"Il existe comme une forme de collaboration entre la source et les nappes de sel", explique le guide Thinashaka Tshivhase. "Le sel se forme quand l'eau riche en sulfates de la source chaude s'écoule sur les nappes de sel et que le soleil les sèche".

 

"Nous suivons à la lettre le procédé que nous ont enseigné nos grand-parents", explique-t-elle.

Avec une tige de métal, les ramasseuses comme Emelin Mathebula, fière grand-mère de huit petits-enfants, remplissent leurs seaux de 5 litres de cette terre. Elles y ajoutent du sable de la rivière, de l'eau puis passent cette boue à travers un filtre de branches, d'argile et de longues herbes.

L'opération est répétée quatre fois, jusqu'à ce que l'eau qui s'écoule du filtre soit presque claire. Son contenu est ensuite mis à mijoter à feu doux pendant quatre heures.

L'écume produite refroidie et cristallisée devient alors le fameux sel de Baleni. En trois jours, les femmes de Giyani peuvent en produire jusqu'à 80 kilos. Chaque année, jusqu'à 2 tonnes peuvent être extraites des berges de la rivière.

Lorsqu'il sert les convives du Myoga, le chef Germaine Esau n'hésite pas à "raconter" ce sel si particulier. "Tout le monde aime les histoires, dit-il, et ce sel-là en a une belle".