Dix espèces d'oiseaux et de poissons ont vu leur état s'améliorer, selon le dernier inventaire publié par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Ils sont sortis de la liste rouge des espèces les plus menacées, signe que la nature peut reprendre ses droits si on lui en laisse une chance.
La conservation fonctionne et offre une lueur d’espoir dans la crise de la biodiversité. Selon le dernier inventaire des espèces menacées, publié par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) pendant la COP25, dix espèces animales, jusqu’alors sur la liste rouge, ont vu leur état s’améliorer. "Bien que nous sommes témoins de soixante-treize déclins d’espèces, le succès de ces dix améliorations réelles prouve que la nature peut se rétablir si on lui en laisse une chance", a déclaré la Dr Grethel Aguilar, directrice générale par intérim de l’UICN.
Parmi ces dix espèces en voie de rétablissement, on trouve huit espèces d’oiseaux et deux espèces de poissons d’eau douce. Le Râle de Guam, un oiseau autrefois commun sur l’Île de Guam, dans le Pacifique, avait été déclaré "éteint dans la nature". Grâce à un programme d’élevage en captivité de 35 ans, il est aujourd’hui établi sur l’île voisine des Cocos. L’oiseau est cependant toujours classé "en danger critique", à une étape seulement de l’extinction.
Le changement climatique, facteur de déclin
Dans l’océan Indien, la Perruche de l’Île Maurice poursuit elle aussi son processus de rétablissement. On en compte aujourd’hui plus de 750 à l’état sauvage et, dans cette actualisation, l’espèce a été reclassée comme "vulnérable". Deux espèces de poissons d’eau douce australiens, le Maccullochella macquariensis et le Galaxias pedderensis, ont également vu leur statut s’améliorer, après des décennies de mesures de conservation.
Malgré ces bonnes nouvelles, plus de 30 000 espèces animales et végétales sont aujourd’hui menacées d'extinction sur les plus de 110 000 répertoriées. Le changement climatique contribue à leur déclin en affectant leurs habitats et en augmentant la force et la fréquence des phénomènes météorologiques extrêmes. Ainsi, 58 % des espèces de poissons d’eau douce d’Australie menacées d’extinction le sont directement à cause du changement climatique.
Le Requin nourrice à queue courte, originaire de l’ouest de l’Océan Indien, a vu ses populations diminuer d’environ 80 % en 30 ans en raison de la dégradation des récifs coralliens causée sous l’effet du réchauffement. L’oiseau national de la Dominique, l’Amazone impériale, est passée de "en danger" à "en danger critique" après l’ouragan Maria, en 2017, le plus fort ouragan jamais enregistré sur l’Île. On estime qu’il reste aujourd’hui moins de 50 individus matures dans la nature.
2020, année de la biodiversité
"L’année qui vient sera cruciale pour l’avenir de la planète. Le Congrès mondial de la nature de l’UICN en juin 2020 représente une étape clé pour définir le programme de travail mondial en matière de conservation nécessaire pour répondre à l’urgence dans laquelle se trouvent les espèces", estime Jane Smart, directrice mondiale du Groupe de conservation de la biodiversité de l’UIC.
2020 se présente en effet comme un moment clé pour la biodiversité. Le prochain Congrès mondial de la nature se tiendra à Marseille en juin, avant la réunion des parties de la Convention sur la diversité biologique – l’équivalent de la COP climat sur les enjeux de biodiversité – en octobre, en Chine.
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