Baye Salla Mar

Baye Salla Mar

Le chef de l’Etat, Macky Sall, a décidé d’initier une journée de propreté dans la semaine en vue de la mise en œuvre effective du programme ‘’Zéro déchet’’. «Nous allons instituer une journée de propreté durant chaque mois. Cela peut être un samedi ou un dimanche. C’est ce que les Anglais appellent les ‘’cleaning days’’.

Ce sera une journée durant laquelle toutes les populations sortent de leurs maisons pour participer aux opérations de nettoiement», a-t-il annoncé, ce jeudi, à l’occasion du lancement officiel de la campagne nationale de promotion de la propreté. Ces ‘’cleaning day’’ sont aussi initiés depuis des années par le Président Rwandais, Paul Kagamé, qui est parvenu à transformer le visage de Kigali. Macky Sall a également annoncé une semaine nationale dédiée à la propreté pendant chaque année.

Aussi, a-t-il invité les Sénégalais à nettoyer régulièrement les devantures des maisons et des entreprises. «Cela deviendra une obligation parce que cette situation impacte négativement l’image de nos villes, de nos quartiers, de nos villages mais aussi la vie de nos populations et de notre développement socio-économique», a-t-il notamment précisé.

«Des primes aux communes les plus propres »

En outre, le Président Sall dit avoir «l’intention de donner des primes aux communes les plus propres. Il s’agira de voir quel mode de récompense l’Etat devra adopter». Le directeur général du cadre de vie, Oumar Ba, a, pour sa part, indiqué que la question de la propreté transcende les clivages politiques. «C’est d’ailleurs l’un des points phares du dialogue national, lancé le 28 mai dernier», indique-t-il.

Embouchant la même trompette, l’édile de la Ville de Dakar, Soham El Wardini, a invité Abdou Karim Fofana, ministère de l’Urbanisme, du Logement et l’Hygiène publique, et ses services à «maintenir» les opérations pour «transformer ensemble le visage de la capitale».

«C’est une question qui nous interpelle tous. J’ai honte quand je vais dans certains quartiers de Dakar. Nous ne pouvons que saluer le lancement de cette campagne. Celle-ci permettra de promouvoir la propreté et l’hygiène publique», a-t-elle magnifié.

a déforestation au Brésil en juillet a été quasiment quatre fois supérieure au même mois de 2018, selon des chiffres officiels publiés mardi, confirmant un état des lieux préoccupant mais régulièrement mis en cause par le président d’extrême droite Jair Bolsonaro.

L’Institut national de recherche spatiale (INPE) brésilien, l’organisme public chargé de mesurer la déforestation en Amazonie, a fait état de 2.254 kilomètres carrés de zones déforestées dans le pays le mois passé, contre 596,6 kilomètres carrés en juillet 2018, soit une augmentation de 278 % sur un an.

Bolsonaro nie ces chiffres

Les dernières données de l’INPE faisaient état d’une augmentation de 88 % de la déforestation au Brésil en juin par rapport à ce qui avait été recensé pour le même mois l’année dernière. Les zones déforestées atteignent 6.833 kilomètres carrés sur les 12 mois écoulés, en augmentation de 40 %, selon le même organisme.

AFP

Près d’un quart de la population mondiale, vivant dans 17 pays, est en situation de pénurie hydrique grave, proche du « jour zéro » lors duquel plus aucune eau ne sortira du robinet, selon un rapport rendu public mardi.

La carte établie par l’institut World resources mesure les risques de pénurie en eau, de sécheresse et d’ inondations fluviales. « L’agriculture, l’industrie, et les municipalités absorbent 80 % de la surface disponible et des eaux souterraines lors d’une année moyenne » dans les 17 pays concernés, principalement situés auMoyen-Orient et au nord de l’Afrique, a écrit l’institut.

Grande crise

Ceux-ci sont le Qatar, Israël, le Liban, l’Iran, la Jordanie, la Libye, le Koweït, l’Arabie saoudite, l’Erythrée, les Emirats arabes unis, Saint-Marin, Bahreïn, le Pakistan, le Turkménistan, Oman, le Botswana et l’Inde, deuxième pays le plus peuplé du monde. « La pénurie en eau est la plus grande crise, dont personne ne parle. Ses conséquences prennent la forme d’insécurité alimentaire, de conflit, de migration, et d’instabilité financière », a indiqué Andrew Steer, PDG de WRI.

« Lorsque la demande rivalise avec les réserves, même de petits épisodes de sécheresse – qui vont augmenter avec le changement climatique – peuvent provoquer de terribles conséquences », comme les récentes crises à Cape Town, Sao Paulo ou Chennai, détaille l’institut. Vingt-sept autres pays figurent sur la liste des pays présentant une « pénurie hydrique élevée ». Une liste complète peut être consultée sur le site de l'institut​.

"Quand un vieillard meurt, c'est une bibliothèque qui brûle" de Amadou Hampate Bâ, écrivain, ethnologue et merveilleux conteur Malien (mort en 1991).
 
On parle beaucoup de perte de biodiversité, de sixième extinction animale de masse... beaucoup moins de la perte des savoirs empiriques et des connaissances ancestrales, savoirs et connaissances transmises de génération en génération et qui ont permis aux populations de se défendre face aux aléas environnementaux et de survivre sur terre dans des régions aussi rudes que les contrées arctiques, les espaces désertiques, l'isolement insulaire ainsi que la fièvre de la mangrove et de l'enfer vert...
 
Par les temps qui courent, la collecte de savoirs empiriques semble futile... surtout au moment où science, biotechnologie et start up doivent révolutionner le monde....
 
Au moment aussi où des « explorateurs » traquent les dernières peuplades isolées du reste du monde et traduisent leur découverte dans des documentaires à sensations avec l'objectif de s'afficher sur les écrans des festivals de films d'aventure, ils passent le plus souvent à côté de savoirs empiriques encore inconnus et à jamais perdus après leur passage...
 
En Corse, des universitaires de Stella Mare ont décidé de collecter les savoirs empiriques des pêcheurs en les associant à leur programme de recherche... Capitaliser sur le "savoir empirique" des pêcheurs en activité, en particulier des plus anciens, est l'objectif du projet Moonfish (1), et contribuer ainsi au renouvellement d'une profession difficile, où la relève est incertaine... Ce contact privilégié avec les acteurs est vu comme une source intarissable de connaissances...
 
Une source intarissable de connaissances que les trois pêcheurs méditerranéens dans le film de Elisabeth Templier et Philippe Houssin : « Enquête sur la mer ».
 
Franck Roman, Gérard Carradano, Denis Genovese parlent de l'environnement dans lequel ils évoluent tous les jours, les eaux troublées de l'étang de Berre, les calanques du parc national au large de Marseille et la baie dorée d'Antibes... Le film passe ainsi de la pêche à l'anguille, des viviers à poisson au fileyeur imaginatif... Tour à tour, les trois pêcheurs nous révèlent quelques petits secrets... Prendre à défaut la vigilance des poissons... Puisque les poissons n'ont pas attendu l'arrivée des environnementalistes pour se défendre ; ils adoptent des techniques de la lutte anti-pêche comme l'explique Gérard Carradano qui « se plaît à nourrir des poissons dans le port, mais il le sait, du jour où il en attrape un, plus aucun ne viendra. Intelligent, le poisson ? » La ruse du pêcheur face à l'intelligence du poisson... Denis Genovese qui a plus d'un tour dans son sac, raconte : « Il se méfie du filet. Tu en changes la couleur : il revient. » Un changement à faire régulièrement. Menacés dans des eaux voisines, « des poissons viennent dans mon coin se protéger. On est obligés de les supprimer sinon ils bouffent tout ». (3)
Pêcheurs, sentinelles et experts du milieu marin...
Les milieux marins sont complexes, diversifiés, mystérieux, les poissons changent de comportement, évoluent, l’hiver l’anguille mature attend les courants pour se laisser porter hors de l’étang vers la Mer des Sargasses, en été l’étang est malade par forte chaleur et l’anguille attrape la grippe… Chaque pêcheur connaît bien son coin et essaie de le préserver. Par la réglementation, la Prud’homie des pêcheurs cherche à rééquilibrer les espèces...
Les pêcheurs aiment ce milieu marin et ils sont prêt à le défendre à n'importe quel prix : rejet des eaux polluées d’Altéo (boues rouges…), mouillage des bateaux de touristes sur les prairies de posidonies et filets perdus sur les fonds marins... Car les pêcheurs ont aussi leur part de responsabilité dans les agressions et les pollutions à l'encontre de l'environnement... Avec la prud’homie d’Antibes, Denis Genovese s’investit dans la récupération des filets perdus. « Quand on aime, on prend soin. »
Un pouvoir d’alerte... Gérard Carradano capte des post-larves avec Ecocean pour les quantifier, lutte contre les ancrages sauvages, le rejet des boues rouges dans les calanques… Franck Roman scrute la température comme la salinité de l’étang de Berre, impacté par ce que déverse la centrale EDF. Les pêcheurs sont les plus à même d’apprécier les changements de leur milieu, en lien avec les scientifiques. Ce qui rend humble. « Au plus tu en apprends, au plus tu en as à découvrir », résume Gérard Carradano. (3)
Quand la science se met au service de la pêche... De la rencontre des pêcheurs professionnels via leur comité régional et leurs 4 prud'homies, des chercheurs de l'université de Corse spécialistes en écologie marine et des informaticiens, il en ressort Moonfish, projet où l'exploitation raisonnée de la ressource marine est au coeur d'un programme de travail sur trois ans...
Dans le jardin d'une activité scientifique qui positionne plus que jamais l'université de Corse en acteur du développement d'un territoire, le projet Moonfish s'inscrit dans la dynamique qui fait des travaux de recherche les outils d'aide à la décision. Même si, pour mener à bien ce programme, véritable éclairage sur l'état et l'évolution de la ressource halieutique, le territoire, c'est la mer.
En clair, il s'agit de proposer, in fine, l'outil d'aide à la décision issu d'une expérience de simulation validée par les pêcheurs eux-mêmes.
Des pêcheurs qui, via leur instance fédératrice, voient la science comme un moyen d'avancer. « Il est toujours bon d'avoir des scientifiques à nos côtés qui valident nos chiffres, observe Jessica Dijoux, directrice du comité régional des pêches. Mais en même temps, au sein du consortium de Moonfish, les pêcheurs sont considérés comme des experts du milieu marin. Les questionnaires qui leur sont adressés en attestent. Sur certaines espèces, l'évolution de la ressource dans le temps, leurs connaissances sur les zones de reproduction et de frayère, ou encore les conditions météo les plus avantageuses pour la pêche. » (4)

Une bibliothèque va brûler...  Denis Genovese est le dernier d'une famille de pêcheurs depuis 1893 !

Philippe Favrelière

En plein essor, les énergies renouvelables s'inscrivent comme des énergies d'avenir au sein de la société française. Parmi elles, on retrouve le biogaz. Zoom sur cette énergie verte en développement.

Biogaz : de quoi parle-t-on ?

Le biogaz est issu d'un procédé naturel que l'on nomme « méthanisation ». En effet, il provient de la fermentation de déchets organiques (en majorité produits par les exploitations agricoles, comme le fumier) par des bactéries et en l'absence d'oxygène.

Le biogaz, composé de méthane, de dioxyde de carbone et d'autres impuretés, était à l'origine un simple produit résultant d'une réaction de la nature ou du traitement des déchets. Mais, grâce à la découverte de son potentiel en termes de propriétés énergétiques (le biogaz ressemble au gaz naturel en raison de sa forte teneur en méthane), il a rapidement été classé dans la catégorie de la « biomasse énergie ».

Le biogaz est considéré comme une énergie verte pouvant se substituer à d'autres sources d'énergie traditionnelles, comme l'énergie fossile. Tout comme la géothermie, le solaire, l'éolien ou encore l'hydroélectricité, le biogaz se range parmi les énergies de demain et se révèle probablement être l'une des réponses aux enjeux du développement durable et de la transition énergétique.

 

Comment produire du biogaz ?

Pour pouvoir obtenir du biogaz, il est impératif d'exploiter des matières premières que sont principalement les déchets. Le biogaz apparaît aussi de manière spontanée dans les stations d'épuration (qu’elles soient municipales ou industrielles) et dans les centres d'enfouissement des déchets.

Les déchets urbains, de l’industrie agro-alimentaire ou agricoles sont accumulés dans des enceintes appelées fermenteurs, réacteurs et digesteurs. Ce sont des cuves formées par un couvercle sous lequel se déroule la fermentation anaérobie, c'est-à-dire sans la présence d'oxygène. Le biogaz est alors soutiré au fur et à mesure qu'il est produit et sera l'objet d'une valorisation énergétique.

À quoi sert le biogaz ?

Le biogaz peut être employé pour deux raisons principales : la production de biocarburant et d'électricité. Dans les deux cas, le biogaz devra suivre une étape d'épuration avant d'être alimenté dans un réseau de distribution de gaz naturel ou dans les réservoirs des véhicules. Cette étape consiste notamment à éliminer le dioxyde de carbone, l'eau et l'hydrogène sulfuré pour se rapprocher du gaz naturel pour véhicule (GNV) ou du méthane comprimé. Ce nouveau gaz épuré est appelé biométhane.

 
 

Lorsqu'il est utilisé comme carburant, le biogaz devenu biométhane rejette moins de polluants atmosphériques et contribue aux ambitions de la loi sur la transition énergétique qui prévoit de produire pour 2030 jusqu'à 32 % d'énergies renouvelables. Il permet aussi aux véhicules d'être moins bruyants, mais réduit sensiblement leur autonomie.

Dans le cadre d'une injection sur le réseau de gaz naturel, le biométhane participe également aux objectifs de la loi sur la transition énergétique qui espère aussi atteindre 40 % d'électricité verte en 2030.

Le biogaz peut être valorisé selon deux autres méthodes : la combustion et la cogénération. La combustion permet de produire de la chaleur (sous forme de vapeur) en chaudière qui sera consommée aussitôt après avoir été élaborée. La cogénération génère simultanément chaleur et électricité, ce qui améliore l'efficacité énergétique. La chaleur est utilisée sous forme d'eau chaude ou de vapeur (même principe que la combustion).

 

Le biogaz : une énergie aux nombreux atouts

Faire usage du biogaz comme énergie renouvelable empêche l'émanation naturelle du méthane dans l'atmosphère. Il faut savoir que le méthane est 25 fois supérieur au dioxyde de carbone en matière de pouvoir à effet de serre.

Le biogaz possède un autre avantage : il a un bilan carboneneutre. Le dioxyde de carbone rejeté est issu des plantes lors d'un cycle court par rapport au carbone des énergies fossiles qui est resté enfoui depuis des millénaires.

L’énergie biomasse est de plus en plus utilisée pour la production de chauffage, d’électricité ou de carburant. Quels sont les caractéristiques, les avantages et les limites de cette énergie renouvelable ?

La biomasse : définition

On appelle biomasse l’ensemble des matières organiques utilisables comme sources d’énergie.

- Le bois (biomasse sèche).

- Le fumier (biomasse humide). Le méthane issu de la fermentation est utilisé comme biogaz et les résidus organiques comme fertilisants.

- Les déchets verts (biomasse humide). La fermentation des végétaux dégage elle aussi du méthane (biogaz), et le résidu (compost) est utilisé comme terreau et fertilisant pour le sol.

- Certaines plantes (biomasse humide) peuvent aussi être utilisées comme biocarburants. Les plantes sont utilisées seules ou mélangées à des carburants fossiles sous forme d'alcools ou d'huiles.

La biomasse pour la production de chauffage et d’électricité

Traditionnellement, le bois, les déchets végétaux ou la tourbe ont toujours été utilisés par les sociétés humaines comme combustibles pour la production de chauffage et d’énergie. La biomasse du bois, appelée aussi énergie bois, est la plus ancienne de l’humanité. Dans certaines cultures, elle est d’ailleurs toujours utilisée pour produire 80 % de l’énergie.

 

Actuellement, la biomasse est utilisée à grande échelle par des centrales et des chaufferies pour produire de l’électricité et/ou du chauffage. La biomasse, sèche ou humide, est consumée dans de grands fours ou méthanisée dans de grandes cuves de fermentation pour produire du biogaz qui est ensuite brûlé. La combustion permet de chauffer de l’eau qui, transformée en vapeur, fait tourner des turbines pour produire de l’électricité et/ou alimente le réseau de chauffage de la ville. La vapeur est ensuite refroidie pour repartir dans le circuit.

En 2010, le brevet de l’inventeur danois Jens Dall Bentzen, permet d’optimiser les centrales biomasses en les rendant plus polyvalentes et moins polluantes. Son four peut brûler de la biomasse contenant jusqu’à 60 % d’humidité avec une émission de gaz à effet de serre nettement plus faible (jusqu’à 95 % en moins d’émission). Il a également développé un nouveau système de réfrigération, augmentant de 20 % l’efficacité du système.

 
 

La biomasse pour la production de carburants

Lors du développement de l’industrie automobile, l’industrie du pétrole n’était pas très développée. Les moteurs à essence et diesel ont été construits à l’origine pour utiliser de l’éthanol (alcool primaire) pour le moteur essence et de l’huile pour le moteur diesel.

Lors des crises, notamment lors des deux guerres mondiales, les biocarburants ont été de nouveau utilisés pour faire tourner les moteurs thermiques. Il n’est donc pas révolutionnaire d’utiliser de l’alcool et de l’huile issus des végétaux comme carburants.

Actuellement, les biocarburants issus de la biomasse (par exemple canne à sucre, betterave, tournesol, cacahuète, palme…) sont mélangés à des carburants fossiles sous forme d'alcools, d'huiles ou d'hydrocarbures. Les biocarburants sont mélangés à du pétrole, car la conception de la plupart des moteurs n’est pas adaptée à leurs textures et viscosités, mais il est tout à fait possible de concevoir des moteurs fonctionnant uniquement avec des biocarburants.

 

La biomasse, ses limites

A l’origine, l’utilisation de la biomasse a été pensée comme circulaire. C’était une très bonne solution pour valoriser les déchets organiques (déchets de l’exploitation du bois et des scieries, déchets horticoles et agricoles, ordures ménagères, boues sanitaires issues des stations d’épuration et fumier animal…) en produisant de l’énergie renouvelable. Malheureusement, l’utilisation de la biomasse végétale dans des centrales électriques ou des chaufferies peut pousser à la surexploitation forestière. Parallèlement, la combustion de biomasse produit des gaz à effet de serre.

De même, l’utilisation de biomasse comme carburant peut pousser à la surexploitation des ressources agricoles, au détriment des cultures vivrières. Il faut donc rester très sage et optimiser l’utilisation de la biomasse pour ne pas arriver à des aberrations écologiques.

En 35 ans de travail de la terre, Josphat Muchiri Njonge n'a jamais vu ses caféiers porter autant de fruits sur sa parcelle à flanc de colline dans les faubourgs de Nairobi. Il en va de même pour les bananiers et les avocatiers de la ferme familiale d'un hectare située à Kiambu. Sans oublier les choux frisés, épinards, maïs et amarantes.

L'arme secrète de ce cultivateur kényan de 67 ans se cache sous terre. Là, dans un réservoir en briques, le fumier de ses 10 vaches laitières est transformé en un riche engrais organique qui, dit-il, enrichit le sol et alimente les récoltes. Ce n'est pas le seul avantage pour Njonge et des dizaines de milliers d'autres petits exploitants agricoles à travers l'Afrique qui bénéficient des "biodigesteurs".

Ces réservoirs en maçonnerie ou en plastique moderne, agissent comme une sorte d'estomac mécanique magique. Dans l'obscurité, des micro-organismes naturels décomposent le fumier en l'absence d'oxygène pour créer du compost et du biogaz, une source d'énergie propre et renouvelable.

 

Le Kenya possède plus de biodigesteurs que n'importe quel autre pays d'Afrique - un "poo power" (énergie du caca) utilisé pour faire fonctionner un peu tout, des réchauds de cuisine aux équipements agricoles, en passant par les chargeurs téléphoniques et les chauffe-eau pour douches. 

Il s'agit d'une utilisation intelligente des terres, ce qui, selon le principal groupe scientifique de l'ONU sur le changement climatique, sera crucial pour maintenir sur la planète des températures à des niveaux plus acceptables tout en nourrissant une population en hausse.

Dans un rapport spécial publié cette semaine, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) a expliqué en détail comment l'agriculture intensive a dégradé l'environnement - une crise qui exige de repenser en profondeur la façon dont les aliments sont produits et les terres utilisées. L'agriculture et la déforestation produisent près d'un quart des émissions de gaz à effet de serre, le méthane émis par le bétailcontribuant de manière importante au réchauffement de la planète.

 

Le biogaz est fondamentalement neutre en carbone et contribue à réduire les émissions de combustibles fossiles en remplaçant le bois de chauffage et le charbon de bois traditionnellement brûlés dans les cuisines d'Afrique. L'énorme demande pour ces ressources bon marché a ravagé les forêts du Kenya et dégradé ses sols.

Leurs émanations tuent également, avec 15.000 décès par an dus à la pollution à l'intérieur des bâtiments, selon les chiffres du gouvernement kényan. 

"C'est très pratique pour moi. J'utilisais du bois de chauffage, du charbon de bois, mais je n'en utilise plus", explique Anne Mburu, une agricultrice de Kiambu, qui dépensait 2.000 shillings (20 à 17 euros) par mois en bois de chauffage avant d'installer un digesteur moderne près de son étable.

L'énergie de l'avenir

Le biogaz comble une lacune en Afrique de l'Est, où les économies en développement connaissent une croissance rapide mais où l'énergie est coûteuse, peu fiable ou inexistante. 

 
 

Cette technologie existe au Kenya depuis les années 1950 mais était restée négligée jusqu'à ce que le Programme de biogaz du Kenya (KBP) commence à promouvoir les efforts visant à développer et commercialiser le secteur vers 2009.

Depuis, plus de 100.000 personnes ont eu accès au biogaz dans leurs foyers, plus que partout ailleurs sur le continent, selon le KBP. L'Éthiopie rivalise avec le Kenya dans la production de biogaz, tandis que des initiatives s'accélèrent en Ouganda, en Tanzanie et au Rwanda.

Pour Tim Mungai, directeur du développement commercial chez KBP, il existe "d'énormes opportunités" de croissance sur le seul marché kényan, où deux millions d'agriculteurs élèvent du bétail chez eux. "Le biogaz fera partie du mix énergétique de l'avenir", a-t-il déclaré à l'AFP.

Des entreprises locales et étrangères - dont SimGas (Pays-Bas), Sistema (Mexique) et HomeBiogas (Israel) - apportent de nouvelles technologies en Afrique de l'Est. Des modèles plus simples, souvent fabriqués à partir de plastique recyclé au lieu de briques et de mortier traditionnels, peuvent être installés en quelques heures et générer du gaz au bout d'une journée. 

 

Les fabricants testent des matières premières autres que le fumier de vache ordinaire, qui est mélangé avec un peu d'eau pour éviter que le système ne se bouche. Au Kenya, certains établissements d'enseignement utilisent pour leurs cuisines des excréments humains et le produit des latrines des bidonvilles de Nairobi est transformé en énergie verte. 

D'autres récupèrent les restes de nourriture et les excréments d'abattoirs, tandis que des serres le long du lac Naivasha, où fleurissent les roses mondialement connues du Kenya, produisent également de l'énergie à partir des déchets des fleurs.

Besoin d'adaptation

Dans toute l'Afrique, les agriculteurs apprennent à s'adapter à la réduction des surfaces arables, victimes de l'urbanisation. La désertification, la déforestation et la dégradation des sols pèsent également sur les terres et les agriculteurs. 

 

Dans la région vallonnée de Kiambu, près de Nairobi, caféiers et béton se disputent l'espace. Les terres agricoles ont rapidement diminué à mesure que la capitale s'étendait, les habitations venant jouxter des plantations destinées à nourrir une population kényane en pleine expansion. "Les agriculteurs doivent s'adapter en vue d'une agriculture respectueuse du climat", dit M. Mungai.

Les boues issues de la production de biogaz sont un atout supplémentaire pour la régénération des terres. Elles servent d'aliments pour animaux, à élever des vers de terre, remplacer les pesticides chimiques et rétablir les niveaux d'humus dans les sols surexploités. 

Njonge, le planteur de café, ne jure que par cela. Sa production a doublé en moins de trois ans et la qualité de ses grains s'est améliorée. Outre des rendements plus élevés et des économies sur les engrais et le bois de chauffage, cela lui permet aussi d'aider un de ses fils en alimentant en biogaz sa maison voisine. Tout cela grâce à ses vaches. "C'est comme un miracle", sourit-il.

Au Gabon, Averda, société en charge de la gestion des déchets, annonce l’arrêt temporaire de tous ses services à la suite du non-paiement de ses prestations par l’État gabonais sur 24 mois cumulés. Du côté de la mairie de Libreville, l’on pointe du doigt le mauvais service et l’insalubrité flagrante des villes sous la gestion d’Averda.

Averda Gabon annonce l'arrêt temporaire de tous ses services de gestion des déchets dans le pays. Sont suspendus les services de collecte des déchets, le balayage des rues, le nettoyage des plages et le curage des caniveaux dans la ville de Libreville et d'Akanda, ainsi que le transfert des déchets collectés au centre d'enfouissement de Mindoubé, selon le communiqué de la société délégataire.

Cette décision a été prise après de nombreuses discussions en interne alors qu'Averda cumule des impayés de deux années de la part de Clean Africa, filiale de l'État gabonais. Du Côté de l'Etat gabonais, notamment de la mairie de Libreville sous la houlette du nouveau maire Léandre Nzué, l'on réclamait même il y a quelque mois la résiliation du contrat du groupe libanais basé à Dubaï, pour non-respect du cahier des charges.

De son côté, Averda précise qu'en dépit de cette période de non-paiement et de hausse constante de la dette, elle a maintenu ses services et a continué à rémunérer l'ensemble de ses 700 employés. Une situation qui s'est répercutée sur sa trésorerie en occasionnant des pertes financières considérables auxquelles la société doit maintenant faire face, explique le management de l'entreprise.

«Toute l'équipe d'Averda a conscience des répercussions qu'entraînera cette décision regrettable sur les Gabonais, nos employés, ainsi que leurs familles. C'est pourquoi nous tenons à rassurer toutes les personnes concernées, car nous mettons tout en œuvre pour trouver un accord satisfaisant avec Clean Africa et l'État gabonais», prévient le communiqué.

Averda opère dans les pays émergents et a opéré dans près d'une trentaine de villes du  Moyen-Orient et d'Afrique où l'entreprise travaille avec des gouvernements comme au Gabon, et des entreprises pour des services de nettoyage et de collecte des déchets, de tri et de recyclage, d'incinération, de compost et de mise en décharge.

En conflit ouvert avec la mairie

Les relations entre Averda et l'Etat gabonais deviennent tendues : l'entreprise libanaise a récemment essuyé les foudres de Leandre Nzué, nouveau maire de la capitale Libreville qui, face à l'insalubrité chronique qui pèse sur la ville, a voulu résilier le contrat de la société. Averda, en charge de la gestion des déchets au Gabon depuis quatre ans, est depuis en conflit ouvert avec le nouveau maire qui fait de la lutte contre l'insalubrité l'une de ses priorités. Les difficultés d'Averda ne sont pas sans rappeler celles de Veolia au Gabon, dont l'éviction de la gestion de la Société d'énergie et d'eau du Gabon a été très médiatisée.

La Tribune

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