Baye Salla Mar

Baye Salla Mar

Les maires de l’association C40 cities ne veulent plus des énergies fossiles. Sadiq Khan (Londres) et Bill de Blasio (New York) veulent inciter les grandes métropoles à ne plus investir dans les énergies fossiles au travers de leurs propres fonds ou des fonds de pension municipaux. Un guide pour aider les villes qui voudraient lancer une politique de désinvestissement de ce secteur a été édité par l’association des maires engagés pour le climat.

Les maires de Londres et de New York veulent mener la bataille contre le réchauffement climatique. Le britannique Sadiq Khan et l’américain Bill de Blasio ont signé un appel auprès de leurs homologues des grandes villes mondiales pour les inciter à cesser d’investir dans les énergies fossiles au travers des fonds municipaux ou des fonds de pension locaux. Il ne s’agit pas que d'un voeu, mais d’une proposition concrète basée sur de véritables retours d’expérience.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre du forum "Divest/Invest" de l’association C40 cities, qui regroupe 94 villes impliquées dans la lutte contre le changement climatique. Ce forum, un groupe de travail composé d’une quinzaine de villes, a publié un guide intitulé "Désinvestir des énergies fossiles, investir dans notre futur : une boîte à outils pour les villes", dans lequel il décrit les initiatives de huit grandes métropoles, dont Londres et New York, ayant entamé la démarche. Rien de tel que la preuve par l’exemple !

Le guide propose une feuille de route clé en cinq étapes pour se lancer. Il conseille aux maires intéressés de commencer par formuler un engagement politique sur une stratégie de désinvestissement du fossile. Il engage ensuite le dialogue avec le fonds de pension municipal pour tenter de le convaincre de soutenir cette politique ; le fonds de pension formule alors à son tour une politique climat. Un reporting au maire est alors mis en place pour surveiller les progrès de la politique d’investissement et, enfin, la ville peut communiquer au grand public sur les réussites du plan, avec l’objectif de susciter le même type de stratégies dans d’autres fonds.

La preuve par l’exemple

C’est précisément ce qu’a entrepris de faire Sadiq Khan à Londres. Il s’est lancé dès son investiture, en 2016, dans une stratégie de réduction des émissions des investissements de la ville. En commençant par les investissements dépendants directement de la municipalité. La "Greater London Authority" a adopté une stratégie climat visant la neutralité carbone et a adapté ses placements financiers en conséquence, n’investissant quasiment plus dans les énergies fossiles. Une expérience qui a ensuite permis au maire d’aller convaincre les dirigeants du fonds de pension de la ville de Londres (London Pension Fund Authority). Celui-ci s’est progressivement désengagé des énergies fossiles et a entamé un dialogue avec les entreprises les plus émettrices.

Les autres villes citées dans le guide ont mis en place des stratégies similaires de désinvestissement. Étude de cas après étude de cas, elles montrent que cette stratégie n’a pas eu d’impact négatif sur leurs rendements. "Nous avons besoin que toutes les villes agissent maintenant pour aider à protéger la planète pour les générations futures. Alors avec New York et le C40, j’appelle tous les maires des grandes villes dans le monde à nous emboîter le pas", assène Sadiq Khan. Les maires des grandes villes doivent se retrouver pour un forum sur l’investissement au mois de mars 2020 à New York.

 

NOVETHIC

Après l'échec de la COP25 à Madrid en décembre dernier, le Royaume-Uni vient de lancer officiellement la COP26 qui aura lieu à Glasgow en Écosse. Alors que cette COP s'annonce comme un moment de vérité pour l'Accord de Paris, la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne et le récent limogeage de la présidente de la COP26 par Boris Johnson vient brouiller le message.

C’est officiel, la COP26 sur le climat aura lieu du 9 au 19 novembre à Glasgow, en Écosse. Le Premier ministre britannique Boris Johnson a lancé l’année de l’action climatique mardi 4 février en présence de son homologue italien, Giuseppe Conte, qui organisera quant à lui la pré-COP à Milan en octobre. Mais quelques jours seulement après la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, le locataire du 10 Downing Street doit faire face à d’autres obstacles.

La présidente de la COP26, Claire O’Neill, nommée en juillet, vient en effet d’être démise de ses fonctions, sans explication. Et elle ébruite dans la presse son mécontentement. Elle a ainsi fait savoir qu’en matière de lutte contre le changement climatique, les promesses de Boris Johnson sont loin d'être réalisées et dénonce un manque de leadership et de moyens. "Il m’a aussi avoué qu’il ne comprenait pas vraiment" la question du changement climatique, a-t-elle déclaré sur la BBC.

"Une COP programmée pour échouer"

Selon le quotidien britannique The Guardian, Claire O’Neill aurait été débarquée pour son manque d'expérience diplomatique. "Elle n’a pas été à la hauteur, notamment lors du Forum de Davos et lors d’une récente visite ministérielle en Inde. Elle a dit lors de réunions clés et à la surprise de tous que “l’accord de Paris [était] mort” explique une source citée par le journal.

Devant un parterre prestigieux réuni au Musée des Sciences de Londres, Boris Johnson n’a pas annoncé le nom de son successeur et n’a pas souhaité répondre aux questions des journalistes concernant ce limogeage. Il a appelé les États du monde entier à atteindre la neutralité carbone le plus rapidement possible. "Accueillir la COP26 est une opportunité importante pour le Royaume-Uni et les nations du monde entier d'intensifier la lutte contre le changement climatique", a-t-il indiqué. Pour montrer l'exemple, il a notamment relevé de cinq ans, à 2035, l'interdiction des ventes de voitures neuves à moteur thermique dans le pays.

La COP26 est un moment clé pour la mise en œuvre effective de l’Accord de Paris. Tous les États sont invités à rehausser leurs ambitions climatiques d'ici novembre alors que les engagements actuels mènent vers un réchauffement de plus de 3°C. Pour l’instant, 108 pays ont promis d’accroître leurs efforts, mais ils ne représentent que 15 % des émissions, selon le World Resources Institute (WRI). Pour le mouvement de désobéissance civile Extinction Rebellion UK, "la COP26 est déjà programmée pour échouer, comme toutes les autres". Il a déjà fait savoir qu'il n'hésiterait pas à perturber l'événement.

Face à la crise du coronavirus, les autorités chinoises ont décidé le 26 janvier dernier d'interdire temporairement le commerce de faune sauvage mis en cause dans l'apparition de l'épidémie. Une interdiction que des spécialistes appellent aujourd'hui à rendre permanente.

Alors que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) vient de décréter "l'urgence de santé publique de portée internationale", le bilan de l'épidémie de coronavirus continue de s'alourdir à travers le monde. La Chine fait désormais état d'au moins 17.000 personnes contaminées et plus de 360 morts. Un total qui s'ajoute aux quelque 180 cas apparus dans le reste du monde.

Face à la crise, la guerre contre le coronavirus a été déclarée en Chine. Le 20 janvier dernier, le président Xi Jinping a appelé à la transparence, expliquant : "l'épidémie est un démon, nous ne pouvons pas laisser ce démon se cacher". Après avoir mis en quarantaine plusieurs villes dont celle de Wuhan, épicentre de l'épidémie, les autorités ont décidé de s'attaquer à l'origine supposée du coronavirus.

 

Le 26 janvier, la Chine a en effet annoncé une interdiction temporaire du commerce d'espèces sauvages sur le territoire. Objectif : prévenir la propagation du pathogène en bloquant les sources potentielles d'infection et de transmission. Et ce, jusqu'à "la fin de la situation épidémique nationale", ont précisé les agences gouvernementales.

Jusqu'à nouvel ordre, il est donc interdit en Chine de transporter ou vendre toute espèce sauvage sur des marchés comme sur internet. Une suspension que les autorités assurent vouloir faire appliquer. Elles ont annoncé qu'elles allaient "renforcer les inspections, enquêter minutieusement et punir sévèrement ceux qui violaient les nouvelles dispositions".

Le commerce d'espèces sauvages à l'origine du virus ?

Le pathogène incriminé dans l'épidémie appartient à une grande famille de virus qui peuvent provoquer des maladies allant du rhume banal à des pathologies plus sévères. Le 2019-nCoV ou coronavirus de Wuhan constitue toutefois un nouveau type qui n'avait encore jamais été rencontré. Comment est-il apparu ? Et d'où provient-il ? C'est l'énigme que les chercheurs tentent aujourd'hui de résoudre.

 

A l'heure actuelle, la source du coronavirus n'est toujours pas officiellement confirmée. Mais l'hypothèse d'une transmission entre l'animal et l'homme est privilégiée. En cause notamment, le lien mis en évidence entre les premiers cas recensés et le marché de Wuhan où sont vendus aussi bien des poissons et des fruits de mer que des espèces sauvages vivantes telles que des chiens, des poulets ou des civettes.

Ces soupçons ont entrainé la fermeture du marché le 1er janvier dernier. Depuis, les doutes demeurent quant à l'identité du "coupable". Dans une étude récemment parue dans la revue Journal of Medical Virology, des chercheurs avancent que le virus pourrait être passé de la chauve-souris - son réservoir naturel - au serpent puis à l'humain.

 

D'autres chercheurs suggèrent cependant que la transmission se serait faite via des mammifères tandis qu'une nouvelle étude récemment publiée dans la revue The Lancet réfute le lien avec le marché de Wuhan, relevant que treize des 41 premiers cas enregistrés n'ont pas montré de lien avec la structure. L'énigme est donc loin d'être résolue mais un tel scénario serait loin d'être inédit.

En 2002 et 2003, un autre coronavirus apparu en Chine, le SARS-nCoV (Syndrome respiratoire aigu sévère), avait déjà créé une vaste épidémie contaminant plus de 8.000 individus à travers le monde. Les chercheurs avaient remonté son origine jusqu'à la chauve-souris et avancé une transmission via la consommation de civettes.

Autre coronavirus et autre scénario similaire avec le MERS-CoV (Syndrome respiratoire du Moyen-Orient) apparu en 2012 en Arabie Saoudite et qui aurait transmis de la chauve-souris à l'humain via le chameau.

 
Le commerce de faune sauvage, un risque sanitaire

En 2003, face à la crise du SRAS, le gouvernement chinois avait déjà mis en place une interdiction du commerce de faune sauvage, avant de la lever six mois plus tard une fois l'épidémie contrôlée. Au grand dam des spécialistes. Si l'ampleur de ce commerce et de la consommation d'espèces sauvages restent difficiles à évaluer en Asie, d'après nombre d'entre eux, ils impliquent un risque sanitaire élevé.

En interagissant avec la faune sauvage, les humains s'exposeraient aussi aux micro-organismes - bactéries, virus, parasites - qu'elle abrite. Ce qui favoriserait non seulement la propagation de ces derniers mais aussi potentiellement leur évolution vers de nouvelles souches plus dangereuses ou affectant des espèces qu'ils ne touchaient pas auparavant. A l'instar des coronavirus précédemment évoqués.

"Nous entrons en contact avec des espèces sauvages et leurs habitats avec lesquels nous n'interagissions pas auparavant", a expliqué à la BBC, le Dr Ben Embarek, du département de nutrition et de sécurité alimentaire de l'OMS. "Nous nous exposons soudainement à des virus totalement nouveaux avec lesquels nous n'avons jamais été en contact".

"De fait, nous avons un certain nombre de nouvelles maladies associées à ces nouveaux contacts entre les humains et des virus, bactéries, parasites inconnus", a-t-il poursuivi. Si l'interdiction du commerce de faune sauvage récemment prononcée en Chine a été saluée par de nombreux spécialistes, ces derniers appellent donc à ne pas en rester là et à rendre cette suspension permanente.

 

"Si ces marchés persistent, et que la consommation humaine de faune sauvage illégale ou non régulée persiste, alors le public va continuer à s'exposer à des risques importants liés à l'émergence de nouveaux virus, potentiellement plus meurtriers et source de propagation pandémique future", a affirmé à Associated Press, le Dr. Christian Walzer de l'ONG Wildlife Conservation Society basée aux Etats-Unis.

S'attaquer à "la racine du problème"

Interrogé par The Guardian, Jinfeng Zhou, secrétaire général de la China Biodiversity Conservation and Green Development Foundation (CBCGDF), a également jugé cette interdiction temporaire insuffisante, précisant qu'elle ne s'attaquait pas à la racine même du problème, à savoir le manque de régulation et le niveau élevé de commerce illégal dans le pays.

 

"Le commerce [de faune sauvage] devrait être interdit définitivement, au moins jusqu'à ce que de nouvelles règles soient établies", a-t-il estimé. Bien qu'une loi de protection de la faune sauvage ait été adoptée en 1988 en Chine, la liste des espèces sauvages protégées n'aurait pas été mise à jour depuis trois décennies. Et le gouvernement est régulièrement critiqué pour son manque d'actions en la matière.

Si les écologistes estiment que la crise du coronavirus 2019-nCoV pourrait offrir à la Chine l'opportunité de s'engager pour la protection de la biodiversité, en même temps que pour la sécurité sanitaire, certains espèrent que l'épidémie permette d'aller plus loin. Autrement dit, étendre la régulation et l'interdiction du commerce de faune sauvage à l'échelle mondiale.

 

Car la Chine n'est pas le seul pays concerné par le problème qui s'avère complexe tant il a pris de l'ampleur à travers le globe. Selon Interpol, le commerce illégal de faune sauvage représenterait quelque 20 milliards de dollars (environ 18 milliards d'euros) chaque année, faisant de ce trafic le quatrième plus important derrière le trafic de drogues, d'êtres humains et la contrefaçon.

D'après une étude parue dans la revue Science, un cinquième des espèces terrestres seraient aujourd'hui victimes du commerce de faune sauvage. Cela représente plus de 5.500 espèces d'oiseaux, de mammifères, de reptiles et d'amphibiens dont plus de 3.000 seraient menacées d'extinction à cause des trafics.

"Cette crise sanitaire doit servir de sonnette d'alarme pour réaliser le besoin de mettre fin à l'exploitation intolérable des animaux menacés et de leurs corps, pour la demande d'animaux domestiques exotiques, la consommation alimentaire et pour leurs prétendus bénéfices médicinaux", a conclu le WWF dans un communiqué.

Geo

Un chef rebelle pygmée a été condamné mardi à 15 ans de prison pour "destruction méchante" du parc de Kahuzi-Biega à l'issue d'un procès express dans l'est de la République démocratique du Congo, ont rapporté des correspondants de l'AFP.

Huit personnes, dont deux femmes, ont été jugées par le tribunal militaire de Bukavu, qui a siégé à Miti, à 7 km du parc de Kahuzi-Biega, dans la province du Sud-Kivu (est).

"Le chef pygmée Jean-Marie Kasula et cinq de ses coaccusés hommes sont condamnés à 15 ans de servitude pénale principale (chacun) pour détention illégale d'armes de guerre et munitions, association de malfaiteurs et destruction méchante du parc" de Kahuzi-Biega, a déclaré le juge Toussaint Lenda.

"Ils sont aussi sommés de payer chacun 5.000 dollars (4.530 euros) a l'ICCN (Institut congolais pour la conservation de la nature) pour dommage (...) en détruisant sa faune et sa flore", a-t-il poursuivi à l'issue de six heures d'audience.

 

"Les prévenues dames par contre sont condamnées chacune a une année de servitude pénale principale avec paiement chacune de 200.000 francs congolais (107 euros) d'amende pour participation à la destruction méchante du parc".

"Nous ne sommes pas satisfaits du jugement, nous allons interjeter appel", a déclaré à l'AFP Me Serge Bufole, avocat des prévenus.

Le parc national de Kahuzi-Biega (PNKB), un établissement de l'ICCN, s'était constitué partie civile dans cette affaire. Inscrite au patrimoine mondial des biens en péril par l'Unesco depuis 1997, la réserve abrite les derniers gorilles de Grauer, une espèce menacée, réduite à 250 individus.

Devant la barre, les prévenus âgés de 20 à 40 ans ont reconnu l'occupation d'une partie du parc où ils s'occupaient notamment d'agriculture. Ils ont dénoncé le fait d'avoir été "chassés illégalement" de leur habitat naturel depuis 1970.

 

Après "des années d’errance, nous sommes retournés au parc pour une question de survie", a soutenu M. Kasula. "Le parc devait être scindé en deux, une partie pour l’État congolais et une autre pour nous", a plaidé le chef rebelle.

Depuis 2018, un conflit ouvert oppose les rangers (gardes du parc) aux leaders pygmées qui affirment avoir été spoliés de leurs terres ancestrales dans les années 70 lors de l'extension du parc. Des accrochages ont fait des morts de part et d'autre dans des circonstances confuses.

© 2020 AFP

La justice canadienne a rejeté mardi l'appel de groupes autochtones qui réclamaient l'arrêt des travaux d'agrandissement de l'oléoduc Trans Mountain, ouvrant la voie à la poursuite de ce projet controversé.

Il s'agit d'une victoire pour le gouvernement de Justin Trudeau qui avait annoncé en 2018 la nationalisation de cet oléoduc "stratégique" pour 4,4 milliards de dollars canadiens (3 milliards d'euros).

"Le gouvernement du Canada se réjouit de la décision prise aujourd'hui", a salué le ministre des Ressources naturelles Seamus O'Reagan, précisant que l'agrandissement de l'oléoduc "favorisera(it) la réconciliation avec les peuples autochtones".

"Ce n'est pas fini. Nous allons exercer toutes les options juridiques à notre disposition", a prévenu Leah George-Wilson, cheffe du groupe Tsleil-Waututh Nation, qui peut encore saisir la Cour suprême.

"Nous sommes en train de courir le risque d'avoir un climat instable pour les générations futures (...) et pourtant ce gouvernement veut doubler la construction d'oléoducs", a déploré Khelsilem Tl'akwasik'an, l'un des représentants de la Première nation Squamish.

 

Les groupes autochtones n'ont "pas démontré que le Canada avait manqué à son obligation de consultation", a décidé la Cour d'appel fédérale du Canada dans un jugement consulté par l'AFP.

La Cour a rejeté le pourvoi formé par plusieurs de ces groupes, qui soutenaient que le gouvernement canadien ne les avait pas adéquatement consultés, ni pris en considération leurs préoccupations sur les risques environnementaux.

Les autochtones pointaient notamment les répercussions du projet sur leur approvisionnement en eau potable, ou les risques pour l'environnement et les animaux marins en cas de marée noire.

- Achevé d'ici 2022 -

Les travaux en cours visent à augmenter de 300.000 à 890.000 barils par jour la capacité de cet oléoduc qui achemine le pétrole issu des sables bitumineux de l'Alberta, coeur de l'industrie pétrolière canadienne, vers la banlieue de Vancouver (Colombie-Britannique).

 

L'agrandissement de l'oléoduc, évalué à 7,4 milliards de dollars canadiens (6,7 milliards d'euros) en 2015, doit être achevé d'ici mi-2022.

L'objectif de ce projet est de ne plus être uniquement dépendant des Etats-Unis où la production canadienne est écoulée à 99% et au rabais, faute d'accès à d'autres marchés, notamment ceux de l'Asie.

Il est vivement combattu par la Colombie-Britannique, d'où ce pétrole devrait être chargé sur des navires vers l'Asie, avec le soutien d'une coalition d'écologistes et de communautés autochtones.

A l'été 2019, le gouvernement de Justin Trudeau avait approuvé la relance des travaux d'agrandissement de l'oléoduc, malgré la procédure judiciaire en cours à l'époque.

Il avait dû lancer un nouveau processus de consultation de ces communautés autochtones à l'automne 2018 après que la Cour d'appel fédérale eut suspendu une première fois le projet.

 

Egalement attendu sur un autre projet polémique de même nature, le gouvernement Trudeau doit se prononcer d'ici fin février sur un projet d'exploitation d'une mine de sables bitumineux en Alberta, Frontier.

Ce projet doit permettre la production de 260.000 barils de pétrole par jour, mais devrait également générer 4,1 millions de tonnes de CO2 par an, selon l'étude de l'Agence d'évaluation d'impact du Canada.

Lundi, l'entreprise canadienne Teck Resources, qui possède le site, a annoncé son engagement à atteindre la neutralité carbone pour ces activités d'ici 2050, dans la lignée de la promesse du gouvernement libéral sortant lors des législatives d'octobre 2019.

© 2020 AFP

D'importantes inondations ont contraint mercredi des milliers d'habitants de l'Ile du Sud en Nouvelle-Zélande à quitter leurs foyers, et des centaines de touristes ont été bloqués sur un site naturel très visité, le Milford Sound.

La région du Southland, qui couvre la partie la plus méridionale de l'Ile du Sud, a déclaré l'état d'urgence après la chute de plus de 1.000 millimètres de pluie en 60 heures.

La pluie diluvienne a provoqué des glissements de terrain sur des axes routiers importants et des cours d'eau sont sortis de leur lit.

Les autorités ont appelé mercredi en début de journée les habitants des zones de Gore et de Mataura, situées à basse altitude, à évacuer immédiatement, alors que la rivière Mataura débordait massivement. Et les personnes vivant en aval, dans la région de Wyndham, ont été incitées à se préparer à partir.

 

"Nous avons émis des instructions d'évacuer ou de se préparer à évacuer concernant 6.000 personnes dans l'ensemble de la région", a déclaré à l'AFP une porte-parole des services d'urgence du Southland (EMS).

L'électricité a été coupée dans les zones affectées par mesure de précaution et des centres pour les évacués ont été installés dans des églises et des écoles de la région.

Par ailleurs, les inondations ont emporté la seule route qui mène à Milford Sound, un fjord pittoresque très apprécié des touristes étrangers.

L'EMS a annoncé que près de 200 personnes avaient déjà été évacués de Milford Sound par voie aérienne vers la ville voisine de Te Anau.

"Nous nous sommes bien occupés des touristes", a déclaré l'EMS. "Le moral est bon" parmi ces touristes, "qui reçoivent régulièrement des informations et sont en contac avec leurs amis et leurs proches".

 

Seuls deux cas de blessures légères ont été rapportés après qu'un glissement de terrain a frappé une cabane sur un itinéraire de randonnée.

© 2020 AFP

Des publicités de la compagnie aérienne irlandaise Ryanair ont été interdites au Royaume-Uni en raison d'un message trompeur sur les émissions de CO2, a annoncé mercredi le régulateur du secteur.

L'autorité de régulation de la publicité du Royaume-Uni (ASA) a estimé que le transporteur à bas coût a induit en erreur les consommateurs dans une campagne diffusée en septembre 2019 dans la presse écrite, à la radio et à la télévision.

Ryanair se présentait comme la compagnie ayant les plus faibles émissions de CO2 en Europe parmi les grandes compagnies aériennes.

Or l'ASA a estimé qu'il était difficile de définir ce qu'est une "grande compagnie aérienne" et que les consommateurs pourraient avoir l'impression de moins contribuer aux émissions carbone, ce qui ne peut pas être prouvé.

Ces "publicités (...) ne doivent pas apparaître une nouvelle fois sous leurs formes actuelles", selon le régulateur, qui demande à Ryanair d'apporter "les preuves nécessaires" pour être en mesure de faire de telles promesses sur l'environnement.

 

Dans un communiqué, Ryanair s'est dit "déçu et surpris" par la décision, et assure qu'il est le transporteur aérienne "le plus vert" en Europe.

Selon ses chiffres, il émet 66 grammes de CO2 par passager et par kilomètre, soit une pollution 25% inférieure aux autres grandes compagnies, selon lui.

"Nous avons déployé ce message publicitaire avec succès dans dix pays en Europe", avance le groupe, qui reconnaît "avoir fait de mineurs ajustements sur le marché britannique à la demande des autorités compétentes".

Selon son site internet, Ryanair s'est engagé à réduire ses émissions de CO2 sous 60 grammes d'ici 2030 et dit suivre les objectifs fixés par l'Association internationale du transport aérien (Iata) de les abaisser de 50% en 2050 par rapport au niveau de 2005.

La compagnie avait toutefois été classée parmi les dix entreprises les plus polluantes d'Europe, selon des chiffres d'avril 2019 publié par l'ONG Transport & Environnement.

 

Le secteur aérien britannique, regroupant les constructeurs et compagnies, a promis mardi d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050, grâce à des projets d'avions moins polluants et aux controversés mécanismes de compensation, sans convaincre les ONG.

© 2020 AFP

La Thaïlande a bloqué un projet chinois controversé visant à draguer le lit du Mékong pour faire naviguer d'importants cargos, un rare revers pour Pékin qui multiplie les projets d'infrastructures en Asie du Sud-Est.

Le gouvernement thaïlandais a "approuvé l'arrêt du projet", expliquant que les autorités chinoises n'avaient pas fourni de plan de financement pour procéder à de nouvelles enquêtes sur les travaux à accomplir, a-t-il annoncé mardi.

Pékin souhaitait depuis longtemps faire sauter des rapides et draguer le lit du fleuve sur 97 kilomètres côté thaïlandais afin qu'il soit assez profond pour faire passer d'énormes cargos, voire des navires de guerre.

Objectif: relier par voie fluviale la province chinoise du Yunnan aux eaux très disputées de la mer de Chine méridionale.

Et renforcer son contrôle sur "la Mère de toutes les eaux", qui après avoir dévalé avec fureur les plateaux de l'Himalaya poursuit sa route en Chine, Birmanie, Laos, Thaïlande, Cambodge et Vietnam.

 

Fort du slogan "Rivière partagée, avenir partagé", le géant asiatique s'était défendu de toute volonté expansionniste, assurant que ses grands travaux n'avaient pour but que le développement durable du fleuve, long de 5.000 kilomètres.

Mais des défenseurs de l'environnement s'étaient inquiétés de ce projet de dragage, susceptible selon eux de mettre en danger les habitats des espèces sous-marines. En mars, ils avaient réussi à le faire temporairement suspendre.

La décision des autorités thaïlandaises d'aujourd'hui stopper ce programme est "audacieuse", s'est félicitée mercredi Pianporn Deetes de l'ONG International Rivers.

"Cette petite partie du Mékong va jouer un rôle important dans la préservation de la partie inférieure du bassin" en amont, a-t-elle ajouté.

Les militants écologistes et les populations locales accusent déjà Pékin d'avoir profondément transformé le Mékong en construisant plusieurs barrages hydro-électriques en Chine et au Laos pour satisfaire une région en pleine expansion démographique et économique.

 

Selon eux, ces structures, parfois gigantesques, ont un impact direct sur le cours d'eau, ressource alimentaire essentielle pour près de 60 millions d'habitants en Asie du Sud-Est.

Refuge, après l'Amazone, de la biodiversité aquatique la plus importante du monde (1.300 espèces de poissons), le lit du fleuve atteint désormais régulièrement des niveaux anormalement bas par endroit et les stocks de poissons ont chuté.

© 2020 AFP

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