Baye Salla Mar

Baye Salla Mar

Ses photos aériennes l'ont fait connaitre dans le monde entier. C'est désormais aux femmes, les "héroïnes de l'écologie d'aujourd'hui", que s'intéresse Yann Arthus-Bertrand dans son documentaire "Woman", présenté au festival de Luchon avant sa sortie en salles le 4 mars.

Une certitude pour le réalisateur et photographe défenseur de la planète: "Les héroïnes de l'écologie sont des femmes, de Rachel Carson dans les années 60 à Greta Thunberg aujourd'hui, en passant par la primatologue Jane Goodall", qui était son "idole" quand il était plus jeune.

L'environnement n'est toutefois pas au coeur de "Woman", récompensé à la Mostra de Venise et qui fait suite au film "Human", série de portraits par lequel le photographe voulait "remettre l'humain au cœur de son travail".

"Je pense que les femmes ont cette capacité à protéger la vie que nous les hommes avons perdue", affirme le photographe à l'AFP.

 

Pour "Woman", réalisé avec Anastasia Mikova, l'équipe a rencontré 2.000 femmes dans 50 pays et Yann Arthus-Bertrand a "compris beaucoup de choses" notamment "le travail de sa mère" que ce fils d'une famille de sept enfants "ne respectait pas du tout".

Invité d'honneur du festival de Luchon, le photographe écologiste de 73 ans a profité de l'occasion pour sensibiliser le public sur l'environnement tout en revenant sur son parcours.

"Quand j'étais jeune et que j'avais les cheveux bruns, je m'occupais d'une réserve dans l'Allier, à l'époque je suis tombé amoureux de la mère de ma meilleure amie, on est restés 10 ans ensemble. Mon idole, c'était Jane Goodall, je voulais faire la même chose qu'elle mais avec des lions", raconte-t-il.

Il part vivre dans une réserve au Kenya où il photographie des lions dans la perspective d'une thèse. Il y rencontre sa femme, qui écrit ses textes.

 

"Finalement on fait un livre et je ne deviens pas scientifique, je deviens photographe. Je fais mon premier livre sur Paris et je prends autant de plaisir à photographier ma ville que la jungle", poursuit-il.

Il travaille pour des magazines (Geo, National Geographic) puis inspiré par le travail du photographe franco-brésilien Sebastiao Salgado, il part faire les photos de "La terre vue du ciel", travail qui a "changé sa vie".

- Fan de Greta -

"Le graphisme est très important dans mon travail, j'essaie de faire beau pour le côté positif", décrit-il devant ses clichés les plus connus comme le cœur percé dans la forêt déboisée ("aujourd'hui 40% des mangroves ont disparu") ou l'ouvrier ivoirien allongé sur des sacs de coton ("c'était du coton bio et l'usine a dû fermer face à la concurrence des Américains subventionnés").

"Quand je suis né, on était 2 milliards sur la planète. Maintenant on est 8 milliards. L'homme est en train de consommer la terre", déplore-t-il en égrenant les terribles chiffres de la déforestation, du réchauffement climatique et de la disparition des espèces, des problématiques qu'il explore dans son prochain film "Legacy", suite de "Home" en cours de montage.

 

S'il pense "qu'on a perdu la bataille du changement climatique", il tient à présenter des moyens d'action à son public: "arrêter de manger de la viande industrielle, manger bio", "limiter ses déplacements en avion au strict nécessaire". "Moi j'ai arrêté car je l'ai tellement pris dans ma vie que je suis le premier à devoir le faire!"

Sur l'avion, c'est Greta Thunberg qui l'a inspiré : "La radicalisation de Greta est extraordinaire, ce qu'elle a réussi à faire personne n'y était arrivé avant elle", s'enthousiasme-t-il.

En grand admirateur de la jeune Suédoise, c'est avec des sanglots dans la voix qu'il conclut sa conférence en racontant que son arrière grand-père illustrait des livres de voyage avec des animaux qui existent encore. Et se demande jusqu'à quand ses propres petits enfants pourront voir des lions.

© 2020 AFP

L'Antarctique argentine a connu jeudi sa journée la plus chaude depuis le début des relevés météorologiques dans la zone, a annoncé le Service de météorologie national, un triste record qui déstabilise la calotte glacière australe.

A la mi-journée, sur la base Esperanza, une station scientifique, la température a atteint 18,3 degrés. Selon l'institut météorologique, il s'agit d'un record depuis 1961. Le précédent était de 17,5 degrés, le 24 mars 2015.

Sur la base de Marambio, une autre station scientifique, la température a atteint 14,1 degrés, un record pour un mois de février depuis 1971. Le record précédent remontait au 24 février 2013, avec 13,8 degrés.

Des records de température "certes choquants mais malheureusement pas surprenants, car l'Antarctique se réchauffe avec le reste de notre planète", commente vendredi Frida Bengtsson, spécialiste de l'environnement marin à Greenpeace dans un communiqué.

 

Après une décennie record, qui s'est conclue avec une année 2019 qui était la deuxième plus chaude jamais enregistrée sur la planète, les années 2020 démarrent sur la même tendance avec un mois de janvier le plus chaud jamais enregistré.

Conséquence directe de la hausse des températures due aux activités humaines: les deux calottes glaciaires de la planète, en Antarctique et au Groenland, ont déjà perdu en moyenne 430 milliards de tonnes par an depuis 2006, faisant monter le niveau des océans.

L'avenir des régions côtières et de leurs millions d'habitants dépendent de la masse de glace recouvrant l'Antarctique occidental.

Selon les experts climat de l'ONU (Giec), le niveau des mers a augmenté de 15 cm au XXe siècle. Le rythme de cette élévation s'accélère et le niveau des océans continuera à monter pendant des siècles.

 

En Antarctique, les scientifiques observent notamment le glacier de Thwaites, un des plus massifs de la partie occidental du continent. De la taille de la Grande Bretagne, son effondrement pourraient élever le niveau de la mer de 65 cm prévient la Collaboration internationale sur le glacier de Thwaites (ITGC), actuellement sur place pour tenter de définir à quelle vitesse cela pourrait se produire.

"Au cours des 30 dernières années, la quantité de glace s'écoulant du glacier Thwaites et des glaciers voisins a presque doublé", précisent les scientifiques dans un communiqué.

A lui seul, le glacier est responsable de 4% de l'élévation du niveau de la mer à l'échelle mondiale, ajoute la collaboration.

L’Argentine est présente depuis 114 ans dans l'Antarctique, où elle dispose de plusieurs bases scientifiques. Elle est signataire du Traité sur l'Antarctique entré en vigueur en juin 1961, qui interdit toute militarisation du continent, le réservant "aux seules activités pacifiques".

© 2020 AFP

Nouvelle initiative pour construire l'Amazonie "de ses rêves", le président brésilien Jair Bolsonaro a donné son aval à un projet d'ouverture des terres indigènes à l'exploitation minière qui a été dénoncé comme un "cauchemar" par des écologistes et des chefs autochtones.

Autre mesure hautement controversée: la nomination d'un missionnaire évangélique à la tête du département en charge des indigènes isolés de la Funai, agence publique des affaires autochtones.

De quoi concilier les intérêts de deux des principaux alliés de Bolsonaro: les évangéliques ultra-conservateurs et le lobby de l'agronégoce.

"J'espère que ce rêve va se concrétiser", a déclaré le chef de l'Etat jeudi soir, au moment d'apposer sa signature sur le projet de loi qui sera soumis prochainement au vote du Congrès.

 

Mais son point de vue est loin de faire l'unanimité chez les leaders indigènes.

"Bolsonaro, ton rêve est notre cauchemar. Il est synonyme d'extermination, parce que l'orpaillage amène la mort, les maladies, la misère, et prive nos enfants de tout avenir", a réagi jeudi Sonia Guajajara, coordinatrice de Assemblée des Peuples Indigènes du Brésil (APIB).

Le fait que le président d'extrême droite continue à œuvrer avec insistance pour imposer sa vision de l'Amazonie montre que les critiques de la communauté internationale au sujet de la recrudescence des incendies de forêts et de la déforestation n'ont pas eu le moindre effet.

Ces dernières semaines, plusieurs diplomates étrangers, notamment européens, ont été invités par le gouvernement, qui a tenté de les convaincre des bienfaits du nouveau projet de loi.

"Le Parlement va subir des pressions des écologistes. Si je pouvais, j'aimerais confiner ces écologistes au beau milieu de l'Amazonie (...) pour qu'ils arrêtent d'embêter les peuples amazoniens depuis la ville", a ironisé Jair Bolsonaro.

 

- "Énorme préoccupation" -

Le projet de loi qui fait grincer les dents de nombreux leaders indigènes est présenté comme un amendement à l'article 231 de la Constitution. Cet article porte notamment sur l'exploration des richesse minérales et du potentiel hydroélectrique dans les terres réservées aux autochtones.

D'après le gouvernement, l'absence de règles claires est source d'"insécurité juridique" et encourage par ailleurs les activités illégales.

Le nouveau texte prévoit notamment "le paiement d'indemnisations aux communautés indigènes" si une partie de leurs terres venait à être utilisée par des personnes venues de l'extérieur.

Au-delà du projet de loi, le gouvernement a également annoncé jeudi que les représentants de la société civile (notamment les ONG) seraient exclus du Fonds National de l'Environnement (FNMA), organe public censé favoriser le développement durable.

 

"Ce sont des mesures attendues, parce que le gouvernement a totalement changé les pratiques du passé, compromettant les intérêts des indigènes et la protection de l'environnement", explique à l'AFP Joao Paulo Capobianco, directeur de l'Institut Démocratie et Développement durable (IDS) et ancien vice-ministre de l'Environnement.

"Il y a une énorme préoccupation, parce que cette politique risque de susciter des tensions internes chez les indigènes", ajoute-t-il, rappelant que Jair Bolsonaro a souvent affirmé disposer du soutien de certains leaders autochtones.

- "Loup dans la bergerie" -

Dans ce contexte, la désignation de l'anthropologue et missionnaire évangélique Ricardo Lopes Dias à la tête de la Coordination des Indigènes isolés de la Funai a été vue par les détracteurs du gouvernement comme une provocation.

Pour l'ONG Survival International, cela revient à "mettre un loup dans la bergerie".

Les peuples dits "isolés" sont ceux qui n'ont pas de contacts permanents avec l'extérieur et la Funai a toujours œuvré jusqu'à présent pour que cet isolement soit maintenu et respecté.

Ricardo Lopes Dias a été membre de 1997 à 2007 du groupe missionnaire d'origine américaine New Tribes Mission (NTM), aujourd'hui connu sous le nom d'Ethnos360, dont l'objectif est d'évangéliser les peuples autochtones.

Il a beau s'être engagé à exercer ces nouvelles fonctions en tant qu’anthropologue et non en tant qu'évangélisateur, les défenseurs des indigènes sont sur leurs gardes.

"Nos aïeuls ont beaucoup souffert à cause du prosélytisme des missionnaires, qui les ont abordés avec des mensonges, de la violence et des menaces de mort", a affirmé la Coordination des Organisations indigènes de l'Amazonie brésilienne (COIAB).

© 2020 AFP

Le Botswana, pays d'Afrique australe qui abrite la plus importante population d'éléphants au monde, a tenu vendredi ses premières enchères d'ampleur pour l'attribution de permis de chasse depuis le rétablissement très controversé de la chasse sur son territoire en mai.

La vente, confiée à la société locale Auction It, s'est tenue pendant une heure dans les locaux du ministère de l'Environnement de Gaborone.

Elle portait sur sept "lots" de dix éléphants chacun, a indiqué à l'AFP une responsable gouvernementale de la faune, Alice Mmolawa, qui s'est refusée à toute précision sur le nombre de permis vendus, leur prix, ou les vainqueurs des enchères.

Le président Mokgweetsi Masisi a rétabli la chasse aux pachydermes interdite cinq ans plus tôt par son prédécesseur Ian Khama, au nom de la survie de l'espèce. Désormais, jusqu'à 400 pourront être tués chaque année en vertu de permis délivrés par les autorités.

 

Le président botswanais estime que le développement incontrôlé des populations de pachydermes menace les moyens de subsistance, notamment les récoltes, des populations locales.

La saison de chasse doit s'ouvrir en avril.

Ces enchères étaient ouvertes aux "entreprises soit détenues par des citoyens botswanais soit enregistrées au Botswana", a précisé Mme Mmolawa dans un message à l'AFP jeudi. Les candidats devaient faire un dépôt remboursable de 200.000 pula (16.746 euros).

Selon l'annonce officielle de mise aux enchères, ils devaient posséder "une expérience attestée de la chasse à l'éléphant" et ne pas faire l'objet de condamnation pénale pour atteinte à la faune sauvage.

De plus, la chasse des éléphants porteurs d'un collier destiné à suivre leurs mouvements, et donc protégés, est interdite et toutes les expéditions devront être accompagnées en permanence par un guide et un chasseur professionnel, selon la même source.

Le retour de la chasse a suscité des réactions passionnées chez les ONG de protection de l'environnement, qui ont obtenu l'interdiction totale du commerce de l'ivoire pour les protéger du braconnage qui les décime.

Il a également avivé les tensions entre le chef de l'Etat et son prédécesseur.

Le rétablissement de l'autorisation de la chasse pourrait "démotiver ceux qui luttent contre le braconnage, à qui l'on dit de protéger les éléphants contre les braconniers alors que le régime braconne les mêmes éléphants en appelant ça de la chasse", a déclaré M. Khama à l'AFP.

Audrey Delsink, directrice de l'ONG Humane Society International (HSI) Africa, à Johannesburg, a jugé ces enchères "profondément inquiétantes et contestables".

"La chasse n'est pas un moyen efficace à long terme de régulation de la population", a-t-elle affirmé à l'AFP.

 

Mais Tshepang Mogogoma, un habitant du village de Nata, dans le centre du pays, a dit espérer l'attribution "d'autant de permis de chasse à l'éléphant que possible". "Les éléphants sont une menace dans notre région", a-t-il affirmé à l'AFP.

Selon le responsable de la Kalahari Conservation Society, Neil Fitt, la chasse représente une nouvelle source de revenus pour le Botswana mais devra être pratiquée "de manière éthique et correcte".

Coincé entre la Zambie, la Namibie et l'Afrique du Sud, le Botswana abrite environ 135.000 éléphants en liberté, soit un tiers de leur population africaine connue. La richesse de sa faune en fait un sanctuaire très prisé des amateurs de safaris haut de gamme.

© 2020 AFP

Des souris mortes de chaud, d'autres mortes de faim et de soif, des primates laissés dans des pièces éclairées en permanence: les laboratoires des prestigieux Instituts nationaux de santé (NIH) américains ont commis des dizaines de violations des règles sur le bien-être des animaux utilisés pour la recherche, selon des documents internes fournis à l'AFP par l'association PETA.

Un total de 31 incidents de maltraitance animale ont été recensés sur une période de 22 mois allant de janvier 2018 à octobre 2019, selon des documents obtenus par PETA grâce à la loi américaine sur la transparence.

Les violations se sont produites dans plusieurs centres de recherche dans des domaines aussi variés que le diabète, la santé des enfants ou la santé mentale. La plupart sur le campus principal à Bethesda, en banlieue de Washington, mais également sur un site à Hamilton, dans le Montana.

 

Les NIH ont reconnu les incidents et déclaré que tous avaient fait l'objet d'une enquête du Bureau pour le bien-être des animaux de laboratoires (Olaw). Les procédures ont également été changées, selon les NIH.

Mais des associations de défense des animaux, dont celles qui, contrairement à Peta, ne sont pas idéologiquement opposées à l'emploi d'animaux dans la recherche médicale, ont dénoncé des violations scandaleuses.

"Les lois et les réglementations sont là pour minimiser la souffrance des animaux, la douleur, le stress", dit Eric Kleiman, de l'Animal Welfare Institute, qui estime les documents "choquants".

"La formation, les soins vétérinaires, à manger et à boire: c'est la base absolue. S'ils n'arrivent même pas à faire cela bien, ils ne devraient pas pouvoir s'approcher d'animaux, c'est aussi simple que cela", dit-il.

 

- Des problèmes répétés -

De la découverte de l'insuline grâce à des chiens, au développement l'an dernier d'un traitement contre Ebola avec des souris génétiquement modifiées, en passant par des thérapies contre le cancer, la recherche sur les animaux est jugée indispensable au progrès médical par des armées de scientifiques.

Mais des textes stricts encadrent les conditions dans lesquelles les chercheurs peuvent tester des médicaments ou des procédures sur les animaux: la taille des cages, la température des pièces, les besoins sociaux des animaux, les visites vétérinaires, ainsi que les soins d'hygiène après une opération chirurgicale.

Les sites de recherche fédéraux sont soumis à une réglementation détaillée, qui concrétise une grande loi promulguée en 1966 par le président Lyndon Johnson, l'Animal Welfare Act.

 

Mais contrairement aux laboratoires d'universités ou privés, les laboratoires fédéraux ne sont pas soumis aux inspections du département américain de l'Agriculture: ils sont censés s'auto-contrôler.

La révélation des multiples violations en 2018 et 2019 démontre que cette auto-régulation a échoué, dit Alka Chandna, responsable des enquêtes sur les animaux de laboratoires chez Peta.

Pas moins de cinq fois, des souris sont mortes de faim ou déshydratées parce que personne n'a pensé à leur donner de l'eau et de la nourriture. "Le problème n'a pas été remarqué pendant les vérifications quotidiennes", selon un rapport datant de juin 2018.

- Poissons tués sur le coup -

D'autres exemples illustrent l'incompétence des personnels chargés des soins des animaux, selon Alka Chandna.

Ainsi ce chien brûlé par la couverture électrique qui lui avait été donnée parce que la pièce était trop froide. Personne n'a vérifié que la couverture fonctionnait bien.

 

Un incident a concerné 13 souris qui sont mortes ensemble en une nuit à cause du système de chauffage.

En juillet 208, un chercheur a injecté une solution saline dans 15 poissons-zèbres, alors que la procédure n'avait pas été approuvée. Quatre sont morts sur le coup. Trois semaines plus tard, le même protocole, toujours pas approuvé, a été répété sur 18 poissons: sept sont morts et 11 ont dû être euthanasiés.

Aucune sanction importante ne semble avoir suivi. Le responsable d'un bâtiment où des primates sont restés cinq mois dans des pièces constamment éclairées, un acte qui serait qualifié de torture pour les humains, a été convoqué à un entretien et on lui a ordonné de contrôler chaque jour les lumières, selon un rapport de mars 2018.

Un vétérinaire qui n'a rien fait après avoir été prévenu par un vétérinaire technicien de laboratoire qu'une femelle singe était très malade a été remplacé. Mais on ignore s'il a été licencié ou muté.

 

La répétition de cas d'animaux opérés, dont un primate, sans recevoir les soins post-opératoires appropriés, achève de révolter Eric Kleiman: "Y a-t-il une chose qu'ils aient faite correctement?"

- Petit pourcentage ? -

Certains militants de la protection des animaux promeuvent une transition vers d'autres formes de recherche, dont des modèles informatiques ou des études en éprouvettes et fondées sur le principe des trois R: remplacement, réduction et "refinement" en anglais, soit perfectionnement.

Pour Paula Clifford, directrice d'Americans for Medical Progress, une association qui défend la recherche avec des animaux, il est essentiel de remettre ces révélations dans leur contexte.

"Etant donnée la taille des NIH et le très grand nombre d'animaux en leur possession, ces incidents sont en réalité assez rares et ne représentent qu'une petite minorité des dizaines de milliers d'animaux utilisés dans la recherche", dit-elle.

 

Dans sa réponse à l'AFP, les instituts ajoutent: "Les sites des NIH ont mis en place de nombreux changements pour empêcher que cela ne se reproduise".

© 2020 AFP

D'abord l'eau est devenue sale, puis elle a été polluée par des détergent: les habitants de Rio de Janeiro voient depuis plusieurs semaines couler de leurs robinets une eau impropre à la consommation, dernier scandale environnemental au Brésil.

Tout a débuté début janvier, quand les habitants de nombreux quartiers ont commencé à se plaindre d'une eau brunâtre et dégageant une forte odeur de terre.

Ourlée de plages d'une beauté à couper le souffle, la "Ville merveilleuse" est également connue pour ses atteintes à l'environnement et sa gestion déficiente de l'eau pour les 12 millions d'habitants du grand Rio.

La compagnie publique des eaux, la Cedae, a d'abord expliqué que le problème n'était dû qu'à la présence d'un composé organique inoffensif, la géosmine.

La Cedae a limogé le patron de l'usine de Guandu -la principale station de traitement des eaux de la métropole-, utilisé du charbon pour éliminer la géosmine, et assuré à la population que l'eau était tout à fait potable.

 

Mais lundi, la compagnie a dû faire une annonce embarrassante: des niveaux élevés de détergent provenant d'une source inconnue ont été détectés à l'usine de Guandu, que les autorités ont dû mettre à l'arrêt.

Cette usine approvisionne neuf millions de personnes. C'est donc une grande partie de la métropole qui a été privée d'eau pendant les 13 heures de fermeture de Guandu -avec les températures élevées de l'été austral.

Alors que la panique gagnait de nombreux habitants, des supermarchés se sont trouvés en rupture de stocks d'eau minérale.

"On a multiplié nos livraisons par quatre, tout le monde veut de l'eau sur le champ", dit Luciana de Barbosa de Jesus, propriétaire d'une entreprise de gros dans le centre de Rio, dont les employés s'activent pour charger bouteilles et bonbonnes sur des camionnettes et triporteurs.

 

- Ecoles fermées -

Les problèmes d'eau ont poussé les autorités à retarder la rentrée scolaire d'une journée, à ce jeudi, dans plus de 1.500 écoles publiques. Des inquiétudes s'élèvent aussi concernant le carnaval, fête populaire qui va drainer deux millions de touristes à la fin du mois.

"Si nous ne réglons pas ce problème vite, on pourrait avoir une pénurie d'eau en bouteille pour le carnaval", s'inquiète Leonardo Do Santos, un employé de banque qui fait le plein d'eau minérale dans le centre de Rio.

Certains supermarchés ont limité les achats par personne. Dans la rue, des petits vendeurs ont multiplié par trois le prix de la bouteille d'un litre et demi, porté à six réais (1,3 euro).

Même dans les favelas, où vivent les plus démunis, les habitants achètent de l'eau minérale, en dépit du sacrifice financier que cela représente.

 

"Beaucoup de gens achètent de l'eau en bouteille ici, dans certains endroits ils sont même à court de bonbonnes de 20 litres", dit Helio, un habitant de l'immense complexe de favelas de Maré, qui ne veut pas donner son nom en entier.

- "Inconcevable, inacceptable" -

Les problèmes d'eau de Rio viennent s'ajouter à une liste déjà longue de défaillances en matière d'environnement, dans cet immense pays qui abrite les plus grandes réserves d'eau douce de la planète et 60% de la forêt amazonienne, et où la déforestation a presque doublé l'an dernier.

Les défenseurs de l'environnement fustigent le gouverneur de l'Etat de Rio de Janeiro, Wilson Witzel, tenant d'une droite dure peu soucieuse de l'environnement.

Le gouverneur veut privatiser la Cedae et ses détracteurs l'accusent d'affaiblir l'entreprise pour mieux la céder au privé.

L'Agenersa, autorité de régulation environnementale, a annoncé mercredi une amende de 100.000 réais (plus de 22.000 euros) à la Cedae pour défaut de publication des résultats des tests sur la géosmine à l'usine de Guandu.

La Cedae n'a pas souhaité dans l'immédiat répondre aux sollicitations de l'AFP.

Le biologiste et militant écologique Mario Moscatelli appelle depuis les années 90 les autorités à régler le problème de la quantité énorme d'eaux usées qui se déversent juste en amont de l'usine de Guandu.

"Cette situation serait inconcevable et inacceptable partout ailleurs sur Terre", dit-il à l'AFP.

Sur les réseaux sociaux, des Brésiliens réagissent avec humour. "Maintenant l'eau sort avec de la mousse du robinet, on n'a plus besoin de produit à vaisselle!", ironise l'un d'eux sur Twitter.

© 2020 AFP

La réunion la plus dynamique et la plus diversifiée du mouvement de l'objectif de développement durable 7 (ODD7) depuis la mise en place des ODD.

Un espace pour faire le point sur les progrès et se concentrer sur ce qui fonctionne,et pourquoi ?

Une plate-forme pour mobiliser des ressources et lancer de nouveaux instruments financiers qui combleront efficacement  le déficit d'accès à l'énergie.

Un forum de collaboration et un lieu de partenariat pour mettre en valeur l'action.

Un marché où les entrepreneurs, les dirigeants communautaires, les dirigeants des villes, les décideurs politiques, les financiers et les investisseurs peuvent se connecter.

Si elle peut paraître étrange, voire cynique, la question de la valeur économique des forêts se pose régulièrement pour les chercheurs, les représentants des pouvoirs publics ou les responsables d’ONG. Je suis pour ma part convaincu, comme spécialiste des méthodes de conservation de l’environnement, que le fait de valoriser la biodiversité peut nous aider à mieux la préserver.

Attribuer une valeur économique à un espace forestier, un lac ou une colline pour le compte d’un village, d’une ville ou même d’un pays peut ainsi encourager de meilleures pratiques en matière de conservation.

C’est pour cette raison que nous avons mis au point TESSA (la « boîte à outils pour l’évaluation des services écosystémiques à l’échelle d’un site »). Cette initiative vise à promouvoir une meilleure gestion de l’environnement à l’échelle mondiale, en donnant aux acteurs locaux les moyens de mesurer – à notre connaissance, pour la toute première fois – les réelles retombées économiques liées à la préservation d’un écosystème.

ONG locales, institutions, organismes publics ou particuliers, chacun peut se saisir de TESSA pour mesurer l’impact de la conservation de l’environnement et agir en faveur de la protection des milieux naturels. Les données recueillies devraient permettre de faire progresser les connaissances et contribuer à l’élaboration de politiques publiques adéquates. Impossible désormais pour les autorités de nier ou minimiser l’importance que revêt la protection de la biodiversité.

La question des critères

Il y a 10 ans à peine, les ONG environnementales – notamment celles qui interviennent dans les pays en développement – devaient déployer des efforts considérables pour convaincre les pouvoirs publics des avantages incontestables et immédiats de la protection de la nature (aussi appelés « services écosystémiques » ou « apports de la nature aux populations »).

Ces organisations locales auraient logiquement pu s’inspirer de l’approche « écosystémique » approuvée par la Convention sur la diversité biologique et adoptée en 2000. Mais elles ne disposaient pas alors de critères de référence, ni de barèmes pour rendre compte de ces bénéfices sur le plan financier, mais pas seulement. L’eau salubre, par exemple, peut être prise en considération au moyen d’un paramètre non marchand, tel que le « nombre de jours de maladie évités » ; il s’agit ici de démontrer la contribution d’une zone humide au bien-être économique, sanitaire et social d’une collectivité.

Les défis à relever pour mettre au point ce type de barèmes se sont avérés considérables : appréhender les services écosystémiques demande en effet des connaissances assez techniques, le fait de ne pas en saisir pleinement les tenants et les aboutissants pouvant grandement nuire à la juste évaluation de ces services.

Par ailleurs, de nombreux spécialistes ont longtemps ignoré que les différents apports écosystémiques ne se recoupent pas forcément : un point chaud de la biodiversité peut par exemple ne pas présenter des taux de stockage ou de séquestration du carbone particulièrement intéressants…

Une prise de conscience entravée

Certaines considérations techniques ont également empêché de nombreux acteurs de recourir à une argumentation fondée sur les retombées environnementales pour justifier leurs actions de sensibilisation. Bien souvent, ils ne disposaient pas des données voulues, ou tout simplement d’informations susceptibles de faire prendre conscience aux décideurs et aux législateurs de la « richesse de la nature ».

Il leur était, par exemple, difficile de déterminer quels bénéfices environnementaux pouvaient être impactés par les décisions prises en matière d’aménagement du territoire.

Les connaissances insuffisantes en matière de recueil des données sur le terrain – indispensables à l’évaluation des services écosystémiques – ont aussi posé de sérieux problèmes, à l’instar du déficit de certaines compétences techniques cruciales (comme la modélisation ou la maîtrise des systèmes d’information géographique nécessaires à la cartographie détaillée des différents types d’utilisation des terres).

Il y a 10 ans, le concept de « service écosystémique » était perçu comme difficile à appréhender, si bien qu’il n’existait pas de principes directeurs universellement applicables sur la façon d’en appréhender la portée ou de favoriser la collaboration entre autorités, acteurs de la conservation, scientifiques, propriétaires fonciers, entreprises et utilisateurs de ressources naturelles à l’échelle locale pour assurer un partage plus équitable des retombées économiques et des dépenses de gestion.

On rencontrait également des difficultés en matière de communication, les acteurs concernés ne sachant pas comment présenter les avantages liés aux services écosystémiques.

La mise au point de TESSA

Toutes ces raisons ont poussé notre équipe – qui regroupe des membres de BirdLife International, de la Société royale britannique pour la protection des oiseaux, de l’Association de biologie tropicale, du Centre mondial de surveillance pour la conservation du PNUE et des universités de Cambridge, de Southampton et d’Anglia Ruskin – à lancer en 2010 le projet TESSA.

Son objectif : mettre au point une gamme d’outils permettant l’évaluation concrète des bénéfices environnementaux et appuyer les initiatives menées en matière de conservation.

Nous avons élaboré un guide interactif constitué de modules visant à accompagner les lecteurs pas à pas dans le cadre de l’évaluation concrète d’un large éventail de services écosystémiques : la régulation du climat à l’échelle mondiale (y compris le stockage du carbone et les flux de gaz à effet de serre) ; les services liés à l’eau (protection contre les inondations, approvisionnement, amélioration de la qualité des ressources) ; les loisirs et le tourisme axés sur la nature ; les produits naturels (denrées alimentaires, fibres, énergies, etc.) ; les produits issus de l’agriculture ou de l’élevage (cultures, bétail, poissons, bois) ; la protection des zones côtières ; la pollinisation ; les services écosystémiques culturels (les interactions entre l’homme et la nature au sein d’un milieu naturel).

On trouve dans ces modules des procédures claires et aisément applicables pour recueillir des données auprès de différents intervenants ainsi que des méthodes d’analyse.

L’exemple des zones humides

Pour illustrer la manière dont TESSA peut aider à la prise de décision en matière d’utilisation des terres, citons l’exemple du National Trust britannique, auquel il a permis d’établir que chaque hectare du site de Wicken Fen valait 200 dollars de plus par an en tant que zone humide qu’en tant que terre agricole ; des résultats favorables au projet « Vision Wicken Fen » qui prévoit le rétablissement d’une zone humide de 5 300 hectares dans le comté du Cambridgeshire.

L’outil TESSA fournit en outre des conseils pratiques sur la façon dont il convient de communiquer les conclusions – sans oublier les inévitables incertitudes qui y sont associées – au grand public.

Il devient donc possible de transmettre des informations cruciales tout en démontrant que la protection de la faune et de la flore n’est pas incompatible avec le développement économique.

Voilà qui réfute l’argument souvent avancé selon lequel les pays pauvres seraient confrontés à un choix binaire entre croissance et protection de la biodiversité. En mettant à disposition un mécanisme d’évaluation en faveur de la conservation, on démontre que la protection de la faune sauvage peut aller de pair avec le développement.

Les données obtenues grâce à cet outil peuvent aussi servir de référence pour la mise en œuvre de la politique d’écotourisme d’un pays, dans la mesure où de nombreuses zones naturelles sont susceptibles de représenter un véritable atout dans ce domaine.

Sur le terrain

L’outil TESSA a déjà été adopté par plusieurs organismes publics internationaux, par le biais de l’IPBES (la plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques) notamment. Son utilisation est également recommandée dans un récent rapport de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) qui y voit un outil essentiel pour valoriser les services écosystémiques dans les aires protégées, les zones remarquables en matière de biodiversité et les sites naturels du patrimoine mondial.

Depuis 2014, de nombreux acteurs de la conservation en Afrique et en Asie ont été formés à l’utilisation de ce nouvel outil, ce qui a permis d’établir une communauté sans précédent d’utilisateurs à l’échelle régionale. Selon les données dont nous disposons, des ONG y ont eu recours dans au moins 96 aires protégées et non protégées de 26 pays, en vue de faire valoir les contributions économiques et culturelles de la nature.

S’il s’agit assurément d’une modeste avancée au regard du défi que représente la conservation de la nature à l’échelle mondiale, il convient néanmoins de généraliser le recours à TESSA dans le secteur privé afin de permettre aux entreprises de montrer que leurs activités peuvent à la fois respecter les normes environnementales et contribuer à la conservation.

 : Lecturer in Conservation Science, University of Southampton

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