Baye Salla Mar

Baye Salla Mar

Doit-on préférer l'eau en bouteille ou l'eau du robinet pour notre santé ? Si cette question est tranchée d'un point vue environnemental, la conclusion est bien plus ardue lorsque l'on s'intéresse aux contaminants de l'eau (nitrates, pesticides, métaux lourds...) et notamment les microplastiques qui souillent maintenant notre planète.

Doit-on consommer de l'eau du robinet ou de l'eau en bouteille ? La réponse n'est pas si évidente. Ecologiquement, la mise en bouteille, son transport et la gestion des déchets est polluant et énergivore mais qu'en est-il de la qualité de l'eau que nous buvons ?
En France, consommer de l'eau du robinet, dans un pays qui se targue d'avoir les meilleurs contrôles qualité au monde pourrait nous conforter dans ce choix.

L'eau du robinet contient des nitrates et pesticides

Cependant, les cours d'eau sont très pollués en France, principalement à cause des nitrates et des pesticides. C'est pourquoi, l'eau du robinet peut présenter des valeurs significatives de pesticides, et de nitrates.
En 2015, 61,8 % de la population française disposait d'une eau de distribution avec une concentration maximale en nitrates[1] inférieure à 25 mg/L (Ministère de la Santé, 2016). Autrement dit, 38 % des Français pouvaient boire une eau du robinet avec des valeurs en nitrates comprises entre 25 et 50 mg/l, là où la plupart des eaux en bouteille (eaux minérales naturelles et eaux de source) restent en dessous de 5 mg/l et ne contiennent pas de pesticides...

Soulignons que plus de 90 % des cours d'eau en France sont contaminés par des pesticides, pesticides que l'on retrouve ensuite dans l'eau du robinet.
En témoigne une analyse urinaire de détection du glyphosate effectuée en 2019 par une personne qui ne mange que des produits bio mais boit de l'eau du robinet. Ses résultats ont montré une contamination assez élevée en glyphosate.

Autre sujet d'inquiétude : l'aluminium, un métal présent naturellement sur Terre que l'on retrouve partout : dans les organismes vivants, le sol, l'eau... Sa concentration dans l'eau du robinet, non renseignée dans les analyses, a fait l'objet de suspicions quant à son lien avec la maladie d'Alzheimer qui touche maintenant 900 000 personnes en France. En fait, dans l'état actuel des études sur la question : "il ne peut être envisagé d'association causale entre l'exposition à l'aluminium via l'eau du robinet et maladie d'Alzheimer", a réaffirmé l'ARS en 2014.

L'eau du robinet altérée par l'état des canalisations

En 2016, l'association Que Choisir publiait une enquête alarmante sur la qualité réelle de l'eau du robinet en ajoutant un critère important : l'état des canalisations qui délivrent l'eau courante et la présence de composants toxiques comme le plomb, le cuivre, le nickel et le chlorure de vinyle. Si l'initiative est louable, elle manque cruellement de points de contrôle comme le souligne Que Choisir : "pour la recherche du plomb, du cuivre, du nickel, du chlorure de vinyle et de l'épichlorhydrine, le prélèvement de l'eau se fait fréquemment au robinet des consommateurs. Par conséquent, leur présence dans une analyse ne signifie en aucun cas que cette pollution affecte l'ensemble du réseau ou de la ville, car elle peut ne concerner par exemple que certains branchements du réseau, certains immeubles ou logements." Ce qui signifie que la qualité de l'eau du robinet dépend principalement de l'état des canalisations en aval, dans notre logement.

De l'eau du robinet radioactive ?

L'Association pour le contrôle de la radioactivité dans l'Ouest (ACRO) a jeté un pavé dans la mare en montrant que plus de 268 communes en France délivrent une eau du robinet qui contient du tritium (un hydrogène radioactif rejeté par les installations nucléaires) et que pas moins de 6,4 millions de personnes sont alimentées par une eau contaminée au tritium.

Carte à l'appui, de nombreuses communes d'Ile-de-France et des Pays de la Loire sont concernées (Paris, Colombes, Les Ulis, Noisy-le-Grand, Corbeil-Essonnes, Orléans, Blois, Tours, Angers, Nantes...).

En cause : les installations et centrales nucléaires installées le long de la Seine et de la Loire qui rejettent des éléments radioactifs dans l'eau.

Heureusement, aucune valeur mesurée ne dépasse le critère de qualité fixé à 100 Bq/L instauré par les autorités sanitaires, sauf à Saumur où des doses de 310 Bq/L ont été mesurées : l'Institut de Radioprotection et de Sureté Nucléaire (IRSN) s'est emparée du sujet mais ne parvient pas à expliquer cette concentration qui ne serait pas à imputer aux centrales nucléaires...

Dans tous les cas, la présence de tritium dans l'eau potable ne chiffonne pas Jean-Michel Bonnet, le directeur de la santé de l'IRSN : "en consommant deux litres d'eau par jour pendant un an contenant 10 000 Bq/l de tritrium, la dose de radiation à laquelle on s'expose équivaut à celle reçue au cours d'un vol Paris-Tokyo. Cette exposition est dix fois plus faible que la dose reçue par le corps humain lorsqu'il est soumis à un examen médical par scanner."

Pour l'ACRO, il ne s'agit pas d'apeurer la population qui boirait une eau dangereuse pour la santé mais de sensibiliser nos décideurs sur les conséquences d'un accident nucléaire majeur en France : "en cas d’accident grave sur une des centrales nucléaires sur la Seine, la Vienne ou la Loire, il n’y aura pas que le tritium rejeté et ce sont des millions de personnes qui risquent d’être privées d’eau potable. Comment les autorités vont-elles faire pour assurer les besoins vitaux de ces personnes ? Aucun plan n’est disponible pour le moment."

Comment vérifier la qualité de son eau du robinet ?

Finalement, en vérifiant régulièrement, grâce au site web dédié du Ministère de la Santé, que l'eau délivrée à son domicile présente de faibles teneurs en nitrates et pesticides, l'eau du robinet peut tout à fait être consommée sereinement. D'autant plus que la très grande majorité des contaminants que nous ingérons, proviennent de notre alimentation, qui elle doit être surveillée avec sérieux, en privilégiant principalement les produits d'origine biologique.

65 fois plus chère que l'eau du robinet, à l'origine de 150 000 tonnes de déchets plastiques par an en France, l'eau embouteillée ne serait pas franchement justifiée. Et pourtant, d'autres composants chimiques polluent l'eau : substances médicamenteuses, partiellement supprimées lors du traitement et plus inquiétant encore, des plastiques, des hydrocarbures et des nanoparticules qui ont envahi notre quotidien et notre alimentation... "Aujourd'hui, cet effet « mélange de molécules » mobilise des programmes de recherches spécifiques se déroulant dans le monde entier." précise le Centre d'Informations sur l'Eau (CIEAU). Or, ces nouveaux polluants ne sont pas mesurés ou non divulgués par les analyses publiques du contrôle sanitaire des eaux destinées à la consommation humaine.

80% de l'eau du robinet contient du plastique

Depuis 1950, année où le plastique fait son apparition dans notre vie quotidienne, nous avons produit et consommé à l'échelle mondiale 8,4 milliards de tonnes de plastique (plus de 1 million de fois le poids de la tour Eiffel). Une nouvelle étude publiée en 2017dans Science Advances montre que 6,3 milliards de tonnes de ces déchets sont des plastiques très peu biodégradables, qui s'accumulent dans les milieux et sont transportés vers l'océan par les cours d'eau.

Aujourd'hui, on trouve des morceaux de plastique, mais aussi des fibres textiles partout : dans l'air, le sol et dans le milieu aquatique comme en témoignent les très médiatisés "continents de déchets" présents dans les gyres océaniques. Résultat : toute la chaine alimentaire est contaminée, du minuscule zooplancton aux thons en passant par les oiseaux et l'Homme...

C'est donc en toute logique que l'on retrouve des microplastiques dans notre eau du robinet ! C'est l'objet d'une enquête intitulée "Invisibles" menée par le média Orb et un chercheur de l'école de santé publique de l'Université du Minnesota (Etats-Unis) sur les 5 continents du globe.

Le constat est édifiant : à l'échelle mondiale, 83 % des eaux du robinet sont polluées par des microplastiques et donc quasiment toute notre alimentation puisque l'eau entre dans la préparation de nombreux plats...

Zone géographique% d'eau du robinet contaminée
Etats-Unis 94 %
Beyrouth (Liban) 94 %
New Delhi (Inde) 82 %
Kampala (Ouganda) 81 %
Jakarta (Indonésie) 76 %
Quito (Equateur) 75 %
Europe 72 %
Contamination de l'eau du robinet dans le monde
Crédit : Orb

 

Notons qu'en avril 2017, une équipe de chercheurs malaisiens de l'université Putra Malaysia a analysé différents sels vendus dans le commerce à travers le monde et là aussi, presque tous contenaient des microplastiques : 40 % de polypropylène (PP) et 33,3 % de Polyéthylène (PE).

D'où proviennent ces microplastiques ?

On a longtemps considéré qu'ils provenaient principalement de la dégradation des macro-déchets de plastique abandonnés dans la nature (sacs, bouteilles, emballages divers...) mais ils sont également constitués de fibres issues de l'abrasion quotidienne des vêtements, de leur lavage en machine, des tapis, de l'usure des pneus, des peintures, des microbilles utilisées en cosmétique... Une étude menée à Paris en 2015 avait montré que 3 à 10 tonnes de microplastiques se déposent chaque année sur le sol de la capitale française, précise l'enquête d'Orb.

Doit-on s'inquiéter de la présence de microplastiques dans l'eau du robinet ?

Oui, car les microplastiques contiennent ou favorisent l'adsorption de composés chimiques persistants et toxiques, qui vont ensuite s'accumuler dans nos tissus et favoriser l'apparition de cancers et maladies, indique l'étude.  Or, les premières études concernant les effets sur la santé des microplastiques ne font que commencer et l'on ne sait pas encore si les législateurs iront jusqu'à établir une valeur limite de concentration en microplastiques dans notre eau. Ne parlons même pas des études sur notre exposition aux nanoplastiques, qui appartiennent encore au futur.

Microplastiques : doit-on préférer l'eau en bouteille ?

Pas si sûr, à en croire les résultats d'une nouvelle analyse publiée en mars 2018 par Orb. L'eau de 259 bouteilles différentes provenant de 9 pays (Chine, USA, Inde, Indonésie, Mexique, Brésil...) a été analysé et 93 % d'entre elles étaient contaminées par des microplastiques !
En moyenne, ce sont plus de 10 particules de microplastiques de plus de 100 µm par litre d'eau en bouteille qui ont été trouvées, c'est deux fois plus que dans l'eau du robinet.

Cependant, les particules retrouvées dans l'eau en bouteille sont différentes : alors que les fibres constituaient 97% des microplastiques retrouvés dans l'eau du robinet, ils ne composaient que 13% des particules contenues dans l'eau embouteillée, le reste étant des fragments de plastique et principalement du polypropylène qui entre dans la composition des bouteilles elles-même.
Ceci signifie que la source principale des particules de microplastiques peut provenir du processus industriel de mise en bouteille de l'eau, voire même de la simple ouverture de la bouteille par le consommateur.

En outre, n'oublions pas de contribuer au recyclage des déchets plastique : une seule bouteille en plastique de 1l jetée dans la nature peut se morceler en microplastiques qui, alignés, forme une ligne de 1,6 km de long !

Et malheureusement, ces microplastiques, invisibles à l'oeil nu, ne se dégradent pas et ne peuvent être récupérés ni détruits... Ils perdureront pendant des siècles sous forme microscopique voire nanoscopique, affectant tous les milieux et tout le vivant de notre planète avec des conséquences que l'on ne mesure pas encore.

Notes

  1. "Le nitrate en lui-même n'est pas toxique. C'est la transformation des nitrates en nitrites qui peut, potentiellement, avoir un impact négatif sur la santé. Dans le sang, la présence de ces nitrites peut en effet provoquer la formation de « méthémoglobine », une forme d'hémoglobine incapable de transporter l'oxygène" (CIEAU, 2017).                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                               Notreplaneteinfo

Grande alliée des sportifs et des végétariens, la spiruline conquiert un public sans cesse plus large. Exceptionnellement riche en protéines et autres nutriments, la spiruline offre de nombreux bienfaits pour la santé. "Que ton aliment soit ta seule médecine", disait Hippocrate... Un adage qui semble approprié pour décrire les vertus de ce superaliment encore inégalé.

La spiruline : une micro-algue aux origines ancestrales

Parmi environ 1 500 espèces d'algues bleues qui peuplent nos océans, 36 sont comestibles. Mais la principale espèce utilisée pour fabriquer des compléments alimentaires est l'Arthrospira platensis, anciennement appelée Spirulina platensis, une algue microscopique qui vit dans les lacs !

La spiruline - ainsi nommée en raison de sa forme spiralée caractéristique - est une micro-algue bactérienne d'un dixième de millimètre, identifiable par sa couleur bleu-vert.

L'histoire de la spiruline remonte à l'origine de la vie sur terre. Apparue il y a plus de trois milliards d'années, la spiruline est l'un des premiers micro-organismes au monde à avoir réalisé la photosynthèse, grâce à la chlorophylle qu'elle a la capacité de produire. Ainsi, elle se développe en formant des efflorescences à la surface des plans d'eau, par photo-autotrophie (utilisation de la lumière solaire grâce à ses pigments).

La spiruline croît naturellement dans les eaux douces et chaudes (25°C), alcalines (pH 8 à 11,5), riches en carbonates et bicarbonates mais également en nitrates, phosphates et fer, dans des lacs ou mares temporaires (Komárek et al. 2014, Turpin 1827). On la retrouve donc dans les régions tropicales et semi-­tropicales, là où la luminosité est importante.

Aujourd'hui cultivée et commercialisée dans le monde entier en tant que complément alimentaire, la spiruline était déjà consommée par les Aztèques au XIe siècle qui la cultivait dans les lagunes saumâtres sur lesquelles s'est bâtie la grande cité de Tenochtitlán.

La spiruline : un superaliment unique

La spiruline contient des éléments hautement biodisponibles – c'est à dire aisément assimilables par l'organisme, sans perte au cours de la digestion.

Riche en protéines végétales complètes, en acides aminés et acides gras Oméga 6 essentiels, en minéraux, en oligo-éléments et en vitamines, elle constitue un superaliment ou alicament[1] extrêmement riche en nutriments.

La spiruline contient également de la SOD (superoxyde dismutase) : c'est l'un des plus puissants antioxydants connus et utilisés dans la lutte contre les maladies virales, au premier chef l'hépatite C. La spiruline, n'ayant pas de membrane cellulosique, sa SOD est parfaitement assimilée par notre organisme contrairement aux SOD d'origine strictement végétale.

La spiruline : des propriétés nutritionnelles étonnantes

En 2008, une étude de Current Pharmaceutical Biotechnology - journal de référence en biotechnologies - a décrit cette petite algue bactérienne comme “la source la plus riche et la plus complète de nutrition dans la nature”.
Elle est reconnue par de nombreux organismes internationaux (FAO, OMS, UNESCO, FDA) comme “l'aliment de santé supérieur du 21e siècle” ou encore comme un “supplément nutritionnel de premier ordre”.

Antioxydant, antiviral, anticancéreux, anti-inflammatoire, antiallergique, antidiabétique... La spiruline comporte de nombreuses propriétés :

    • Son pigment bleu, la phycocyanine, que l'on ne retrouve dans aucun autre aliment, lui confère des propriétés immunostimulantes, antioxydantes et détoxifiantes (elle élimine du corps les métaux lourds).
    • Elle contient de la superoxyde dismutase, une enzyme qui détruit les radicaux libres responsables du vieillissement cellulaire.
 
  • Elle est un des rares aliments (avec le lait maternel et l'huile de bourrache) à détenir de l'acide di-homo gamma linolénique (un acide gras essentiel Oméga 6) important dans l'équilibre immunitaire.
  • La spiruline contient également des glucides spécifiques : les polysaccharides qui composent l'enveloppe de la spiruline, dont l'activité immunostimulante a été prouvée.
  • Sa richesse en tryptophane lui confère un effet coupe-faim, idéal dans le cadre d'un régime alimentaire.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                         

    La spiruline en cause après quelques réactions allergiques et intoxications

    De rares personnes sont intolérantes à la spiruline et peuvent développer des réactions. Ainsi, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a étudié une dizaine de signalements pour réaction allergique et intoxication alimentaire suite à l'ingestion de compléments alimentaires contenant de la spiruline.

    Et pour cause, "la spiruline est susceptible de contenir divers contaminants. D'une part, des cyanobactéries d’autres genres et leurs toxines ont été mises en évidence dans des lots de spiruline. D’autre part, la présence d’éléments traces métalliques a été mentionnée dans de la spiruline sauvage ou de culture. La présence d'autres espèces bactériennes est également possible", indique l'Anses dans son avis rendu public le 30 novembre 2017.

    Heureusement, "en dehors du risque de contamination, la spiruline ne semble pas présenter de risque sanitaire à de faibles doses (jusqu'à plusieurs grammes par jour)" et souligne que "les produits contenant de la spiruline peuvent être contaminés par des cyanotoxines, par des bactéries ou par des éléments traces métalliques. Dans ce contexte, l’Agence recommande aux consommateurs de privilégier les circuits d’approvisionnement les mieux contrôlés par les pouvoirs publics (conformité à la réglementation française, traçabilité, identification du fabricant)"                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                  

    La spiruline : une plante économe en eau et en espace de culture                                       

  • La production de spiruline ne nécessite ni traitement, ni cuisson et n'entraîne aucune pollution. Aujourd'hui, elle se cultive artificiellement dans des bassins sous serre qui nécessitent chaleur, ombrage et systèmes d'agitation (pour ne prendre de coup de soleil) par roues à aubes ou par pompes, mais aussi une eau alcaline et légèrement salée.   

    Même avec ces contraintes, la spiruline possède un pouvoir nutritif par mètre carré largement supérieur à n'importe quel autre aliment. Elle se cultive sans aucun pesticide.

    Compte tenu de sa forte productivité naturelle, la spiruline nécessite peu d'espace de culture : 30 fois moins de surface que le soja, 40 fois moins que le maïs et 300 fois moins que la viande de boeuf !

                                                                                                                            

Trop investi dans des entreprises liées aux énergies fossiles, le plus grand gestionnaire d’actifs au monde, l’américain BlackRock a perdu ou à loupé des opportunités évaluées à 90 milliards de dollars ces dix dernières années, selon un institut spécialisé. Aujourd’hui, seulement 0,8 % du portefeuille de 6 500 milliards de dollars est investi dans des fonds à orientation environnementale ou sociale.

Ces dernières années, les investisseurs appellent de plus en plus les entreprises dont ils sont actionnaires à se désengager des énergies fossiles de crainte que le risque climatique ne pénalise ces actifs. L’étude de l’IEEFA(Institute for Energy Economics and Financial Analysis) a chiffré ce risque en prenant pour exemple le mastodonte BlackRock.

L’entreprise, qui gère 6 500 milliards de dollars d’actifs (l’équivalent de trois fois le PIB français), a perdu ou a subi un manque à gagner de 90 milliards d’euros depuis 10 ans. Selon le rapport de l'IEEFA, BlackRock "continue d'ignorer les graves risques financiers liés à l'investissement dans des sociétés dépendantes des combustibles fossiles" et est "toujours en retard sur le leadership en matière d'investissement durable".

L’IEEFA attribue ce manque à gagner de l’investisseur américain à cinq raisons. Premièrement, 75 % des pertes sont attribuables à l’investissement dans quatre entreprises qui ont sous-performé par rapport au marché : Exxon, Chevron, Shell et BP. Deuxièmement BlackRock a un faible contrôle sur près de 4 300 milliards de dollars d’actifs placés sur des fonds indiciels, c’est-à-dire une gestion passive basée sur l'évolution d'un indice boursier, très souvent lié au pétrole.

10 % des résolutions climat soutenues

Troisièmement l’IEEFA dénonce un conflit d’intérêts de BlackRock car six des 18 membres de son conseil de direction sont liés à des entreprises des énergies fossiles, comme Halliburton, GE ou BP. Quatrièmement, "seulement 0,8 % du portefeuille total de Blackrock est investi dans des fonds à orientation environnementale, sociale et de gouvernance (ESG)", expliquent les auteurs. Ce qui à l’échelle de BlackRock représente quand même 52 milliards de dollars.

Enfin, cinquièmement, selon des données de l’ONG Ceres, BlackRock en 2018 n’a soutenu que 10 % des résolutions liées au climat soumises au vote en Assemblées générales, sachant que le gestionnaire d’actifs est par exemple présent au capital de 40 % des entreprises américaines et chez 18 des 40 valeurs du CAC40.

BlackRock doit changer la finance

"BlackRock, le plus grand gestionnaire au monde, a une énorme influence et assume une énorme responsabilité vis-à-vis de la communauté au sens large. Il a le pouvoir de prendre les devants au niveau mondial pour lutter contre les risques climatiques, mais, à ce jour, il reste à la traîne", regrette Tim Buckley, coauteur de l’étude.

"Si le plus grand investisseur au monde indique clairement que les règles ont changé, alors d’autres investisseurs d'importance mondiale comme Fidelity, Vanguard et le fonds souverain japonais vont rapidement reproduire et renforcer ces mouvements, réduisant ainsi les risques liés aux actifs bloqués pour tous", ajoute-t-il.

Pourtant BlackRock semblait en effet avoir pris le pli d’une finance guidée par le bien du plus grand nombre. En janvier 2008, Larry Fink avait adressé une lettre à tous les patrons des entreprises dont la société est actionnaire. "Toute entreprise doit non seulement produire des résultats financiers, mais également montrer comment elle apporte une contribution positive à la société. Les entreprises doivent bénéficier à l’ensemble de leurs parties prenantes, dont les actionnaires, les salariés, les clients et les communautés dans lesquelles elles opèrent", écrivait-il alors.

La cour suprême du Brésil a bloqué jeudi un décret du président Jair Bolsonaro qui transférait au ministère de l'Agriculture, défenseur des intérêts de l'industrie agroalimentaire, des compétences foncières jusqu'alors dévolues à une fondation protectrice des indigènes.

Les dix juges du Tribunal fédéral suprême (STF) ont soutenu cette décision, considérant que les parlementaires brésiliens avaient déjà rejeté ce décret.

"Pour ce qui fait loi, le dernier mot revient au Congrès", a déclaré le juge Luis Roberto Barroso, qui avait déjà ordonné en juin la suspension provisoire du décret portant sur un transfert des compétences dans la délimitation des terres indigènes.

Le président d'extrême droite Jair Bolsonaro s'est plusieurs fois exprimé en faveur d'un nouveau découpage des terres indigènes plus favorable à l'agrobusiness.

 
 

Cette décision du STF survient un semaine après la mort d'un leader indigène dans le nord-est du pays. Les membres de la tribu waiapi dénoncent un assassinat, qui n'a pas encore été confirmé par l'enquête judiciaire.

Cette affaire connaît un écho international. Parmi les nombreuses réactions, la haut-commissaire aux droits de l'homme de l'ONU Michelle Bachelet s'est élevée lundi contre "la politique proposée par le gouvernement brésilien".

En ouvrant "davantage de zones de l'Amazonie à l'exploitation minière", cela risque "de conduire à des incidents violents, des intimidations et des meurtres comme celui dont a été victime le peuple waiapi la semaine dernière", a-t-elle poursuivi.

Les indigènes et les organisations de défense des droits humains se plaignent d'une multiplication des conflits dûs à des envahissements de leurs terres ces derniers mois.

© 2019 AFP 

Le gaspillage alimentaire sera au cœur des discussions menées à partir de vendredi à Genève par les experts de l'ONU sur le climat (Giec) sur l'usage des terres et l'alimentation.

Voici quelques éléments sur l'ampleur d'un phénomène qui concerne aussi bien les pays pauvres que les pays développés.

- Un tiers de la nourriture -

Selon un brouillon du résumé de ce rapport, entre 25 et 30% de la nourriture produite annuellement pour la consommation humaine - soit environ 1,3 milliard de tonnes - sont perdus ou gaspillés. Ce chiffre est en hausse de 40% depuis 1970 et représente 200 calories par jour et par individu.

Selon l'Organisation des nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO), cette perte coûte près de 1.000 milliards de dollars chaque année. Elle équivaut aussi à 8% des émissions de gaz à effet de serre.

- Inégalité -

Le gâchis de nourriture n'est pas le même partout. Le rapport du Giec devrait souligner les vastes disparités entre les systèmes de production dans les pays riches et en développement.

La FAO indique que les consommateurs des pays riches mettent à la poubelle chaque année 222 millions de tonnes de nourriture au total, soit presque l'équivalent de la production de l'Afrique sub-saharienne (230 millions de tonnes).

Selon une version provisoire du rapport du Giec, les habitants d'Europe et d'Amérique du Nord jettent en moyenne 95 à 115 kgs d'aliments chaque année, contre 6 à 11 kilos pour ceux d'Afrique sub-saharienne et d'Asie.

- Perte contre gaspillage -

Les causes de ce phénomène varient aussi beaucoup sur le degré de développement des pays. Dans les pays en développement, 40% des pertes sont enregistrées après les récoltes. Dans les nations industrialisées, elles interviennent pour 40% au niveau de la vente de détail et des consommateurs.

 

"Au Sud, cela a beaucoup à voir avec des difficultés de transport et de conservation des aliments, la nourriture étant produite dans des villages et ne pouvant pas arriver dans des bonnes conditions sur les marchés", explique Teresa Anderson de l'ONG ActionAid.

"Au Nord, les pertes sont plus importantes dans les supermarchés. Les supermarchés eux-mêmes jettent des légumes à cause de la forme, leur taille, ou parce qu'ils ne sont pas assez jolis", poursuit-elle.

- Obésité = gâchis ? -

Environ deux milliards d'adultes à travers le monde sont en surpoids ou obèses, quand 820 millions de personnes souffrent de la faim.

Le brouillon du rapport du Giec estime que "la consommation au-dessus des besoins nutritifs peut être considérée comme une forme de gaspillage alimentaire", qui est "un contributeur au moins aussi important aux pertes du système alimentaire" que le fait de jeter de la nourriture.

© 2019 AFP 

L'Asie, dont les besoins croissants en énergie riment encore avec projets de construction de centrales thermiques, aura un rôle déterminant dans la réussite ou l'échec de la bataille contre le réchauffement climatique, a souligné vendredi une haute responsable de l'ONU.

"C'est vraiment dans cette région que nous allons réussir ou échouer dans la transition énergétique nécessaire pour atteindre nos objectifs climatiques", a déclaré Rachel Kyte, représentante spéciale du Secrétaire général des Nations unies, au cours d'une audio-conférence organisée en prévision du sommet sur le climat à New York en septembre.

Parmi ces objectifs: zéro émission nette de gaz à effet de serre d'ici 2050 dans le monde.

"L'Asie du Sud-Est est une des zones économiques du monde à plus forte croissance, c'est là que la population et l'urbanisation font que la demande en électricité devrait tripler entre 2015 et 2040. Pour répondre à cette demande elle se tourne vers les énergies fossiles", a poursuivi Mme Kyte.

 

L'Asie du Sud-Est se place ainsi au troisième rang en nombre de projets de construction de centrales à charbon, qui crachent des gaz à effet de serre, derrière la Chine et l'Inde.

Les projets les plus nombreux sont en Indonésie, au Vietnam et aux Philippines, a précisé Mme Kyte, qui dirige aussi l'initiative Energie durable pour tous (SE4All) lancée par l'ONU. Par ailleurs, des pays comme le Pakistan ou le Bangladesh sans liens historiques avec le charbon s'y mettent aussi.

Mais "il n'y a vraiment pas d'avenir pour le charbon", a-t-elle plaidé. "Il n'est pas propre et, si vous le +nettoyez+, son coût devient prohibitif", a-t-elle ajouté, en citant l'usage du CO2 pour la culture des algues ou sa transformation pour la fabrication de matériaux de construction.

"L'idée qu'une économie fondée sur les combustibles fossiles protège la croissance n'est plus valable, sans compter l'impact sur la santé humaine".

 
 

Mme Kyte s'est réjouie "d'un très grand nombre d'annulations de projets" faute de fonds et du fait que "certaines grandes banques japonaises commencent à devenir réticentes à financer des centrales au charbon hors du Japon" ainsi que des "très rapides progrès dans l'efficacité énergétique en Chine et en Inde".

Un rapport du gouvernement indonésien affirme que des systèmes de production d'énergie moins intensifs en carbone et plus efficaces peuvent apporter en moyenne une croissance de 6% du PIB par an d'ici 2045.

"Lutter contre le changement climatique est parfaitement compatible avec la lutte contre la pauvreté", a renchéri Luis Alfonso de Alba, émissaire spécial du Secrétaire général des Nations unies pour le sommet sur le climat.

La Chine et son faramineux projet d'infrastructures "Nouvelles routes de la soie" lancé en 2013 pour connecter l'Asie, l'Europe et l'Afrique à la Chine, parmi lesquelles des centrales à charbon, jouera un rôle capital.

 

"Il est absolument essentiel de verdir les Nouvelles routes de la soie", a dit Mme Kyte. "D'ici le sommet, nous espérons vivement une annonce" de la Chine, a ajouté M. de Alba.

© 2019 AFP 

L’IPBES est l’équivalent du GIEC pour la biodiversité. Il publie ce 6 mai 2019 un rapport inédit sur l’état de la biodiversité dans le monde, fruit de 3 ans de travail. Si les chiffres du déclin de la biodiversité sont alarmants, la communauté scientifique mondiale maintient qu’il est possible d’enrayer cette perte si les États prennent des mesures de protection ambitieuses. 

La France accueille à Paris du 29 avril au 4 mai la 7e séance plénière de l’IPBES, la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (l’équivalent du GIEC, mais pour la biodiversité)Sous l’égide de l’ONU, 150 scientifiques de 50 pays, épaulés par plus de 300 experts, travaillent depuis trois ans à la réalisation d’un rapport sur l’état mondial de la biodiversité. Ils ont ainsi synthétisé quelques 15 000 références scientifiques et sources gouvernementales. Le rapport s’appuie aussi sur les savoirs autochtones et locaux, ce qui est inédit en termes de méthodologie à ce niveau.

C’est le premier travail de ce type à l’échelle mondiale en 15 ans. Ce rapport, rendu public le 6 mai, est extrêmement important, car il servira de document de référence pour l’élaboration du futur cadre mondial pour la biodiversité post-2020. Celui-ci sera défini par l’ensemble des États à l’occasion de la COP15 biodiversité qui aura lieu en Chine l’année prochaine. Cet évènement sera au moins aussi important pour la biodiversité que la COP21 pour le climat, car il donnera une orientation pour les 10 années à venir.

Le rapport montre globalement les relations entre les trajectoires de développement économique et leurs impacts sur la nature. Il propose aussi un éventail de scénarios possibles pour les décennies à venir, dont la radicalité politique est inédite à ce niveau, ce qui témoigne de l’urgence de la situation.

Dans cette synthèse, nous allons présenter les principaux résultats chiffrés que contient la version longue du rapport aux décideurs, puis un résumé des principales orientations proposées par le rapport ainsi qu’une première critique qui porte sur leur caractère parfois paradoxal.

UNE CRISE INÉDITE, ET LES IMPACTS SUR L’HUMANITÉ SE FONT DÉJÀ FORTEMENT SENTIR

La disparition de la biodiversité est 1000 fois supérieure au taux naturel d’extinction des animaux. Nous traversons donc la sixième extinction de masse des espèces, la dernière en date étant celle des dinosaures, il y a 65 millions d’années. Mais la crise actuelle est 100 fois plus rapide que la dernière, et exclusivement liée aux activités humaines.

GLOBALEMENT :

– Un quart des 100.000 espèces évaluées est déjà menacé d’extinction, sous pression de l’agriculture, de la pêche, de la chasse, ou encore du changement climatique. C’est une portion minime des 8 millions d’espèces estimées sur Terre (dont 5,5 millions d’insectes), mais nous pouvons néanmoins logiquement extrapoler ces chiffres à partir de ceux dont nous disposons déjà. Une accélération rapide imminente du taux d’extinction des espèces, animales et 

végétales, est attendue par les scientifiques : un million supplémentaire sera menacé, dont la plupart durant les prochaines décennies.

– 75 % du milieu terrestre est sévèrement altéré à ce jour par les activités humaines, et 40 % du milieu marin.

– Depuis 1900, l’abondance moyenne des espèces locales dans la plupart des grands habitats terrestres a diminué d’au moins 20 %, avec évidemment de fortes disparités régionales.

– On estime que 10 % des espèces d’insectes sont menacées, mais leur biomasse totale chute beaucoup plus rapidement.

– Au moins 680 espèces de vertébrés ont disparu depuis le 16e siècle.

Le rapport souligne que si les tendances actuelles en termes de biodiversité se poursuivent, cela va également freiner les progrès en vue d’atteindre les  pour 2030 dans 80 % des cas où les cibles ont été évaluées. Nous parlons là des objectifs de réduction de la pauvreté, d’accès à la santé, à l’eau, l’urbanisation, le changement climatique, etc. La perte de biodiversité est donc non seulement un problème environnemental, mais aussi un enjeu lié au développement social, et à la lutte contre le changement climatique.

LE CHANGEMENT CLIMATIQUE, CATALYSEUR DE LA PERTE DE BIODIVERSITÉ

– Le changement climatique pourrait être à l’origine des menaces de disparition sur près de la moitié des mammifères terrestres et sur près d’un quart des oiseaux.

Le nombre d’espèces exotiques envahissantes a augmenté d’environ 70 % depuis 1970 en moyenne, tant à cause de la multiplication des échanges commerciaux (multipliés par 10 sur la période) que du réchauffement climatique.

– Même avec un réchauffement de la planète de 1,5 à 2 degrés, la majorité des aires de répartition des espèces terrestres devraient se contracter de manière importante.

– Nous avons réchauffé la planète de 1,1°C depuis l’ère préindustrielle. Le niveau des océans s’est élevé de 21 cm depuis 1900 (3 mm par an désormais). Or, les milieux naturels que sont les océans, sols et forêts, absorbent environ 60 % des émissions de gaz à effet de serre d’origine anthropique.

 Les émissions ont doublé depuis 1980, ce qui a fait augmenter la température moyenne de la planète d’au moins 0,7 degré.

– 8 % des émissions totales proviennent du tourisme (transport et alimentation), en très rapide augmentation.

L’AGRICULTURE, SOUVENT SYNONYME DE DÉSASTRE ENVIRONNEMENTAL

– Plus d’un tiers de la surface terrestre du monde et près de 75 % des ressources en eau douce sont maintenant destinées à l’agriculture ou à l’élevage. 12 % des terres émergées non couvertes par les glaces sont utilisées dans le monde pour la production agricole et 25 % pour les pâturages.

– La valeur de la production agricole a augmenté d’environ 300 % depuis 1970, mais la dégradation des sols a réduit de 23 % la productivité de l’ensemble de la surface terrestre mondiale. De plus, 75 % des plantes cultivées sont confrontées au risque de disparition des pollinisateurs.

– En agriculture, environ 10 % de toutes les races de mammifères domestiquées avaient disparu en 2016 en raison de la standardisation des élevages, de l’abandon de variétés moins productives. C’est une perte de diversité génétique qui rend l’élevage moins résilient aux maladies, et généralement moins adaptée aux conditions locales. Ce rythme connaît une accélération.

– 100 millions d’hectares de forêts tropicales ont été perdus entre 1980 et 2000, principalement en raison de l’augmentation de l’élevage du bétail en Amérique latine (environ 42 millions d’hectares) et des plantations en Asie du Sud-Est (environ 7,5 millions d’hectares, dont 80 % destinés à l’huile de palme). Environ 25 % des émissions de gaz à effet de serre sont causées par ce défrichement.

– 68 % des capitaux étrangers qui vont aux secteurs du soja et de la viande bovine amazonienne transitent par des paradis fiscaux.

– 29 % des agriculteurs pratiquent une agriculture durable dans le monde, ce qui représente 9 % de toutes les terres agricoles.

– Le soutien financier fourni par les pays de l’OCDE à un type d’agriculture potentiellement nocif pour l’environnement monte à 100 milliards de dollars par an (base 2015).

L’URBANISATION ET L’ARTIFICIALISATION DES TERRES, CAUSE DE PERTE DE BIODIVERSITÉ RAPIDE

– Les zones urbaines ont plus que doublé depuis 1992. Elles augmentent plus vite que la population mondiale.

– Plus de 500 000 espèces terrestres ont désormais un habitat insuffisant pour leur survie à long terme, sauf si leur habitat est restauré.

– On compte plus de 2 500 conflits dans le monde pour les combustibles fossiles, l’eau, la nourriture et la terre.

L’EXTRACTION DE RESSOURCES FORESTIÈRES ET MINIÈRES, UN PHÉNOMÈNE QUI S’ACCÉLÈRE.

60 milliards de tonnes de ressources renouvelables et non renouvelables sont maintenant extraites chaque année dans le monde. Une quantité qui a presque doublé depuis 1980.

– La consommation mondiale de ressources par habitant a augmenté de 15 % depuis 1980, et la population a plus que doublé depuis 1970.

– La pollution par les plastiques a été multipliée par dix depuis 1980 et environ 300 à 400 millions de tonnes de métaux lourds, solvants, boues toxiques et autres déchets issus des sites industriels sont déversés chaque année dans les eaux du monde.

– La récolte de bois brut a augmenté de 45 % et 2 milliards de personnes l’utilisent comme combustible pour répondre à leurs besoins en énergie primaire.

– 50 % de l’expansion agricole a eu lieu au détriment des forêts, dont la superficie n’est plus que de 68 % de celle qu’elle était à l’époque préindustrielle.

110 millions d’hectares de forêts ont été plantés en plus de 1990 à 2015, soit presque deux fois la superficie de la France. Une cadence qui s’accélère notamment grâce aux efforts de l’Inde et de la Chine.

– Les subventions mondiales pour les combustibles fossiles représentent quelque 345 milliards de dollars par an et entraînent des coûts globaux de 5 000 milliards de dollars (santé, détérioration des habitats…).

LES COURS D’EAU ET LES OCÉANS, DES MILIEUX PARTICULIÈREMENT VULNÉRABLES

– 55 % des océans sont exploités par la pêche industrielle et on estime qu’un tiers des stocks de poissons marins sont surexploités, 60 % le sont au maximum du niveau durable et seulement 7 % à un niveau très durable.

 Plus d’un tiers des prises de poissons dans le monde sont illicites ou non déclarées (2011) et 70 % des bateaux impliqués dans cette fraude sont financés à travers des paradis fiscaux.

– La diminution des herbiers marins, essentiels pour les animaux marins et pour séquestrer du carbone, est de 10 % par décennie depuis les années 1970. De leur côté, les récifs coralliens ont reculé de moitié depuis 1900 et les mangroves de 75 %. Ces milieux sont pourtant de vraies pouponnières pour les poissons.

– Plus d’un tiers de tous les mammifères marins et plus de 40 % des oiseaux marins sont menacés.

– À cause du changement climatique, la biomasse de poisson pourrait diminuer de 3 à 25 % en fonction des scénarios, et ce indépendamment de la pêche.

À cause des engrais, 400 zones mortes se sont développées dans les océans, ce qui représente environ 245.000 km2, soit une superficie totale supérieure à celle du Royaume-Uni, en expansion rapide.

– Plus de 40 % des espèces d’amphibiens sont menacées d’extinction, ils ont pourtant un rôle essentiel dans la régulation des insectes comme les moustiques. De fait, les zones humides disparaissent actuellement trois fois plus vite que les forêts et près de 90 % d’entre elles ont été perdues depuis le 18ème siècle.

– 80 % des eaux usées mondiales rejetées dans l’environnement ne sont pas traitées, surtout en Asie et en Afrique.

DES MESURES DE PROTECTION POTENTIELLEMENT EFFICACES : QUELQUES EXEMPLES

– Grâce aux investissements pour la conservation réalisés de 1996 à 2008, on a réduit le risque d’extinction pour les mammifères et les oiseaux de d’environ 29 % dans 109 pays.

– Plus de 107 espèces d’oiseaux, de mammifères et de reptiles très menacées sont de nouveau en croissance grâce à l’éradication des espèces mammifères envahissantes comme les rats ou les opossums dans les îles.

– Grâce à des programmes spéciaux, au moins 6 espèces d’ongulés (mammifères à sabots) qui risquaient de disparaître ont survécu en captivité et peuvent désormais recoloniser leurs milieux.

RÉALITÉ DE LA CRISE CONTRE VŒUX PIEUX : DES PRÉCONISATIONS AMBIVALENTES

L’IPBES recommande de mettre en place une planification intégrative en faveur de la biodiversité, de diminuer nos sources de pollution et les conséquences environnementales de la pêche, de coordonner les législations locales, nationales et internationales, et par conséquent, de réduire notre consommation. Il nous faudrait également « employer des régulations et des politiques publiques » et « internaliser les impacts environnementaux », c’est-à-dire prendre acte de ceux-ci et agir en conséquence sur le plan économique.

Ce nouveau rapport souligne la nécessité de changer les de modes de production et de développer des chaînes alimentaires moins nocives pour la nature. Il suggère également qu’il nous faudrait adopter un autre modèle politique et économique, enjoignant à des « changements transformateurs dans les domaines de l’économie, de la société, de la politique et de la technologie » – en d’autres termes, à un changement systémique. Cependant, on remarquera que le vocabulaire même de l’IPBES demeure fondamentalement tributaire de la pensée capitaliste néolibérale, intrinsèquement écocide et biocide. Ce rapport ne se prive pas d’employer les termes de management de la nature, de conservation et de restauration. Nous ne pourrons cependant pas répondre aux impératifs de la sixième extinction de masse en promouvant la vision d’une nature-musée, dans la droite lignée d’une taxonimie taxidermique qui nie au vivant ses caractéristiques intrinsèques. Tout véritable changement doit s’appuyer sur un constat qui prend en considération les origines politiques, économiques et culturelles de la crise écologique. Parmi les recommandations figurent des « modèles économiques alternatifs » qu’il faudrait expliciter, en particulier dans leur faisabilité pratique.

On y lit également qu’il serait nécessaire de reconnaître « l’expression de différents systèmes de valeurs », et de « différents types de savoirs ». Ceux des communautés autochtones figurent au premier plan. L’IPBES consacre plusieurs paragraphes au rapport qui lie les communautés indigènes à la nature, enjoignant les États à les prendre davantage en considération dans « la gouvernance de l’environnement », sans toutefois mettre en lumière les raisons idéologiques et culturelles qui permettent à ces peuples d’échapper à l’attitude destructrice occidentale moderne. Lynn White, dans un article intitulé « The historical roots of our ecological crisis » publié dans Science en 1967, soulignait la responsabilité des religions abrahamiques dans la situation actuelle, du fait de leur vision désastreuse de la nature comme propriété humaine instrumentalisable, par opposition aux cultes païens pré-chrétiens antiques dont l’éthique et l’axiologie étaient similaires aux approches indigènes contemporaines. Les peuples autochtones partagent un point commun qui leur a valu le mépris des évolutionnistes ethnocentrés : ils contestent la notion même de propriété vis-à-vis de la nature, qu’ils considèrent comme un tout indivisible, un écosystème global dans lequel l’homme doit s’intégrer, et non l’inverse. Ce faisant, la domination technique de la nature jusque dans ses excès, critère d’avancement d’une civilisation en Occident, est à leurs yeux un symptôme de retard culturel. Reconnaître la capacité supérieure des peuples autochtones à entretenir un rapport harmonieux plutôt que conflictuel à la nature revient nécessairement à questionner le nôtre.

Pour Robert Watson, président de l’IPBES et ancien président du GIEC : « La santé des écosystèmes dont nous dépendons, ainsi que toutes les autres espèces, se dégrade plus vite que jamais. Nous sommes en train d’éroder les fondements mêmes de nos économies, nos moyens de subsistance, la sécurité alimentaire, la santé et la qualité de vie dans le monde entier. […] Qu’il s’agisse des jeunes à l’origine du mouvement #VoiceforthePlanet ou des grèves scolaires pour le climat, il y a une vague de prise de conscience qu’une action urgente est nécessaire si nous voulons assurer un avenir à peu près soutenable. » Un témoignage de soutien à des mouvements sociaux pour le climat qui se placent de plus en plus clairement en dissidence par rapport à leurs gouvernements respectifs en dit également long sur le degré d’urgence qui pousse le milieu scientifique vers le politique.

CONCLUSION

Aucun des 20 objectifs précédemment définis en 2010 par l’ONU lors de la convention d’Aichi, au Japon, qui visaient à réduire au moins de moitié le rythme d’appauvrissement biologique en 2020, ne sera atteint d’après les rédacteurs du rapport. Il nous faudra donc relever fortement l’ambition des objectifs de la prochaine décennie, qui seront décidés sur la base du rapport de l’IPBES l’année prochaine en Chine. Au-delà des grandes déclarations, le problème reste le même que pour les objectifs climatiques : le caractère contraignant, sur le plan juridique, politique et économique, des recommandations. Or, dans un contexte global de crise du multilatéralisme, le cynisme est plutôt de mise. Aucun ministre français ne s’est déplacé pour la cérémonie d’inauguration de cette importante plénière internationale, préférant, comme Monsieur Le Drian, faire lire son discours ou comme Monsieur De Rugy de différer le sien. Des discours politiques largement fondés sur la promotion de l’image de la France qui « soutient la démarche » de l’IPBES, sans piper mot sur la nécessaire régulation de l’activité économique pourtant prônée directement par les rédacteurs du rapport.

La perte de la biodiversité peut être appréhendée de manière morale, mais aussi de façon pragmatique : c’est cette biodiversité qui nous procure de la nourriture, de l’eau potable, de l’air, des médicaments et une grande part de notre énergie. Son déclin, en lien avec le changement climatique, a des conséquences directes sur chacun, qui se font déjà sentir et s’accentueront de manière drastique dans les prochaines années, où de nombreuses populations, notamment asiatiques, se verront déplacées à cause de la montée des mers.

Lorsque l’une d’elles disparaît, du point de vue humain, c’est aussi un potentiel modèle scientifique qui est perdu : le vivant a été perfectionné depuis 3,5 milliards d’années, ses formes et les substances qu’il produit dans un objectif précis sont parfaitement adaptées à un milieu donné. L’adaptation est aussi la faculté des êtres vivants à être le plus efficace possible avec le moins d’énergie possible, et c’est exactement ce dont l’humanité a besoin pour relever le défi climatique. Le biomimétisme est ainsi le futur de la technologie humaine, encore faut-il que l’humanité n’ait pas détruit ses modèles avant. Chaque espèce a un rôle à jouer dans l’équilibre global perturbé par l’activité humaine. Cet équilibre se fonde sur une loi d’interdépendance et de coopération à toutes les échelles. Les réactions en chaîne sont donc la règle au niveau écosystémique, le meilleur exemple en est la disparition des abeilles et des oiseaux, absolument fondamentaux dans la reproduction des plantes. Tant que nous ne comprendrons pas que notre survie dépend de celle de la nature qui nous nourrit, rien ne changera.

Le projet du Pacte mondial pour l’Environnement est d’unifier le droit international de l’environnement. Ce n’est pas un autre traité, sur un problème environnemental donné, mais une uniformisation des principes juridiques environnementaux et/ou une unification des accords déjà existants afin de les rendre plus efficaces. Poussé par Laurent Fabius et Emmanuel Macron depuis 2017, il est actuellement discuté par les Etats membres de l’Assemblée Générale de l’ONU. Pour l’instant, il n’y a aucun accord sur les principes, ni sur la nature du Pacte. Si l’ambition est louable, les objectifs restent flous et la méthode utilisée par le gouvernement français fait abstraction de la société civile. Les négociations internationales, initiées dans l’urgence, sont donc peu précises et peu concluantes. Dans de telles conditions, on a du mal à voir comment le Pacte pourrait rendre plus efficace le droit international de l’environnement.

En août 2016, Laurent Fabius lance, dans une tribune au « Monde », un appel pour un Pacte mondial pour l’Environnement. Quelques mois plus tard, le think tank Le Club des Juristespublie une proposition de 36 articles pour un Pacte mondial pour l’Environnement. Cette proposition est portée par Emmanuel Macron devant l’Assemblée Générale des Nations Unies et votée en mai 2018.

En janvier 2019, les premières consultations officielles se tiennent à Nairobi. Une majorité d’États se prononce en faveur d’un texte contraignant. D’autres émettent des doutes quant à l’efficacité d’un Pacte universel par rapport aux pactes et traités régionaux déjà existants – l’Équateur fait même part d’une crainte que le Pacte mondial ait un effet négatif sur ces derniers.

LA POLITIQUE ENVIRONNEMENTALE FRANÇAISE : UNE VOLONTÉ SANS 

STRATÉGIE

Avec le soutien d’Emmanuel Macron, l’ancien ministre des Affaires Etrangères Laurent Fabius a su mobiliser un réseau capable de promulguer le Pacte sur la scène internationale. L’idée du Pacte a été popularisée dans les sphères les plus à même de lui donner corps dès sa première présentation, à la Sorbonne en juin 2017, devant Ban-Ki Moon, Anne Hidalgo, Laurence Tubiana, Manuel Pulgar-Vidal, Nicolas Hulot, Arnold Schwarzenegger et Mary Robinson.

La volonté de Laurent Fabius le pousse à utiliser ses ressources politiques, mais la démesure de son ambition l’empêche d’approfondir ce qu’il entreprend. Bien qu’il soit désormais président du Conseil Constitutionnel, il s’est illustré par les efforts déployés pour achever les missions qu’il s’était données au cours de son mandat au Ministère en tentant de jouer sur tous les fronts, du climat au statu quo israélo-palestinien. Ce remarquable investissement personnel clive avec son manque de temps et de ressources adéquates. Le Centre International du Droit Comparé de l’Environnement (CIDCE) avait envoyé personnellement à Laurent Fabius une proposition de 36 articles en janvier 2017. Cette proposition, fruit d’un travail réunissant des juristes en droit de l’environnement de plusieurs pays et précédant celle du Club des Juristes, n’a pas reçu de réponse de Laurent Fabius. Il aurait pourtant été simple de saisir cette opportunité pour mettre en contact le CIDCE et le Club des Juristes.

Emmanuel Macron a ensuite choisi de proposer le projet de Pacte à l’Assemblée Générale (AG)[1] plutôt que de le pousser à être examiné par la Commission des droits de l’homme ou le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE). En préférant l’AG, Emmanuel Macron lance un processus à grande vitesse, certes, mais qui risque de se faire au détriment de la qualité. Le processus est dirigé par le Secrétariat Général et non par un organe de l’ONU spécialisé dans les questions environnementales. Aucune proposition n’a été déposée à l’ANUE (Association des Nations Unies pour l’Environnement) avant les premières consultations. Le PNUE est absent du processus. Ses ressources n’étant allouées qu’aux délégations étatiques, unité de la société civile du PNUE n’a pas pu se rendre à Nairobi – bien qu’elle possède une expertise qui permettrait de cerner plus rapidement les lacunes de droit international que les Etats ont l’ambition de combler grâce au Pacte.

Il revient donc aux États membres de mobiliser l’expertise en droit de l’environnement. Or, le Quai d’Orsay n’a pas émis d’appel à participation aux ONG françaises à propos du Pacte Mondial, et n’a pas proposé aux ONG scientifiques de faire partie de la délégation française à la session de Nairobi.

À travers la COP21, le One Planet Summit et le Pacte, le gouvernement français prouve qu’il a compris l’urgence environnementale et qu’il est prêt à y répondre. Une quantité impressionnante de ressources est déployée. En 2017 et 2018, les première et deuxième éditions du One Planet Summit ont eu pour objectif de faciliter les échanges entre les mondes de la finance privée et publique autour d’une lutte contre le changement climatique. La troisième édition, qui vient de se tenir à Nairobi deux mois après la première session de discussions du Pacte, a mis l’accent sur l’intégration des Etats et sociétés d’Afrique dans cette lutte commune. Le Pacte mise quant à lui sur le droit international. La France promeut ainsi, sur la scène internationale, sa « politique environnementale ».

Dans cette urgence diplomatique, le gouvernement oublie de consulter ceux dont le métier est de penser les stratégies de « sortie de la crise environnementale ». Il est pourtant en France des scientifiques, économistes, juristes, anthropologues et historiens de l’environnement qui seraient à même de penser ces stratégies. L’absence de consultations, qui rendraient cohérente la politique environnementale de la France, est d’autant plus regrettable que ceux-ci se portent volontaires avant même que l’État ne lance d’appel, comme le CIDCE, qui a envoyé une déléguée aux premières négociations de Nairobi.

NÉGOCIATIONS SANS CONCLUSIONS A NAIROBI

La forme du Pacte, ainsi que la question de savoir s’il devrait être contraignant ou non, ont été discutées avant qu’il y ait accords sur les principes du Pacte. Pour le Professeur de droit de l’environnement Michel Prieur, il s’agit d’une « catastrophe méthodologique »[2].

« Les lacunes du droit international de l’environnement et des instruments relatifs à l’environnement : vers un Pacte mondial ». Tel est le titre du rapport officiel produit par le groupe de travail de l’ONU en décembre 2018, signé par le Secrétaire Général et servant de base aux consultations de Nairobi de janvier. Entrer dans le problème par le prisme des faillesdu droit et des instruments existants devrait orienter les discussions vers une première étape : identifier le droit international de l’environnement et ses failles.

Les lacunes que le Pacte viendrait combler peuvent être normatives, institutionnelles ou applicationnelles. Les lacunes normatives témoignent de l’absence d’unité, au niveau international, entre différents principes. Certains principes, comme le droit de la nature, n’ont été formulés et juridicisés que dans certains pays : il s’agirait de les universaliser. D’autres principes – universels – sont interprétés différemment selon les pays, notamment car il n’existe pas d’institution supranationale compétente pour unifier ce droit. Le Pacte mondial est l’occasion de déterminer s’il manque des institutions pour augmenter l’efficacité du droit international. Enfin, les lacunes applicationnelles du droit de l’environnement sont liées à un manque de traités , ce qui ne rend pas systématique l’application de nombreux principes pourtant reconnus.

Quelle serait la plus-value d’un pacte mondial de l’environnement par rapport aux pactes régionaux qui existent actuellement ? Il est difficile d’avoir du recul sur la question, car aucun pacte proprement international n’a été passé à ce jour. Le droit international de l’environnement n’existe pas encore car il n’existe aujourd’hui aucun traité contraignant sur l’environnement incluant l’ensemble de la communauté internationale. En revanche, il existe un corpus de droits régionaux épars, passés entre différents pays et à différentes dates. L’ambition du Pacte mondial pour l’environnement est-elle de les regrouper ? Ou s’agit-il de faire advenir de nouveaux principes ? Faut-il universaliser les principes qui existent déjà dans les codes régionaux de l’environnement, ou bien faut-il en inventer de nouveaux ? La conclusion du rapport officiel des négociations de Nairobi, signé par le Président de session, ressemble à tout sauf à une conclusion : « Il y a eu une absence d’accord, pour un instrument global, clarifiant les principes  ». Cette phrase, qui ne définit ni l’ « instrument global » ni les « principes » dont il est question, est représentative du flou qui continue à régner autour du Pacte mondial après cette première session. Néanmoins, bien que la question n’ait pas été posée, 21 États se sont déjà prononcés formellement en faveur d’un pacte contraignant. Il reste à espérer que les prochaines sessions incluent les associations pertinentes de la société civile, et qu’à la volonté politique française s’ajoute enfin la mobilisation de l’expertise environnementale par le gouvernement.

lvsl.fr

[1] Le pacte a été vote à 142 voix lors de la résolution A/72/L.51 du 10 Mai 2018

[2] Michel Prieur, 29/01/2019, intervention à la conférence Qu’attendre d’un Pacte Mondial pour l’Environnement ?, organisée par l’IDDRI et modérée par Lucien Chabason, { https://www.iddri.org/fr/publications-et-evenements/conference/quattendre-dun-pacte-mondial-pour-lenvironnement}

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