Baye Salla Mar

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En Côte d’Ivoire, la compagnie minière canadienne Roxgold revoit à la hausse les estimations de son projet aurifère Séguéla. Cette augmentation des réserves vient conforter les ambitions ivoiriennes pour ce secteur.

Une estimation actualisée des ressources minérales du projet aurifère Séguéla situé en Côte d'Ivoire a indiqué que ces dernières ont augmenté de 7% pour s'établir à 529 000 onces. Les ressources minérales dites interférées ont aussi connu une hausse de 1,2% à 471 000 onces, selon les chiffres de mars 2019. Le programme de forage de Séguéla, dont l'acquisition a été finalisée en avril 2019, a accordé la priorité à la délimitation et à la définition des ressources des gisements satellites des mines d'Anciend'Agouti, de Boulder et le gisement d'Antenna.

Pour Antenna, gisement principal du projet Séguéla, les mises à jour font état de 529 000 onces à 2,3g/t et d'une ressource minérale  interférée de 64 000 onces à 2,2 g / t. Le forage à Ancien, qui a révélé des minerais à haute teneur sur des largeurs significatives, se poursuit avec deux plateformes axées sur le forage d'extension au sud et en profondeur du gisement. À Agouti et Boulder, deux autres plateformes sont forées en se concentrant sur la couverture de zones délimitées. Par ailleurs, Roxgold a identifié 22 autres nouvelles cibles très prometteuses à Séguéla, très peu, voire jamais explorées. La compagnie espère en outre achever l'évaluation économique préliminaire du projet au deuxième trimestre 2020.

« L'accélération des activités d'exploration à Séguéla en 2019 nous a permis d'avoir les premières estimations de ressources minérales NI 43-101 pour Agouti, Ancien et Boulder, et d'augmenter les ressources prévues pour Antenna, entrainant une hausse de la valeur totale du projet Paul Weedoncommuniqué 

Roxgold est une société d'extraction d'or basée au Canada et active en Afrique de l'Ouest. La Société possède et exploite la mine d'or Yaramoko à haute teneur située sur la ceinture de roches vertes d'Houndé au Burkina Faso. Elle se charge également du développement et de  l'exploration du projet aurifère Séguéla.

Les bonnes perspectives de Séguéla confortent les ambitions ivoiriennes dans le secteur aurifère. Septième producteur d'or en Afrique - derrière l'Afrique du Sud, le Ghana, le Mali, la Tanzanie, le Burkina Faso et la RDC - le pays connaît une hausse constante de sa production depuis 2011. Elle est passée de 13,2 tonnes en 2012 à 15,4% en 2013, puis 18,6 tonnes en 2014, avant d'atteindre 25,4 tonnes d'or en 2017, selon les chiffres officiels. Pour l'année 2020, le pays s'attend à une production de 30 tonnes d'or.

 LTA

Organisé par Réseau Environnement, le Salon des technologies environnementales du Québec (TEQ) est le rendez-vous par excellence des professionnelles et professionnels en environnement.

Les 10 et 11 mars 2020 au Centre des congrès de Québec
La vitrine du savoir-faire en environnement du Québec
Pendant deux jours, prenez place au sein d’échanges techniques, scientifiques et commerciaux portant sur des enjeux environnementaux d’actualité.

Informations pratiques :

Mardi 10 mars 2020 – 8 h 30 à 19 h
Mercredi 11 mars 2020 – 8 h 30 à 17 h

Centre des congrès de Québec
1000, boulevard René-Lévesque Est,
Québec (Québec) Canada G1R 5T8

Economie verte et circulaire

A relever notamment dans le programme, la session « Économie circulaire : après les réflexions, l’action » qui présentera des cas concrets qui sortent des chemins battus ou encore « L’économie circulaire, outils de l’économie verte » qui ciblera plus spécifiquement l’approvisionnement responsable.

Panel de discussion : L’économie circulaire, outils de l’économie verte / 11 MARS 2020 À 10H30 / En savoir plus

 Pour en savoir plus 
 Informations pratiques 
 Programme

[ECONOCIR]

Créée en 2003, le Conseil jeunesse de Montréal a un rôle de conseil auprès de la municipalitéet du comité exécutif de la ville. Il participe ainsi donner la parole et exprimer les préoccupations des 12 - 30 ans.

Dans le cadre de ses missions, le Conseil lance son Avis sur l'économie circulaire à Montréal : une transition vers un futur durable, le mardi 18 février prochain, de 17 h à 19 h, à la Maison des Régions. Montréal, (Québec).

A noter la présence de Mme Alice Miquet, présidente du Conseil jeunesse de Montréal M. Luc Rabouin, membre du comité exécutif, responsable du développement économique et commercial et du design.

Retrouvez le programme complet et le lien vers le formulaire d'inscription sur QuébecCirculaire.org, la plateforme de l'économie circulaire au Québec.

Quebeccirculaire.org

ChotuKool est un tout petit réfrigérateur utilisant le système de refroidissement des ordinateurs. Mis au point en Inde, il permet aux plus pauvres de pouvoir conserver leur nourriture. C’est ce que l’on appelle une « innovation frugale ». Ces dernières ont sans doute toujours existé, mais leurs réalisations à une échelle plus conséquente (en particulier en Inde) et leur diffusion de plus en plus globale, en font un type de renouvellement technologique compatible avec l’amélioration de la durabilité des économies. Quelles sont les caractéristiques de ces initiatives ?

Leur principe consiste à produire des biens (voire des services) pour les individus aux revenus les plus faibles ; leur nature n’est pas radicalement nouvelle mais leur conception a été adaptée pour les rendre plus abordables ; ces créations doivent être adaptées à des contextes de faible confort et peu complexes quant à leur structure technologique.

Ces objets sont donc pensés pour être moins chers, de meilleure qualité, tout en optimisant les ressources utilisées. Ils visent prioritairement les marchés des pays émergents, dans lesquels les populations à faibles niveaux de ressources sont nombreuses.

Le concept d’innovation frugale (« jugaad »), né en Inde, est attribué à l’économiste franco-indien Navi Radjou.

Une « low-tech » inclusive

Prenons quelques exemples. Une couveuse pour nourrisson vendue 3 000 dollars (GE Lullaby) – contre les 12 000 dollars que cet appareil médical vaut en moyenne – créée en Inde en 2006. La « gLink Base Station », qui collecte des informations météorologiques diffusées par wi-fi aux agriculteurs. Ou encore Kokono, un petit berceau écologique et totalement hygiénique pour bébés africains réalisé avec des matériaux locaux.

Tous ces produits sont durables, simples, efficaces, et disposent des fonctions essentielles. Le processus de recherche et de développement de ce type de produits s’appuie sur des ressources financières faibles. Il est fondé sur le savoir-faire, le bricolage intelligent, davantage sur l’ingéniosité que l’ingénierie.

Le produit frugal se distingue par une concentration sur les fonctionnalités essentielles, avec une faible complexité technologique, mais il présente un niveau de performance et de fiabilité élevé. La couveuse GE Lullaby évoquée précédemment est désormais en service dans les hôpitaux belges ou italiens. Il répond à des besoins vitaux, mais permet à des personnes du bas de la pyramide sociale d’élever leur niveau de consommation.

L’innovation frugale a été analysée comme une réelle opportunité pour les pays émergents. Ce qui n’empêche pas d’envisager son déploiement dans des économies développées, bien au contraire. Ses traits généraux, low-tech et low-cost, y sont tout aussi pertinents car elle recèle des propriétés qui la rendent compatible avec un développement durable.

Des bien moins gourmands, plus réparables

L’innovation frugale possède en général d’importantes vertus environnementales, du moins en comparaison avec le produit traditionnel équivalent. Les biens sont dans la grande majorité des cas plus petits, moins volumineux. Économisant donc des matériaux, ils imposent une pression moins forte sur les ressources naturelles.

Leur plus faible complexité technologique a deux conséquences notables. Possédant moins de composants, le produit frugal est plus facilement réparable. Ce potentiel recyclable renforce les mécanismes propres à l’économie circulaire. On peut également anticiper que sa durée de vie est plus élevée (et peu soumis à l’obsolescence programmée).

Autant d’effets bénéfiques pour l’environnement. Sa fabrication est aussi plus frugale et économise matériaux et énergie. Plus léger, le produit est plus facilement transportable (y compris dans les chaînes de fabrication globales), accentuant la capacité à rester sur un sentier de développement plus soutenable.

Effet rebond et logique marchande

Pour autant, ne nous y trompons pas. L’innovation frugale ne vise pas directement à contrecarrer des dommages environnementaux, ou à lutter contre le réchauffement climatique. Les produits frugaux provoquent d’ailleurs des émissions (notamment les outils de production d’énergie, comme un four très simple pour la cuisson de la nourriture, qui utilise des combustibles fossiles et libère donc des gaz à effets de serre).

Ce mode de production ne diminue pas en outre nécessairement les externalités négatives par rapport aux produits classiques, et ce pour deux raisons principales. L’effet rebond, en premier lieu : avec l’innovation frugale, le coût et le prix des produits diminuent, ce qui peut provoquer une hausse de la demande. Le risque existe que les gains positifs sur l’environnement d’une unité de produit soient annihilés par la croissance du nombre de biens produits issue de l’accroissement de la demande de ce même bien.

L’innovation frugale n’est pas non plus motivée par une préoccupation environnementale, mais bien commerciale. Le risque existe que les enjeux économiques prennent le dessus. Des politiques publiques appropriées pourraient sans aucun doute constituer un point d’appui à une diffusion pertinente de ce type d’innovation.

 : Professeur des universités en économie de l’innovation, ESDES

Avec l’émergence d’un coronavirus inconnu dans la mégapole de Wuhan, dans la province du Hubei, les autorités chinoises doivent gérer une crise sanitaire d’ampleur.

Responsable de près de 20 479 contaminations déclarées début février, ce nouveau virus proche du SRAS a déjà fait 427 victimes, dont 425 sur le sol chinois. Les premières données semblent indiquer qu’il se propage plus vite que le SRAS ne l’avait fait en 2003.

Dans un entretien en deux parties, Antoine Bondaz détaille pour The Conversation la stratégie mise en place par les autorités pour faire face non seulement à la crise sanitaire en cours, mais aussi à la crise politique qui pourrait en découler.

La communication des autorités chinoises a-t-elle été plus rapide qu’en 2003, lorsque l’épidémie de SRAS s’est déclarée ?

Oui. En 2003, les autorités n’ont commencé à parler de l’épidémie du SRAS qu’après la survenue des 18 premiers décès dans le pays, et surtout après que la maladie a quitté la Chine continentale pour passer à Hongkong. Les diplomates étrangers en poste au consulat de Guangzhou (Canton) avaient eu vent de nombreuses rumeurs circulant dans le Guandong à propos d’une maladie qui était en train de se propager, qui aurait été responsable de centaines de morts (ce qui n’était pas encore le cas). Une fois que Pékin a rapporté les cas à l’OMS, tout s’est enchaîné extrêmement vite.

Dans le cas du coronavirus 2019-nCoV, les autorités ont fait état à l’OMS d’un premier cas dès le 31 décembre 2019, bien avant l’enregistrement du premier décès officiel, qui date du 11 janvier. Leur réponse a donc été plus rapide. La communication des dirigeants a aussi été un peu plus rapide : le lundi 20 janvier, le président Xi Jinping demandait à ce que les cadres locaux reconnaissent la crise et s’expriment sur le nombre de cas recensés dans les provinces, dans les comtés, les préfectures, etc.

On a donc eu une mise en scène d’une communication plus rapide et plus ouverte de la Chine. Pour autant, est-ce que cela signifie que toutes les informations ont été données ?

Clairement pas. Premièrement, les autorités locales n’ont initialement pas eu l’autorisation par Pékin de communiquer sur la maladie, ce que le maire de Wuhan, Zhou Xianwang, a intelligemment rappelé. Deuxièmement, il aurait pu y avoir des cas dès la fin du mois de novembre. Ce qui expliquerait pourquoi les médecins chinois ont très rapidement, dès début janvier, eu des kits de détection à disposition : ils auraient commencé à travailler à leur mise au point dès décembre. La Chine aurait donc mobilisé en interne ses équipes de recherche bien avant de commencer à communiquer sur cette maladie. Troisièmement enfin, plusieurs médecins de Wuhan avaient tenté de prévenir la population dès la fin du mois de décembre mais ont été réduit au silence par les autorités locales pour, officiellement, « véhiculer des rumeurs ».

Ce « retard à l’allumage » a malheureusement contribué à empêcher les personnels de santé de parler ouvertement de la maladie et de sensibiliser la population sur les risques, à ralentir la réponse des autorités tant en termes de communication que de mesures de santé publiques, et donc in fine à propager le virus, y compris hors du pays.

Pourquoi une telle réticence initiale à communiquer ?

L’interview du maire de Wuhan, Zhou Xianwang, publiée fin janvier dans le Quotidien du Peuple, est importante pour comprendre ce relatif « retard à l’allumage ». Il y reconnaît que les autorités locales se sont exprimées tardivement, qu’il y a eu une sous-estimation de l’épidémie et présente ses excuses. Mais il rajoute, et c’est fondamental, qu’il n’a pas donné d’informations plus vite parce qu’il n’avait pas reçu l’autorisation de communiquer de la part des autorités centrales à Pékin.

La communication a donc été plus rapide que dans le cas du SRAS, mais la remontée de l’information et la prise de décisions a été ralentie malgré tout, du fait des spécificités du système politique chinois. En cause notamment, la double centralisation du pouvoir, dans le pays autour du parti, et dans le parti autour du secrétaire général – une double centralisation renforcée par Xi Jinping depuis son arrivée au pouvoir fin 2012. C’est lui qui prend, in fine, les décisions majeures, mais il est très difficile de faire remonter une information jusqu’à lui.

La forte centralisation politique en Chine et l’autoritarisme, qui permettent paradoxalement de mettre en œuvre certaines mesures phares de façon rapide et efficace, sont aussi les raisons majeures du manque de transparence du régime, de son échec à avoir prévenu la population du risque réel au bon moment, et donc à ne pas avoir pris plus vite des mesures visant à limiter la propagation du coronavirus. La responsabilité du Parti dans la crise est donc importante et cette question ne pourra être écartée dans les mois à venir.

La proximité des fêtes du Nouvel An chinois a également pu jouer…

Effectivement. Les autorités locales ont pu se demander si elles avaient intérêt à communiquer sur une crise locale avant l’événement de l’année. Difficile d’anticiper la réaction de la population ou du gouvernement central… Il y a très certainement eu une sous-estimation réelle non seulement de l’épidémie, mais aussi des risques liés à la maladie, ce qui a pu ralentir la remontée de l’information auprès des cadres locaux. Ce type de gestion aurait fonctionné dans le cas d’un incident sanitaire ne pouvant pas se propager. Mais l’émergence d’un nouveau coronavirus qui se dissémine extrêmement rapidement ne fait pas partie des scénarios compatibles. Ce retard à l’allumage a aujourd’hui des conséquences considérables.

Quelles sont ces conséquences ?

Les statistiques chinoises, certes imparfaites mais qui sont les seules disponibles, renseignent bien sûr la propagation du virus, province par province et préfecture par préfecture (le sous-échelon administratif des provinces). Ce qu’il est très important de souligner c’est que, quelques semaines à peine après l’annonce de l’épidémie à l’OMS, toutes les provinces sont touchées. Dans le cas du SRAS, à la fin de l’épidémie, six provinces avaient été épargnées. Cette fois, la propagation est donc allée beaucoup plus rapidement, pour de nombreuses raisons.

Tout d’abord, les infrastructures de transport du pays sont beaucoup plus développées qu’en 2003. Il est beaucoup plus facile de se déplacer en Chine aujourd’hui, notamment grâce aux 33 000 km de voies ferrées à grande vitesse (deux fois plus que dans le reste du monde réuni !). Il y a quinze ans, il y en avait… 0 ! Entre 1998 et 2018, le trafic du transport aérien en Chine a été multiplié par dix. Ce n’est pas tout : les déplacements de Chine vers le reste du monde ont églament explosé. Il y a aujourd’hui, chaque année, huit fois plus de touristes qui sortent du territoire chinois qu’en 2003 (160 millions contre 20 millions).

Ensuite, l’épidémie a émergé à Wuhan. Or cette ville de près de 11 millions d’habitants (chiffre qui atteint plusieurs dizaines de millions si on considère la mégalopole) est située à l’intersection des deux grands axes de chemin de fer que sont l’axe Pékin-Canton et l’axe Shanghai-Chengdu. On y trouve énormément de travailleurs migrants venus des campagnes alentour et des provinces voisines, qui sont moins développées. Pour ces gens, le Nouvel An constitue les seules vraies vacances de l’année, l’occasion de rentrer chez soi, de renouer avec leurs réseaux familiaux. Beaucoup de gens partent aussi à l’étranger, pour aller voir leur famille ou pour voyager. Le fait que la crise soit survenue à cette période complique beaucoup sa gestion.

Un grand nombre de personnes a quitté de Wuhan non seulement parce qu’elles craignaient la maladie, mais aussi, bien avant la communication officielle, tout simplement pour les fêtes du Nouvel An. Une partie de ces personnes s’est retrouvée dans une multitude d’endroits situés loin des centres urbains et des grandes installations sanitaires. Cela facilite la propagation du virus au cœur des provinces chinoises et complique la tâche des autorités : aujourd’hui, des centaines d’hôpitaux doivent faire face à des cas de coronavirus.

Le système de santé se retrouve donc particulièrement sous tension ?

Oui. Ce déplacement de populations lié au Nouvel An déséquilibre déjà le système de soins en temps normal. Cette fois, d’innombrables hôpitaux vont devoir mobiliser de nombreux professionnels de santé pour soigner les individus malades du coronavirus.

En termes de logistique, c’est aussi très compliqué : il faut par exemple faire parvenir des centaines de milliers de kits de détection dans des milliers d’hôpitaux à travers l’ensemble du pays. Le défi sanitaire et logistique est considérable, ce qui explique que Pékin mobilise des moyens militaires tant en termes de personnels de santé qu’en termes de transports. L’armée populaire de Libération (APL) a accès à des réseaux ferrés ou aériens qui sont différents des réseaux civils, ce qui permet de multiplier les chaînes logistiques.

Deux institutions au sein de l’armée ont été mobilisés : le département de soutien logistique, qui dépend de la commission militaire centrale (le cœur du système militaire chinois), et la force de soutien logistique, une force interarmées dont l’objectif est de faciliter la logistique entre les cinq grandes régions militaires de la Chine (les cinq « théatres de commandement »). Cette décision témoigne de l’ampleur de la crise. Je n’hésite pas à dire que le pays est « en état de guerre sanitaire », tant la mobilisation est générale et la rhétorique employée par le Parti est proche de celle d’un véritable conflit armé.

Cette mobilisation est-elle également un outil de communication ?

Cette mobilisation doit être mise en scène. C’est notamment le cas avec la communication autour de la construction de plusieurs « hôpitaux », lesquels sont plutôt des centres temporaires pour rassembler et traiter les malades, désengorger les hôpitaux classiques, et rassurer la population sur la détermination des autorités. Mais bien que temporaire, les deux « hôpitaux » construits à Wuhan, Huoshenshan et Leishenshan, sont des prouesses en termes de construction et de logistique, notamment pour le conglomérat d’État CSCEC.

Ils constituent aussi des références directes à une décision politique phare de 2003 durant la crise du SRAS, qui avait à l’époque été utilisée comme un symbole de la détermination des autorités centrales. En avril 2003, un « hôpital » au nord de Pékin, Xiaotangshan, avait été construit en urgence avant d’être fermé un mois plus tard, après avoir géré près de 700 malades. Il est d’ailleurs en ce moment en cours de reconstruction.

Cette stratégie en termes de communication se retrouve également dans plusieurs éditoriaux publiés à partir du 23 janvier, qui font état du « sacrifice de Wuhan » afin de sauver le reste du pays (rappelant, évidemment, l’Armée populaire de Libération).

L’avenir dira si ces mesures sont efficaces pour gérer la crise sanitaire. Mais Pékin s’affaire aussi à mettre en place des mesures pour gérer la seconde crise qui se profile, politique cette fois-ci.

 

 : Chargé de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique,

Maître de conférences, Sciences Po – USPC

C'est désormais acté. Les marques auront interdiction de jeter ou brûler leurs invendus non alimentaires à partir de 2022. Le réveil est douloureux pour le secteur du textile qui s'est inégalement préparé à cette nouvelle mesure. Pour leur simplifier la tâche, des "facilitateurs" comme Comerso ou Phenix leur tendent la main en prenant en charge la gestion de leurs invendus. 

Jeudi 30 janvier, dans le cadre de la loi économie circulaire, une mesure visant à interdire la destruction des invendus non alimentaires a été définitivement adoptée. Cela représente 630 millions d'euros chaque année. À partir de 2022, il en sera fini des chaussures neuves lacérées retrouvées dans les poubelles, les trenchs partis en fumée ou les jeans imprégnés de javel. Reste à savoir si le secteur s’est bien préparé à ce changement. "Le secteur du textile a quatre à cinq ans de retard sur la gestion de ces invendus par rapport à l’industrie alimentaire", estime François Vallée le directeur marketing et communication de Comerso. 

La startup dit recevoir depuis quelques mois de plus en plus d’appels de marques de textile qui souhaitent être aidées dans la gestion de leurs invendus. L’entreprise était à la base spécialisée dans l’alimentation. Son rôle était d’épauler les enseignes de la distribution en faisant le lien avec les associations. Un gain de temps pour tous. Elle a ajouté une nouvelle corde à son arc en proposant son aide sur la gestion des invendus non alimentaires comme le textile. "On sent l’urgence portée par la loi", assure François Vallée. 

Des réseaux difficiles à identifier

L’atout de la startup angevine est de soulager les marques qui préfèrent mettre leur force sur leur cœur de métier. L’Agence du don en nature craignait d’ailleurs en 2018 lorsque Emmaüs affichait sa volonté d’interdire la destruction des invendus textiles, que les associations ne soient pas prêtes à recevoir les tonnes de dons du secteur. D’où l’appel à Comerso. "C’est un facilitateur", plaide Emmanuel Larrondo, directeur marketing et digital de Besson chaussures. La startup sait cibler les petites associations peu visibles et activer un réseau développé depuis des années. Surtout, son offre est multiple. Elle a créé un site C-Destock, une centrale d’achat numérique qui met en lien les industriels avec les soldeurs ou déstockeurs. Les entreprises ont donc plusieurs options pour prolonger la vie de leurs invendus.

"Vu les petits volumes d’invendus, trouver une filière de valorisation n’était clairement pas une priorité des entreprises jusqu’ici", estime Charles Lottmann, cofondateur de Nous Anti Gaspi, un réseau d’épicerie qui propose à prix cassés les invendus des producteurs et des industriels. "La loi va les pousser à trouver des solutions", avance-t-il. Le réseau d’épicerie a ainsi développé un lien avec Petit Bateau qui est devenu un de ses fournisseurs phares côté textile. 

Repenser les business models

Sur ce marché du gaspillage vestimentaire, il faudra aussi compter sur Phenix, concurrent principal de Comerso. "En travaillant avec la grande distribution et donc des hyper-marchés on s’est assez vite intéressé aux vêtements", explique la startup. Depuis plusieurs années, elle travaille avec le fabricant de tissus TDV à Laval. "Nous revalorisons des rouleaux de tissus entiers qui ne peuvent pas être vendus car ce sont des tissus "pro" (pour les uniformes des pompiers par exemple). Nous les donnons à des associations, et notamment des ateliers de couture pour la réinsertion professionnelle", explique l’entreprise. 

Reste que pour avoir le moins d’invendus possible, il s’agit d’abord de mieux gérer, en amont, sa production. Et le numérique peut aider les marques dans cette voie. Une étude du cabinet Roland Berger avait ainsi évoqué des cas concrets d’entreprises ayant réussi à baisser leur impact environnemental grâce aux fashiontechs. Mais entre le luxe par exemple et la fast fashion, les problématiques diffèrent. Pour cette dernière, il va falloir interroger le coeur même de son business model, basé sur les prix bas et la surproduction. 

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