Le Covid-19 a plongé dans le rouge les économies du monde entier. Les pays du G7, regroupant les plus grands États industriels, ont d'ailleurs débloqué des plans de relance sans précédent pour y faire face. Mais cette crise économique n'est qu'un aperçu de ce que les pays subiront face au changement climatique. Une récente étude de Swiss Re et Oxfam montre que les économies du G7 pourrait se contracter de 8,5 % par an en moyenne d'ici 2050, soit deux fois plus que lors de la pandémie.
Des restaurants fermés, des usines tournant au ralenti, des salariés au chômage technique… Le Covid-19 a eu un impact considérable sur l’économie mondiale. Un nouveau rapport publié par Swiss Re Institute calcule que les économies du G7, réunissant parmi les plus grands pays industriels comme l’Allemagne et les États-Unis, se sont contractées de 4,2 % en moyenne pendant la pandémie. Pour sauver leurs économies, les États ont déployé des plans de relance d’une ampleur inégalée jusqu’ici. La France a ainsi débloqué une enveloppe de 100 milliards d’euros irriguant tous les secteurs d’activité de l’Hexagone.
Mais cette crise n’est qu’un avant-goût de ce que pourrait coûter le changement climatique aux pays du G7. Selon les calculs de l’ONG Oxfam, se basant sur l’étude du réassureur Swiss Re, la perte potentielle de PIB due au changement climatique est deux fois plus importante que celle enregistrée pendant la pandémie de Covid-19. Le G7 perdrait ainsi 5 milliards de dollars par an, soit 8,5 % de son PIB, d’ici 2050, si les températures augmentent de 2,6 °C.
La France, deuxième pays du G7 le plus touché
"En France, le changement climatique entraînera une perte de PIB de 10 % par an d’ici 2050 dans l’hypothèse d’un réchauffement de 2,6 °C. La France sera le deuxième pays du G7 le plus impacté après l’Italie", détaille Armelle Le Compte, responsable plaidoyer climat chez Oxfam. "Alors que l’État français vient d’être reconnu coupable d’inaction climatique et que la loi Climat au rabais récemment votée ne permettra pas d’inverser la tendance, le gouvernement doit prendre des mesures pour accélérer une transition climatique juste, sans quoi, les conséquences économiques et sociales seront bien pires que ce que nous avons connu avec le Covid 19", ajoute-t-elle.
Et la France n’est pourtant pas le pays le plus touché. L’Inde par exemple, pourrait voir son PIB chuter de 27 % dans moins de 30 ans. L’Afrique du sud de 17,8 %. L’Australie de 12,5 %. "Si on s'attend à ce que les économies se remettent des effets à court terme de la pandémie, ceux des changements climatiques s'intensifieront, année après année", prévient Oxfam.
Pour parvenir à ces chiffres, le réassureur Swiss Re a pris en compte les impacts directs des événements climatiques comme les sécheresses, les inondations, la santé ou le stress thermique. "Le changement climatique est le risque numéro un à long terme pour l’économie mondiale, et rester où nous sommes n’est pas une option - nous avons besoin de plus de progrès de la part du G7. Cela signifie non seulement des obligations de réduction des émissions de CO2 mais aussi d’aider les pays en développement, c’est super important", explique au Guardian Jerome Haegeli, économiste en chef chez Swiss Re. Et c’est justement ce que préconise l’Agence internationale de l’énergie.
L'horizon de la COP26
Dans un rapport rendu le 9 juin, l’AIE affirme que pour atteindre la neutralité carbone en 2050, les pays développés doivent multiplier par sept les financements dans les pays émergents ou en développement. Et pour cause ces derniers "abritent deux tiers de la population mondiale, génèrent 90 % de la croissance des émissions mais reçoivent 20 % des financements consacrés aux énergies propres", a détaillé le directeur de l'AIE, Fatih Birol.
Si les alertes se multiplient, les pays du G7, qui se sont réunis du 11 au 13 juin pour prendre des mesures sur le climat, n’ont pas réussi à convaincre les ONG. "Où est la mise en œuvre nationale claire avec des échéances et où sont les financements climat si urgencts pour les pays les plus vulnérables ?", s’interroge Jennifer Morgan, directrice générale de Greenpeace international. "Le G7 n’a pas réussi à poser les bases d’un succès à la COP26 car la confiance fait cruellement défaut entre pays riches et pays en développement", ajoute-t-elle. Rappelons que la COP26, qui se tiendra en novembre à Glasgow, est l’un des grands enjeux climatiques alors que l’humanité n’a plus qu’une décennie pour agir.
Novethic
Alors que les États sont de plus en plus nombreux à annoncer leurs objectifs de neutralité carbone, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) vient de dévoiler les trajectoires qui permettraient d’atteindre, ou non, cet objectif au niveau mondial, d’ici 2050.
Quels sont les principaux enseignements de ces nouvelles prévisions réalisées à la demande de la présidence de la COP26, qui se tiendra en novembre 2021 à Glasgow ?
La « neutralité carbone », pour réduire et absorber les émissions de GES
La lutte contre le réchauffement climatique repose sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre GES (CO2 en tête) via une baisse massive de la consommation des énergies carbonées (charbon, pétrole et gaz) ; elle repose aussi sur le développement des puits de carbone, avec l’augmentation des capacités de stockage des forêts et des sols, ainsi que sur le déploiement de technologies de captage et stockage du CO2.
La combinaison de ces deux actions doit permettre d’atteindre le « zéro émission nette » (la neutralité carbone), en ramenant les émissions de GES engendrées par l’activité humaine au niveau auquel elles sont « retirées » de l’atmosphère et absorbées par les puits.
Ces activités deviendraient alors « climatiquement neutres », permettant une stabilisation des températures au niveau mondial, comme le préconise le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC).
Plusieurs futurs énergétiques possibles
Avec sa nouvelle publication du World Energy Outlook « Atteindre le zéro émission nette d’ici 2050 », l’AIE décrit les trajectoires possibles des émissions de CO2 jusqu’en 2050, selon trois scénarios.
Le scénario le moins intense en termes d’effort de réduction correspond au scénario tendanciel (« laisser faire ») : il traduit la trajectoire des émissions si l’action politique reste figée au niveau actuel. L’objectif de cette projection étant de montrer quel serait l’impact futur du manque d’ambition climatique.
Le scénario intermédiaire (« développement durable »), décrit les projections d’émission de CO2 si les États mettent en application les politiques nécessaires pour atteindre leurs objectifs. Ce scénario présente une trajectoire compatible avec les seuils de températures fixés par l’Accord de Paris – soit une hausse maximale des températures moyennes mondiales limitée à + 2 °C.
Enfin, un nouveau scénario apparaît dans le rapport annuel de l’AIE : le « zéro émission nette », le plus audacieux pour le système énergétique global.
Le scénario ZEN, zéro émission nette
Ce nouveau scénario dessine le chemin à suivre d’ici 2050 pour atteindre la neutralité carbone nécessaire, toujours selon le cadre fixé par le GIEC, afin de limiter le changement climatique à 1,5 °C.
Alors que le scénario tendanciel n’aurait aucun effet sur l’évolution des émissions de CO2 en 2030, le scénario « zéro émission nette » indique un potentiel de réduction de 45 %. À l’horizon 2050, selon les modèles de prévision de l’AIE, ce scénario permettrait d’atteindre la neutralité carbone.
L’exercice prospectif du scénario « zéro émission nette » d’ici 2050 identifie la feuille de route suivante pour le secteur de l’énergie.
Du côté de la demande en énergie
Une baisse significative de la demande d’énergie (-8 % par rapport à aujourd’hui), malgré une population qui continue de croître.
Cette baisse est obtenue en jouant sur la consommation, grâce à la sobriété, résultat de changements de comportements en particulier dans le secteur du transport (par exemple, bannir les vols de moins d’une heure, privilégier le vélo pour de courtes distances plutôt que la voiture, ou réduire de 7 km/h la vitesse du trafic routier) ; grâce aussi à l’efficacité énergétique qui devrait partout portée à son maximum.
Du côté de l’offre en énergie
En ce qui concerne l’offre énergétique, le scénario suppose une électrification massive des systèmes : la demande d’électricité aura doublé d’ici 2050 et serait produite à 90 % à partir de renouvelables (avec une dominante pour le solaire), et à 10 % à partir du nucléaire qui verrait sa production et sa capacité mondiales doubler.
De nouvelles technologies et usages seront nécessaires et se déploieront grâce à un effort massif d’innovation : la demande pour le vecteur énergétique hydrogène serait multipliée par six et jouerait un rôle complémentaire à l’électricité.
L’arrêt de tout nouveau projet dans les fossiles
Au niveau des équipements et usages, l’AIE prévoit notamment que 60 % des véhicules devront être électriques d’ici 2030 et 50 % des camions d’ici 2035.
Les ventes de chaudières au fioul devraient être interdites dès 2025 et 50 % des bâtiments existants auront été rénovés de façon efficace en 2040.
L’une des conclusions les plus remarquées de ce dernier rapport de l’AIE est la suivante : en conséquence directe des trajectoires énergétiques impliquées par le scénario « zéro émission nette », les États et les entreprises doivent immédiatement cesser de procéder au développement de nouveaux gisements d’énergies fossiles et, au contraire, se reporter massivement sur les énergies bas carbone, pour un niveau de 4 100 milliards d’euros par an… soit plus du double de l’actuel !
Une base pour les négociations à venir
Même si l’exercice prospectif réalisé par l’AIE reste marqué de fortes incertitudes, il a le mérite de mettre en évidence deux points essentiel : d’abord l’écart entre les intentions et les actions mises en œuvre par les États ; et aussi la voie à suivre pour « sauver le climat ».
Cette proposition pourra ainsi servir de base aux négociations préparatoires de la prochaine COP26 en Écosse.
Le défi climatique et les challenges associés sont immenses ; seule une coopération internationale permettant des changements radicaux pourra permettre de relever un tel défi. Mais la feuille de route existe désormais pour cette ambition.
Carine Sebi
Professeure associée et coordinatrice de la chaire « Energy for Society »,
Grenoble École de Management (GEM)
Patrick Criqui
Directeur de recherche émérite au CNRS, Université Grenoble Alpes (UGA)
Une étude publiée dans la revue scientifique The Cryosphere a dressé un bilan alarmant : ces trois dernières décennies, la fonte des glaces s'est accélérée de 65%. L'évolution des calottes glaciaires suit désormais les pires scénarios du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Avec des effets directs et indirects qui nous plongent au cœur d'un cercle vicieux.
Les scientifiques observent depuis les années 80 que de la quantité de glace diminue progressivement sur Terre. Ils savent désormais que la fonte s’est accélérée de 65% ces trois dernières décennies. Le phénomène a été mis en avant dans une étude réalisée par l'Université de Leeds et parue dans la revue scientifique The Cryosphere en janvier 2021. Elle est la première à passer en revue la fonte des glaces à l’échelle mondiale. Avec un constat alarmant : "Les calottes glaciaires suivent maintenant les pires scénarios de réchauffement climatique définis par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat" a alerté Thomas Slater, chercheur à l'Institut des sciences et du climat de l'Université de Leeds. Ces épaisses couches de glace terrestres jouent un rôle essentiel dans la stabilisation du climat en réfléchissant les rayons du soleil.
Les scientifiques ont suivi l'évolution des calottes glaciaires, des glaces dérivant dans l’Arctique et quelques 215 000 glaciers de montagne par le biais d'images satellites. Sans surprise, tous les sites étudiés ont été atteints, avec une perte totale de glace estimée à 28 000 milliards de tonnes entre 1994 et 2017. La région la plus touchée reste l’océan Arctique, avec 7 600 millions de tonnes disparues, et des plates-formes de glace de l'Antarctique, avec 6 500 millions de tonnes. Est directement pointée du doigt l'augmentation de la température de l'atmosphère et des océans.
Des conséquences directes et indirectes
La fonte des glaces a des effets à la fois directs et indirects. Elle a déjà entraîné une hausse du niveau de l’océan de 35 millimètres. "L'élévation du niveau de la mer à cette échelle aura des effets très graves sur les communautés côtières au cours de ce siècle" ajoute le chercheur. Et pour cause : il est estimé que pour chaque centimètre, environ un million de personnes risquent d'être déplacées des terres basses. La fonte des glaciers de montagne met également en danger les réserves en eau des populations locales.
Elle entraîne aussi des réactions en chaîne. "L'un des rôles clés de la glace de mer arctique est de refléter le rayonnement solaire dans l'espace, ce qui aide à garder l'Arctique frais, explique Isobel Lawrence, chercheuse au Centre d’observation et de modélisation polaire de Leeds. "À mesure que la glace de mer se rétrécit, davantage d'énergie solaire est absorbée par les océans et l'atmosphère, ce qui fait que l'Arctique se réchauffe plus rapidement que partout ailleurs sur la planète. Non seulement cela accélère la fonte des glaces de mer, mais cela aggrave également la fonte des glaciers et des calottes glaciaires, ce qui fait monter le niveau de la mer", ajoute la chercheuse. Un cercle vicieux qui s’emballe, alors que l'année 2020 a été déclarée comme la plus chaude jamais enregistrée, à égalité avec 2016.
NTC
L'investisseur principal dans cette opération est le milliardaire Patrice Motsepe qui a été soutenu par African Rainbow Capital (ARC) via sa participation dans la société de capital-investissement ARCH Emerging Markets Partners,
La startup sud-africaine Sun Exchange, spécialisée dans les énergies renouvelables, a levé 3 millions de dollars auprès d'une entreprise soutenue par l'un des hommes d'affaires les plus riches du pays, a déclaré ce mardi la firme.
Sun Exchange qui commercialise des « unités » sur des projets solaires avec l'objectif de gagner un revenu de location en cryptomonnaie a jusqu'ici levé 4 millions de dollars dans le cadre d'un cycle de financement de série A qui a débuté en 2019.
Sur ce montant, 3 millions de dollars mobilisés ce mardi par le milliardaire Patrice Motsepe, soutenu par African Rainbow Capital (ARC) via sa participation dans la société de capital-investissement ARCH Emerging Markets Partners, basée au Royaume-Uni, indique la jeune pousse dans un communiqué.
Le financement souligne la demande croissante sur le segment du solaire et l'appétit grandissant des investisseurs pour les technologies financières non conventionnelles en Afrique du Sud, alors que la pandémie actuelle réduit les sources traditionnelles de financement des entreprises.
Le magnat des mines Motsepe a fondé l'ARC en 2016 pour parier sur les technologies futures du continent et a financé des startups, comme Tyme Bank (banque digitale) et le fournisseur d'accès Internet mobile Rain.
Basée au Cap, Sun Exchange, travaille sur un modèle de crowdfunding, en commercialisant des panneaux solaires dans le cadre d'un projet proposé pour collecter des fonds. Le projet ne démarre que quand tous les panneaux sont vendus. Aujourd'hui, la startup dirige des projets d'énergie solaire dans 24 écoles, centres commerciaux et parcs d'affaires dans toute l'Afrique du Sud.
Des chercheurs se sont penchés sur le coût de l'inaction climatique. Le non-respect de l'Accord de Paris, qui vise un réchauffement limité à 2°C voire 1,5°C d'ici la fin du siècle, pourrait coûter jusqu'à 600 000 milliards de dollars. Il est donc urgent que les États relèvent leurs ambitions alors que la COP26 sur le climat a été reportée à 2021 en raison du Covid-19.
Le non-respect des objectifs de l'accord de Paris en matière de réchauffement climatique pourrait coûter jusqu'à 600 000 milliards de dollars d'ici la fin du siècle, selon une étude publiée mi-avril dans Nature Communications. L'accord, signé en 2015, affiche l'objectif de contenir le réchauffement "nettement en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels" et si possible à 1,5°C, les pays s'engageant sur des "contributions nationales" (NDC) à renouveler tous les cinq ans.
L'étude identifie les coûts tels que les dommages liés aux événements climatiques, ainsi que les investissements comme les technologies bas-carbone, pour évaluer les pertes ou gains théoriques pour l'économie mondiale selon différents scénarios. Si les NDC actuelles n'étaient pas rehaussées, cela pourrait coûter entre 126 000 et 616 000 milliards de dollars aux Etats d'ici 2100. Pire, si les NDC actuelles n'étaient pas appliquées, les pertes approcheraient les 800 000 milliards de dollars dans le pire des scénarios, soit entre 1,4 et 7,5 fois le PIB mondial actuel.
Immenses pertes économiques
À contrario, l'économie mondiale pourrait voir des gains de 336 000 à 422 000 milliards en respectant les objectifs de 2°C ou 1,5°C respectivement. Et un équilibrage des pertes et des recettes nécessiterait des investissements entre 18 000 et 113 000 milliards dollars, dont plus de 90 % de la part des pays du G20, selon l'étude.
"Sans ces investissements, les émissions (de gaz à effet de serre) ne peuvent être réduites, et les dommages climatiques auront une plus grande probabilité de se produire, entraînant d'immenses pertes économiques. Si les pays sont conscients qu'ils vont encourir ces pertes s'ils ne réduisent pas leurs émissions, seront-il plus rationnels dans leurs choix, renforçant leur réponse au changement climatique ?", interroge déclaré Biying Yu, de l'Institut de technologie de Pékin, principal auteur de l'étude.
Les NDC actuelles - qui devaient être révisées lors de la COP 26 en novembre à Glasgow, reportée pour cause de pandémie de Covid-19 - placent la planète sur la trajectoire d'un réchauffement de 3°C à 4°C d'ici 2100, selon les experts de l'ONU. Sept pays ont à ce jour présenté une nouvelle contribution climatique nationale sans forcément en relever l'ambition. Ils représentent en outre 2,8 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
AFP
D’un côté, le Parlement européen adopte la taxonomie pour réellement verdir les investissements dans l’Union. De l’autre, les 150 citoyens de la convention pour le climat remettent au gouvernement des mesures ambitieuses et disruptives pour mettre la France sur la voie d’une baisse drastique de ses émissions. Deux preuves que le monde plus durable du "jour d’après" n’est pas qu’une utopie.
L’épidémie de Covid-19 a lancé le grand débat sur le monde d’après, porté par l’idée que la crise sanitaire serait une césure entre le monde d’avant au modèle économique ravageur et celui d’après où le respect des humains et de l’environnement dominerait le monde. Difficile de croire à ce coup de baguette magique apporté par un virus malin. Pourtant à quelques jours de distance deux signaux montrent que le monde change vite et que les citoyens et leurs élus sont prêts à aller beaucoup plus rapidement vers la transition écologique que ne le croient ceux qui parlent en leur nom.
La taxonomie des activités vertes a été adoptée par Parlement européen le 18 juin. Bien plus qu’un référentiel technique, elle crée un langage commun à tous les pays membres dont les priorités écologistes restent très variables. C’est la pierre angulaire d’un dispositif qui doit permettre aux États, aux entreprises et aux investisseurs de définir leur part verte et de crédibiliser le déploiement du Green Deal. Elle fera partie intégrante de la régulation européenne dès 2021.
Des experts européens aux propositions citoyennes
Il y a trois ans, nous avions fait un rêve, nous les membres du groupe d’experts de haut niveau sur la finance durable : dessiner le modèle européen d’une autre finance qui réconcilierait les objectifs environnementaux et sociaux de l’Europe et ses pratiques financières. Nous étions une trentaine choisis la par la Commission Européenne pour rédiger un rapport dont le rayonnement a précédé le lancement du plan d’action de la Commission, en mars 2018. Il prévoyait l’adoption de cette taxonomie pour 2020. Ce calendrier nous semblait utopiste au vu du nombre d’obstacles qui se dressaient sur la route de ce projet. Et pourtant la magie de ce HLEG auquel je suis très fière d’avoir participé, nous a laissé croire qu’il pouvait naître d’un projet de régulation une aventure humaine collective et enthousiasmante.
Ceux qui combattent le projet de transformation vers un monde plus vert et plus durable sous-estiment sa capacité à redonner de l’espoir à un monde qui en manque tant. Les conclusions de la Convention citoyenne pour le climat le montrent bien. 150 citoyens d’âges, de milieux et de conviction différents ont très sérieusement travaillé pour dessiner un monde plus respectueux du climat. Les commentaires s’étonnaient du sérieux de leur travail et de la puissance disruptive de leurs propositions.
Ces deux éléments montrent que lorsque les citoyens ont toutes les cartes en main, ils font d’autres arbitrages et qu’il ne sera pas possible d’atteindre nos objectifs climatiques sans une transformation radicale de nos modes de production et de vie. Ils ont jeté un pavé vert dans la mare. Les résultats du second tour des Municipales fin juin et les changements de gouvernement éventuels qui suivront diront jusqu’où ce coup de vent vert a porté.
NVTC
Pour la Journée mondiale de l'environnement 2020, tout le monde est invité à partager les raisons pour lesquelles il est temps pour la nature.
À l'occasion de la Journée mondiale de l'environnement 2020, tout le monde est invité à partager les raisons pour lesquelles il est temps de protéger la nature. La nature est sur le point de s'effondrer. Un million d'espèces animales et végétales sont susceptibles de bientôt disparaître. Faites partie de la solution et rejoignez notre appel mondial à agir #PourLaNature.
La biodiversité, ou diversité biologique, est la multitude d'êtres vivants qui composent la vie sur Terre. Elle englobe les quelque 8 millions d'espèces présentes sur la planète : des plantes et des animaux aux champignons et aux bactéries et les écosystèmes qui les abritent tels que les océans, les forêts, les environnements montagneux et les récifs coralliens.
La biodiversité, ou diversité biologique, est la multitude d'êtres vivants qui composent la vie sur Terre. Elle englobe les quelque 8 millions d'espèces présentes sur la planète : des plantes et des animaux aux champignons et aux bactéries et les écosystèmes qui les abritent tels que les océans, les forêts, les environnements montagneux et les récifs coralliens.
Mais, la nature est en crise. Nous perdons des espèces à un rythme mille fois plus élevé qu'à tout autre moment de l'histoire de l'humanité et un million d'espèces sont menacées d'extinction.
Chaque année, les Nations unies célèbrent le 22 mai la Journée internationale de la diversité biologique, afin de mieux faire comprendre et connaître les questions liées à la biodiversité. Cette année, en raison de la pandémie COVID-19, cette occasion sera commémorée par la toute première campagne en ligne. Le thème de l'événement est "Nos solutions sont dans la nature".
Les solutions fondées sur la nature offrent des moyens de promouvoir le bien-être humain, de lutter contre les changements climatiques et de protéger notre planète vivante.
"Ce thème montre que l'homme fait partie de la nature plutôt que d'en être séparé", déclare Elizabeth Mrema, secrétaire exécutive par intérim de la Convention sur la diversité biologique.
Pourquoi la biodiversité est-elle importante pour les être humains ?
"Malgré toutes nos avancées technologiques, nous sommes totalement dépendants d'écosystèmes sains et dynamiques pour notre eau, notre nourriture, nos médicaments, nos vêtements, notre carburant, notre logement et notre énergie", déclare ElizabethMrema.
La biodiversité garantie un sol fertile, ainsi qu'une variété d'aliments, y compris des fruits et des légumes à manger. Elle est à la base de la plupart de nos industries et de nos moyens de subsistance et contribue à la régulation du climat grâce au stockage du carbone et à la régulation des précipitations. Elle filtre également notre air et notre eau et atténue l'impact des catastrophes naturelles telles que les glissements de terrain et les tempêtes côtières.
Sur terre, les écosystèmes et les refuges de biodiversité les plus importants sont les forêts, qui abritent la plus grande partie de la biodiversité terrestre : 80 % des espèces d'amphibiens, 75 % des espèces d'oiseaux et 68 % des espèces de mammifères, selon le rapport sur La Situation des forêts du monde.
Pourquoi la biodiversité est-elle importante pour notre santé ?
"Des écosystèmes sains peuvent protéger contre la propagation des maladies : Là où la biodiversité indigène est élevée, le taux d'infection de certaines zoonoses (rapport en anglais) peut être réduit", explique Doreen Robinson, experte en biodiversité du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE).
En moyenne, une nouvelle maladie infectieuse apparaît chez l'être humain tous les quatre mois et 75 % de ces infections proviennent des animaux. Ces zoonoses peuvent se propager à l'être humain lorsque nous détruisons les habitats des animaux ou que nous faisons du commerce illégal d'animaux sauvages, car notre exposition aux agents pathogènes augmente.
La nature est également une source essentielle de nombreux médicaments utilisés en médecine moderne. Les plantes, les animaux et les microbes permettent aux chercheurs médicaux de comprendre la physiologie humaine et de traiter des maladies. Quatre milliards de personnes dépendent principalement des médicaments naturels, et environ 70 % des médicaments contre le cancer sont soit des produits naturels, soit des produits synthétiques inspirés par la nature. Aux États-Unis, au moins 118 des 150 principaux médicaments délivrés sur ordonnance proviennent de sources naturelles.
En quoi la biodiversité est-elle liée à l'économie ?
La biodiversité est la base de la prospérité économique. Environ 44 000 milliards de dollars de valeur économique générée, soit plus de la moitié du PIB mondial (rapport en anglais), dépendent modérément ou fortement de la nature et des services qu'elle fournit.
La construction, l'agriculture, l'alimentation et les boissons sont les trois principales industries qui dépendent le plus de la nature. Ces industries nécessitent soit l'extraction directe de ressources des forêts et des océans, soit dépendent de services écosystémiques tels que des sols sains, une eau propre, la pollinisation et un climat stable.
Parmi les centaines de millions de personnes qui vivent dans la pauvreté, plus de 70 % d'entre elles dépendent des ressources naturelles pour gagner leur vie, que ce soit grâce à l'agriculture, la pêche, la sylviculture ou d'autres activités liées à la nature.
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