Baye Salla Mar

Baye Salla Mar

Une à une, la retraitée place ses bouteilles vides dans la bouche béante d'une machine située à l'entrée d'un supermarché des environs d'Oslo. Grâce à un système de consigne bien huilé, la Norvège a trouvé une parade à l'excès de plastique.

"Il faut bien s'en débarrasser, autant le faire de façon intelligente", dit la septuagénaire, qui a reçu en échange de ses bouteilles un ticket d'une trentaine de couronnes (3 euros) à faire valoir à la caisse pour un remboursement en liquide ou en bon d'achat.

Avec un taux de recyclage d'environ 97% des bouteilles en plastique, la Norvège est une très bonne élève: elle dépasse avec dix ans d'avance l'objectif fixé par l'Union européenne, à savoir un taux de collecte de 90% en 2029.

Ce chiffre plafonne péniblement à 60% en France, où un éventuel système de consigne vient d'être repoussé à 2023.

Ce système est pourtant la clé du succès du pays nordique: il consiste à faire payer au consommateur quelques centimes supplémentaires pour une boisson embouteillée, surcoût qui lui est remboursé lorsqu'il ramène le contenant vide.

 

"En fait, les consommateurs achètent le produit mais empruntent son emballage", explique Kjell Olav Maldum, directeur d'Infinitum, société créée par les producteurs et les distributeurs pour gérer la consigne.

Le concept est entré dans les moeurs au point que la langue norvégienne s'est dotée d'un verbe --å pante (prononcez: o paanteu)-- pour désigner le fait d'aller déposer à la consigne.

Bonus: les machines laissent aux consommateurs le choix de réinvestir la somme qui leur est due dans une loterie finançant une bonne cause.

Rubik's cubes insolubles

Plus de 1,1 milliard de bouteilles plastiques et canettes en aluminium ont été restituées en 2018 dans les machines déployées dans les supermarchés ou directement dans les stations-service et autres petits points de vente.

A Fetsund, à une trentaine de kilomètres au nord-est d'Oslo, un ballet incessant de poids lourds déversent des milliers de flacons vides dans le principal centre de traitement d'Infinitum.

 

Sautillant sur des convoyeurs, les bouteilles d'eau, de jus de fruits et de sodas sont triées, compactées et mises en ballots, formant d'énormes Rubik's cubes multicolores et insolubles appelés à connaître plusieurs vies après recyclage.

Car chaque nouvelle bouteille plastique en Norvège contient environ 10% de matériau recyclé, écologiquement plus correct.

Une proportion que le pays nordique veut accroître avec un projet de taxe dégressive qui encouragerait le recours au plastique recyclé aux dépens du vierge, aujourd'hui moins cher.

Détritus valorisé

"Si vous mettez vos bouteilles dans une machine, elles entrent dans une boucle vertueuse", plaide Harald Henriksen, dirigeant chez Tomra, leader mondial des machines de déconsignation. "Vous pouvez les réutiliser pour fabriquer de nouvelles bouteilles à maintes reprises".

Dans ce modèle d'économie circulaire, ce que l'on considère ailleurs comme un détritus devient une ressource, dont la valeur qu'on lui assigne encourage la collecte et le recyclage.

 

L'idée a fait de nombreux adeptes.

"Un exemple: la Lituanie où ils avaient un taux de collecte de 34% avant qu'un système de consigne ne soit mis en place. Deux ans plus tard, ce chiffre était déjà passé à 92%", souligne M. Henriksen

Selon Zero Waste Europe, la consigne est "le seul moyen" de respecter la feuille de route tracée par l'UE mais l'ONG environnementale prône un système "mixte" qui reprendrait aussi les bouteilles en verre pour réemploi ainsi que l'extension du principe à d'autres emballages en plastique.

Selon WWF, l'équivalent de quinze tonnes de plastique sont déversées chaque minute dans les océans.

Sans nier le besoin de débarrasser la planète de ce fléau, les professionnels norvégiens estiment que ce matériau --léger, pratique et bon marché-- reste promis à un bel avenir.

"Le problème réside-t-il dans le plastique lui-même ou dans la façon dont nous, consommateurs, nous comportons?", demande M. Maldum. "Le plastique est encore fantastique mais ne le jetons pas dans la nature".

 

 

Alok Sharma a été nommé jeudi à la tête de la COP26, qui se tiendra en novembre à Glasgow (Ecosse), pour remplacer Claire Perry O'Neill, congédiée le mois dernier, a annoncé le gouvernement britannique.

M. Sharma devient également ministre chargé des Entreprises, de l'Energie et de la Croissance propre, dans le cadre du remaniement opéré par le Premier ministre Boris Johnson moins de deux semaines après le Brexit le 31 janvier.

Alok Sharma, 52 ans, était jusqu'ici ministre au Développement international. Né en Inde mais élevé dans le sud-est de l'Angleterre, il travaillait dans le secteur bancaire avant de devenir député conservateur en 2010.

Après son éviction, Claire Perry O'Neill avait violemment attaqué le bilan de Boris Johnson en matière de lutte contre la crise climatique et dénoncé un "énorme manque de leadership".

 

Responsable du climat au sein de l'ONG Christian Aid, Kat Kramer a salué la nomination d'Alok Sharma, même si elle survient "tard dans le processus".

Il doit s'atteler à la lutte contre le changement climatique au niveau mondial, "mais aussi remettre de l'ordre au Royaume-Uni et promouvoir des politiques permettant d'accélérer la décarbonisation" du pays, a-t-elle ajouté.

La députée des Verts Caroline Lucas a elle jugé le ministre "vraiment tiède face au plus grand défi auquel nous ayons à faire face".

L'organisation du sommet sur le climat a aussi donné lieu à des tensions entre Londres et la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon, qui milite pour l'indépendance.

Si le gouvernement britannique s'était engagé à ce que le sommet se tienne à Glasgow, il envisageait aussi un lieu à Londres par précaution, selon Downing street.

 

"Le gouvernement écossais doit travailler avec nous pour s'assurer que ce sommet soit un succès", a déclaré un porte-parole de Boris Johnson.

Mme Sturgeon a rétorqué que les gouvernements travaillent bien ensemble et a accusé Boris Johnson de se prêter à un "jeu politicien".

© 2020 AFP

Des stipes de palmiers gisent sur une terre jaunâtre devant les ruines d'une maison en pisé abandonnée, dans une région aride du sud-est du Maroc: la scène de désolation résume le destin des oasis menacées d'extinction par le dérèglement climatique.

"J'ai grandi dans cette oasis et j'ai été témoin de son rétrécissement progressif", déplore Mohamed El Houkari, un résident de l'oasis de Skoura, qui compte quelque 25.000 habitants.

"La menace de sa disparition est bien réelle", s'alarme cet acteur associatif de 53 ans, devant un canal d'irrigation à sec.

Des siècles durant, les oasis marocaines ont été le foyer de concentrations humaines, d'activités agricoles et d'un patrimoine architectural et culturel, bénéficiant de leur emplacement sur la route des caravanes commerciales transsahariennes.

Aujourd'hui, à Skoura, seuls les oliviers peu gourmands en eau résistent encore à l'ombre de la palmeraie, qui se résume pour le reste à un paysage de terre craquelée.

Pourtant, jusque dans les années 1980, des "grenadiers et des pommiers poussaient ici", se souvient Mohamed.

Avec des cycles de sécheresse de plus en plus fréquents et dévastateurs, les oasis, autrefois boucliers contre la désertification, sont désormais "menacées d'extinction en raison de l'impact considérable des températures élevées sur les ressources en eau", a récemment alerté l'ONG Greenpeace.

 

Au cours du siècle dernier, le Maroc a déjà perdu les deux tiers de ses 14 millions de palmiers, selon des chiffres officiels.

Surexploitation

"Les activités oasiennes reposent sur les eaux souterraines, généralement alimentées par la neige (des montagnes, NDLR). Elles ont souffert avec le réchauffement climatique des années 1980 et 90", souligne Lahcen El Maimouni, doyen de la faculté de Ouarzazate, en marge d'une conférence sur le tourisme solidaire dans les oasis.

Autrefois attractive pour les agriculteurs, la région de Skoura voit les jeunes partir travailler ailleurs, l'activité étant devenue marginale. Seul le tourisme permet d'en retenir certains.

"Je suis prêt à vendre ma terre, mais il n'y a pas d'acheteur, tout le monde est parti!", murmure Ahmed, un agriculture de Skoura, l'air désemparé.

Ce quinquagénaire s'est installé avec sa famille il y a 25 ans, "lorsque la zone était verte et l'eau abondante".

 

"Mais la sécheresse a tout détruit", soupire-t-il, regrettant le coût élevé des pompes électriques utilisées pour puiser de l'eau toujours plus en profondeur.

Plus de 40 mètres: c'est désormais la profondeur à atteindre pour trouver de l'eau, contre 7 à 10 mètres dans les années 1980, selon des habitants.

Le recours intensif aux pompes électriques a d'ailleurs participé à la surexploitation de la nappe phréatique, déplore Abdeljalil, 37 ans, électricien à Marrakech et Agadir (sud), où il passe la majorité de son temps.

"Notre vie n'est plus ici!", lâche-t-il.

Mohamed, lui, déplore l'abandon des méthodes traditionnelles qui permettaient de distribuer l'eau "économiquement et rationnellement", en référence à un ancien système d'irrigation par canaux appelée "Khatarat".

"Sensibilisation"

 

A l'horizon se dressent les pics des montagnes de l'Atlas recouverts de neige. Insuffisant, toutefois, pour nourrir les lits asséchés des oueds traversant l'oasis.

Les effets de la sécheresse sont d'ailleurs visibles le long de la route tortueuse allant de Marrakech à Ouarzazate, à 40 km de Skoura.

"La fréquence des sécheresses a augmenté au cours des 20 à 40 dernières années en Tunisie, au Maroc, en Syrie et en Algérie, passant au Maroc d'une fois tous les cinq ans à une fois tous les deux ans", précise Greenpeace.

Pour Mohamed, le sauvetage des oasis passe par "la sensibilisation" au danger de la désertification. Il regrette notamment "la déracinement de nombreux palmiers pour les vendre à des propriétaires de villas".

Pour réhabiliter l'espace oasien, l'Agence nationale de développement des zones oasiennes et de l'arganier (ANDZOA) a lancé en 2008 un "grand programme avec la plantation de trois millions d'arbres, un objectif atteint en 2019", assure Brahim Hafidi, son directeur général.

"On s'est donné comme objectif la mobilisation d'un milliard de mètres cubes d'eau d'ici la fin de 2020", avec notamment la construction de barrages et la réhabilitation de canaux d'irrigation. Un "programme très avancé" affirme-t-il.

La pénurie d'eau ne menace pas que les oasis. La ville semi-désertique de Zagora (sud) a connu en 2017 des "manifestations de la soif" contre des coupures d'eau récurrentes.

Début janvier, le Maroc a lancé un Programme national d'approvisionnement en eau potable et d'irrigation pour 2020–2027, doté de l'équivalent de 10,9 milliards d'euros.

A 68 ans, Nora Stephenson revendique "50 ans de militantisme" en Guyane: après de nombreux combats pour l'émancipation, l'équité et l'environnement, elle est l'une des figures du collectif "Or de question", opposé à l'exploitation massive des ressources de Guyane, qui a notamment obtenu l'abandon du grand projet minier Montagne d'Or.

Cette femme "bien enracinée", au regard fier, a participé à de nombreuses luttes: contre les fractures territoriales, pour l'égalité des chances à l'école, pour l'émancipation des femmes à travers la mise en place d'une garderie ou encore pour l'indépendance de la Guyane.

"J'ai toujours pensé que quand on fait ce qui est juste, et ensemble, c'est bien", explique la dame décidée à la voix douce. "Je vais, je me permets d'aller, dans tous les grands événements du pays, sans jamais m'encarter", explique celle qui était par exemple sur les piquets de grève en 2013 lors de la crise qui a secoué l'université des Antilles et de la Guyane, aboutissant à la création d'une université autonome en Guyane.

 

Aujourd'hui, c'est au sein du collectif "Or de question", créé contre le projet "Montagne d'Or", que cette enseignante à la retraite fait entendre ses positions écologistes. Et malgré la "petite victoire" de l'abandon du méga-projet minier qui prévoyait 8km2 d'exploitation au coeur de la forêt, elle reste vigilante et poursuit sa lutte contre tous projets industriels d'exploitation minière.

"L'extractivisme me dérange. Qu'il s'agisse du légal ou du clandestin, il faut tourner maintenant cette page de l'histoire guyanaise", presse Nora Stephenson, cheveux courts et boucles en graines de la forêt aux oreilles, depuis qu'elle a "arrêté de porter de l'or".

Elle et son mari, l'écrivain Elie Stephenson, s'opposent aux élus locaux et opérateurs miniers qui affirment bonifier la Guyane par l'exploitation de l'or. Cette position a valu au couple de multiples "accrochages" car "la question de la Montagne d'or divise les familles, les amis".

 

"C'est une inconditionnelle, très engagée car elle est passionnée pour notre pays. Elle dit toujours que le militantisme c'est sa vie", salue Eléonore Johannes, militante pour la réappropriation de la langue amérindienne kali'na, également opposée à l'implantation d'industries minières à Saint-Laurent du Maroni.

- "Vitrine mondiale" -

"Ce qui arrive au Brésil (déforestation et pollution par l'agro-industrie, les forestiers et les miniers, ndlr) se passe déjà ici, dans les rivières qui sont polluées par l'orpaillage illégal", déplore Nora Stephenson. "Des élus veulent aussi mettre d'autres grands barrages hydroélectriques. On ne peut pas faire ça et dire qu'on préserve la nature. Avec cette superbe biodiversité (...) nous pourrions être une vitrine mondiale mais ce n'est pas vers cela que nous allons."

Son positionnement énerve certains. "Ça fait 20 ans que j'entends qu'on va faire de la Guyane une vitrine pour l'environnement, mais il n'y a toujours rien de concret", objecte Gaston Yapana, un citoyen qui avait apporté un soutien appuyé à Montagne d'Or. "L'environnement est déjà détruit par les orpailleurs clandestins alors pourquoi ne pas en faire profiter les Guyanais pour créer de l'emploi par l'activité minière?", rétoque-t-il.

 

La rupture avec l'histoire coloniale française est le moteur de Nora Stephenson qui, en 2016, s'était déjà engagée aux côtés de l'association France Libertés pour dénoncer un brevet accordé à l’Institut de recherche pour le développement (IRD) qui avait utilisé pour cela, sans leur consentement, des savoirs traditionnels des populations autochtones de Guyane sur les vertus antimalariques d'une plante locale, le couachi.

Cette altermondialiste comptait aussi parmi les forces du mouvement social historique de mars 2017, qui paralysa la Guyane pour réclamer une amélioration des services publics et moins d'insécurité. Mais celle qui affirme que "le problème de la Guyane, c'est le gouvernement français", a pris ses distances du mouvement qu'elle ne trouvait pas assez revendicatif.

"Pour la première fois (...) le peuple guyanais était en masse dans la rue ; même si ce n'était pas pour les mêmes raisons. Il fallait exiger de l’État a minima d'entrer dans un processus d'autonomie. Chaque pays, chaque peuple, doit se diriger lui-même. Là, on a manqué le coche".

© 2020 AFP

À l’occasion de la Journée internationale des femmes et des filles de science célébrée le 11 février, la Fondation L’Oréal et l’UNESCO ont annoncé les lauréates de la 22e édition du Prix pour les femmes et la science qui distingue des scientifiques d’exception originaires de différentes régions du monde récompensées pour l’excellence de leurs travaux dans le domaine des sciences de la vie : biotechnologie, écologie, épigénétique, épidémiologie et infectiologie.

Elles recevront 100 000 euros chacune lors d’une cérémonie qui aura lieu le 12 mars prochain au siège de l’UNESCO, à Paris. Elles seront distinguées aux côtés de quinze jeunes talents féminins, des scientifiques originaires du monde entier.

Les lauréates 2020 sont :

Afrique et États arabes

Professeure Abla Mehio Sibai – Médecine et sciences de la santé. Professeure d’épidémiologie, Faculté des sciences de la santé, Université américaine de Beyrouth (Liban). Récompensée pour ses travaux pionniers et son engagement en faveur de l’amélioration du vieillissement en bonne santé dans les pays à faible et moyen revenu et pour leur impact sur les politiques et programmes sanitaires et sociaux.

Amérique latine

Professeure Esperanza Martínez-Romero – Écologie et sciences de l’environnement. Professeure en sciences de l’environnement au Centre des sciences génomiques, Université nationale de Mexico. Récompensée pour ses recherches pionnières sur l'utilisation de bactéries respectueuses de l'environnement pour favoriser la croissance des plantes afin d'augmenter la productivité agricole tout en réduisant l'utilisation d'engrais chimiques.

Amérique du Nord

Professeure Kristi Anseth – Sciences biologiques. Professeure émérite, Professeur Tisone et Professeure associée en chirurgie à l’Université du Colorado à Boulder (États-Unis). Récompensée pour sa contribution exceptionnelle à la convergence de l'ingénierie et de la biologie afin de développer des biomatériaux innovants aptes à promouvoir la régénération tissulaire et un ciblage plus efficace des médicaments.

Asie-Pacifique

Docteur Firdausi Qadri – Sciences biologiques. Chercheuse senior, cheffe de l'Unité d'immunologie mucosale et de vaccinologie, Division des maladies infectieuses, Centre international pour la recherche contre les maladies diarrhéiques de Dacca (Bangladesh). Récompensée pour ses travaux exceptionnels dans la compréhension et la prévention des maladies infectieuses touchant les enfants des pays en voie de développement, pour la mise en place d'un diagnostic précoce et d'une campagne de vaccination ayant un impact sur la santé mondiale.

Europe

Professeure Edith Heard – Sciences biologiques. Directrice générale du Laboratoire de biologie moléculaire européen, Chaire d'épigénétique et mémoire cellulaire au Collège de France et ancienne Directrice de l'unité de génétique et biologie du développement à l'Institut Curie ; Fellow de la Royal Society, membre de l’Académie britannique des sciences. Distinguée pour ses découvertes fondamentales sur les mécanismes régissant les processus épigénétiques permettant aux mammifères de réguler l’expression correcte des gènes essentiels à la vie.

Source de l'information : Communiqué de presse de l'UNESCO n°2020-07 - Communiqué de presse de l'UNESCO n°2020-07

La dixième session du Forum urbain mondial (FUM10) a donné le coup d’envoi samedi dans la capitale des Émirats arabes unis, Abou Dhabi, accueillant des milliers de personnes pour discuter de l’avenir des villes, dans cinq assemblées distinctes pour les jeunes, les femmes, les communautés de base, les gouvernements locaux et régionaux et les entreprises. 

« Je sais que nous partageons une vision commune des villes durables et plus sûres. Nous irons plus loin aujourd'hui. Nous savons que l'urbanisation est imparable », a déclaré La directrice exécutive de l'agence des Nations Unies pour les affaires urbaines, ONU-Habitat, Mme Maimunah Mohd Sharif en lançant les travaux de la réunion de six jours qui se tient pour la première fois dans la région arabe.

Elle a invité les participants des cinq assemblées à se concentrer afin d’arriver à des résultats concrets.

Il n'y a plus de temps à perdre

La jeune militante ougandaise pour le climat et fondatrice du groupe d'action des jeunes pour le climat « Fridays for Future », Leah Namugerwa, a représenté l’Assemblée des jeunes lors de l’ouverture conjointe du Forum.

« Je suis ici pour promouvoir des actions visant à garantir que les enfants et les jeunes soient réellement représentés dans vos processus de prise de décision. Nous devons passer à l'action. Il n'y a plus de temps à perdre... S'il vous plaît, prenez des mesures sérieuses pour le climat maintenant », a-t-elle plaidé appelant.

La présidente du Conseil mondial de la Commission Huairou, Mme Violet Shivutse, a pour sa part expliqué que les femmes se rendaient dans les villes pour diverses raisons, confrontées à divers problèmes, dont le manque de logement, des structures de garde d'enfants et d’insécurité. 

« Nous sommes peut-être pauvres, sans abri et sans terre, mais nous ne sommes pas sans espoir », a-t-elle affirmé.  
Le Directeur général de la banque, HSBC Amanah Malaysia, Arsalaan Ahmed, a pour sa part soutenu que si le secteur public est un catalyseur, le secteur privé peut et doit fournir le capital financier international nécessaire pour assurer la durabilité.  

La culture peut « inverser le déclin urbain »

Après la séance d'ouverture, les délégués se sont précipités pour assister aux différentes assemblées qui se déroulaient simultanément. 

L'importance de travailler avec tous les niveaux de gouvernement a été soulignée lors de l'Assemblée mondiale sur les gouvernements locaux et régionaux. 

Le président de l'Association des gouvernements locaux d'Afrique du Sud et maire de Polokwane, Thembisile Nkadimeng, a évoqué le thème du FUM10 « Villes d'opportunités reliant la culture et la créativité » citant l’exemple de Johannesburg.

« La culture joue un rôle important en influençant la créativité dans le monde entier et contribue à un développement inclusif et durable... Les autorités locales et régionales sont bien placées. Johannesburg a utilisé la culture comme une clé pour inverser le déclin urbain », a précisé Thembisile Nkadimeng.

Les jeunes ont un rôle important à jouer 

« Les jeunes ont un rôle énorme à jouer dans l'expression de la volonté politique. Il est temps pour nous de faire confiance à la jeunesse. Ils sont prêts à écouter, à établir des liens, à apprendre et à diriger », a pour sa part déclaré la directrice exécutive adjointe du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), Mme Joyce Msuya, devant l'Assemblée des jeunes.

Le jeune leader de la communauté kenyane Isaac Muasa a expliqué à l'Assemblée de la jeunesse que le plus grand défi était le chômage et le manque d'opportunités.  

Juan Ramón Lazcano de la Concha, vice-maire de la ville de Santa Cruz de Tenerife, aux îles Canaries, en Espagne, a déclaré que la flexibilité serait nécessaire à l'avenir. 

« Nous devons générer la capacité de résister, de changer, de réformer et de s'adapter à tout ce qui nous attend. Il y aura de nouvelles relations d'emploi et de nouvelles façons d'habiter la planète, et ce seront les défis de l'avenir », a-t-il déclaré. 

Des opportunités pour les investisseurs 

Lors de l'assemblée des entreprises, le directeur exécutif adjoint d'ONU-Habitat, Victor Kisob, a déclaré que la création de villes durables et qui fonctionnent bien, nécessite un financement massif et que cela devait être transformé en une opportunité pour les investisseurs.  

« En tant que leader mondial de l'urbanisation durable, ONU-Habitat capitalise sur sa position unique pour rallier un large éventail de partenaires afin d'innover les villes du futur », a-t-il déclaré.

Lors de l'Assemblée des femmes, la présidente de l'Emirates Digital Association for Women, Hoda Alkhzaimi, a évoqué les principaux défis que sont les perceptions et l'importance de « repousser les limites, de briser les barrières et de reconstruire les normes ». 

Ses propos ont été repris par Roheyatou Lowe, maire de Banjul, en Gambie, qui a déclaré que sa priorité était de changer le récit afin de donner plus de pouvoir aux femmes et de faire tomber les barrières pour faire de sa ville une ville plus sensible au genre et plus « intelligente ». 

Le Forum urbain mondial (FUM) est une rencontre bi annuelle, créé en 2001 par les Nations Unies, pour traiter des problèmes les plus urgents auxquels est confronté le monde : l'urbanisation rapide et son impact sur les communautés, les villes, les économies, le changement climatique et les politiques.  

UN

La crise climatique engendre désormais plus de réfugiés que la guerre. Au cours des 50 prochaines années, le changement climatique pourrait provoquer une crise de réfugiés d'une ampleur sans précédent.

Mais où iront les gens lorsque leur pays deviendra inhospitalier?

En janvier, les Nations Unies ont reconnu la gravité de ces questions et ont déclaré officiellement qu'il pouvait être illégal pour les gouvernements de renvoyer des personnes dans des pays où leur vie serait menacée par la crise climatique.

Le temps presse déjà pour certains pays. Les États insulaires du Pacifique comme les Iles Salomon, les Iles Marshall, Kiribati et Tuvalu, sont exposés à un risque imminent du changement climatique, car même une très légère élévation du niveau de la mer peut rapidement submerger ces iles.

L'archipel des Kiribati cristallise les inquiétudes en raison de l’étroitesse des îles coralliennes (200 m à 1 000 m de large) et de leur faible altitude rapport au niveau de la mer (2 à 3 m).

C'est cette menace qui a poussé Ioane Teitiota, un résident de la République de Kiribati, à demander l'asile en Nouvelle-Zélande en 2015, il s’agit de la première fois qu'une personne s'est identifiée comme réfugiée climatique. Teitiota a cité la surpopulation, les récoltes défaillantes, les réserves d'eau contaminées, les tensions sociales et la violence parmi les raisons pour lesquelles il avait besoin de quitter son île.

Cependant, la demande de Teitiota a été rejetée parce que la Cour suprême de Nouvelle-Zélande a jugé que sa vie n'était pas en danger immédiat. Les 10 à 15 ans restant avant que Kiribati ne soit immergé, a estimé le tribunal, serait assez de temps pour que d'autres arrangements soient mis au jour.

Mais Teitiota a porté son affaire devant le Comité des droits de l'homme de l'ONU. Bien que le comité ait accepté le jugement initial de la Nouvelle-Zélande, il a déclaré qu'à l'avenir les pays pourraient agir illégalement s'ils renvoyaient quelqu'un dans leur pays d'origine alors que le droit de cette personne à la vie soit menacé par la crise climatique.

Essentiellement, cela ouvre la voie à l'octroi aux réfugiés climatiques d'un statut juridique similaire à ceux qui fuient la guerre ou la persécution.

Cela soulève désormais un grand nombre de questions. Nous ne savons pas à quel point le danger devrait être immédiat pour qu'une personne puisse demander l'asile en raison de la crise climatique, ni comment une personne pourrait être tenue de prouver son niveau de vulnérabilité. En revanche nous savons que des personnes peuvent toujours être renvoyées dans leur pays d'origine s'il existe un endroit sûr dans ce pays.

L'ONU a posé la première étape de la théorie. Maintenant, toutes les nations doivent s'unir pour faire de la justice climatique une réalité.


[MOGED]

Une équipe de scientifiques chinois basée à Guangzhou suspecte le pangolin d’être un hôte intermédiaire entre les chauves-souris et l’humain. En effet, ces chercheurs auraient isolé un virus à partir de ces mammifères, dont la séquence génétique est à 99 % similaire au Covid-19 (nom officiel de l’Organisation mondiale de la santé pour le coronavirus qui sévit principalement en Chine). Une information largement reprise mais à prendre avec beaucoup de précautions car leurs résultats n’ont pas encore été publiés donc non soumis à une relecture par la communauté scientifique. S’il est très difficile de se prononcer, nous pouvons néanmoins réfléchir à cette possibilité en comprenant la biologie et les contacts qui peuvent exister entre l’homme et le pangolin.

Pangolin, qui es-tu ?

Il existe actuellement huit espèces de pangolins formant la famille des Manidés, unique famille actuelle de l’ordre des Pholidotes. Leur caractéristique la plus visible est la présence d’écailles sur la quasi-totalité du corps. Elles servent bien sûr à se protéger des prédateurs, le pangolin pouvant se rouler en boule, mais aussi à éviter les morsures des fourmis et des termites qui sont ses proies favorites.

Ces animaux vivent dans les forêts tropicales d’Afrique et d’Asie, ils sont plutôt nocturnes, solitaires et possèdent un excellent odorat leur permettant de repérer des insectes pour se nourrir.

Leurs contacts avec les humains

Pour transmettre un coronavirus, les contacts entre les individus doivent être longs, rapprochés et répétés. Les pangolins vivent dans la forêt et n’ont pas tendance à s’approcher des humains. Dans ces conditions, pourquoi les suspecter ?

Il faut savoir que le pangolin est l’une des espèces les plus braconnées dans le monde. Son commerce est strictement interdit, pourtant plus de 20 tonnes sont saisies chaque année dans le monde, ce qui laisse craindre des chiffres astronomiques sur le trafic total.

Ce commerce a deux finalités principales : la consommation de la viande, essentiellement en Chine et dans d’autres pays d’Asie du Sud-Est, le reste de l’animal, principalement les écailles, pouvant être utilisé dans la médecine traditionnelle. Une association de protection a estimé une consommation d’un million d’individus dans le monde en cinq ans, avec pour conséquence de voir figurer ces animaux sur les listes des espèces en très grave danger.

Les animaux, vivants ou morts peuvent donc être stockés dans des enclos exigus et dans les marchés où des contacts prolongés avec les humains peuvent avoir lieu.

Un coupable idéal ?

Comme dans le cas du SRAS avec la civette palmiste masquée, les virologues ont rapidement suspecté une transmission de la chauve-souris à l’homme via un autre animal. Il est très important de l’identifier rapidement pour que des mesures de confinement puissent être mises en place.

Les équipes de scientifiques ont prélevé des individus de nombreuses espèces animales différentes afin d’identifier un possible hôte intermédiaire entre les chauves-souris et les humains. Ce pourrait être le pangolin.

Si un responsable doit être pointé du doigt, c’est bien sûr l’homme. En effet, il n’y aucune raison naturelle d’avoir des relations étroites entre ces espèces sauvages et les humains. Le fait de les chasser, puis de les rassembler dans les marchés est la meilleure manière pour que des chauves-souris aient pu transmettre le virus aux pangolins, et qu’à leur tour, ils transmettent le virus à l’homme.

Enseignant chercheur & Chargée de conservation de collections de Mammifères,

Muséum national d’histoire naturelle (MNHN)

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