La COP15 contre la désertification de l’UNCCD, Conférence de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la Désertification, s’est ouverte ce 09 mai à Abidjan en Côte d’Ivoire, sur des appels vibrants, notamment du président OUATARA à agir urgemment contre l’avancée de la désertification.
Lutter contre ce fléau reste en fait la priorité des rencontres africaines qui se succèdent et bien sûr de cette 15 éme Conférence de l’UNCCD qui a pour thème « Terre. La vie. Héritage : de la rareté à la prospérité » et qui met l’accent sur la durabilité des terres, pour les générations présentes et futures.
Près de 5000 participants, dont une dizaine de chefs d’État autour d’Alassane Ouattara, ont pris part à ce grand rendez-vous, venant de 197 pays à travers le monde.
Le Président de la République de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, a indiqué que le Sommet des Chefs d’État tenu dans le cadre de la 15e Convention des parties sur la Désertification et la Sécheresse (COP 15) doit être celui de l’espoir et de la mobilisation collective des Etats et des partenaires au développement en faveur des initiatives de restauration des terres et de reconstitution du patrimoine forestier de nos pays.
Il s’exprimait à l’occasion de la cérémonie d’ouverture officielle de la COP 15, marquée par le Sommet des Chefs d’État, un sommet qui réunit une dizaine de Chefs d’État.
« Nos peuples fondent beaucoup d’espoir sur nous. Nous n’avons pas le droit de les décevoir. Agissons vite, agissons ensemble pour donner une nouvelle vie à nos terres », a-t-il insisté.
Alassane Ouattara est d’avis que, face à la menace de la dégradation des sols et de la sécheresse, il est essentiel d’adopter des politiques qui soutiennent la résilience des populations, notamment les plus vulnérables.
Il est également essentiel, a-t-il déclaré, d’accélérer la mise en œuvre des décisions majeures de l’Accord de Paris sur le climat.
« A cet égard, je voudrais réitérer mon appel à l’égard des pays développés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, de tenir l’engagement de mobiliser 100 milliards de dollars par an afin d’aider les pays en développement à réussir leur adaptation aux changements climatiques et leur transition énergétique », a-t-il plaidé.
Alassane Ouattara a félicité le Fonds monétaire international (FMI) pour la mise en place du Fonds fiduciaire sur la durabilité en vue d’aider les pays vulnérables à faire face aux défis structurels qui présentent des risques macroéconomiques tels que les changements climatiques et les pandémies.
Sur cette base, le Président ivoirien a invité les pays donateurs, dans un élan de solidarité internationale, à contribuer financièrement, à ce fonds fiduciaire du FMI, ainsi qu’au Fonds Vert climat des Nations unies et au Fonds pour l’environnement mondial.
Le Chef de l’État a également salué le leadership de son homologue nigérian, Muhammadu Buhari, à la tête du projet « La Muraille verte » dont l’objectif est de restaurer 100 millions d’hectares de terres dégradées en Afrique sur une bande de 8 000 km au Sud du Sahara.
Tout en rappelant que le sommet se tient dans un contexte d’urgence climatique qui impacte durement nos politiques de gestion des terres et exacerbe le phénomène de sécheresse et à un moment où les économies sont fragilisées par les impacts de la COVID-19 et les effets de la crise russo-ukrainienne avec la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, le Président Ivoirien a estimé que c’ est le moment d’ aller plus loin et mobiliser de nouveaux partenaires. Notamment, les entreprises du secteur privé impliquées dans les chaînes de valeur des produits agricoles.
Le Président OUATATAA a présenté « l’Initiative d’Abidjan », un grand programme visant à mobiliser 1,5 milliard de dollars sur cinq ans pour restaurer « les écosystèmes forestiers dégradés en Côte d’Ivoire » et promouvoir « des approches de gestion durable des sols », espérant « inspirer d’autres pays ».
La Banque africaine de développement et l’Union européenne font partie des principaux bailleurs de ce grand projet.
Selon les données disponibles, la dégradation des terres affecte 52% des terres agricoles, menaçant ainsi l’existence de 2,6 milliards de personnes qui dépendent de l’agriculture. La désertification et la Sécheresse causent la perte de 12 millions d’hectares chaque année, soit près de 23 hectares par minute. La dégradation des terres affecte directement 74% des personnes pauvres dans le monde.
Ici donc à ABIDJAN, Pendant près de 15 jours, les représentants des pays membres de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification dont des experts et hommes politiques vont tenter d’élaborer des solutions face à l’appauvrissement des sols cultivables, trouver des voies et moyens pour se mettre d’accord sur une série d’objectifs avec comme ambition : stopper l’accroissement de la désertification qui menace 40 % des terres émergées… Comment relever ce défi ? Avec quels moyens, quels acteurs ?
Des questions cruciales qui méritent des réponses claires que nous attendons dans cette quinzième session de la Conférence des Parties, organisée par les Nations Unis, qui se veut un appel à l’action pour s’assurer que la terre continue de profiter aux générations présentes et futures. Elle réunit des dirigeants de gouvernements, du secteur privé, de la société civile et d’autres parties prenantes clés du monde entier pour avancer sur une gestion durable de la terre, un bien précieux pour tous. Les décisions adoptées par les 197 Parties à la CNULCD devraient impulser des solutions durables pour la restauration des terres.
Fatou NIANG envoyée spéciale
Le président du groupe de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, a réaffirmé l’engagement de la banque à soutenir la Conférence des Parties (COP15) sur la désertification avec notamment une enveloppe de 676.000 dollars et 70.000 dollars pour le groupe de négociateurs africains.
En marge de ce forum, un autre appui de 500 millions de dollars est prévu pour l’initiative « Abidjan Legacy », une initiative destinée à appuyer la mise en œuvre des résolutions qui seront prises à la fin de cet événement mondial, dont l’objectif est de restaurer les terres dégradées dans le pays. Un projet qui constitue la réponse de la Côte d’Ivoire à la mise en œuvre des résolutions de la 15e Conférence des parties de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification et la sécheresse (COP 15) qui se tient actuellement en terre ivoirienne.
Une rencontre donc fructueuses entre Le Président de la République, Alassane Ouattara et le Président de la Banque Africaine de Développement (BAD), Akinwumi Adesina au Palais de la Présidence de la République.
Par ailleurs, 15,6 milliards de dollars seront alloués à la mise en œuvre du projet Abidjan-Lagos. Il s’agit d’une autoroute longue de 1081 kilomètres reliant Abidjan à Lagos en passant par le Ghana, le Togo et le Bénin.
Fatou NIANG envoyée spéciale
Parlez – nous d’Invest For Jobs ?
Invest For Jobs est un Programme de la coopération Allemande au Développement et qui vise à renforcer la création d’emplois et à améliorer les emplois au Sénégal en passant par le déploiement stratégique entre les entreprises Européennes et Sénégalaises. Il vise aussi à renforcer, les structures locales, d’appui et d’accompagnement aux entreprises, mais aussi des entreprises en tant que telle.
Qu’est ce qui justifie le choix de votre collaboration avec le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD) ?
Nous travaillons effectivement avec le Ministère de l’Environnement et du Développement durable ( MEDD) dans le cadre de ce projet qui vise la structuration de la filière typha au Sénégal, en mettant en œuvre le projet à travers plusieurs groupes cibles, dont des Groupements d’Intérêt économique (GIE) qui s’activent dans la coupe de typha et des entreprises qui s’activent dans la production des matériaux et le développement de combustibles renouvelables. L’objectif est de créer un secteur dynamique porté sur la construction écologique durable, basé sur l’utilisation et sur l’usage du typha qui est une plante invasive, qui pose beaucoup de dégâts, mais en même temps qui représente une opportunité clé pour beaucoup d’entreprises et beaucoup de communautés au Sénégal.
Quels impacts réels à considérer sur le plan environnemental mais aussi sur le plan socio- économique ?
Partant de nos échanges avec le MEDD, nous nous sommes rendus compte qu’il y ‘a beaucoup de potentiel à considérer pour, non seulement, créer des emplois durables de qualité pour ce secteur là, mais aussi pour répondre d’une certaine manière aux défis, écologiques et environnementaux, qui se posent aujourd’hui, comme problématique particulièrement au niveau du Sénégal, qui fait partie des pays les plus vulnérables au réchauffement climatique, mais aussi un peu partout dans le monde. Ce projet va nous aider, à lutter , au Sénégal, contre la déforestation qui est un sujet d’actualité, mais aussi à atténuer les effets du changement climatique tout en permettant à beaucoup de familles, à beaucoup de jeunes, et à beaucoup d’entreprises, de se renforcer et de créer des emplois de qualité tout en améliorant leur condition économique et sociale pour un Sénégal Emergent.
Par Baye Salla MAR
Il s’est organisée, le mardi 12 avril 2022 à partir à 10h, la cérémonie de remise de matériels aux Petites et Moyennes Entreprises bénéficiaires de l’appui du Projet d’appui à la structuration d’une filière de production de matériaux de construction et de combustibles domestiques à partir du Typha australis suivant l’agréement de subvention n° 81263465.
Cette Cérémonie officielle de remise de matériel a été présidée par Monsieur Monsieur Baba Dramé, Directeur de l’Environnement et des Etablissements Classés (DEEC) en présence de Monsieur Malick Sarr, Directeur de L'Administration Générale et de L'Equipement (DAGE) du Ministère de l’Environnement et du Développement et du Durable (MEED), de Madame Oumou DIOP SY, Responsable de la composante Appui aux PME et de la chargée de la communication du programme Invest For Jobs de la coopération allemande (GIZ) et des représentants des PME bénéficiaires.
Le coût total des équipements de production offerts aux PME par cette coopération allemande se chiffre à : 128 315 647 FCFA hors frais de transport maritime. La cérémonie a été précédée d’une démonstration de l’utilisation du cuiseur et d’une présentation de quelques matériaux de construction développés.
Parmi les axes stratégiques de la politique de l’Etat en matière d’environnement, figure la lutte contre les changements climatiques, la promotion de la production durable et la promotion d’emplois verts, via une approche entrepreneuriale innovante.
Le Coordonnateur du projet est, durant la présentation du matériel acquis, revenu sur les ambitions et objectifs du projet qui est de « gérer et de maîtriser le typha », une plante qui « pose énormément de problèmes au développement du Sénégal ». Prenant exemple l’impact du typha sur le secteur de la riziculture, il dira que « le typha est plante envahissante qui empêche les périmètres irrigués d’avoir suffisamment d’eau, et que dans ce cadre, l’état du Sénégal dépense des milliards pour enlever le typha des axes hydrauliques ». Continuant son speech, il ajouta que dans « la zone du lac de Guiers, qui nous serve de réservoirs d’eau potable, malheureusement couvert à 39 % de typha, si l’on y prend garde, les usines KMS3 n’auront plus d’eau, nous sommes obligés de couper régulièrement pour permettre aux usines de se ravitailler et libérer aussi les axes hydrauliques ».
Prenant la parole, le Directeur de l’Environnement et des Etablissements Classés (DEEC) a pour sa part remercié la coopération Allemande pour la confiance et cet accompagnement apporté au gouvernement du Sénégal dans le cadre de sa mise en œuvre de sa politique environnementale. Selon lui, « C’est donc tout heureux que le MEDD a accueilli « Ce projet qui capitalise toute l’expérience des deux projets préalablement mis en oeuvre par les services du MEDD, avec comme ambition de structurer davantage la filière du typha afin de mieux aider à transformer ce défi écologique en opportunité économique, donc de création d’emplois. »
Malick Sarr, Directeur de L'Administration Générale et de L'Equipement (DAGE) du Ministère de l’Environnement et du Développement et du Durable (MEED) a exprimé toute sa satisfaction au vu des « résultats probants enregistrés par le projet grâce, en partie, au travail effectué, en amont par ses services, sur le plan financier et sur celui des passations des marchés, dans le cadre des missions qui leur sont confiées ».
Ingénieur de formation et responsable de l’Entreprise, Elementerre, spécialisée dans la fabrication de briques en terre et de panneaux d’isolement en typha, l’entrepreneur Doudou Dème de souligner que «Nous sommes très contents que ce projet nous apporte ces équipements .Nous remercions le Ministère, la GIZ, la DEEC, Invest For Jobs, et tous les partenaires pour cet important appui. Le matériel qui est mis à notre disposition, nous permettra d’augmenter les capacités de production et la cadence des matériaux, que nous avons l’habitude de produire de façon artisanale, tout en nous permettant, aussi de pouvoir baisser les couts.»
Maitre Chaumier, Formateur et fondateur du G.I.E TYFFA DELTA ENVIRONNEMENT, Daouda Sy indiqué que « Dans les chantiers, nous étions, dés fois, obligés de louer du petit matériel ou du bois pour faire des échafaudages, La réception de ce matériel va nous permettre de compléter le lot de matériel manquant. C’est un très grand apport, un apport de plus pour nous, Gie qui œuvrons dans le cadre des poses de chaume. Nous félicitons l’ensemble de nos bailleurs mais aussi le Ministère de l’Environnement et du Développement durable, à travers le coordonnateur du Projet, Mr Ernest Dione ».
Prenant la part, Mr Jean Noel a, au nom de Gandiol Bâtiment, Gie spécialisé dans la pose de Chaume, remercié chaleureusement, les autorités du MEDD et leurs Partenaires pour l’appui avant de déclarer que « Ce matériel leur permettra de mieux faire de la finition afin de mieux satisfaire la Clientèle »
Recevant des équipements formant l’unité de granulation et des moyens pour mettre en œuvre l’étude d’acceptabilité du cuiseur, M Ledoux, de la Société Sénégalaise des Energies renouvelables qui s’est exprimé au nom de la PME SOSER a déclaré que « Le cuiseur qui utilise une technologie qui s’appelle la micro –gazéification permet non seulement une cuisson propre sans émission de dioxyde de carbone contrairement au charbon de bois, interdit par le l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS, mais en même temps, il contribue aussi à lutter contre la déforestation.»……… « Les derniers tests nous ont montré que quand on le remplit au complet, nous pouvons cuisiner avec jusqu’ à trois (3) heures de temps, suffisant pour faire un bon Djebou Dieune (riz au poisson et plat national du Sénégal) »
Pour rappel, le présent projet s’inscrit dans la dynamique d’un ensemble d’initiatives nationales et internationales en faveur de la lutte contre les changements climatiques, de la promotion des énergies renouvelables, de l’efficacité énergétique, de la construction durable et de l’économie circulaire.
Baye Salla MAR
« Les investissements dans la lutte contre la désertification et la dégradation des terres sont parmi les plus efficaces que nous puissions faire. La moitié du PIB mondial et la moitié de ses approvisionnements en céréales dépendent de la lutte contre la dégradation des terres », a également plaidé la Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, Amina Mohammed.
« Pourtant, plutôt que d'investir dans des solutions, le monde accélère la dégradation des terres et aggrave la désertification », a-t-elle dénoncé, soulignant que le monde était confronté à un choix crucial : « récolter les bénéfices de la restauration des terres maintenant, ou bien continuer sur la voie désastreuse qui nous a conduits à la triple crise planétaire du climat, de la biodiversité et de la pollution ».
Mme Mohammed s’est félicitée des progrès réalisés dans la restauration des terres, notant que le G20 s'est engagé à réduire de moitié les terres dégradées d'ici 2040 et à restaurer un milliard d'hectares d'ici 2030. Mais, selon elle, il faut redoubler d'ambition.
Prenant l’exemple de l’Afrique, Mme Mohammed a mis en avant deux grands accélérateurs : la Grande Muraille Verte et la volonté d'égalité des sexes.
Le projet de la Grande Muraille Verte « a déjà restauré des millions d'hectares et créé des milliers d'emplois » mais « il est encore loin de créer les 10 millions d'emplois que nous visons et sur lesquels nous comptons », a-t-elle observé.
La Vice-Secrétaire générale a également noté que les femmes et les filles sont au cœur de la construction d'une économie de restauration des terres. Elles passent 200 millions d'heures par jour à collecter de l'eau et encore plus à s'occuper de la terre, mais n'ont pas un accès égal aux droits fonciers et au financement.
« L'élimination de ces obstacles et l'autonomisation des femmes et des filles en tant que propriétaires terriens et partenaires changent la donne pour la restauration des terres, pour l'Agenda 2030 et pour l'Agenda 2063 de l'Union africaine », a déclaré Mme Mohammed.
Dans un point de vue publié avant la conférence, le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies, Abdulla Shahid, a souligné qu’il était important pour la communauté internationale de proposer des solutions holistiques et équilibrées. « Nous savons ce qui doit être fait, mais nous avons besoin de volonté politique pour y parvenir », a-t-il dit.
« Les questions d'adaptation, de désertification, de lutte contre le changement climatique, de maintien de la biodiversité et de lutte contre la pauvreté sont toutes interconnectées – et également reliées aux Objectifs de développement durable », a-t-il ajouté.
« Nous devons agir maintenant, tant que nous avons encore l'espoir d'inverser les dommages que nous avons causés à la nature et à l'environnement. Nous avons les ressources nécessaires. Nous en sommes capables. Faisons preuve de volonté. Nous le devons à nos générations futures », a-t-il ajouté.
Le thème de la COP15, « Terres. Vie. Patrimoine. D’un monde précaire à un avenir prospère », est un appel à l'action face à la dégradation rapide des terres et ses conséquences néfastes pour la biodiversité et les populations.
La conférence se concentrera sur la restauration d'un milliard d'hectares de terres dégradées d'ici 2030, la pérennité de l'utilisation des terres contre les impacts du changement climatique et la lutte contre l'escalade des risques de catastrophe tels que les sécheresses, les tempêtes de sable et de poussière et les incendies de forêt.
« La dégradation des terres n’est pas une fatalité. La réparation est possible. En effet, la restauration des terres dégradées est réalisable à moindre coût. Investir dans la réparation des terres dégradées est donc économiquement rentable ; techniquement faisable ; socialement souhaitable et bien entendu, écologiquement profitable », a déclaré le Secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, Ibrahim Thiaw.
« Chaque unité monétaire investie dans la restauration des terres peut générer jusqu’à 30 fois sa valeur. Au niveau mondial, jusqu’à 50 points de PIB pourraient ainsi être gagnés d’ici 2050. Pourvu qu’on prenne le virage maintenant. Et de manière décisive », a-t-il ajouté.
La dégradation des terres n’est pas une fatalité mais le monde doit agir rapidement pour inverser les dégâts, ont déclaré de hauts responsables onusiens à l’ouverture de la 15 ème session de la Conférence des Parties (COP15) à la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD), à Abidjan, en Côte d'Ivoire.
Selon l’ONU, jusqu'à 40% de toutes les terres libres de glace sont déjà dégradées, avec des conséquences désastreuses pour le climat, la biodiversité et les moyens de subsistance. Le continent africain est particulièrement touché par la désertification, notamment dans sa bande sahélienne.
Le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies, Abdulla Shahid, et la Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, Amina Mohammed, ainsi que plusieurs chefs d’Etat participent au Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement organisé par le Président ivoirien Alassane Ouattara dans le cadre de cette conférence qui dure jusqu’au 20 mai.
L’un des mythes fondateurs de l’abolition de l’esclavage repose sur une vérité et un mensonge.La vérité, c’est que même persécutés, vendus et déportés ou violés, les esclaves ont toujours montré de la résistance face à leurs «maîtres» et «contremaîtres». Le mensonge, c’est qu’après plusieurs siècles de crimes et de privations de liberté des esclaves, le code génétique des esclavagistes aurait été subitement modifié et qu’ils seraient devenus bons.
Aujourd’hui, en se situant dans la logique des événements et par rapport aux questionnements de notre époque, nous pouvons affirmer, sans risque de nous tromper, que l’abolition de cette tragédie odieuse, qui s’est jouée entre l’Europe, l’Amérique et l’Afrique, a toujours eu comme soubassement une rationalité purement économique.
Un examen plus approfondi du contexte d’alors et de ce qui s’est passé aux Etats-Unis dans les années 1830, montre bien que si l’esclavage a été aboli le 27 avril 1848, quelque part, des alternatives beaucoup moins coûteuses étaient à la portée des acteurs qui tiraient profit de la traite des esclaves. Dans un monde globalisé où tout est fait pour consommer et s’épanouir, il est clair que pour se maintenir en vie, un organisme doit tirer plus d’énergie pour sa nourriture qu’il n’en dépense pour la trouver. L’homme a réussi à contourner cette difficulté, par le développement de la machine et l’exploitation de l’énergie extra corporelle. Parmi ces dernières, les plus connues sont le charbon, le gaz naturel et le pétrole que la terre a formées à partir de la matière organique en décomposition sous l’effet de la pression, de la chaleur et de processus intenses.
En 1830, le colonel Derek fora le premier puits de pétrole à Dallas aux Etats-Unis. Ceci constitua un moment décisif dans l’évolution du système comptable mondial. Une grande partie de ces énergies fossiles a été utilisée par les pays occidentaux ; et c’est sans doute ce qui a été à la base de leur développement et de leur puissance.
L’énergie fossile suscita, dès lors, la convoitise des grandes puissances, qui se détournèrent de leur intérêt envers la force motrice de l’homme noire, qui était jusqu’ici la pièce angulaire de l’économie occidentale. Et pour cause ! Selon Jean-Marc Jancovici, spécialiste des questions d’énergie et du climat, un être humain au travail, après une journée de grosses transpirations, restitue en moyenne 10 à 100 kWh d’énergie mécanique sur une année. Alors que dans un litre de pétrole que consomme une machine, nous avons la performance, en termes de transformation de l’environnement, de 10 à 100 personnes au travail de force sur une journée. Du coup, l’esclave devient peu productif à côté du nouveau et précieux liquide : le pétrole.
En plus de ses contre-performances, l’esclave est, avec la découverte des énergies fossiles, considéré comme un être encombrant qu’il faut acheter, loger, nourrir et soigner pour le maintenir en force et surveiller pour l’empêcher de s’enfuir : tant de peine et de charges pour le maître.
Dès lors, il apparaît comme un non sens économique de continuer le commerce des esclaves quand, à côté, la machine qui travaille 24h/24 fournit le même résultat de transformation de l’environnement et revient entre 10 et 100 fois moins cher en coût marginal que l’esclave.
A partir de ce constat, nous voyons nettement comment l’énergie à profusion a permis non seulement de soulager l’homme, mais aussi d’abolir l’esclavage. Donc derrière les véritables raisons qui ont poussé les pays occidentaux à abandonner la pratique de l’esclavage, se cache une rationalité économique, même si le journaliste Victor Schœlcher de par ses écrits et ses prises de position, a longtemps agi en faveur de l'abolition définitive de ce dernier en France. Une abolition qui fut finalement signée par le gouvernement provisoire de la 2e République via le décret d’abolition du 27 avril 1848.
Défini comme l’unité de compte de la transformation du monde qui nous entoure, l’énergie intervient dans la modification d’une température, d’une vitesse, d’une forme ou d’une composition chimique. Actuellement, la quantité d’énergie mécanique fournie par les énergies fossiles est de l’ordre de 20 000 kwh/pers/ an dans le monde.
La majeure partie da la quantité des énergies fossiles qui reste dans le monde est enfouie dans des gîtes et autres réservoirs de matières premières appartenant à des pays sous-développés. Malheureusement, certains dirigeants de ces pays sous-développés continuent de subir le diktat de puissantes organisations, tapis derrière des multinationales occidentales qui deviennent de plus en plus riches grâce à l’argent de ces énergies fossiles. D’autres sont manipulés ou renversés à cause de ces énergies fossiles.
Dans ce contexte où les aspirations de progrès rejoignent les préoccupations d’exploitation de leurs propres ressources naturelles, les populations locales de ces pays sous-développés ne tirent pas parti des richesses de leur terre natale, dans la mesure où la nature ne le permet ni moralement ni matériellement. Contrairement aux thèses abolitionnistes qui nous étaient toujours servies à l’école primaire (les esclavagistes subitement devenus bons) et qui ont en partie laissé une encre indélébile dans notre mémoire de jeunes Africains, ce crime qui n’a jamais été justifié continue d’affecter encore non seulement le cœur et l’essence même de notre identité africaine, mais aussi ceux de ces millions de descendants d’esclaves dont le seul tord était d’avoir été nés sous une même ère, résidant sous une autre aire, respirant le même air que les architectes de la ruine de notre continent où partout la misère et le désespoir ont les mêmes effets chez la population.
Au Sénégal, la découverte annoncée du pétrole et du gaz naturel au large de nos côtes suscitent déjà des intérêts et aiguisent des appétits. L’histoire retiendra que c’est sous le règne du président Macky Sall que le Sénégal a vu sortir de terre ses premiers barils de pétrole (made in Sénégal).
Dès lors, ce sont les actes posés aujourd’hui qui détermineront l’image qu’il laissera à la postérité. Pour ne pas sombrer dans la violence, les rapts et les actes de sabotage que se livrent sans merci compagnies pétrolières occidentales et peuple Ogoni dans le Delta du Niger, compromettant ainsi l’aspiration de notre pays au développement, il faudrait que tous ensembles nous ayons la mentalité de notre époque en transformant cette poche de soleil que dame nature a bien voulu mettre à notre disposition en succès commerciaux pour notre pays ou, malheur ! nous subiront toutes les souffrances de notre époque.
Baye Salla MAR
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