Baye Salla Mar

Baye Salla Mar

Pour protéger la planète, le geste réflexe est de planter des arbres. Mais il y a un autre écosystème vital qui se meurt trois fois plus vite et dans l’indifférence : les zones humides. Peu connues du public, elles désignent aussi bien les marais, rivières, lacs, tourbières que les mangroves ou les récifs coralliens. À l'approche du Congrès mondial de la Nature qui se tiendra en juin à Marseille, la France souhaite mobiliser tous les acteurs concernés.

À l’échelle mondiale, 35 % des zones humides ont disparu entre 1970 et 2015, un rythme trois fois supérieur à celui des forêts, selon le panorama dressé en 2018 (1) par la Convention Ramsar sur les zones humides. Les menaces sont nombreuses : agriculture intensive, usage croissant d’engrais, urbanisation, extraction minière, changement climatique, espèces envahissantes et pollution. Plus de 80 % des eaux usées sont ainsi déversées dans les zones humides sans traitement adéquat.

Pourtant, les zones humides que constituent les marais, rivières, lacs, tourbières, mangroves et récifs coralliens, jouent un rôle fondamental pour la vie sur Terre. Elles fournissent, directement ou indirectement, presque toute l’eau douce consommée dans le monde et sont une source d'aliments pour plus d’un milliard de personnes. Elles sont aussi une source de matières premières, de ressources génétiques pour la pharmacopée et d’énergie hydroélectrique. Elles nous protègent des catastrophes et elles stockent plus de carbone que tout autre écosystème terrestre.

Une valeur cinq fois plus élevée que celle des forêts tropicales

Des études montrent que la valeur économique des services fournis par les zones humides dépasse largement celle des écosystèmes terrestres et est cinq fois plus élevée que celle des forêts tropicales. Selon une estimation réalisée en 2011 par le Commissariat général au développement durable (CGDD), leur valeur s’établit dans une fourchette comprise entre 2 400 et 4 400 euros par hectare.

Pour promouvoir leur conservation et leur utilisation rationnelle, la Convention Ramsar a été adoptée dans les années 70 par 170 pays. Ils se sont engagés à préserver plus de 2 300 zones humides, représentant 250 millions d’hectares, soit 13 à 18 % des zones humides de la planète. En France, 50 sites ont été labellisés "Ramsar". Les vallées de la Scarpe et de l’Escaut, dans les Hauts-de-France, sont les dernières à avoir intégrer le réseau international début février. Parmi les autres sites, il y a les Baies de Somme et du Mont Saint-Michel, le Golfe du Morbihan ou encore les Marais du Cotentin.

Un rapport parlementaire (2), remis au gouvernement en janvier 2019, préconise de doubler le nombre de zones humides d’importance internationale en dix ans et de restaurer 100 000 hectares de tourbières. Il propose aussi d’appliquer aux zones humides les dispositifs de compensation carbone et de "paiements pour services environnementaux" qui rémunèrent les actions de protection de la biodiversité. La fiscalité peut aussi jouer en rôle. Dans ce cadre, le gouvernement vient de supprimer la taxe additionnelle qui s'appliquait sur les tourbières.

Air Liquide, L’Oréal et Danone en tête

Les entreprises sont elles aussi mobilisées au sein de la coalition "Entreprises engagées pour la nature-Act4 Nature" car la perte des zones humides peut impacter leur business model - le rapport de l’IPBES montre que 40% de l’économie mondiale dépend de la biodiversité. Alors que l’année 2020 est cruciale avec la tenue du Congrès mondial pour la nature de l’UICN à Marseille et la COP15 en Chine, 38 entreprises de toutes tailles et de tous secteurs tels que CDC, Suez, Carrefour, Séché environnement ou Utopies s’engagent à respecter les principes communs de respect de la biodiversité. Un bilan de leur action sera fait tous les deux ans.

Dans le dernier classement du CDP sur les forêts et la protection des ressources en eau, trois entreprises françaises rejoignent la prestigieuse "liste A" pour l’exhaustivité des informations publiées, la gestion des risques environnementaux et la mise en œuvre des meilleures pratiques. Il s’agit d’Air Liquide, L’Oréal et Danone. Ce-dernier a fait de la protection des cycles de l'eau une priorité il y a plus de deux décennies en s'associant à la convention de Ramsar. Le groupe est numéro deux mondial des eaux en bouteille (en volume), un marché qui représente 18 % de ses ventes.  

Sur le toit d'un hall du parc des Expositions de Paris, une énorme ferme urbaine sort peu à peu du béton. Un test pour jauger la capacité des villes à se nourrir elles-mêmes un jour, au moins partiellement.

Lorsqu'elle sera terminée en 2022, la "plus grande ferme urbaine sur un toit en Europe", selon ses promoteurs, devrait compter 14.000 mètres carrés cultivés par une vingtaine de maraîchers produisant au moins une tonne de fruits et légumes par jour.

Coût total de l'investissement: 700.000 euros que Nature Urbaine, la société chargée de mettre le projet en oeuvre, espère rentabiliser via la vente de légumes frais dans des restaurants du voisinage, mais surtout des animations, événements privés ou publics, séminaires et activités sur le site. A terme, les exploitants aimeraient aussi alimenter en produits frais des cantines scolaires aux alentours.

Le maraîchage technologique à l'air libre, inclus dans un vaste projet de modernisation immobilière et architecturale du parc Paris Expo-Porte de Versailles, se veut agricole, productif, nourricier, et accessible au public citadin, indique à l'AFP Auriane Roussel, porte-parole de Nature Urbaine.

 

Totalement privé, ce projet souhaité par le gestionnaire du parc, Viparis, n'est pas inscrit dans le plan Parisculteurs financé par la mairie de Paris, qui a déjà permis en quelques années l'éclosion d'une constellation de jardins partagés, micro-fermes, toits cultivés ou caves à champignons dans la capitale.

Aéroponie et hydroponie

Installée sur le toit d'un hall d'exposition où se tient dès samedi le salon de l'agriculture, la ferme urbaine ouvrira ses portes fin avril avec, dans un premier temps, 4.500 mètres carrés cultivés pour une production visée de 300 kilos de fruits et légumes par jour.
Deux techniques de culture sont prévues, développées par la start-up Agripolis,  spécialisée dans les fermes perchées sur des centres commerciaux. Dans des cultures en aéroponie, des tubes verticaux troués accueilleront les racines d'herbes aromatiques, salades, fraises, radis... Elles seront douchées d'une vapeur d'eau et de nutriments, pour moitié naturels et pour moitié de synthèse. Pour d'autres cultures, en hydroponie, poivrons, aubergines, tomates ou courges pousseront en bac sur un substrat de déchets de noix de coco broyés, irrigués par le même liquide nutritif.

 

Signe de l'attrait actuel pour l'agriculture urbaine, deux concurrentes d'Agripolis seront présentes au salon de l'agriculture: l'allemande In Farm, qui a créé un potager urbain au dessus de l'enseigne Metro à Nanterre et fournit des chefs parisiens en herbes fraîches, ainsi que la française Agricool, qui vient d'inaugurer une "ferme urbaine" de containers connectés à La Courneuve (Seine Saint-Denis). "Nous ne nous focalisons pas sur la compétition, le monde de l'agriculture est large et les solutions le sont aussi. Il est sain aujourd'hui de voir que nous sommes de plus en plus nombreux à oeuvrer pour une agriculture plus durable et une alimentation plus saine", affirme Florian Cointet, responsable d'In Farm France, qui emploie 15 salariés.

  "Reconnecter les citadins à leur alimentation"

"Notre objectif est autant de produire des légumes en ville en suivant les saisons que de reconnecter les citadins à leur alimentation", nuance Mme Roussel. Pour cela, 135 carrés de culture, dont 80 déjà réservés, seront loués à des Parisiens ou banlieusards aux pouces verts. L'adhésion annuelle est de 80
euros et le loyer mensuel de 20 euros. "L'agriculture urbaine seule ne pourra pas nourrir les villes, mais elle
pourra y contribuer", ajoute Mme Roussel.

 

Reste une inconnue de taille: le climat. A la différence de la ferme urbaine de Lyon et du modèle d'Agricool, où humidité, température, gaz carbonique et lumière sont contrôlés par ordinateur, les cultures ici seront
exposées aux intempéries, sans serre protectrice. Une incertitude qui ne décourage pas les promoteurs de ces nouvelles formes de production alimentaire urbaine. "Il y a toujours eu un retour de l'agriculture urbaine pendant les crises", constate Marie Dehaene, ingénieure en paysage employée par "Sous les fraises", qui a notamment végétalisé le toit du grand magasin BHV à Paris. "Pendant les deux guerres mondiales, le carreau du Louvre était planté de poireaux, et vous aviez des lapins dans les caves, et des poules sur les balcons haussmanniens".

Le Svart a annoncé son ouverture pour l’année 2022. Perché sur le fjord Holandsfjorden, en Norvège, il deviendra alors l’hôtel le plus écolo du monde, dépensant notamment 85% d’énergie en moins qu’un hôtel classique.

Sur les eaux du Fjord Holandsfjorden en Norvège, l’hôtel le Svart, du glacier Svartisen sur lequel il offre une vue imprenable, devrait bientôt voir le jour. Sa particularité ? Il se désigne déjà comme l’hôtel le plus écolo du monde. Inspiré du Fiskehjell, une structure en bois servant à faire sécher le poisson en Norvège, et du Rorbue, cabane traditionnelle du pêcheur, le bâtiment a été pensé pour avoir le moins d’impact possible sur l’environnement tant dans sa structure que dans son fonctionnement. Ainsi, il devrait produire plus d’énergie qu’il n’en consomme, permettant de réduire à 85% sa consommation d’énergie par rapport à un hôtel classique.

Pour atteindre ces objectifs, les architectes ont d’abord réalisé une carte pour analyser les rayons du soleil et leurs mouvements par rapport aux reliefs des environs. Le but : optimiser l’ensoleillement de la structure pour qu’elle puisse produire le plus d’énergie possible. Les résultats de ces analyses ont ainsi dirigé la construction de l’hôtel, dont la forme circulaire permet d’exploiter au mieux l’énergie solaire, à toute heure de la journée et en toute saison. Situé dans la municipalité de Meløy, juste au dessus du cercle polaire arctique, l’hôtel bénéficie également d’un ensoleillement constant pendant l’été, dont les rayons sont recueillis par des panneaux solaires installés sur le toit. Production d’énergie optimale garantie.

 

Un hôtel flottant

Sur les eaux du fjord, le Svart semble flotter. C'est cette structure originale qui permet de réduire l’impact environnemental du bâtiment au minimum. Grâce à ses fondations en bois étanche qui l’élève au-dessus de l’eau, l’hôtel ne devrait en effet pas avoir de conséquences environnementales sur la biodiversité terrestre. Quant aux fonds marins, la surélévation du bâtiment aurait permis de réduire au minimum leur destruction.

Les matériaux de construction se veulent aussi écologiques : le béton et l’acier ont été exclus au maximum des plans de construction. Des murs de verres les remplacent donc en grande partie, permettant aux client de profiter d’une vue à 360º sur le paysage et le glacier Svartisen.

Un centre de sensibilisation

Au sein de l’hôtel, un centre d’éducation sera ouvert aux clients venus passés la nuit ou seulement la journée, ou encore aux habitants de la région. Afin de sensibiliser les passants à la protection de l’environnement, l’hôtel leur permettra d’approfondir leurs connaissances sur le sujet, notamment en proposant des explications, schémas et démonstrations miniatures sur les procédés employés par les architectes pour construire le bâtiment. Des ateliers de sensibilisation à la gestion des déchetsprotection des glaciers et à l’agriculture durable seront également proposés.

 

Et, pour les clients qui voudraient se rendre sur les glaciers pour y pratiquer la randonnée, deux bateaux électriques se chargeront de les transporter. Même dans le spa de 1000m2 de l’hôtel, l’environnement sera la priorité puisque tous les produits utilisés devront être produits localement et durablement.

Une fois l'air réchauffé par le soleil matinal, une nuée de criquets virevoltants s'élève du sommet des arbres de karité, des champs de pois et des hautes herbes de la savane du nord de l'Ouganda, pour aller causer de nouveaux ravages.

Las à force de s'être échinés à asperger de pesticides ces insectes, les soldats s'arrêtent pour admirer l'étonnant spectacle de ce nuage opaque qui donne l'impression de danser dans le ciel avant de bientôt fuir vers le nord, hors de vue.

L'armée ougandaise et les responsables gouvernementaux devront aller chasser ailleurs cet ennemi déroutant, qui s'est abattu ces derniers mois sur neuf pays d'Afrique de l'Est.

Ces criquets pèlerins sont arrivés lundi au Soudan du Sud. La crainte d'une crise humanitaire majeure est forte dans une région où 12 millions de personnes sont déjà sous-alimentées, selon l'Agence des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO).

 

"Un essaim de 40 à 80 millions (de criquets) peut consommer l'équivalent en nourriture" de 35.000 personnes par jour, explique à l'AFP Priya Gujadhur, une haute responsable de la FAO en Ouganda.

A Atira, un village isolé, environ 160 soldats protégés par une tenue plastique avec capuche, masque et lunettes pulvérisent depuis l'aube des arbres et plantes.

Mais ils n'ont réussi à atteindre que la végétation la plus basse et l'énorme grappe de criquets qui vient de s'envoler contient ceux qui leur ont résisté.

Assis à l'ombre d'un margousier, le général Sam Kavuma discute avec des civils, pendant que des criquets tombent morts autour d'eux. Une odeur âcre de produits chimiques flotte dans l'air.

Zakaria Sagal, un paysan de 73 ans, désherbait ses champs à Lopei, un village situé à quelque 120 km de là, pour les préparer à la plantation de maïs et sorgho, quand, sans aucun signe annonciateur, un essaim de criquets a fondu sur lui.

 

- "En mode panique" -

"De ce côté, de celui-ci et de celui-là, ils m'ont entouré", raconte-il, en pointant ses bras dans toutes les directions. "Nous n'avons toujours rien planté et s'ils reviennent au moment de la récolte, ils détruiront tout. Nous ne sommes absolument pas préparés à ça".

Le Centre de prévisions et d'applications climatiques de l'organisation régionale Igad (ICPAC) a prévenu mardi que les œufs déposés par les criquets tout au long de leur migration écloront dans les deux prochains mois, à l'arrivée de la saison des pluies sur la région.

Cela coïncidera avec la période des récoltes et pourrait causer "des pertes significatives (...) et potentiellement aggraver la situation alimentaire", a indiqué l'ICPAC dans un communiqué.

Depuis 2018, une longue période de temps sec a été suivie par des pluies abondantes, ce qui a créé des "conditions particulièrement idéales" pour la reproduction des criquets, observe Mme Gujadhur.

 

Les gouvernements en Afrique de l'Est ont été pris au dépourvu et sont actuellement "en mode panique", estime-t-elle.

Les criquets ont déjà frappé l'Éthiopie, la Somalie, l'Érythrée, la Tanzanie, l'Ouganda, Djibouti, le Kenya, le Soudan et le Soudan du Sud.

Leurs essaims peuvent atteindre des tailles invraisemblables. Au Kenya, l'un d'entre eux a été estimé à 2.400 km², soit presque l'équivalent d'une ville comme Moscou. Ce qui signifie qu'il pouvait contenir jusqu'à 200 milliards de criquets.

"Un essaim de cette taille peut consommer la nourriture de 85 millions de personnes par jour", constate Mme Gujadhur.

- "J'ai tellement peur" -

Les autorités ougandaises savent qu'une nouvelle vague migratoire de criquets pourrait poser de nouveaux problèmes dans les semaines à venir, mais elles s'attachent pour l'instant à gérer la situation actuelle.

Mme Gujadhur se félicite de la réponse "très forte et rapide" apportée par le gouvernement ougandais, mais s'inquiète du fait que l'armée ne soit pas forcément la mieux placée pour gérer ce genre d'opération.

 

"Ce doit être des scientifiques et des (experts en agriculture) qui prennent les choses en main", ajoute-t-elle.

Les soldats travaillent sans discontinuer depuis deux jours, quadrillant les rares routes accessibles, pour tenter de garder le contact avec des essaims aux déplacements imprévisibles.

Le général Kavuma reconnaît que la principale menace vient des œufs qui n'ont pas éclos, mais se dit confiant que l'armée sera à même de venir à bout de cette menace.

"Il faut juste les vaporiser. Nous avons les pesticides pour ça. Tout ce qu'il nous reste à faire, c'est de localiser les endroits où ils se sont posés et ont dormi (...). Dans deux semaines, nous reviendrons, les œufs auront éclos et il sera temps de les détruire en les vaporisant", assure-t-il.

Elizabeth Namoe, 40 ans, une commerçante du village voisin de Moroto, était venue rendre visite à sa famille à Lopei quand les criquets sont arrivés.

 

"Quand les criquets s'installent, ils mangent tout ce qui est vert. Les animaux mourront parce qu'ils n'ont rien pour se nourrir, puis ce sera le tour des gens", prédit-elle. "Les enfants seront frappés par la faim et la famine (...). J'ai tellement peur".

© 2020 AFP

Les Emirats arabes unis ont annoncé lundi avoir donné leur feu vert à l'exploitation de la centrale nucléaire de Barakah, la première du monde arabe, mais sans préciser la date de sa mise en service, déjà longtemps retardée.

"L'Autorité fédérale de régulation nucléaire (FANR) a approuvé l'octroi à l'entreprise Nawah de la licence d'exploitation du réacteur 1 de la centrale", a déclaré le représentant permanent des Emirats à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Hamad Alkaabi, lors d'une conférence de presse à Abou Dhabi.

Sa mise en route aura lieu dans un "futur proche" a-t-il ajouté.

Fondée en 2016, Nawah Energy Company exploitera et entretiendra, à terme, les quatre réacteurs de la centrale de Barakah, dans le nord-ouest du pays, selon le site internet de l'entreprise.

"C'est une nouvelle étape dans notre marche vers le développement de l'énergie nucléaire pacifique", s'est réjoui sur Twitter Mohammed ben Zayed al-Nahyane, prince héritier d'Abou Dhabi.

 

"Nos efforts continuent pour nous préparer aux 50 prochaines années et assurer les besoins énergétiques du pays", a ajouté l'homme fort des Emirats arabes unis.

L'installation a été construite par un consortium mené par Emirates Nuclear Energy Corporation (ENEC) et le coréen Korea Electric Power Corporation (KEPCO), pour un coût estimé à 24,4 milliards de dollars (22,5 milliards d'euros).

Le premier des quatre réacteurs devait être mis en service fin 2017, mais la date de démarrage a été reportée à plusieurs reprises pour satisfaire, d'après les responsables, aux conditions légales de sécurité.

- 25% des besoins -

"Il s'agit d'un moment historique pour les Emirats arabes unis (...)qui vient couronner les efforts de 12 ans de construction", s'est également félicité M. Alkaabi durant la conférence de presse.

 

"Après l'octroi de la licence d'exploitation du premier réacteur, l'opérateur Nawah lancera sa mise en service pour préparer son entrée en exploitation commerciale", a-t-il précisé.

Lorsqu'ils seront pleinement opérationnels, les quatre réacteurs auront la capacité de produire 5.600 mégawatts d'électricité, soit environ 25% des besoins des Emirats arabes unis, pays riche en pétrole.

L'Etat fédéral composé de sept émirats compte une population de 9,3 millions d'habitants, dont environ 80% d'expatriés.

Les besoins en électricité sont croissants, en raison notamment de l'utilisation systématique de la climatisation durant les étés caniculaires.

ENEC, une entreprise publique, a annoncé en décembre que le chargement du combustible nucléaire dans le réacteur devrait avoir lieu au cours du premier trimestre 2020.

 

- Programme "pacifique" -

Les responsables émiratis insistent sur le caractère "pacifique" de leur programme nucléaire et assurent qu'il ne contient aucun volet militaire, dans un contexte de tensions régionales accrues.

"Les Emirats restent attachés aux normes les plus élevées de sécurité et de non-prolifération nucléaires ainsi qu'à une coopération solide et continue avec l'AIEA et les partenaires nationaux et internationaux", a souligné Hamad Alkaabi.

Le pays a accueilli plus de 40 missions internationales et inspections de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et de l'Association mondiale des exploitants nucléaires (WANO) depuis 2010.

De son côté, le Qatar, émirat voisin, dit voir dans Barakah une "menace pour la paix régionale".

Interrogé par l'AFP sur le fait que ce projet peut exacerber les tensions dans la région, M. Alkaabi, s'est voulu rassurant.

 

""Je dis aux critiques que si vous avez des questions, vous pouvez nous les poser, nous serons heureux d'y répondre (...) et les Emirats font partie de nombreuses conventions, dont celle sur la sécurité nucléaire", a-t-il souligné.

Il a ajouté que le feu vert donné au fonctionnement du réacteur a résulté d'un processus d'évaluation de cinq ans qui a porté sur "la conception du réacteur en termes de sûreté mais aussi de sécurité, y compris les mesures associées à l'urgence".

Comme plusieurs de ses alliés, dont l'Arabie saoudite, Abou Dhabi est en froid diplomatique avec le Qatar, avec lequel il n'entretient plus de relations officielles depuis juin 2017.

Abou Dhabi, comme Ryad, entretient aussi des liens tendus avec Téhéran.

La centrale nucléaire est située sur la côte nord-ouest du pays et n'est donc séparée de l'Iran, en face, que par les eaux du Golfe.

Grand allié des Emirats, les Etats-Unis mènent une politique de "pression maximale" contre la République islamique, accusée depuis plusieurs mois de semer le trouble dans la région, en attaquant notamment des pétroliers dans les eaux du Golfe.

Ryad et Washington ont également accusé l'Iran, qui dément, d'être à l'origine de l'attaque de septembre 2019 contre des installations majeures du géant pétrolier Saudi Aramco.

Une spécialiste du Golfe requérant l'anonymat a indiqué que "l'intensification des tensions régionales augmente la vulnérabilité des nouvelles infrastructures énergétiques" face au risque de telles attaques.

© 2020 AFP

Jeff Bezos, fondateur d'Amazon et homme le plus riche du monde, a annoncé lundi sur son compte Instagram le lancement du "Bezos Earth Fund" (Fonds Bezos pour la Terre) pour lutter contre le changement climatique.

M. Bezos précise qu'il dote personnellement le fonds de 10 milliards de dollars "pour commencer" et que les premières subventions à des chercheurs, militants et ONG seront attribuées cet été.

Cette décision intervient 20 jours après que 300 employés d'Amazon ont signé des critiques contre leur groupe, notamment au sujet de sa politique environnementale.

Le groupe Amazon Employees for Climate Justice (AECJ) pousse l'entreprise à aller plus loin dans son plan de mitigation annoncé à grand renfort de publicité en septembre, quand Jeff Bezos a lancé une campagne qui doit permettre de remplir - avec 10 ans d'avance - les engagements climatiques de l'accord de Paris.

Amazon, qui a bâti son succès sur un énorme réseau logistique de transport routier pour assurer des livraisons de plus en plus rapides, est un gros producteur de gaz à effet de serre, les principaux coupables du changement climatique.

 

Les fermes de serveurs d'Amazon, qui a fait du cloud (informatique dématérialisée) une autre source très importante de profits, sont elles aussi extrêmement gourmandes en énergie.

Selon la plateforme en ligne Climate Watch, les 44,4 millions de tonnes d'équivalent CO2 produites chaque année par Amazon représentent un peu plus de 10% des émissions annuelles totales de la France.

En septembre, Jeff Bezos a promis qu'Amazon atteindrait la neutralité carbone en 2040.

"Nous pouvons sauver la terre", affirme-t-il sur son post Instagram de lundi, sous une photo de la planète. "Cela nécessite une action collective dans grandes et petites entreprises, des Etats, des organisations mondiales et des individus".

"La terre c'est la chose que nous avons tous en commun. Protégeons-la, ensemble", conclut-il.

Les manifestations pour la protection de l'environnement et contre les grandes sociétés polluantes se sont multipliées cet automne et cet hiver, notamment sous la houlette d'associations comme Greenpeace, de l'activiste suédoise Greta Thunberg ou du mouvement Extinction Rebellion (XR).

 

Amazon a ainsi été la cible de plusieurs actions pour dénoncer la surconsommation et ses conséquences écologiques lors du Black Friday en novembre, une des grandes journée de promotion qui contribuent aux revenus colossaux de la multinationale.

Jeff Bezos est aussi le fondateur de la société spatiale Blue Origin, dont l'un des buts affichés est de développer l'activité humaine dans l'espace, notamment sur la lune, pour alléger la pollution sur terre.

© 2020 AFP

Les pics enneigés culminant à 5.000 mètres se détachent à peine dans un brouillard brunâtre. A Almaty, au Kazakhstan, comme Bichkek, au Kirghizstan, le smog étrangle des villes pourtant situées en pleine nature.

La capitale kirghize compte tout juste 900.000 habitants tandis que la principale ville du Kazakhstan en a 1,7 million. Et ni l'une ni l'autre ne dispose d'une industrie d'envergure. La qualité de l'air mesurée sur place y est cependant régulièrement aussi mauvaise, notamment en hiver, que dans des mégalopoles comme New Delhi en Inde ou Lahore au Pakistan.

Le niveau de particules fines PM2,5, c'est-à-dire d'un diamètre inférieur à 2,5µm, atteint régulièrement des seuils jugés dangereux pour la santé humaine.

Koundouz Adylbekova, une militante écologiste qui effectue ces mesures, vit dans l'un de ces quartiers excentrés de Bichkek où la pollution est particulièrement visible, avec ses plaques de neige noircies et une brume âcre qui flotte entre les maisons.

"Je vois comme mes voisins, mes amis ont régulièrement des maladies pulmonaires, des infections respiratoires aiguës, des allergies de toutes sortes. Il y en a de plus en plus, on le remarque vraiment", dit-elle, relevant que régulièrement le niveau de PM2,5 y dépasse de quatre fois le seuil d'alerte américain en la matière.

En deux décennies, la dégradation de la qualité de l'air à Bichkek et Almaty, deux villes situées dans des cuvettes au pied des montagnes géantes du Tian Shan, a été massive, selon les habitants et les militants.

- Centrales, voitures, charbon -

Si les centrales à charbon vétustes, bâties à l'époque soviétique, sont en partie responsables du problème, des facteurs bien plus récents ont aggravé le phénomène.

A Almaty, où les gratte-ciels construits grâce à la manne pétrolière disparaissent dans un smog jaunâtre, un facteur clé a été la croissance exponentielle du nombre de voitures depuis la chute de l'URSS. Or ce parc automobile reste largement composé de modèles vieillissants et donc polluants.

 

Jalgas Jakianov, un expert en marketing travaillant dans le quartier d'affaires rutilant d'Almaty, relève que la population "sent, voit et souffre" de la pollution, mais que rien n'a pour autant été fait pour limiter les émissions.

"On doit passer au chauffage au gaz, au lieu de recourir à des combustibles solides, davantage doit être fait pour créer des espaces piétons", dit-il.

Le manque d'empressement des pouvoirs publics à agir a fait de la thématique une sujet récurrent sur les réseaux sociaux. En cas de pic de pollution, les émoticônes vomissantes ou masquées se répandent sur Facebook ou Twitter accompagnées de graphiques et de relevés de qualité d'air.

Ce mois-ci, une pétition en ligne à Almaty appelant les autorités à l'action a recueilli 17.000 signatures le jour même de son lancement.

La mairie y a répondu de manière laconique, disant chercher des moyens pour moderniser la centrale électrique de la cité --responsable de 25% des émissions-- tout en précisant qu'aucune décision ne sera prise avant la fin 2020 et refusant tout audit indépendant de cette infrastructure.

 

Au Kirghizstan, les autorités tablent sur l'extension des gazoducs du géant russe Gazprom jusqu'à la région de Bichkek pour pouvoir réduire la consommation de charbon dans les quartiers où l'on se chauffe presque exclusivement à l'aide de chaudières individuelles.

- Coût prohibitif -

Mais faute d'aides publics, le coût peut s'avérer prohibitif. Koundouz Adylbekova raconte ainsi que sa famille a dû payer 500 dollars pour être reliée à l'infrastructure gazière en novembre, soit plus de deux fois le salaire moyen mensuel.

Par conséquent, la majorité des résidents se chauffent au charbon même quand l'alternative gazière existe, répandant encore un peu plus de cette fumée sombre et étouffante dans le ciel kirghiz.

Seule mesure des autorités: des raids dans les quartiers défavorisés, généralement pour punir l'utilisation de combustibles illégaux comme les tissus ou les huiles.

 

Les amendes peuvent dépasser 100 dollars, pesant sur les plus pauvres sans qu'on ne leur apporte d'alternative abordable, note Adylbekova.

"Nous avons demandé au gouvernement de faire quelque chose pour la tuyauterie et le gaz, mais personne n'y prête attention", relève Baktygul Beichereva, un masque chirurgical sur la bouche et le nez.

© 2020 AFP

La décision a été rendue samedi par le jury du tribunal fédéral de Cape Girardeau, dans le Missouri (centre), à la suite d'une requête de Bill Bader affirmant que les deux sociétés encourageaient les cultivateurs à utiliser le dicamba de manière irresponsable.

Le dicamba est un pesticide populaire mais controversé pour sa tendance à tuer les cultures dans les champs des voisins. Il se répand facilement et tue les plantes qui ne sont pas adaptées.

Selon l'agence Bloomberg, il s'agit du premier procès aux Etats-Unis concernant le pesticide dicamba. Comme le RoundUp, un autre pesticide controversé commercialisé par Monsanto, le dicamba est sur le marché depuis de nombreuses années.

Un peu partout aux Etats-Unis, des agriculteurs ont porté plainte contre Bayer pour les pertes subies à cause du dicamba.

Cette décision de justice intervient après une autre affaire dans laquelle Bayer a été condamné par un jury californien à verser 290 millions de dollars (267 millions) à un jardinier atteint d'un cancer incurable, pour ne pas avoir suffisamment informé de la dangerosité du RoundUp.

 

Bayer, qui a fait valoir que le dicamba était sans danger pour les cultures tant que les utilisateurs suivaient les instructions, envisage de de faire appel de la décision, tandis que BASF n'était pas joignable dans l'immédiat pour réagir.

Bayer a racheté en 2018 le mastodonte américain des OGM et des semences, Monsanto, et a dû céder à BASF une partie de ses activités agrochimiques pour satisfaire les autorités de la concurrence.

© 2020 AFP

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