique, le dirigeant de la grande banque américaine City bank a jugé que ce n’était pas le travail des banques d’encourager les modèles économiques "ecofriendly". Son homologue d’AIG, le géant de l’assurance, a évoqué la nécessité d’aider les bonnes compagnies de charbon.

Il n’empêche qu’à l’occasion du 50ème anniversaire de l’évènement, les discours ont changé. Sur scène mais aussi en coulisse. La reporter du Financial Times, Gillian Tett, présente sur place, rapporte : "Le changement le plus frappant a été l'ambiance en privé. Jusqu'à récemment, la plupart des dirigeants ici étaient dans un déni furieux au sujet des critique sur les fossiles ou convaincus qu'ils pouvaient les étouffer en se penchant sur les renouvelables. Mais cette semaine à Davos, beaucoup d'entre eux se sont réunis avec des financiers, pour discuter sincèrement la question existentielle du rôle que les sociétés pétrolières et gazières joueront à l'avenir".

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