Baye Salla Mar

Baye Salla Mar

"Siemens, sors du charbon !": des militants écologistes entendent s'inviter mercredi à l'assemblée générale de Siemens pour dénoncer la participation du géant industriel allemand à un projet minier en Australie.

Plusieurs dizaines de militants ont formé mercredi matin une chaîne humaine devant la salle de conférence de l'Olympiahalle, à Munich, où la réunion annuelle des investisseurs doit débuter à 09H00 GMT.

L'organisation écologiste Greenpeace avait déployé la veille une banderole depuis le toit du siège social de l'entreprise à Munich. Et une manifestation est prévue mercredi en début d'après-midi pour demander au géant industriel allemand de "renoncer au charbon".

L'objet de la contestation est le contrat d'un montant de 18 millions d'euros qui prévoit que Siemens fournisse la signalétique pour le chemin de fer du projet Carmichael, une immense mine de charbon à ciel ouvert dans le Queensland, près de la Grande barrière de corail.

 

"Quel est le plus important: une légère perte financière, de court terme, ou les conséquences désastreuses d'un tel projet sur des générations ?" s'est indignée mardi lors d'une conférence de presse Helena Marschall, représentante du mouvement Fridays for Future.

Elle est invitée par une organisation d'actionnaires à s'exprimer à l'assemblée au même titre que d'autres militants.

Le patron de Siemens, Joe Kaeser, avait déjà rencontré mi-janvier Luisa Neubauer, tête de file de Fridays for Future en Allemagne, après une journée de mobilisation dans une dizaine de villes.

Quelques jours plus tard, Siemens avait pourtant maintenu sa participation au projet, expliquant vouloir "respecter la parole donnée" afin de "rester crédible", la "plus haute priorité" de l'entreprise, selon M. Kaeser.

Il avait toutefois promis la création d'une instance interne chargée du développement durable pour "mieux gérer à l'avenir les questions de protection de l'environnement".

 

Ces arguments n'avaient pas convaincu les opposants au projet.

La construction de la mine du conglomérat indien Adani, dans l'ouest australien, est depuis son origine plombée par des problèmes judiciaires et réglementaires et par la mobilisation d'organisations dénonçant sans relâche son impact environnemental.

Les écologistes font valoir que le charbon produit contribuera au réchauffement climatique mondial qui dégrade la Grande barrière, classée au patrimoine mondial.

© 2020 AFP

La capitale du Bangladesh, Dacca, est noyée par des centaines de millions d'affiches plastifiées à l'approche des élections locales prévues samedi et des militants s'inquiètent des conséquences néfastes pour l'environnement.

Estimées à environ 304 millions, ces affiches vont finir dans les égouts et les rivières, s'emporte Sharif Jamil, secrétaire général du Bangladesh Environment Movement.

"Et si les affiches sont brûlées, cela va polluer l'air", note-t-il. La qualité de l'air à Dacca est parmi les plus mauvaises au monde.

"Il va falloir 400 ans avant que ces affiches ne se décomposent", souligne Sharif Jamil.

Chaque affiche contient environ deux grammes de propylène, un hydrocarbure utilisé entre autres pour la fabrication de matières plastiques polymérisées, indique l'Organisation pour l'Environnement et le Développement Social (ESDO).

 

Son porte-parole, Hossain Shahriar, a déclaré à l'AFP que les affiches ne sont pas biodégradables voire recyclables.

La semaine dernière, la Cour suprême du Bangladesh a ordonné l'arrêt de la production d'affiches plastifiées. Mais sans conséquences majeures. Des affiches en noir et blanc continuent d'être apposées et d'envahir Dacca, métropole de 18 millions d'habitants.

Pour sa part, le chef de la décharge municipale, Manjur Hossain, a assuré dans une déclaration à l'AFP que les autorités allaient s'occuper de ce problème après les élections.

© 2020 AFP

Avons-nous besoin de nouvelles technologies de pointe pour réduire les émissions de carbone? Carlos Manuel Rodríguez, ministre de l'Environnement et de l'énergie du Costa Rica, a dit que nous avons déjà la meilleure « machine » pour le travail.

Prenant la parole lors de la réunion annuelle du Forum économique mondial des futurs conseils mondiaux à Dubaï, Rodríguez a décrit une conversation avec sa fille sur le changement climatique - et comment il a dit à sa nature nous a déjà donné l'un des outils les plus importants pour faire face à la crise.

« Un jour, je dînais avec mes enfants dans ma maison et ma petite fille a dit: « Papa, ne vous inquiétez pas au sujet du changement climatique. Un jour, un scientifique concevoir des machines peut absorber tout ce carbone qui est dans l'atmosphère et nous serons à l'abri des changements climatiques », » at-il déclaré dans une interview.

« Et je l'ai dit à ma fille: « Tu sais quoi? La nature a inventé que beaucoup de machines, plusieurs millions d'années auparavant. Cette machine, » dit-il, « est appelé un arbre ».

Rodríguez a poursuivi: « Donc, si nous nous arrêtons la déforestation tropicale, ou la déforestation au niveau mondial, nous allons utiliser efficacement cette machine. C'était le signe de la nature il y a probablement 300 millions d'années « . Partout dans le monde,    - ou 27 terrains de football par minute. La déforestation provoque non seulement une perte des habitudes naturelles et de la biodiversité, mais contribue également aux émissions car il y a moins d' arbres pour aspirer le carbone. Selon Global Forest Watch,   , derrière la Chine et les États-Unis.Mais le Costa Rica nous montre qu'il est possible de réparer certains des dommages.

Dans les années 1940, 75% du Costa Rica était couvert par la forêt, principalement la forêt tropicale. En 1983, après des décennies de déforestation, ce chiffre est passé à 26%.

Avec  la politique changements majeurs  comme la limitation des permis d'exploitation, de payer les propriétaires qui conservent leurs terres, et à attirer les investissements étrangers dans l' écotourisme, le Costa Rica a inversé la tendance. Rodríguez a expliqué qu'il a doublé son couvert forestier, qui couvre plus de la moitié du pays et continue de croître alors que le gouvernement crée des parcs nationaux plus pour préserver les écosystèmes naturels, de hauts plateaux et la couverture nuageuse aux mangroves et les forêts tropicales.

« Le Costa Rica a très bien réussi à comprendre la façon dont nous apprécions la nature et de la façon dont nous utilisons la nature en tant que moteur de la croissance économique, en particulier avec l'éco-tourisme », at-il dit.

Et en attachant la nécessité de préserver la biodiversité à l'économie, le Costa Rica a obtenu les citoyens impliqués: « Si la nature devient un moteur pour la croissance et l'économie, le développement économique, les gens ne voudront pas détruire la nature. Ainsi, dans une affaire d'une génération - plus d'une génération - nous sommes passés de gens qui dévorent les arbres pour produire des aliments, en particulier l'élevage, à la protection de la nature, la restauration de la nature et de l'utiliser comme un moyen d'attirer les touristes dans les fermes et les parcs. Et cela a été un énorme succès « .

Costa Rica est pas arrêter là. Le pays  est engagé à être pleinement décarbonisé d'ici 2050  et présentera un plan d'action national climatique aux changements climatiques des Nations Unies d'ici 2020. Le plan comprendra des mesures pour le transport, les infrastructures, l' énergie, l' agriculture, la gestion des déchets et la gestion des forêts - y compris l' augmentation du couvert forestier à 60% en 2030.

Rodríguez pense qu'ils peuvent y arriver.« Je suis un optimiste rationnel parce que je sais que nous avons les ressources. Il ne manque de ressources financières. Et nous avons la technologie. Nous savons ce que nous devons faire « .Et ce que nous devons faire, comme il dit à sa fille, est protéger et à augmenter la plupart des machines précieux de lutte contre de carbone de la nature: les arbres.

  sur le site Web du Forum économique mondial; 

Ces singes se transmettent leurs savoirs. Cela signifie-t-il qu’ils ont une culture ? Immersion dans un centre d'accueil pour primates à Sumatra.

Situé dans l’arrière-pays vallonné du nord de l’île de Sumatra, en Indonésie, le refuge de Batu Mbelin recueille des orangs-outans blessés ou qui avaient été transformés en animaux de compagnie. La plupart des pensionnaires ont connu une histoire tragique : bébés, ils ont été séparés de leur mère et ont grandi entourés d’humains au lieu de passer leur enfance dans la jungle. Pour ces grands primates qui apprennent de façon "sociale" (essentiellement par imitation), impossible de retourner seuls dans la forêt du jour au lendemain : ils n'y survivraient pas.

Dans ce centre d’accueil pour orangs-outans (au moment de ce reportage, ils étaient une cinquantaine), beaucoup se trouvent pour la première fois depuis des années en contact avec leurs congénères. Ici, on trouve une clinique, une pouponnière pour jeunes primates, un enclos où ils apprennent à grimper, et même un bout de forêt, où s’entraînent les plus expérimentés d’entre eux. L’objectif : préparer les bêtes malades ou orphelines à leur retour à la vie sauvage...

Geo

Un peu plus de trente ans après la catastrophe de Tchernobyl, le Bélarus, dont le territoire a pourtant été le plus touché par les retombées de l’accident, s’apprête pour la première fois de son histoire à mettre en service une centrale nucléaire.

Dotée de deux réacteurs, la centrale d’Astravets (Ostrovets en bélarussien) a été construite par la compagnie Atomstroyexport, filiale du monopole public russe Rosatom, grâce à un « prêt » de 10 milliards de dollars consenti par Moscou qui couvre près de 90 % de son financement. L’un des deux réacteurs VVER-1 200 sera a priori destiné à la consommation intérieure, tandis que l’autre permettra au Bélarus d’exporter de l’électricité dans la région. Minsk s’est par ailleurs engagé à acheter auprès de la Russie l’ensemble du combustible nucléaire pour la durée de vie des réacteurs.

Une angoisse lituanienne

Depuis que le projet a été annoncé en 2011, les autorités lituaniennes n’ont pas ménagé leurs efforts pour alerter leurs partenaires sur les risques que pourrait présenter cette installation en matière de sûreté. Elles ne manquent pas d’arguments :

  • le Bélarus n’a aucune expérience en matière de nucléaire civil ;

  • la Russie, fournisseur de la centrale, a déjà connu des accidents nucléaires gravissimes ;

  • le site est reconnu comme zone sismique ;

  • la centrale est située à la toute proximité de la capitale lituanienne (50 km environ), foyer de peuplement important (500 000 habitants). Or l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) recommande depuis 2013 de ne pas installer de centrale nucléaire à moins de 100 km des zones de fort peuplement ;

  • les eaux de refroidissement utilisées seront celles de la rivière Néris, qui arrose Vilnius avant de se jeter dans le Nemunas (qui lui-même fournit la majeure partie de l’eau potable en Lituanie) ;

  • la construction de la centrale a été émaillée d’incidents sur lesquels ni les autorités bélarusses ni Atomstroyexport n’ont manifesté une forte appétence à la transparence.

Le Bélarus, de son côté, rappelle qu’il a procédé en 2018 à des stress-tests exigeants et qu’il s’apprête à suivre les recommandations formulées par l’AIEA en matière de sûreté nucléaire. Il précise aussi qu’il ne compte pas renoncer à cette centrale qui va lui permettre de diversifier son mix énergétique.

Un irritant bilatéral porté hors des frontières

Vilnius a d’abord cherché des appuis auprès des capitales de l’Union européenne pour entraver la construction de la centrale. Mais le Bélarus n’étant pas membre de l’UE, la marge de manœuvre de Bruxelles et des États membres est minime.

La Lituanie a donc tenté de porter le différend devant d’autres instances. En 2011, elle a en particulier déposé une plainte devant la Convention d’Espoo (Convention sur l’évaluation de l’impact sur l’environnement dans un contexte transfrontière, ONU, 1991) pour violation des évaluations d’impact environnemental. En effet, le Bélarus n’a pas effectué d’étude préalable d’impact sur l’environnement ni organisé de débat public dans le pays voisin ou de consultations bilatérales avec lui, comme le prévoit la Convention d’Espoo. En 2013, cette dernière a émis des recommandations à fin de rectification puis, en février 2019, une large majorité des pays parties ont statué sur le caractère inapproprié du site de construction. Notification qui n’a valeur que de recommandation.

Les autorités lituaniennes ont également poussé à la mention, dans le « Green Deal » proposé par la Commission européenne en décembre 2019, d’une clause selon laquelle les installations nucléaires dans les pays tiers doivent respecter les normes internationales les plus élevées en matière environnementale et de sécurité.

Quand le temps presse

En 2017, la Lituanie a adopté une loi l’engageant à ne pas acheter d’électricité provenant de sources produites au mépris des règles de sécurité. Le Parlement lituanien a alors déclaré la centrale d’Astravets « menace à la sécurité nationale, à l’environnement et à la santé publique ». Vilnius interdit également l’utilisation des infrastructures lituaniennes pour transporter l’électricité d’Astravets. En décembre 2019, le Parlement a adopté un amendement prévoyant des retraits de licence d’importation pour les agents économiques qui achèteraient de l’électricité provenant de cette centrale.

Mais pour que ces mesures aient du sens et que la Lituanie ne se trouve pas pénalisée dans son isolement, Vilnius a dû tenter de convaincre les pays voisins potentiellement clients de l’électricité bélarusse – Pologne, Lettonie, Estonie et Finlande – de s’engager dans le même sens. Avec un succès mitigé, puisque seule la Pologne a suivi le mouvement ébauché par Vilnius.

Alors que la centrale a procédé à ses premiers tests en décembre 2019, pour une mise en service du premier réacteur au cours du premier trimestre 2020, Vilnius change de nouveau de stratégie : pour le ministre des Affaires étrangères Linas Linkevičius, demander à Minsk de stopper le processus de mise en route de la centrale à ce stade serait tout aussi « irréaliste et trop radical » que d’exiger son déplacement. Ayant échoué à disqualifier la centrale en hypothéquant sa rentabilité, Vilnius privilégie aujourd’hui le dialogue, afin de rester informé de l’avancée des travaux, de la mise en service et d’éventuels problèmes, au nom du pragmatisme.

Une centrale au service des intérêts de la Russie ?

Les caractéristiques de la centrale sont souvent mises en avant par ceux qui veulent y voir une preuve de la stratégie russe de mise sous tutelle du Bélarus. Par exemple, Minsk doit rembourser le prêt de la Russie d’ici à 2036. Compte tenu de ses fragilités budgétaires, en cas de difficulté de remboursement, la propriété de la centrale pourrait passer dans les mains de la Russie, accroissant encore la dépendance bélarusse.

On soupçonne également Astravets de viser à maintenir la Russie dans son rôle d’acteur énergétique notable dans la région de la mer Baltique, en retardant la déconnexion des Baltes du système électrique BRELL (Bélarus, Russie, Estonie, Lettonie, Lituanie). Cette désynchronisation est en effet contraire aux intérêts de Moscou qui souhaite continuer d’exporter de l’électricité vers les pays de la région pour des raisons économiques, voire géopolitiques, mais aussi par souci de connexion entre la « Russie continentale » et l’enclave de Kaliningrad. La localisation de la centrale semble attester cette préoccupation : alors que les industries consommatrices d’électricité se trouvent plus au sud du pays, Astravets pèche étrangement par son éloignement des centres névralgiques bélarusses. Dès 1993, l’Académie des sciences de Minsk, évaluant une trentaine de sites possibles, avait d’ailleurs décrété que celui d’Astravets était le pire.

Certains vont jusqu’à soupçonner la Russie de vouloir créer des dissensions dans la région : l’opposition frontale de la Lituanie n’a en effet pas fait l’unanimité auprès de ses partenaires, au point que Vilnius s’est un moment trouvé isolé sur le sujet d’Astravets, voire a suscité une fatigue au sein de l’UE, de l’AIEA, auprès de la Convention d’Espoo…

Par ailleurs, la localisation d’une centrale nucléaire aux portes de l’OTAN peut justifier une présence militaire russe pour protéger ce site sensible. Fin 2016, le Bélarus a installé une base militaire à proximité de la centrale afin d’assurer sa sécurité. Rien ne dit que cette base sera jugé suffisante par Moscou, qui pourrait souhaiter la renforcer.

Enfin, Vilnius estime que la centrale peut être utilisée comme instrument de guerre hybride : l’annonce, même erronée, d’un incident intervenu sur la centrale entraînerait l’évacuation de la capitale lituanienne, avec toutes les conséquences sociales, économiques et politiques que l’on peut imaginer…

 

 : Chercheuse associée au Centre de recherche Europes-Eurasie (CREE),

Institut national des langues et civilisations orientales - Inalco - USPC

En février 2019, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture a publié un rapport alarmant sur l’état de la biodiversité pour l’alimentation et l’agriculture dans le monde. En mai de la même année, la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques a publié un rapport tout aussi alarmant sur le déclin de la biodiversité.

L’occasion de faire le point sur un exemple tangible de notre gestion de la biodiversité, celui des semences à la base de toute notre alimentation.

Depuis que nous avons pris conscience de l’érosion des ressources génétiques, il n’a été question que de limiter cette érosion, et non de contribuer à la production des ressources. Remise en contexte historique, une telle vision est intrigante et alarmante.

Une vision dynamique de la biodiversité

L’œuvre séminale de Charles Darwin a démontré que la biodiversité est dynamique. Le mécanisme de la divergence évolutive – par lequel les lignées s’écartent peu à peu des unes des autres et de leur racine commune – est progressif et continu. Le système entier est en perpétuelle évolution. La diversité existe à toutes les échelles (individus, variétés, familles), et toutes les lignées y contribuent. Une telle biodiversité dynamique résulte des actions combinées de l’émergence, de l’extinction et de la divergence des lignées.

Deux mécanismes sont impliqués dans la production de diversité : les entités (populations, variétés) doivent être suffisamment isolées pour se différencier (sous l’effet de la sélection naturelle et/ou de la dérive génétique), mais suffisamment d’échanges doivent subsister entre elles pour que leurs diversités génétiques ne s’appauvrissent pas.

Ainsi, la production de biodiversité résulte d’un subtil équilibre entre isolement et interconnexion. Cette vision dynamique nous oblige à intégrer le changement dans nos perspectives et à nous intéresser aux mécanismes de production de diversité plutôt qu’aux entités elles-mêmes.

Les agriculteurs producteurs de biodiversité

En quelques centaines de millions d’années, le processus naturel d’évolution a produit une multitude de formes vivantes, dont chacune possède des potentialités évolutives importantes. Pendant des milliers d’années, les paysans du monde entier ont cultivé certaines des plantes issues de ce processus, et en ont encore augmenté la diversité. Comment ont-ils fait ? En cultivant des espèces dans un cadre d’isolement et d’échanges, en cohérence avec la dynamique de production de biodiversité.

La domestication des plantes a historiquement été permise par le maintien des échanges entre les formes cultivées et sauvages, avant que chaque cultivateur sélectionne ses propres semences. Chaque lot de semences avait son individualité génétique, dont la diversité était maintenue par un système d’échanges entre paysans. Les mécanismes essentiels à la production de biodiversité étaient à l’œuvre, générant une immense diversité de formes.

Les ressources génétiques ainsi produites nous sont précieuses. C’est sur elles que reposent les possibilités de sélection futures de ces plantes, qui permettront d’en augmenter encore les potentialités et de mieux répondre à nos besoins (maladies, sécheresses).

Une révolution industrielle

Au XXIe siècle, le système a été bouleversé. Les agriculteurs se sont spécialisés : d’un côté ceux qui produisent les semences, et de l’autre ceux qui les exploitent. À partir de ce moment, les plantes n’étaient plus reproduites que dans les champs des semenciers.

Rapidement, le nombre d’entreprises semencières n’a cessé de décroître à cause des phénomènes de concentration industrielle, et avec elles la diversité des variétés disponibles. Les industries agrochimiques ont également décidé d’investir dans la niche. Ceci a mené à l’apparition de géants, tels que Monsanto et Bayer Corporation. Par conséquent, le nombre de plantes reproduites est désormais en chute libre.

Cette pratique d’« amélioration des plantes » a eu momentanément des effets positifs sur les productions agricoles. Des pays comme la France sont passés du statut d’importateur à celui d’exportateur dans le domaine agricole. Tout semblait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes, jusqu’au jour où la question de l’« érosion des ressources génétiques » fut soulevée.

L’ensemble de ce nouveau système reposait sur la diversité existante des formes vivantes. Or, l’innovation génétique ne pouvait plus se produire que chez les sélectionneurs, qui représentent une part infime de l’entière communauté d’agriculteurs. Ils ne peuvent pas remplacer l’immense territoire d’évolution représenté par l’ensemble des champs cultivés historiquement.

Aujourd’hui, nous exploitons ces ressources sans les maintenir (agriculture « minière »). Manifestement renouvelables pendant bien longtemps, elles sont désormais devenues épuisables. Pour faire face à cette situation, nous voyons deux voies d’action possibles.

La réponse technologique

Les humains peuvent croire que leur technologie palliera la perte de diversité et de ressources. Les biotechnologies permettront en effet de rechercher les gènes dont nous aurons besoin dans toutes sortes d’organismes (bactéries, poissons, plantes, etc.) pour faire face, au coup par coup, à chacune des difficultés rencontrées.

Dans cet état d’esprit, il est essentiel de mettre la main sur les ressources génétiques existantes. Cet héritage peut alors être conservé dans un immense congélateur souterrain, où les gènes resteront à notre disposition pendant longtemps. Si l’on suit cette logique, les progrès technologiques doivent être favorisés. Le profit des entreprises innovantes doit être maximisé, et pour cela, elles doivent conserver l’exclusive propriété sur les ressources génétiques qu’elles exploitent.

C’est dans un tel contexte que le brevet sur l’insertion de gènes dans les plantes a finalement été accepté et promu. Cette voie est celle mise en avant par les firmes de biotechnologie, et suivie par une majorité d’États.

Elle est fondée sur la croyance que la technologie humaine deviendra suffisamment puissante, en un temps suffisamment court, pour remplacer les processus naturels de production de biodiversité. La croyance que la diversité d’aujourd’hui sera suffisante pour faire face à tous nos besoins futurs, que la biodiversité est un système fixe, dont les ressources génétiques doivent être conservées en leur état actuel.

Rendre aux agriculteurs le pouvoir de produire de la biodiversité

À l’inverse, les humains peuvent croire en la supériorité des processus naturels qui ont généré la biodiversité. Ces mécanismes en action depuis des milliards d’années, produisant constamment de nouvelles formes de vie en constante évolution dans des conditions toujours changeantes. Fondée sur une vision dynamique de la biodiversité, cette voie la promeut vivante et en évolution. Dans cet état d’esprit, la priorité urgente est de remettre en route le processus dynamique de production de biodiversité.

Pour les plantes cultivées, ceci implique de redonner aux agriculteurs la pleine et libre possession de leurs semences. Il s’agit de développer des techniques de sélection participative, dans lesquelles les connaissances modernes de la biologie, de la génétique, de l’écologie et de l’agronomie seraient mises en œuvre pour développer la production agricole.

Chaque agriculteur participerait à la sélection des plantes cultivées, de façon concertée et optimisée. Un tel système pourrait inclure des démarches biotechnologiques, mais sans aucun monopole sur les ressources génétiques pour assurer une production maximale de diversité. Un tel système serait donc incompatible avec le maintien des brevets sur l’insertion de gènes dans les plantes.

 

 : Chercheur, Muséum national d’histoire naturelle (MNHN)

 : Postdoctoral fellow, Nelson Mandela University

Fruit Logistica 2020, le salon international des fruits et légumes à l’horizon

Après la Semaine verte internationale, Berlin sera le centre de l’un des grands plus grands salons de fruits et légumes. En effet, le Fruit Logistica s’approche à grands pas.

Le salon aura lieu du 5 au 7 Février en Allemagne avec la participation de plusieurs pays du monde. Fruit Logistica 2020 sera certainement la meilleure plateforme pour les entreprises désireuses de tirer parti de la croissance qu’enregistre le salon au fil des années.

L’année dernière, la participation marocaine, coordonnée par l’Etablissement Autonome de Contrôle et de Coordination des Exportations (EACCE) sous l’égide du ministère de l’Agriculture, de la Pêche, du Développement rural, de l’Eau et des Forêts (MAPMDREF), avait engendré un succès inouï. En effet, elle avait permis au Royaume de faire l’apologie de ses produits agricoles et d’explorer de nouvelles voies d’accès à de nouveaux marchés au grand potentiel.

Le salon est également l’occasion de s’informer des nouvelles tendances des marchés et des dernières technologies liées au secteur des fruits et des légumes, d’échanger sur le contrôle de qualité des produits agricoles et de tenir des réunions d’affaires de haut niveau.

Lors de l’édition 2019, Fruit Logistica avait enregistré près de 80.000 visiteurs venus de 135 pays, avec une demande internationale en fruits et légumes frais en constante augmentation.

L'Afrique du Sud a enregistré une baisse de 23% du nombre de rhinocéros tués pour leur corne par des braconniers en 2019, selon des chiffres officiels publiés lundi.

En 2019, 594 rhinocéros ont été abattus par des braconniers, contre 769 tués en 2018. L'Afrique du Sud abrite 80% des rhinocéros restants dans le monde et est le pays dans lequel le braconnage de ces pachydermes est le plus important, avec une forte augmentation au cours de la dernière décennie.

En 2007, seuls 13 cas de braconnage de rhinocéros avaient été enregistrés avant un pic de 1.215 en 2014, selon le Traffic Wildlife Trade Monitoring Group. Depuis, ces chiffres sont en baisse.

"La baisse du braconnage ces cinq dernières années consécutives est le reflet du travail assidu des hommes et des femmes qui mettent leur vie en jeu quotidiennement pour lutter contre le braconnage des rhinocéros, souvent en contact direct avec des braconniers impitoyables", a déclaré la ministre de l'Environnement, Barbara Creecy, dans un communiqué.

 

La plupart des animaux sont tués dans ou aux abords du Kruger, un parc mondialement connu des amateurs de faune sauvage et de safaris.

La demande de cornes de rhinocéros émane surtout de la Chine et du Vietnam, où la médecine traditionnelle leur attribue toutes sortes de vertus, dont celle de guérir le cancer ou l'impuissance. Elles sont pourtant composées de kératine comme les ongles humains.

Au marché noir, le kilogramme de corne de rhinocéros se monnaie jusqu'à 55.000 euros.

Selon le groupe Traffic, des réseaux criminels d'origine chinoise s'activent en Afrique du Sud pour transformer la corne de rhinocéros en perles, bracelets et poudres pour échapper à la surveillance et approvisionner les riches consommateurs urbains de la classe moyenne en Asie.

© 2020 AFP

  1. Magazines
  2. Communiqués
  3. Plus lus
CONTACTEZ-NOUS

QUOI DE VERT, le Magazine du Développement Durable
Edité par African Résilience Communication (ARC)


Adresse : Villa numéro 166 Gouye Salam ll - DTK Dakar - Sénégal

TEL :  77 646 77 49  /  77 447 06 54

Email : redaction@quoidevert.org ; quoidevert@gmail.com