Baye Salla Mar

Baye Salla Mar

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau, en visite au Sénégal, a appelé mercredi au dialogue et au respect des lois, alors qu'au Canada une mobilisation d'autochtones contre un projet de gazoduc dans l'Ouest du pays s'est propagée dans plusieurs provinces et perturbe le transport ferroviaire.

"Il faut respecter les lois au Canada, même si évidemment, on encourage le droit à manifester de façon paisible", a déclaré Justin Trudeau à des journalistes, appelant "les différentes parties à dialoguer pour résoudre cet enjeu très rapidement".

La réconciliation avec les peuples autochtones est l'une des priorités du gouvernement.

"Dans tout le pays la situation s'aggrave", le Premier ministre "doit revenir au Canada et rencontrer les chefs" autochtones, a tweeté Jagmeet Singh, chef du Nouveau Parti Démocratique (NPD).

"Ces blocages illégaux doivent cesser", s'est indigné Andrew Scheer, chef par intérim du parti conservateur, principale formation d'opposition, blâmant également le Premier ministre. "Son refus de condamner ceux qui enfreignent la loi et les injonctions des tribunaux ne fait qu'aggraver le problème", a-t-il estimé dans un communiqué.

 

Depuis plusieurs jours, les manifestants, des Amérindiens et de jeunes écologistes, se sont rassemblés à travers le pays, en soutien à des autochtones hostiles à un projet de gazoduc dans la province de Colombie-Britannique.

La police a averti les manifestants de la communauté mohawk installés près de Belleville (Ontario) qu'ils risquaient d'être arrêtés.

Les policiers "surveillent la situation" tout en "tentant de maintenir un dialogue ouvert dans l'espoir de mettre fin à la manifestation de façon pacifique", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la police provinciale de l'Ontario Bill Dickson.

Les manifestants bloquent des voies ferrées, perturbant le trafic ferroviaire de passagers et de marchandises.

Les liaisons de trains entre Montréal, Toronto et Ottawa sont suspendues dans toutes les directions depuis vendredi, affectant plus de 24.000 passagers, selon la société publique Via Rail.

 

Le groupe ferroviaire de transport de marchandises Canadien National a mis en garde contre la "fermeture imminente" de tronçons majeurs de son réseau si les barrages sur ses voies n'étaient pas levés. Le groupe transporte annuellement des marchandises estimées à 250 milliards de dollars canadiens (173 milliards d'euros).

Le projet Coastal GasLink doit acheminer du gaz naturel du nord de la Colombie-Britannique vers le terminal côtier du consortium LNG Canada, près de Kitimat, pour son exportation vers l'Asie.

Des chefs héréditaires de la Première Nation de Wet'suwet'en s'opposent à ce projet au motif qu'il traverse leurs terres traditionnelles, tandis que les instances élues de cette même communauté le soutiennent.

© 2020 AFP

Confrontés à d'immenses défis, les pouvoirs publics africains mettent la « ville intelligente » au cœur de leur stratégie, pour concilier urbanisation, révolution numérique et durabilité.

Les villes génèrent environ 80 % du produit intérieur brut (PIB) planétaire selon la Banque mondiale. C'est dire leur importance pour les économies. Alors que deux individus sur trois seront citadins en 2050 - contre un sur deux actuellement - 60 % de la population africaine résidera en métropole, contre 39 % aujourd'hui, d'après l'ONU-Habitat. Dans ce contexte, la smart city, ou ville intelligente, émerge comme la réponse à l'urgence qu'impliquent les objectifs de développement durable (ODD).

Des infrastructures sous-dimentionnées

Cette croissance de plus de 20 % de la population urbaine africaine, couplée à une activité économique survoltée et la montée en puissance de la classe moyenne, donnera un coup d'accélérateur à la consommation. Le scénario le plus évident : une explosion du nombre de véhicules en circulation, dans un contexte paradoxal d'infrastructures routières inefficaces et sous-dimentionnées, avec pour conséquence une mobilité rendue plus difficile et une augmentation de la pollution automobile, même si l'Afrique reste faible émettrice de CO2. Les chantiers immobiliers devraient se multiplier grâce au boom de l'exode rural et à l'intérêt grandissant des Africains pour de meilleures conditions de logement. Résultat: une hausse exponentielle de la consommation d'énergie est à attendre. Ces signes annonciateurs font donc des smart cities une piste privilégiée pour permettre d'éviter la crise.

Dans le rapport Africa's Cities : Opening Doors to the World , la Banque mondiale estime que la croissance des villes sera l'un des cœurs battants du développement du Continent. « En commençant par des réformes des marchés fonciers et des réglementations, puis en effectuant des investissements anticipés et coordonnés dans les infrastructures, les gouvernements peuvent prendre le contrôle de l'urbanisation et construire des villes africaines plus connectées et plus productives : des villes qui ouvrent leurs portes au monde », affirment les experts de l'institution.

Cette ouverture sur le monde serait un catalyseur pour les investissements directs étrangers (IDE), selon la Banque africaine de développement (BAD). « Les villes plus intelligentes révèlent qu'elles sont en mesure d'attirer davantage d'IDE », font remarquer les experts de la BAD dans le rapport « State of African Cities 2018 », ajoutant que l'affluence des investissements dans une smart city élargit la marge de manœuvre financière des municipalités au bénéfice de projets à la pointe de la technologie. Dans un tel environnement, les affaires prendraient une autre dimension.

Désireux de s'inscrire dans l'air du temps, les pouvoirs publics africains mettent l'économie numérique au cœur de leurs stratégies en mettant l'accent sur les villes intelligentes à l'instar de la célèbre KonzaTechnology City, baptisée «Silicon Savannah», de Nairobi, au Kenya. Cette prise de conscience s'est également concrétisée par le lancement en 2014 de l'Alliance Smart Africa sous l'égide du président rwandais Paul Kagamé.

McKinsey établit qu'il y aura en Afrique 100 villes de plus de 1 million d'habitants en 2025. Pour qu'elles soient intelligentes et que le business et les citoyens s'y épanouissent durablement, les pays devront relever plusieurs défis. À l'unanimité, les experts pointent d'abord l'électrification. L'Afrique reste l'une des régions les moins raccordées au monde, avec un taux d'électrification de 43 % en 2016. En d'autres termes, 57 % de la population vit sans un accès régulier à l'électricité. Or smart city rime inéluctablement avec accès maximisé à cette énergie.

« L'électrification est le défi majeur d'une ville connectée. L'expérience des économies du Nord démontre que plus un pays dispose de réseaux rapides d'Internet, plus le PIB augmente. Il y a donc une relation entre la connexion au Web et l'économie en général. C'est cela le talon d'Achille des économies africaines. Dans plusieurs pays, la connexion Internet est encore très coûteuse et de mauvaise qualité. Il faut donc que les États fassent des efforts pour améliorerl'approvisionnement en électricité », nous explique Jérôme Chenal, expert en smart cities et directeur du programme Excellence in Africa à l'École polytechnique de Lausanne. C'est d'ailleurs pour faire face à ces besoins que les smart grids sont de plus en plus recommandés.

La formation, un atout essentiel

La formation apparaît par ailleurs comme l'autre maillon central du développement des smart cities en Afrique. Plusieurs initiatives voient le jour tant au Maroc qu'en Côte d'Ivoire, au Rwanda, au Nigeria ou encore au Kenya. Mais alors que leur concrétisation implique souvent d'importants investissements, la main-d'œuvre locale n'est pas souvent en mesure d'en assurer la maintenance. « Les smart cities constituent un mouvement international qui a vocation à s'installer durablement. Plutôt que de faire venir les entreprises étrangères à chaque fois qu'il y a des pannes techniques, il faut former les Africains », nous explique Mohammed El Kettani, urbaniste et spécialiste des smart cities.

Au Bénin, Jérôme Chenal intervient sur le mégaprojet Sèmè City en tant que formateur. « Les smart cities requièrent des compétences un peu différentes de celles de l'urbanisme conventionnel, fait-il remarquer. Il faudra donc massivement former des ingénieurs dans le domaine de l'urbanisme digital et des systèmes urbains, pour qu'ils soient capables de gérer cette mine numérique et technologique ».

Les experts estiment en outre qu'une formation des ingénieurs africains, à grande échelle et en qualité, déboucherait sur la création de solutions africaines qui pourraient s'inspirer des économies développées, « sans faire du copier-coller », tient à souligner Mohammed El Kettani, et qui renforceraient la résilience, l'inclusivité et la durabilité des villes africaines.

 LTA

PETROSEN, la compagnie pétrolière nationale du Sénégal, a ouvert le premier cycle de licences offshore du pays au MSGBC Basin Summit & Exhibition à Dakar.

12 blocs offshore sont proposés dans le bassin de la Mauritanie, du Sénégal, de la Gambie, de la Guinée-Bissau et de la Guinée Conakry (MSGBC).La date limite pour présenter une demande au ministère du Pétrole et de l'Énergie est le 31 juillet 2020.TGS fournira des données sur cette superficie pour soutenir le cycle, y compris l'échantillonnage sismique 2D, sismique 3D, multifaisceaux et du fond marin.

De plus, la société travaille avec GeoPartners sur une nouvelle enquête 3D, dont les résultats seront disponibles pour aider les soumissionnaires dans leurs évaluations du sous-sol avant de déposer leurs demandes.Le SN-UDO-19 est au-dessus des eaux du nord du Sénégal et est une extension du SS-UDO-19 3D récemment achevé au large du sud du Sénégal.

Selon TGS, il est conçu pour faire la lumière sur des jeux ultra-profonds qui pourraient être analogues à ceux qui abritent le champ Sangomar, le complexe GTA et les découvertes de Yakaar. La tendance au carbonate du plateau paléo s'étend au sud de Sangomar avec une large zone prospective à l'extérieur de celle-ci au nord et au sud, a ajouté TGS.La dernière enquête est actuellement terminée à plus de 70%, et des données accélérées devraient être disponibles ce printemps. L'ensemble de données complet sera prêt d'ici le 4T 2020.D'autres tournées de promotion du tour sont prévues à Londres le 29 février et à Houston le 25 février.

Pape Mbor

L'objet ressemble à une soucoupe volante de 70 cm de diamètre, dont l'axe se met à tourner quand on l'expose au soleil: la start-up Saurea, dans l'Yonne, commercialise un moteur photovoltaïque sans électronique conçu pour fonctionner 20 ans sans maintenance, adapté notamment au pompage d'eau en site isolé.

"C'est une nouvelle famille de moteurs électriques", fait valoir Gilles Coty, le directeur technique, ajoutant que la particularité de ces appareils est de n'avoir "pas du tout d'électronique", et pas non plus de batterie, balai ou aimant.

Ces composants, que l'on retrouve dans les moteurs électriques classiques, "supportent mal les conditions climatiques sévères" et sont à l'origine de pannes, poursuit M. Coty. Leur absence dans le moteur inventé par Saurea explique sa fiabilité, selon lui.

A la place, pour alimenter successivement les phases du moteur et le faire tourner, un simple disque évidé par endroits tourne avec l'axe au dessus de l'appareil, couvrant et découvrant alternativement les cellules photovoltaïques.

 

L'idée première est de "motoriser des pompes manuelles existantes" pour la consommation humaine ou l'irrigation, en particulier dans des "sites isolés énergétiquement", explique Isabelle Gallet-Coty, présidente de l'entreprise.

Dans l'atelier, situé dans une pépinière d'entreprises d'Auxerre, un moteur est d'ailleurs en partance pour la Zambie, où il sera installé sur un démonstrateur de pompe dans un centre construit par une communauté religieuse.

Quatre appareils ont aussi été vendus à un fabricant de pompes d'Avignon, qui travaille à adapter le moteur à ses propres pompes manuelles développées "pour l'Afrique, où certaines zones n'ont pas de courant".

"On met une technologie du 21e siècle avec une technologie du 19e siècle, simple et facilement réparable", décrit le dirigeant des pompes Grillot Gérard Bouteiller. Sous le soleil d'Avignon, de juin à septembre, le moteur tourne déjà dix à douze heures par jour.

 

- "Idée géniale" -

"C'est une trouvaille. Ce moteur solaire se suffit à lui-même. Il n'a besoin que du soleil pour se mettre en route", poursuit M. Bouteiller. "L'idée est géniale, même s'il faudra trouver le moyen d'augmenter la puissance", estime-t-il.

Depuis l'été 2019, Saurea a vendu une dizaine de moteurs. Le prix catalogue est de 3.639 euros hors taxes pour le kit complet - le moteur et trois panneaux solaires qui apportent un complément de puissance et permettent de développer une force comparable à celle d'un humain.

Ces ventes sont une première victoire pour la start-up, après 12 ans de recherches menées notamment avec deux chercheurs, Lionel Vido de l'université de Cergy-Pontoise et Loïc Quéval, de Centrale Supelec.

Mais c'est aussi une histoire de famille: l'inventeur du moteur est Alain Coty, un ingénieur électrotechnicien âgé aujourd'hui 80 ans. Gilles et Isabelle, son fils et sa belle-fille, ingénieurs en mécanique aéronautique et physique appliquée, ont lancé Saurea, où leur fille Louise est chargée de la communication.

 

Après une campagne de financement de quelque 300.000 euros en 2018, l'entreprise prépare une deuxième levée de fonds d'au moins un million d'euros et bénéficie d'un programme d'accompagnement de la pépinière de start-up parisienne Station F, fondée par Xavier Niel.

La structure s'est aussi vu décerner en 2019 le prix du public EDF Pulse, qui récompense les "start-up françaises et européennes qui inventent le monde de demain".

Saurea, qui lance la fabrication d'une nouvelle série pour honorer ses commandes, emploie cinq personnes mais songe désormais à s'agrandir, en renforçant dans un premier temps son pôle commercial.

Son catalogue, qui propose deux moteurs de 130 et 250 watts de puissance, doit aussi s'enrichir d'un troisième moteur d'une cinquantaine de watts, qui pourrait notamment alimenter des applications simples de ventilation.

La start-up de l'Yonne voudrait, à terme, baisser ses prix pour toucher les particuliers et réfléchit en parallèle à d'autres utilisations pour cibler les collectivités, les professionnels de l'hôtellerie ou encore du tourisme.

 

Avec un argument: la "réduction de la facture énergétique en zone urbaine", selon Isabelle Gallet-Coty, qui imagine un moteur photovoltaïque venant alimenter pendant la journée fontaines ou brumisateurs dans l'espace public.

© 2020 AFP

Une mobilisation d'autochtones contre un projet de gazoduc dans l'Ouest canadien a pris de l'ampleur mardi, le transport ferroviaire étant fortement perturbé par des manifestations qui se sont propagées dans plusieurs provinces.

Les manifestants, des Amérindiens et de jeunes écologistes, se sont rassemblés en plusieurs points du pays, en soutien à des autochtones hostiles à ce projet de gazoduc dans la province de Colombie-Britannique.

Depuis plusieurs jours, ils bloquent des voies ferrées, perturbant le trafic ferroviaire de passagers et de marchandises.

Des chefs héréditaires de la Première Nation de Wet'suwet'en s'opposent à ce projet au motif qu'il traverse leurs terres traditionnelles, tandis que les instances élues de cette même communauté le soutiennent.

Le projet Coastal GasLink doit transporter du gaz naturel du nord de la Colombie-Britannique vers le terminal côtier du consortium LNG Canada, près de Kitimat, pour son exportation vers l'Asie.

 

La police a démantelé ces derniers jours des barrages routiers bloquant l'accès aux sites de construction du gazoduc, conformément à une injonction accordée par un tribunal.

A Toronto, des dizaines de manifestants ont occupé mardi le bureau de la ministre des Affaires autochtones, Carolyn Bennett, pour mettre fin au projet de gazoduc, long de 670 kilomètres et estimé à 6,6 milliards de dollars canadiens (4,5 milliards d'euros).

Des opposants au projet bloquaient également l'accès à l'assemblée législative de Colombie-Britannique.

Quelques dizaines de manifestants avaient été arrêtés lundi alors qu'ils tentaient de bloquer l'accès au port de Vancouver, avant d'être relâchés.

Le ministre des Transports Marc Garneau s'est dit "préoccupé par les blocages", qu'il a qualifiés de "dangereux" et "illégaux". "Nous espérons que cela sera résolu aussi vite que possible parce que cela a un impact important sur l'économie du pays", a-t-il ajouté.

 

Les liaisons de trains de passagers entre Montréal, Toronto et Ottawa sont suspendues dans toutes les directions depuis vendredi en raison du blocage des voies ferrées par des manifestants en Ontario, selon la société publique Via Rail.

Le groupe ferroviaire de transport de marchandises Canadien National a mis en garde de son côté contre la "fermeture imminente" de tronçons majeurs de son réseau si les barrages sur ses voies n'étaient pas levés, après l'annulation de "centaines de trains" depuis cinq jours.

© 2020 AFP

Pendant des milliers d'années, les peuples autochtones australiens ont géré le risque incendie au moyen de brûlis qui reflétaient leur parfaite compréhension des écosystèmes, un savoir refoulé que certains, désormais, plebiscitent, après une catastrophique saison des feux de forêt.

Les brasiers reviennent chaque année sur l'immense île-continent au sortir de l'hiver austral. Mais, attisée par une très grave sécheresse, la crise des feux a été cette année d'une ampleur sans précédent, beaucoup plus précoce et virulente.

Plus de 100.000 km2 de végétation dans l'est et le sud sont partis en fumée, soit une superficie plus grande que le Portugal. Au moins 33 personnes ont péri et les scientifiques estiment que plus d'un milliard d'animaux ont été tués.

D'intenses précipitations ces derniers jours ont permis d'éteindre la plupart des brasiers. Mais ce genre de crise est voué à se répéter, la faute au réchauffement climatique.

 

D'où les appels d'une partie de la population à reconsidérer les techniques ancestrales de prévention des incendies, appelées "brûlis culturels", qui furent longtemps mises en oeuvre par les aborigènes dont le savoir fut nié, au nom du progrès, dès l'arrivée des Européens au 18e siècle.

- Organiser les paysages -

Fort de leur solide connaissance des mécanismes naturels, les peuples autochtones pratiquaient des brûlis pour éclaircir les sous-bois et priver les forêts des branches et feuilles mortes qui, avec le retour des chaleurs n'attendent qu'une étincelle pour s'embraser.

Soigneusement contrôlés pour qu'ils ne se propagent pas à la canopée, ces feux s'inscrivaient dans une approche holistique prenant aussi en compte les espèces animales.

Ils avaient pour vertu d'organiser le paysage mais aussi de libérer de l'espace pour des plantes moins favorables aux incendies, en leur apportant en plus des cendres aidant leur croissance.

En Australie comme ailleurs, les pompiers pratiquent aussi des brûlis préventifs. Mais certains doutent de leur efficacité, en raison notamment d'un manque de compréhension des mécanismes naturels.

Mal conduits, parfois à la mauvaise saison, ou pas suffisamment fréquemment, ces feux peuvent échapper à tout contrôle pour infliger des dégâts à la canopée, quand ils ne dégénèrent pas complètement en incendies.

"La végétation brûlée est parfois si haute qu'elle génère des tempêtes de feu", déplore Terry Hill, directeur général du Conseil des terres aborigènes de Merrimans, dans l'Etat de Nouvelle-Galles du Sud.

"Par ailleurs, avions et hélicoptères ne peuvent résoudre la crise avec des seaux d'eau", poursuit-il. "Il faut s'attaquer à la prévention."

- "Remettre les gens au coeur" -

 

Des collaborations entre pompiers et peuples autochtones existent dans de nombreuses parties de l'Australie. Mais c'est dans le Territoire du Nord que les techniques ancestrales sont le plus mises en oeuvre.

Voilà plus de dix ans que Dean Yibarbuk, président de l'organisation Warddeken Land Management, a contribué à formaliser un programme autochtone de prévention des feux sur ce territoire de 14.000 km2 en Terre d'Arnhem, dans l'extrême Nord, dépeuplé par la colonisation et négligé depuis.

Connaissances scientifiques et savoirs ancestraux ont été mis à contribution pour la création d'un programme qui emploie aujourd'hui 150 personnes au service de la gestion des espèces et la protection du patrimoine.

"Nous avons tout changé en remettant les gens au coeur des paysages", a expliqué à l'AFP M. Yibarbuk. "Nous ne sommes pas les seuls. Ça se passe dans tout le Nord de l'Australie, là où les gens n'en pouvaient plus de voir le pays brûler."

 

- Crédits carbone -

Les brûlis anticipés émettent en outre beaucoup moins de gaz à effet de serre que les feux sauvages, ce qui génère pour les communautés qui les pratiquent des crédits carbone qui peuvent être revendus. Et les fonds dégagés sont ensuite réinvestis dans des projets locaux.

Shaun Ansell, un autre responsable de Warddeken Land Management, estime que tout le pays aurait beaucoup à apprendre de l'expérience acquise par les Territoires du Nord, tout en mettant en garde contre la tentation simpliste de répliquer cette approche dans le reste de l'Australie.

"Les paysages du Nord de l'Australie sont bien plus vastes et beaucoup moins densément peuplés, ce qui signifie que le risque de brûler des maisons ou des infrastructures dans le Nord est beaucoup moins élevé", explique-t-il à l'AFP.

David Bowman, professeur à l'Université de Tasmanie et spécialiste des feux de forêt, convient qu'un retour à grande échelle aux méthodes traditionnelles ne serait pas possible dans le sud, où les populations autochtones sont minoritaires.

 

"Cela ne peut être la seule solution au problème des feux de forêt mais cela a un rôle important à jouer, tout en rendant hommage aux traditions anciennes".

© 2020 AFP

Parmi les nombreuses mesures du Pacte vert européen, il y a la mise en place d'un mécanisme carbone aux frontières : comprendre une taxe carbone ou une extension du marché carbone européen aux produits importés. Selon une étude de l'OFCE et de l'Ademe, celle-ci pèserait moins sur les ménages les plus modestes que la Contribution climat énergie française qui a donné naissance aux Gilets Jaunes. Elle serait en outre plus efficace pour le climat.

L'instauration d'un mécanisme carbone sur les produits importés dans l'UE fait partie du Pacte vert présenté par la nouvelle Commission européenne. L’objectif serait d’élargir le marché carbone européen aux importations afin de préserver la compétitivité des acteurs continentaux. Paris, à travers le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, est très en front sur ce sujet.

Les biens basiques comme l’acier, l'aluminium et le ciment, pour lesquels les données sont connues et fiables pourraient être les premiers concernés. Mais n’est-ce pas prendre le risque de revoir déferler dans les rues les Gilets jaunes avec une nouvelle montée des prix ? Non, à en croire une étude de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) et de l'Ademe (1) publiée début janvier.

Une taxe carbone aux frontières plus juste et plus efficace

Les chercheurs ont calculé les effets d’un prix carbone de 25 euros appliqué aux produits importés pour les secteurs déjà soumis au marché européen de quotas d’émission. Ce mécanisme apparaît comme plus juste et plus efficace. "La capacité des ménages à modifier leur mode de consommation serait en effet plus importante avec la taxe carbone aux frontières qu’avec la contribution climat-énergie (qui avait fait augmenter le prix de l'essence et initier la crise des Gilets Jaunes, ndr) car elle porte également sur des biens non-énergétiques pour lesquels les possibilités de substitution, ou du moins de réduction du niveau de consommation, sont plus grandes", explique Paul Malliet, chercheur à l’OFCE et l’auteur principal de l’étude.

En clair, pour les ménages les plus modestes selon l'étude, il est possible de se passer de certains biens de consommation (électroménager, voitures, téléphones...), mais le carburant, le fioul ou le gaz est plus difficilement remplaçable, du moins sur le court-terme. Le niveau de consommation des biens et services est en effet davantage corrélé au niveau de revenu que la consommation de produits énergétiques. Les ménages les plus aisés seraient donc majoritairement impactés par une taxe carbone aux frontières, contrairement à la contribution climat-énergie qui a davantage pesé sur le budget des ménages les plus modestes.

57 % de l'empreinte carbone due aux émissions importées

Selon les calculs de l’OFCE, le coût moyen d’une taxe carbone aux frontières supporté par les ménages serait de 87 euros par an, contre 176 euros en moyenne pour la contribution climat-énergie. Celle-ci pourrait en outre comporter une dimension redistributive forfaitaire ou régressive avec le revenu. Dans son dernier ouvrage (2), l'économiste américain James Boyce plaide ainsi pour des gains répartis à égalité entre tous les citoyens afin d'inciter tout le monde à réduire ses émissions de CO2. 

En France, le poids des produits importés est loin d’être négligeable dans l’empreinte carbone des ménages. Selon une nouvelle étude (3) du Commissariat général au développement durable (CGDD), les émissions importées représentent 57 % de l’empreinte carbone de la France. Celles-ci ont quasiment doublé entre 1995 et 2018. D’où l’importance d’une taxe carbone sur les produits importés.

"La probabilité de la mise en place d’un tel mécanisme n’a jamais été aussi proche, assure Paul Malliet, et le débat actuel sert déjà d’outil diplomatique pour inciter les partenaires de l’UE à donner un prix au carbone." Les États-Unis ont déjà menacé l’Union européenne de mesures de rétorsion en cas de création d’une telle taxe carbone aux frontières.

NOVETHIC

Après un an d'enquête, la direction générale de la répression des fraudes a conclu à des "pratiques commerciales trompeuses par omission" de la part d'Apple. Le géant américain, qui avait reconnu brider volontairement ses anciens modèles pour - officiellement - allonger leur durée de vie, a écopé d'une amende de 25 millions d'euros pour ne pas en avoir informé ses clients. L'accusation d'obsolescence programmée n'a quant à elle pas été retenue. 

L'enquête de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a conclu à des "pratiques commerciales trompeuses par omission" à l'égard d'Apple. Celui-ci était accusé d'obsolescence programmée par l'association Hop. Le procureur de la République avait été saisi après que le géant américain eut admis ralentir volontairement ses anciens modèles de smartphones pour "préserver leur durée de vie".

Le parquet a "montré que des détenteurs d'iPhone n'avaient pas été informés que les mises à jour du système d'exploitation iOS (10.2.1 et 11.2) qu'ils installaient étaient susceptibles de conduire à un ralentissement du fonctionnement de leur appareil", précise le communiqué. Au terme d'une transaction pénale, qui évite un procès au géant américain, le groupe a accepté de payer une amende de 25 millions d'euros.

Première victoire historique

"Nous sommes heureux de cette issue avec la DGCCRF", a réagi Apple dans un communiqué. "Notre objectif a toujours été de créer des produits sûrs qui sont appréciés par nos clients et faire que les iPhones durent aussi longtemps que possible en est une part importante".

"C'est une première victoire historique contre des pratiques scandaleuses du prêt-à-jeter, tant pour les consommateurs que pour l'environnement", ont réagi à leur tour dans un communiqué Laetitia Vasseur et Samuel Sauvage, les cofondateurs de l'association Hop, qui s'est appuyée sur près de 15 000 témoignages pour lancer son recours. 

L'association n'a toutefois pas été suivie sur l'accusation d'obsolescence programmée permettant à Apple de doper ses ventes. Hop déplore également le recours à cette transaction pénale qui "prive les consommateurs d'un procès public sur l'obsolescence programmée". L'association indique qu'elle envisage de formuler une demande de dommages et intérêts pour les clients lésés.  

AFP

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