Au train actuel, la mort des pollinisateurs, la perte de vie dans les océans, l'érosion du littoral… va faire perdre 479 milliards de dollars par an à la planète d’ici 2050. Une perte économique qui va plonger dans la misère des millions d’humains. Dans ce sombre classement, la France se place au dixième rang des pays les plus touchés.
Donner une valeur à la nature est une gageure car les services qu’elle nous rend, à commencer par vivre, sont inestimables. Toutefois pour protéger quelque chose, il est dans la nature humaine de devoir lui donner une valeur. C’est ce qu’a essayé de faire le WWF dans son rapport "Global Futures", réalisé avec le Global Trade Analysis Project de l'université de Purdue et le Natural Capital Project de l'université du Minnesota aux États-Unis.
L’exercice a constitué à calculer le coût économique du déclin de la nature dans 140 pays. Au total, les auteurs prédisent la destruction de 479 milliards de dollars par an jusqu’en 2050, soit près de 15 000 milliards de dollars au total. Cela reviendrait à effacer chaque année les PIB cumulés du Royaume-Uni, de la France, de l'Inde et du Brésil.
Le WWF met en avant cinq raisons principales à cette perte économique annuelle. 327 milliards de dollars proviennent de la dégradation des zones côtières, due aux événements extrêmes et à l'élévation du niveau de la mer. 128 milliards de pertes de stockage du carbone qui protège du changement climatique. 19 milliards de dollars en raison de la réduction de la disponibilité en eau pour l’agriculture. 15 milliards de dollars en raison de la perte d'habitats pour les abeilles et autres insectes pollinisateurs. 7,5 milliards de dollars en raison de la perte de forêts et des services des écosystèmes forestiers.
Des pays pauvres encore plus pauvres
En valeur absolue, sans surprise, c’est la première puissance économique mondiale, les États-Unis, qui paient le plus cher. Cela représente une perte de "83 milliards de dollars par an d'ici 2050, un montant équivalent à la totalité du PIB annuel du Guatemala", explique le rapport. Suivent le Japon et le Royaume-Uni avec respectivement des pertes de 80 et 21 milliards de dollars par an. La France, quant à elle, arrive à la dixième place avec une perte de 8,4 milliards de dollars par an, dont 5 milliards dus à l’érosion des côtes et à la perte de ressources halieutiques.
En revanche, rapporté au pourcentage de PIB, cette perte économique due à la destruction de la nature change du tout au tout. Dans ce cas, ce sont les pays en développement qui sont les plus touchés avec 4,2 % de PIB en moins pour Madagascar qui est déjà l’un des pays les plus pauvres au monde, suivi du Togo qui perdrait 3,4 % et le Vietnam avec - 2,8 % de PIB. "Ce rapport nous prouve une fois de plus que nous ne pouvons pas envisager une société stable et juste si les forêts disparaissent, les pollinisateurs s'évanouissent, la biodiversité s'effondre et l'océan s'épuise", alerte Arnaud Gauffier, directeur des programmes du WWF France.
Celui-ci laisse un espoir toutefois : "il est encore possible d’inverser la tendance et réduire notre impact sur la nature, et l’année 2020 est une échéance cruciale à ne pas rater, avec le Congrès mondial de l’UICN à Marseille et la conférence mondiale pour la biodiversité en Chine. Le WWF appelle les États, les acteurs économiques, financiers et locaux à prendre des engagements pour la protection de la nature pour parvenir à un accord global ambitieux".
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