Baye Salla Mar

Baye Salla Mar

« Les résultats escomptés en terme de solidarité et de financement n’ont pas été atteints sur beaucoup de points de négociations inscrits à l’ordre du jour ».

Ces propos de Abdou Karim Sall, ministre de l’environnement et du Développement durable ont été tenus lors de l’atelier de restitution organisé par le Ministère de l’Environnement et du développement durable pour faire le bilan de la participation du Sénégal à la 25ieme Conférence des Parties à la Convention cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (COP 25). Monsieur Sall avait conduit la délégation sénégalaise à la (COP25) qui s’est tenue cette année à Madrid (Espagne), du 2 au 13 décembre 2019.

  Pour le chef de la délégation sénégalaise, la COP25 avait inscrit à l’ordre du jour « la question liée au marché carbone, le financement de la lutte des effets liés aux changements climatiques, le fonds d’adaptation, le mécanisme de Varsovie sur les pertes et préjudices, l’article 6 de l’accord de Paris. ».

Tirant le bilan de cette COP25, il a soutenu que « De manière globale les résultats ont été mitigés pour la plupart des points de négociation dont notamment les pertes et préjudices, le financement à long terme, la transparence et le relèvement de l’ambition de lutte contre le changement climatique ». Même si « des avancées réelles ont été notées » sur d’autres points de négociations.

 Pour Ousmane Fall Sarr, Président du comité national sur les changements climatiques au Sénégal (Comnacc), même si beaucoup pensent que la COP25 a été un échec, il est heureux de constater « que la position de l’Afrique n’a pas varié pendant toutes les négociations sur beaucoup de points cruciaux ». « Je préfère ne pas avoir d’accord qu’un accord que l’on va regretter toute sa vie », a-t-il ajouté, indiquant que « si l’on maintient la même dynamique, les résultats pourront aboutir à quelque chose de positif lors de la COP26 qui doit se tenir en novembre 2020 à Glasgow en Grande Bretagne. ».

 « Nous devrons nous munir de tous nos moyens pour pouvoir obtenir des consensus forts » Des moyens techniques, politiques, géopolitiques, diplomatiques, sont nécessaires pour obtenir des résultats probants C’est la conviction de Ousmane Fall Sarr, Président du Comité national sur les changements climatiques au Sénégal. Il nous a accordé un entretien en marge de l’atelier de restitution du bilan de la Cop 25, organisé le 24 décembre 2019 par le ministère de l’environnement et du développement durable. Entretien.

 Quoi de vert : Pouvez –vous vous présenter à nos lecteurs et à nos internautes ?

 Ousmane Fall SARR : Bonjour à tous, Je suis Ousmane Fall SARR, Président du Comité National sur les Changements Climatiques du Sénégalet par ailleurs, Directeur des Etudes et de la Planification de l’Agence Sénégalaise d’Electrification Rurale (ASER).

 Qu’est-ce que le Comnacc ?

 Compte tenu du caractère transversal des changements climatiques qui touchent tous les secteurs de notre économie, il a été créé par décret en 2011, le Comité National sur les Changements Climatiques (COMNACC). Le COMNACC est un organe conseil placé sous tutelle du ministère de l’environnement et du développement durable pour accompagner la mise en œuvre de la politique climatique du Sénégal.

La cop25 vient de se terminer à Madrid, quel bilan faites –vous de cette 25ieme Conférence des Parties sur les Changements Climatique(COP25) et de cet accord a minima jugé décevant par certains ?

Certains peuvent bien penser que ce qu’on a obtenu à Madrid durant la COP25 est un accord a minima, dans la mesure où il y’a eu beaucoup d’attentes non satisfaites, notamment en termes de rehaussement des ambitions, de relèvement du niveau d’engagement des pays développés par rapport à l’urgence de l’action climatique et du financement à long terme. En sus, et surtout, on voulait avoir une décision pour pouvoir boucler l’opérationnalisation de l’article 6 de l’accord de Paris. Cette dernière était notre plus grande attente par rapport à cette COP25. Malheureusement, du faites des divergences qu’on a pu constater durant les négociations, on n’a pas pu avoir le consensus sur un certain nombre de points liés à son opérationnalisation. Sur ce plan-là, nous sommes restés sur notre faim. Néanmoins, sur d’autres, on a pu constater de réels avancées qui peuvent faire l’objet de satisfaction. Je pense aux mécanismes sur les pertes et préjudices, sur l’agriculture et sur le genre, où on a pu avoir des décisions. Il faut accepter que c’est des négociations très complexes, où il y a beaucoup d’enjeux. Je pense que si on maintient cette même dynamique, à Glasgow, on pourra aboutir à quelque chose de positif concernant surtout l’article 6 de l’accord de Paris.

Peut-on aujourd’hui, considérer l’Afrique comme étant la grande perdante dans ces négociations internationales ?

C’est vrai si l’on considère le faible niveau d’émissions du continent qui tournent autour de 4% des émissions globales, on peut se dire que l’Afrique contribue très peu aux émissions de gaz à effet de serre mais ne bénéficie pas comme ça devait l’être en termes d’appui et d’accompagnement nécessaire pour faire face aux effets néfastes des changements climatiques. Nous avons essayé autant que faire se peut de sensibiliser nos paires pour qu’une considération particulière soit accordée à l’Afrique, par rapport aux différents instruments, par rapport aux différents mécanismes de la convention cadre des nations unies sur les changements climatiques. On n’a pas toujours eu gain de cause sur notamment le financement à long termes. Rien que sur l’adaptation par exemple, il y a beaucoup à faire dans ce domaine, et nous pensons que dans les COP à venir, nous devrons continuer à nous battre pour que l’Afrique puisse en bénéficier.

Quel est aujourd’hui le sentiment le mieux partagé au sein du groupe africain après la COP25 ?

 C’est un sentiment de vigilance. C’est des négociations et nous savons que rien ne sera donné gratuitement, tout va être obtenu à l’arraché. Toutes les délégations africaines sont averties. Cette COP25 nous a montré que plus nous avançons dans les négociations, plus ça va être difficile. Donc il faudra que nous soyons mieux préparés, s’armer de beaucoup plus de volonté, se munir de tous les moyens technique, politique, géopolitique, diplomatique, nécessaires pour pouvoir mettre sur la table des négociations des arguments valables pour convaincre nos paires et obtenir des consensus forts. Des pays comme l’Afrique du sud sont prêts à offrir le lieu et toute la logistique nécessaire afin de permettre aux différentes délégations africaines d’avoir des séries de réunions préparatoires pour pouvoir mieux affiner leur position et préparer cette cop26. Il appartiendra à nos différents gouvernements de voir comment prendre en charge leurs délégués pour pouvoir y participer.

 Que vous inspire cette déclaration du président du Groupe africain des négociateurs, l’ambassadeur Mohamed Nasr « Accorder à l’Afrique un statut spécial encouragerait le continent à maintenir la voie du développement durable.»?

Il a parfaitement raison. Malgré notre faible contribution aux émissions des gaz à effet de serre et notre forte vulnérabilité, nous sommes en train, dans nos pays respectifs, de faire beaucoup de chose en termes d’adaptation et surtout en termes d’atténuation pour pouvoir contribuer valablement à la lutte contre les changements climatiques. Une considération particulière de l’Afrique aurait pu permettre la mobilisation de beaucoup plus de financement, de beaucoup plus d’actions en termes de renforcement de capacités et de beaucoup plus de soutien pour le transfert de technologie. Ce qui nous aurait permis d’être mieux préparé pour pouvoir faire face à lutte contre les changements climatiques. C’est la raison pour laquelle, nous réclamons cette attention particulière pour l’Afrique qui est un continent qui le mérite. Malheureusement, jusqu’à présent, nous rencontrons des difficultés au niveau des négociations pour se faire comprendre.

Quels sont les principaux enjeux de la COP26 qui aura lieu à Glasgow, au Royaume- Uni en novembre 2020 et les attentes pour l’Afrique ?

A Glasgow, les enjeux tourneront autour de la finalisation de tout ce qu’on a pu entamer à Madrid et pour lesquels, beaucoup de participants ont eu un goût d’inachevé à la fin de la COP qui a était prolongé d’un jour et demi. Par exemple, en ce qui concerne l’article 6, nous pensons qu’à Glasgow, nous aurons une décision finale sur son opérationnalisation, dans le mesure où, durant les sessions intermédiaires, on aura suffisamment de temps pour pouvoir échanger sur le plan technique et trouver un compromis qui pourra nous permettre d’avoir cette décision finale. Sur le plan du financement, nous serons en 2020 ; une année charnière par rapport à la mise en œuvre de l’accord de Paris surtout en termes de mobilisation des financements. Nous espérons qu’à Glasgow, les pays développés feront preuve de plus d’engagement en termes de contribution financière pour l’action climatique ; notamment en termes de finance climat, et en termes de flexibilité et une considération spécifique au continent africain. Nous pensons pouvoir obtenir gain de cause durant la COP26 de Glasgow.

Lors de l’atelier de la restitution de la COP25, le Ministre de l’Environnement et du Développement durable a félicité les experts du Comnacc pour leur participation de qualité lors de cette Cop25. Qu’est ce que cela vous fait en tant que Président de cet organe ?

Nous remercions monsieur Abdou Karim Sall, ministre de l’environnement et du développement durable pour la confiance placée au Comnacc et surtout aux experts qui ont travaillé d’arrache-pied durant la cop25.  Etant dans pratiquement toutes les thématiques de négociations il a certainement pu mesurer à sa juste valeur, au quotidien, la contribution de ces experts à ses côtés. Il faut reconnaitre que sur le plan technique, nous avons la chance d’avoir des experts de renommée internationale qui coordonnent des thématiques au niveau africain comme au niveau du G77 et qui font la satisfaction de leurs pairs en termes d’expertise technique. Il s’en est rendu compte et s’en est félicité. C’est quelque chose qui nous motive davantage pour pouvoir travailler aux côtés du ministère de l’environnement et du développement durable quand il s’agit de négocier sur les changements climatiques.

Votre mot de la fin ?

Je pense que le Comnacc devra être renforcé en termes de capacité, et  de moyens pour pouvoir mieux être utile et mieux exercer ses missions en termes d’accompagnement et de conseil de la tutelle.

QUOIDEVERT?

Toubacouta est un village du Sine Saloum, distant de Dakar de 235 Km, surtout si l’on opte pour le trajet Dakar-Fatick-Kaolack. Dans cette localité se niche une Aire Marine Protégée (AMP). Le Bamboung.

Dans le cadre d’une formation sur les procédures de création et de gestion des AMP,  nous nous sommes imprégnés du Bamboung. Cette Aire Marine Protégée (AMP) nichée à Toubacouta a une superficie de sept mille (7000) hectares, avec plusieurs espèces cohabitant dans la Mangrove.

A bord d’une barque de 40 chevaux, le périple dirigé par des éco gardes, nous mène tout d’abord à l’île de Jorom Bou Mak, ralliée après une quarantaine de minutes de navigation.

« Jorom mou bak », du nom de l’île doit son appellation au plus grand nombre d’amas coquillers de la localité. C’est la première sensation de cet endroit très méconnu des populations sénégalaises. Le Conservateur du Parc, le Commandant Cheikh Niang  de  raconter : « Si vous voyez des monticules, sachez que ce sont des tombeaux car on y enterrait les habitants de l’île. Maintenant, la taille des tombeaux dépendait de l’importance des morts ».

Sa particularité est qu’elle pilule d’amas coquillers, avec une végétation touffue et les scientifiques affirment que cette partie de l’île a été exploitée entre le 7ème et 13ème siècle. Ce qui veut dire que Jorom bou mak date de trois mille (3000) ans. « C’est 3000 ans d’histoire où beaucoup de groupes sont passés par là. Et d’après certaines fouilles, bien entendu archéologiques, on y a trouvé es ossements humains et d’autres vestiges exposés à l’Ifan. Du fer aussi a été trouvé. L’île est inhabitée, mais fait 400 m de long au Sud et 210 m à l’Ouest avec 12 m de hauteur pour une superficie de 10 hectares », explique le gestionnaire du patrimoine au niveau national, Mayécor Diouf.

 Des Baobabs servaient de tombeaux

Le commandant argumente ses explications en montrant des baobabs qui étaient creusés de l’intérieur où on pouvait apercevoir des ossements humains. « Ces baobabs qui ont des ouvertures servaient à accueillir les griots morts. Dans cette société, l’on disait qu’enterrer des griots avec des rois portait malheur », révèle ce dernier.

L’île montre une scène féérique avec des arbres fruitiers comme le « néw », le « ditakh », le « solom » ou encore le « bouye » qui tapissent le sol herbacé, parce que mûrs. Les visiteurs s’en donnent à cœur à joie.

Pour détendre l’atmosphère le conservateur de lancer : « ceux qui ont consommé les fruits vont rendre compte aux propriétaires la nuit ».

Rien que l’exploitation de la paille dans cette île dans l’année rapporte près de 2 millions FCFA.

D’où la réflexion du capitaine Kanté sur les retombées financières : «Au-delà de l’exploitation touristique, il nous faut penser aux activités génératrices de revenus comme le maraichage, la vente de la paille, le bois entres autres secteurs ».

Dans cette perspective, le affirme le sous-préfet de Toubacouta projette une rencontre  entre toutes les composantes pour améliorer le cadre d’autant que l’île est inhabitée, mais exploitée par les hôteliers, de nuit comme de jour en y amenant des touristes qui payent de folles sommes pour la visiter. « On va les convier à notre table et trouver le meilleur cadre d’exploitation. En ce qui nous concerne, on va essayer de construire un débarcadère à Jorom bou mack pour mettre à l’aise les touristes », indique Amath Saïko Ly.

Mirador, ces éco gardes qui risquent leur vie …

Cap ensuite au lieu de surveillance communément appelé Mirador qui est du reste très imposant avec son « R+2+balcon ». Il est en fer recouvert de paille pour empêcher la rouille causée par le sel marin de la mangrove. Le mirador a remplacé les anciennes reliques qui étaient en bois comme le rônier. Il permet aux surveillants, au nombre de six (6) qui se relayent par deux (2) jours, de guetter les moindres faits et gestes de personnes qui sillonnent les environs. Mais le mirador présente un réel danger pour ceux qui le fréquentent car il n’a pas une bonne assise et ne peut supporter plusieurs personnes. Même les surveillants sont exposés car les remparts de protection ne le sont que de nom.

Selon Gorgui Basse alias Koutoubo, en place depuis 2002 au Mirador, les conditions de travail sont très difficiles : « On se plaint moins avec les 7000 francs cfa payés tous les deux jours. On a démarré avec une pièce de 100 francs cfa pour le transport. Ce métier est dangereux car on risque nos vies. Lors des événements de 2008 où un braconnier a trouvé la mort, j’ai fait des jours de prison alors que je n’y étais pour rien. Nous manquons cruellement de moyens, matériels, logistiques et autres. Nous avons une dotation de dix litres de carburant, pour une pirogue de 15 chevaux, pour couvrir une distance de plusieurs milliers de kilomètres. Si les trafiquants ont des bateaux plus puissants que les nôtres, la bataille est perdue d’avance », explique le surveillant, la soixantaine passée. Le vieux Koutoubo explique que même ses collègues de la Guinée Bissau sont mieux lotis en logistiques alors que ces derniers étaient venus au Sénégal pour s’imprégner de leur expérience en la matière.

N’étant pas assez armés, les surveillants ont un rôle de relais. Ils ne font que transmettre des renseignements et les agents interviennent. Et pourtant les affrontements peuvent être d’une rare violence car les braconniers sont armés jusqu’aux dents.

Cette étape, la plus longue, après une heure de navigation amène l’équipe au campement de Bamboung qui est niché dans une mangrove truffée d’arbres fruitiers qui deviennent de plus en plus rares dans les villes comme le « New », « Solom », « Benkhal », entre autres fruits exotiques.

Beuleup ndao

 

 

 

C'est une tendance qui prend peu à peu de l'ampleur. Alors que les pays, villes et régions, engagés dans la neutralité carbone ne se comptaient il y a quelques mois que sur les doigts d'une main, ils sont désormais assez nombreux pour peser sur l'économie mondiale. Selon un nouveau décompte d'un organisme britannique, près de la moitié de la richesse mondiale se fait aujourd'hui sous la contrainte d'un objectif zéro émissions nettes d'ici 2050.

Près de la moitié de la richesse mondiale – soit 39 000 milliards de dollars – est désormais produite dans des pays, des régions ou des villes engagés dans un objectif de neutralité carbone d’ici 2050. C’est ce que révèle le Net zero tracker (1) mis en place par le think tank britannique Energy and climate intelligence unit (ECIU). Au total, 121 États sont engagés - de façon plus ou moins forte - ainsi que des dizaines de villes et de régions.

Deux pays ont déjà atteint cet objectif, il s’agit du Suriname et du Bouthan. Cinq l’ont inscrit dans la loi : la France, la Suède, le Royaume-Uni, le Danemark et la Nouvelle-Zélande. Et quatre ont proposé une législation en ce sens : l’Union européenne, l’Espagne, le Chili et les îles Fidji. Dans une dizaine d’autres États tels que la Norvège, l’Uruguay, les îles Marshall ou encore le Costa Rica, la neutralité carbone est actée dans un document politique tandis que dans tous les autres, c’est une mesure actuellement en discussion. 

Des régions et villes américaines engagées

Les données du Net zero tracker montrent que le montant du PIB couvert par les ambitions zéro émissions nettes a ainsi triplé au cours des huit derniers mois. "Il est extraordinaire qu’à peine quelques mois après le rapport du GIEC, les nations, les régions et les villes représentant pratiquement la moitié du PIB mondial aient fixé des objectifs compatibles, s’est réjoui le directeur de l'ECIU, Richard Black. La majorité de ces cibles ne sont que des cibles mais cela montre quand même que les décideurs politiques comprennent la science et, dans le cas des villes et des régions, décident d'agir eux-mêmes lorsque leurs gouvernements nationaux ne le font pas".

La Chine et les États-Unis, qui pèsent à eux deux 37 % du PIB mondial, n'ont pas pris de mesures sur la neutralité carbone. Mais des États et des villes comme la Californie, New York ou Washington se sont engagés isolément. La neutralité carbone est indispensable pour s’aligner avec les objectifs de l’Accord de Paris. En effet, selon le Giec, si le monde parvenait à devenir neutre en carbone d’ici à 2047, les objectifs les plus ambitieux de l’accord de Paris auraient 66 % de chances d’être réalisés.

NOVETHIC

Fini les abonnements et autres tickets: le Luxembourg est passé samedi à la gratuité des transports publics, une première mondiale pour tout un pays.

"Je suis contente, c'est une bonne mesure écologique. Ca facilite la vie de ne pas devoir acheter une carte (25 euros) chaque mois", se félicite Anna Beirrao, en descendant d'un tram.

"Peut-être que de plus en plus de gens prendront les transports en commun. Personnellement, je n'utilise que ça et mon vélo", espère Thierry, un autre passager.

"Ah c'est gratuit, je ne savais pas", se réjouit Dominique, qui attend son train pour Nancy à la gare centrale de Luxembourg, le sac rempli de cartouches de cigarettes, moins chères dans le Grand-Duché. Cette gratuité sera répercutée sur le prix de son billet pour la France.

Les distributeurs de billets vont progressivement être retirés mais dans les gares, des points de vente destinés aux tickets internationaux et de première classe pour le train au Luxembourg (seule exception à la gratuité) vont rester en place.

 

A la gare centrale, ce samedi est le dernier jour d'ouverture du guichet.

Les agents doivent être reclassés ce qui n'empêche pas une certaine anxiété. "On ne sait pas encore ce qu'on va devenir. Tous les agents de mobilité des transports publics s'inquiètent. Ce n'est pas encore clair", confie l'un d'eux, Yannick, à l'AFP.

Quelque 40% des ménages utilisent les transports publics au Luxembourg et la gratuité, vantée par le gouvernement comme "une mesure sociale", représentera une économie estimée à environ 100 euros en moyenne par foyer et par an.

Pour le ministre chargé de la Mobilité, l'écologiste François Bausch, "il faut vraiment changer le système".

"Partout dans le monde, on doit faire le même constat: la mobilité, telle qu'elle est organisée aujourd'hui, est un échec : des embouteillages partout, l'espace urbain ne fonctionne plus, au niveau rural les gens sont délaissés", a-t-il expliqué samedi à l'AFP.

 

- "Laboratoire du 21e siècle" -

Les embouteillages sont fréquents dans ce petit pays prospère de 610.000 habitants où la voiture est reine.

Quelque 47% des déplacements professionnels y sont effectués par ce moyen.

Le bus n'est utilisé que pour 32% des déplacements pour se rendre au travail, devant le train (19%). A titre de comparaison, à Paris, près de 70% des travailleurs empruntent les transports publics.

Quelque 200.000 transfrontaliers rejoignent en outre quotidiennement le Luxembourg pour y travailler, dont 100.000 en provenance du Grand-Est. Les frontaliers représentent près d'un salarié sur deux.

Tout comme la population résidente, ils utilisent majoritairement la voiture.

Pour le ministre, qui rêve de faire du Luxembourg "un laboratoire de la mobilité du 21e siècle", la gratuité "est d'abord un levier, pour provoquer le débat et améliorer la convivialité".

 

Elle s'inscrit dans une stratégie globale qui prévoit des investissements massifs dans des projets destinés à améliorer les infrastructures de transports.

Pour le train, 3,2 milliards d'euros sont prévus pour accroître les capacités du réseau ferroviaire jusqu'en 2027, après 2,8 milliards d'euros entre 2008 et 2019.

Le gouvernement prévoit aussi de doubler le nombre de places dans les parking relais, d'adapter les lignes de bus, de fournir des informations en temps réel aux voyageurs, de doubler le nombre de points de recharge pour les véhicules électriques, d'améliorer les pistes cyclables, d'étendre le réseau de tramway et d'utiliser une troisième voie sur les autoroutes, dédiée au covoiturage.

Ce plan ne fait pas pour autant l'unanimité.

"On a investi durant des années dans la construction de routes. Le gouvernement fait des efforts, mais on a un énorme retard en ce qui concerne le développement des transports en commun", explique Blanche Weber, présidente du Mouvement écologique luxembourgeois, une association environnementale.

Pour cette responsable, "l'amélioration de l'offre" est plus importante que la gratuité.

© 2020 AFP

La Convention sur la biodiversité biologique (CBD) a fini samedi une semaine de négociations, bousculées par le coronavirus, qui visent à établir un vaste plan à l'horizon 2050 pour protéger les écosystèmes et gérer durablement les ressources naturelles.

D'abord prévues en Chine, qui doit accueillir en octobre la 15e réunion de la Convention de l'ONU sur la diversité biologique (COP15), ces négociations ont été déplacées en dernière minute à Rome à cause de l'épidémie de coronavirus et les négociateurs chinois n'ont pas pu s'y rendre. L'Italie est devenue entretemps un foyer de propagation de la maladie.

La lutte contre le changement climatique s'appuie depuis 2015 sur l'Accord de Paris, un texte ratifié par 183 Etats qui s'engagent à agir pour contenir le réchauffement bien en-dessous de 2°C, à rendre compte régulièrement de leurs émissions de gaz à effet et de leurs actions.

 

Rien d'équivalent aujourd'hui pour préserver les écosystèmes, dont la dégradation et la disparition constituent une lourde menace pour l'humanité, à qui ils fournissent eau, air, alimentation...

Pendant six jours, les représentants de plus de 140 Etats réunis dans la capitale italienne ont discuté des propositions rendues public mi-janvier par la Convention sur la biodiversité biologique (CBD). Elles comportentdes objectifs à atteindre d'ici 2050, avec un point d'étape à 2030. D'autres portent sur les mesures à mettre en œuvre pour atteindre ces objectifs et le suivi de leur application.

Les pays présents se sont pour la première fois exprimés sur leur contenu, qui sera négocié plus tard ligne par ligne. Parmi les propositions, des aires protégées couvrant "au moins [30%] des zones terrestres et marines avec au moins [10%] sous stricte protection" (les chiffres entre crochets étant à débattre). Cette proposition est portée par une coalition d’une trentaine de pays menée par la France et le Costa Rica.

 

Le texte propose aussi de réduire d'ici à 2030 "d’au moins [50%] la pollution" par les fertilisants, utilisés notamment en agriculture, les biocides (désinfectants, insecticides...), le plastique ou encore contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique via des solutions basées sur la nature.

Ce texte de 12 pages "est un bon point de départ", a jugé Gaute Voigt-Hanssen, chef-négociateur pour la Norvège, résumant l'opinion de plusieurs participants contactés par l'AFP.

- Le Brésil pointé du doigt -

Il est aussi un "consensus sur la nécessité d'avoir un cadre ambitieux", complète un autre négociateur. La situation est dramatique, avec une "dégradation de la nature (...) sans précédent dans l'histoire de l'humanité", avait rappelé Anne Larigauderie, secrétaire exécutive de l'IPBES, les experts de l'ONU en biodiversité, à l’ouverture des négociations.

 

Pour WWF, le texte qui sera adopté en octobre et fixera un cadre pour les décennies à venir doit s'attaquer aux secteurs contribuant à la perte de biodiversité: agriculture, pêche, infrastructures, les activités minières et forestières. "Si vous ne parlez pas de ces secteurs, il ne sera pas possible d'atteindre les objectifs pour 2030", avertit Marco Lambertini de WWF.

Certains pays souhaitent pourtant "se focaliser sur une protection plus traditionnelle de la biodiversité", sans s'attaquer aux modes de production et de consommation, poursuit-il.

L’ONG "s’inquiète du manque de progrès et du rythme du processus" de négociations, complète Guido Broekhoven, de WWF International, alors qu’il ne reste que huit mois.

Autre source d’inquiétude, des pays ont "des velléités de retirer les mots plastiques et pesticides des menaces qui pèsent sur la nature et qu’il faut réduire", complète Yann Wehrling, ambassadeur sur l’environnement pour la France.

 

Il faudra voir "comment est-ce que la CBD pourra travailler avec les autres conventions et institutions internationales" comme la FAO pour l'agriculture ou l'OMC pour le commerce international, explique Aleksandar Rankovic, expert à l'Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri).

Le Brésil constitue un cas particulier, selon plusieurs participants. Ses représentants ont fait "des propositions qu’il savent inatteignables" pour ralentir les discussions.

Au-delà d'objectifs ambitieux, "il faut que les parties rendent compte plus souvent, de façon transparente" de leurs actions, qu'elles soient "examinées" et que soit mis en place à intervalle régulier une évaluation mondiale des progrès réalisés, estime Gaute Voigt-Hanssen, une revendication là encore partagée par de nombreux participants.

© 2020 AFP

L'édition de cette année qui se tient durant trois jours (25 au 27 février) à la Foire internationale de la métropole casablancaise connait la participation de quelque 100 exposants venus d'une quinzaine de pays.

La 9e édition du salon Solaire Expo, dédié aux professionnels de l'énergie solaire et de l'efficacité énergétique se tient depuis ce mercredi et jusqu'au vendredi 27 février à Casablanca, la capitale économique du Maroc.

Plateforme de rencontre B to B, Solaire Expo a su s'illustrer comme un événement de référence pour les acteurs du secteur, et ce, tandis que le Maroc renforce de plus en plus sa présence et ses investissements sur le marché des énergies vertes, notamment le solaire, indiquent les organisateurs de l'événement.

Placé sous le thème de « la transition vers les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique entre possibilité et production », l'événement entend renforcer la dynamique du secteur de l'énergie solaire et de l'efficacité énergétique au Maroc et accompagner les ambitieux programmes du Maroc en matière des énergies renouvelables.

Selon les organisateurs, avec la participation de plus de 100 exposants venant de 15 pays, ainsi que plus de 10 000 visiteurs attendus provenant des quatre coins du monde, Solaire Expo se donne comme vocation de promouvoir une vision globale du marché marocain et africain, ainsi que les dernières tendances et innovations dans le secteur des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique.

LTA

Le chien d'une femme atteinte du coronavirus a été placé en quarantaine à Hong Kong après que des échantillons prélevés sur l'animal ont été testés positifs au coronavirus, ont annoncé vendredi les autorités, même si aucun risque de contagion de l'animal de compagnie à l'homme n'est avéré.

Le chien ne présente aucun symptôme de la maladie, a souligné le ministère hongkongais de l'Agriculture, des Pêches et de la protection de l'environnement.

Mais "des échantillons prélevés dans les cavités nasales et orales ont été testées faiblement positifs au virus du Covid-19", a déclaré un porte-parole qui n'a pas précisé ce qui avait initialement poussé les autorités à réaliser des tests sur l'animal.

Le chien a été récupéré mercredi au domicile de sa propriétaire, une sexagénaire qui avait la veillé été testée positive et hospitalisée à l'isolement.

 

Il n'existe aucune preuve que des animaux comme des chats ou des chiens pourraient transmettre le virus à l'homme mais le ministère a estimé que les animaux domestiques de personnes contaminées devaient être placés pendant 14 jours en quarantaine dans des refuges dédiés.

La cheffe des services de santé de l'ex-colonie britannique, Sofia Chan, a précisé que davantage d'analyses seraient réalisées sur le chien, qui demeurera à l'isolement jusqu'à ce qu'il soit "testé négatif".

Hong Kong dénombre 93 cas de coronavirus, dont deux personnes décédées.

© 2020 AFP

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