Baye Salla Mar

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Le président du Pérou, Martin Vizcarra, a annoncé cette semaine le lancement d'une campagne visant à reforester le site archéologique du Machu Picchu. Le plan prévoit de planter un million d'arbres pour préserver le monument historique.

Le célèbre Machu Picchu sera bientôt entouré de milliers de nouveaux arbres. C'est ce qu'a annoncé cette semaine le président du Pérou, Martin Vizcarra, en dévoilant un vaste programme de reforestation du site archéologique. Selon ses déclarations relayées par l'AFP, ce dernier se serait engagé à planter au total pas moins d'un million d'arbres dans le complexe archéologique étendu sur 35.000 hectares.

Cet objectif ambitieux est "un engagement de la part du gouvernement, de la région, de la municipalité et de tous les citoyens qui veulent protéger cette merveille mondiale", a-t-il expliqué. L'intégration de ces arbres vise en effet à préserver le site historique face aux risques de glissements de terrain favorisés par les précipitations intenses en hiver et aux risques de feux de forêt en été.

Les arbres font en effet partie des meilleures défenses naturelles contre les glissements de terrain, comme l'a confirmé dans un rapport l'Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Grâce à leur système de racines ancrées dans le sol, ils permettent de favoriser la stabilité des sols et de freiner leur érosion.

 

En plus des édifices de l'ancienne cité bâtie au XVe siècle par les Incas, la zone est connue pour abriter une faune et une flore très riches qui nécessitent également d'être protégées, ont ajouté les spécialistes du gouvernement péruvien.

Des mesures contre le tourisme de masse

Cette mesure n'est pas la première récemment mise en place par le Pérou pour protéger le complexe archéologique classé au Patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1983. En mai dernier, le gouvernement avait déjà mis en place une restriction d’accès à trois sites : les temples du Soleil et du Condor, ainsi que la pyramide d'Intiwatana. Une décision visant à lutter contre la surfréquentation dont ils sont victimes.

"Ces mesures répondent à la nécessité de conserver le Machu Picchu, car on constate une usure de la surface en pierre à cause du passage des visiteurs vers les trois secteurs mentionnés", avait justifié le ministère. Depuis 2013, le site archéologique - principale destination touristique du pays - enregistre chaque année plus d'un million de visiteurs.

 

En 2017, le Pérou avait ainsi déjà mis en place une restriction du nombre de touristes à 6.000 par jour répartis en deux vagues. Il avait également créé trois chemins de circulation sur lesquels les visiteurs doivent obligatoirement être accompagnés d’un guide officiel et détenir un permis. Ceci ne protège toutefois pas totalement le site historique de voyageurs parfois peu scrupuleux.

En témoigne la récente arrestation de six touristes, quatre hommes et deux femmes originaires du Brésil, d’Argentine, de France et du Chili. Ils sont accusés d'avoir pénétré dans des secteurs interdits du temple du Soleil et d'avoir causé des dégâts, en tentant de prélever un bloc de pierre qui s'est détaché du mur et a endommagé le sol de l'édifice.

Ils sont également soupçonnés d'avoir souillé les lieux, des matières fécales ayant été découvertes. Selon la police locale reprise par l'AFP, l'un des six voyageurs, un Argentin de 28 ans qui a reconnu avoir voulu retirer une pierre, devrait être présenté à la justice la semaine prochaine lors d'une audience préliminaire. Les cinq autres sont "toujours détenus et devraient être expulsés du pays".

 

Une protection jugée insuffisante

Si le gouvernement péruvien a assuré avec son nouveau projet sa volonté de protéger le Machu Picchu, les efforts sont jugés insuffisants par les archéologues et les défenseurs de l'environnement. Au coeur des critiques : la construction à proximité de l'ancienne cité inca du Chinchero International Airport, un nouvel aéroport très controversé.

Les opposants au projet, qui ont lancé une pétition en ligne, affirment que le projet "met en danger la conservation de de l'un des sites historiques et archéologues les plus importants au monde. Un aéroport dans les environs de la Vallée sacrée va affecter l'intégrité du paysage du complexe inca et va causer des dégâts irréparables liés au bruit, au trafic et l'urbanisation incontrôlée", affirment-ils.

Alors que les touristes arrivent aujourd'hui par l'aéroport international de Cusco à une centaine de kilomètres de là, on redoute aussi que ce projet qui va faciliter l'accès au Machu Picchu, ne fasse bondir le nombre de visiteurs et les conséquences associées. En réponse, le gouvernement a assuré que la construction était soutenue par une série d'études techniques et nécessaire pour la région reculée de Cusco.

 GEO

Leur politique climatique est jugée insuffisante, voire nocive: Angela Merkel et son gouvernement sont visés par de nouvelles requêtes constitutionnelles d'ONG et d'activistes environnementaux en Allemagne. La chancelière a beau placer l'urgence climatique au coeur de nombre d'interventions publiques, elle peine à convaincre les associations, mais aussi une bonne partie de la jeunesse allemande. Plusieurs ONG, dont Germanwatch, Greenpeace, Bund ou Deutsche Umwelthilfe, ont donc décidé de tenter d'infléchir sa politique, jugée trop favorable aux voitures et à l'industrie, en saisissant la Cour constitutionnelle de Karlsruhe.

Elles sont soutenues par des défenseurs du climat comme Luisa Neubauer, figure allemande du mouvement Fridays for future, mais aussi une dizaine de requérants du Bangladesh et du Népal, des pays peu émetteurs mais frappés de plein fouet par les conséquences du réchauffement provoqué par les pays développés. "Je veux porter la voix de ces personnes en Allemagne, en Europe et dans d'autres pays responsables du réchauffement climatique", a expliqué lors d'une conférence de presse l'avocate bangladaise Yi Yi Prue. - L'exemple néerlandais - L'Allemagne, 6e pays émetteur de CO2 selon les requérants, doit "apporter sa contribution à la hauteur de sa responsabilité en matière de changement climatique", a renchéri Remo Klinger, un des juristes à l'origine de cette démarche.

Les mêmes ONG avaient déjà attaqué la politique du gouvernement devant le tribunal administratif de Berlin, avec des familles d'agriculteurs allemands. Mais les magistrats avaient jugé fin 2019 ces requêtes "irrecevables". Elles reviennent à la charge, cette fois auprès de la plus haute juridiction allemande, en s'appuyant notamment sur une décision de la Cour suprême néerlandaise rendue fin 2019. Cette instance a ordonné à l'Etat néerlandais de réduire ses émissions de gaz à effet de serre d'au moins 25% par rapport au niveau de 1990. Les requérants allemands espèrent une décision similaire de la Cour suprême allemande, en invoquant en particulier l'article 2 de la Loi fondamentale allemande disant que "chacun a droit à la vie et à l'intégrité physique". Leur démarche vise le plan gouvernemental qui comprend des aides à l'isolation des logements ou une hausse des tarifs de billets d'avions mais ne suffira pas, selon les plaignants, pour atteindre les objectifs de réduction des gaz à effet de serre.

- Tabou - Les initiateurs de cette requête préconisent ainsi une limitation de la vitesse sur les routes, un tabou en Allemagne particulièrement dans le camp conservateur. "Le secteur des transports est le principal responsable de la non-atteinte de l'objectif climatique", regrette Jürgen Resch, directeur de Deutsche Umwelthilfe. "Avec une limitation de vitesse de 120 km/h sur les autoroutes et de 80 km/h hors des agglomérations, il est possible d'éviter jusqu'à 5 millions de tonnes d'émission de CO2". Les requérants demandent en outre la fermeture immédiate des centrales à charbon, et non d'ici 2038 comme le prévoit le gouvernement. Ils prônent aussi des logements neutres en CO2, grâce à de nouvelles normes et une interdiction des systèmes de chauffage au pétrole et au gaz. "Il ne s'agit plus seulement des générations futures, mais aussi de notre génération et de notre vie", a estimé Mme Neubauer, pour qui la politique climatique du gouvernement de Mme Merkel "entrave la liberté des jeunes, ce qui n'est pas compatible avec la Loi fondamentale". Ces requêtes sont "la suite logique de ce qui se passe dans les rues allemandes depuis un an", à savoir une importante mobilisation chaque semaine de jeunes Allemands dans le sillage de la Suédoise Greta Thunberg.

L'environnement est devenu le deuxième thème le plus important aux yeux des Allemands, derrière l'immigration, en nette baisse cependant depuis 2017. Les Verts sont, selon les sondages, la deuxième force politique du pays derrière les conservateurs. Mais la transition vers un modèle plus écologique n'est pas sans difficulté en Allemagne, avec un secteur automobile et des mines, en ex-RDA, qui emploient des dizaines de milliers de personnes.La cohabitation entre les agriculteurs, rompus à l'utilisation de pesticides, et les apiculteurs, qui ont déversé mercredi matin, du miel contaminé au glyphosate devant le ministre de l'Agriculture, est également complexe.

© 2020 AFP

Chutes de neige et avalanches ont fait au moins 100 morts et 90 blessés au Pakistan ces derniers jours, selon un dernier bilan communiqué mercredi par l'agence nationale de gestion des catastrophes (NDMA).

Le Cachemire pakistanais a été la région la plus touchée, avec 76 morts, 53 blessés, et près de 200 maisons endommagées ou détruites, selon NDMA, qui fait également état de 20 morts et 23 blessés dans la province du Balouchistan (Sud-Ouest), le reste des victimes ayant péri dans d'autres régions montagneuses du pays.

L'autorité de gestion des catastrophes du Cachemire pakistanais a de son côté dénombré 77 morts, dont 74 dans la seule vallée de Neelum, et 94 blessés, selon son directeur des opérations Saeed ur Rehman Qureshi.

"Nous craignons que certaines personnes soient encore ensevelies sous les avalanches", a-t-il commenté, ajoutant que les chutes de neige avaient repris dans les zones touchées, entravant les opérations de secours.

 

Raja Shahid Mehmood, un haut responsable administratif du Cachemire pakistanais, a confirmé ce bilan de 77 morts et 94 blessés.

Lal Hussain Minhas, un habitant de la vallée de Neelum, a indiqué à l'AFP avoir sorti le corps de la femme d'un de ses cousins d'une maison dont le toit s'est écroulé sous la neige. "J'essaie maintenant de sortir les dépouilles de deux de ses enfants", a-t-il raconté à l'AFP par téléphone.

Mardi, l'agence de gestion des catastrophes du Baloutchistan avait de son côté mentionné 31 morts et 23 blessés.

Le Premier ministre pakistanais Imran Khan a visité mercredi Muzaffarabad, la capitale du Cachemire pakistanais. Il a notamment rendu visite aux blessés traités dans un hôpital de la ville.

© 2020 AFP

Le gouvernement allemand a adopté mercredi un plan d'action sur la bioéconomie doté de 3,6 milliards d'euros en cinq ans pour valoriser des ressources durables entrant dans des produits courants, en remplacement d'énergies fossiles comme le pétrole.

Ce plan prévoit entre autres de soutenir plus d'un millier de projets dans la bioéconomie, sous le pilotage des ministres de la Recherche Anja Karliczek et de l'Agriculture Julia Klöckner.

Le budget alloué couvre la période de 2020 à 2024 et se répartit à raison de 2,5 milliards d'euros pour l'agriculture et un peu plus d'un milliard côté recherche.

"Alors que nous devons importer beaucoup de matières premières fossiles, les renouvelables se développent au coin de la rue: sur nos prés, les champs et dans les bois", a souligné Mme Klöckner devant la presse.

La bioéconomie utilise notamment des plantes, micro-organismes et champignons, à partir desquels sont développés des produits chimiques, médicaments et autres matériaux entrant dans des biens de consommation, au lieu de les tirer du gaz ou du pétrole.

 

Les deux ministres ont vanté quelques exemples de produits issus de la bioéconomie comme un pneu fabriqué à partir de pissenlit, une porte de voiture en fibre de lin au lieu de fibre de carbone, une basket en soie d'araignée synthétique, jusqu'à un casque de vélo très léger en bois.

"Les bioproduits durables seront économiquement compétitifs à long terme", assure Mme Karliczek, en raison notamment de la hausse progressive de la tarification de la tonne de CO2 inscrite dans le plan de protection du climat récemment adopté par le gouvernement.

Il s'agira aussi d'éviter des situations de "conflits", a prévenu Mme Klöckner, car "la demande croissante de matières premières renouvelables ne doit pas mettre en danger la sécurité alimentaire".

Un pareil plan destiné à valoriser la bioéconomie a été présenté en France début 2018 par le ministère de l'agriculture.

© 2020 AFP

Le réchauffement climatique est l’une des crises les plus importantes de notre temps, selon Larry Fink. Dans sa lettre annuelle à ses clients, le PDG de BlackRock annonce vouloir renforcer sa part d’investissements durables et sa volonté de pousser les entreprises vers un modèle bas carbone, quitte à voter contre les dirigeants lors des assemblées générales. Un retournement inattendu chez un acteur critiqué pour son inaction climatique. 

La lettre annuelle de Larry Fink, le PDG de BlackRock, et attendue tous les mois de janvier par les clients du plus gros gérant d’actifs au monde. Cette année, petite surprise, la missive est accompagnée d’une seconde lettre rédigée par les membres du comité exécutif. La raison tient à la volonté de la société américaine de transformer ses pratiques, pour faire de l’investissement durable la norme de BlackRock. Larry Fink explique le pourquoi, le comité exécutif annonce le comment.

"Nous estimons que l’investissement durable représente désormais le meilleur gage de robustesse pour les portefeuilles des clients", écrit ainsi Larry Fink. Selon lui, le changement climatique constitue une "crise beaucoup plus structurelle et de plus long terme", que toutes les crises économiques rencontrées pendant ses quarante ans de carrière. Les investisseurs clients de BlackRock s’en inquiètent également et sont de plus en plus nombreux à demander à intégrer le risque climatique dans leurs portefeuilles. "Si dix pour cent des investisseurs internationaux – ou même cinq pour cent – mettent ce projet à exécution, nous assisterons à des transferts de capitaux massifs", déclare Larry Fink.

Renforcer la stratégie de vote

Cette lettre arrive dans un contexte où BlackRock se fait de plus en plus souvent épingler pour la faiblesse de son action pour le climat. Avec plus de 6900 milliards de dollars d’actifs sous gestion, ce géant de la finance dispose pourtant d’une force de frappe importante, qu’il n’utilise pas toujours. L’ONG américaine Majority Action l’a démontré dans une étude récente sur les votes aux assemblées générales des entreprises, soulignant que BlackRock votait contre une grande partie des résolutions favorables au climat.

Les lettres de Larry Fink et du comité exécutif semblent justement y apporter une réponse. D’abord en rappelant l’adhésion de BlackRock à l’initiative d’engagement actionnarial Climate Action 100+. Mais aussi en annonçant une nouvelle politique de vote plus engagée. Le gérant d’actifs explique ses votes passés par les discussions qu’il menait avec les directions d’entreprises pour les inciter à se transformer et par la nécessité de leur laisser le temps de s’organiser. Ce temps semble désormais révolu.

Le comité exécutif de BlackRock annonce ainsi vouloir demander aux entreprises dans lesquels il investit de communiquer sur leur stratégie permettant de réduire le réchauffement climatique en dessous de 2 degrés. "Compte tenu du travail préparatoire déjà accompli et de la progression des risques d’investissement liés au développement durable, nous sommes enclins à voter contre la direction des entreprises n’ayant pas fait suffisamment de progrès en ce sens", assurent-ils. En parallèle, BlackRock prévoit de communiquer plus souvent sur ses activités de vote, ce qui permettra de vérifier si son engagement est respecté.

Sortie du charbon thermique

BlackRock prévoit par ailleurs d’augmenter la part d’investissements durables dans ses portefeuilles. Une disposition qui concerne toutefois principalement sa gestion active, c’est-à-dire celle pour laquelle il peut réellement choisir les sociétés dans lesquelles il investit. Elle représente 1800 milliards de dollars sur le total de 6900 milliards, le reste étant constitué par la gestion indicielle, reproduisant des indices boursiers.

Le gérant d’actifs prévoit ainsi de ne plus investir dans des sociétés tirant plus de 25 % de leurs revenus de la production de charbon thermique. Un mouvement que les banques et assurances ont déjà entamé depuis quelques années. BlackRock va également lancer un nouveau fonds d’investissement à impact et renforcer sa gamme de fonds investis dans des activités bas carbone.

La stratégie annoncée par Larry Fink ne devrait pas changer en un jour le profil de BlackRock, mais il s’agit bien d’un début de réallocation d’actifs vers des entreprises moins émettrices. Reste à savoir si la position de la firme américaine, numéro un de la gestion d’actifs mondiale, aura un effet d’entraînement sur ses concurrents, notamment son compatriote Vanguard.

NOVETHIC

Les fumées toxiques provenant de gigantesques incendies dans le sud de l'Australie ont perturbé mercredi l'Open de tennis à Melbourne pour la deuxième journée consécutive. Les matches de qualification ont été retardés, ce qui renforce les interrogations sur le maintien du premier Grand Chelem de l'année.

Les rencontres ont débuté avec une heure de retard, vers 13H00 locales (02H00 GMT), dans des conditions meilleures mais toujours brumeuses.

La qualité de l'air de la ville était "très mauvaise" à 09H00, soit un peu moins dégradée que mardi où elle était qualifiée de "dangereuse" par l'Agence pour la protection de l'environnement de l'Etat de Victoria (EPA). La Slovène Dalila Jakupovic avait alors dû abandonner au premier tour des qualifications, après avoir souffert de violentes quintes de toux sur le court.

"Les conditions au Melbourne Park sont surveillées constamment", a déclaré la Fédération australienne de tennis, chargée de l'organisation du premier tournoi majeur de la saison qui doit débuter le 20 janvier et se terminer le 2 février.

Pluies espérées

Les décisions concernant la reprise du jeu seront prises en concertation avec l'équipe médicale du tournoi, les services météorologiques et des scientifiques de l'EPA, a précisé la Fédération, pressée de prendre des mesures ces dernières semaines en raison de la dégradation de l'air provoquée par les incendies mortels qui ravagent le pays depuis septembre et s'approchent des grandes villes.

Le ciel pourrait toutefois offrir un répit aux joueurs puisque le bureau météorologique de l'Etat de Victoria prévoit des orages dans la journée de mercredi qui pourraient être accompagnées de pluies diluviennes.

Mardi, les autorités avaient conseillé aux habitants de Melbourne de "rester à l'intérieur portes et fenêtres fermées", mais les organisateurs avaient maintenu les matches en dépit également de la chaleur de l'été australien.

Outre Jakupovic, la Canadienne Eugénie Bouchard avait souffert de douleurs à la poitrine, vraisemblablement dues à des difficultés respiratoires, et l'Australien Bernard Tomic a déclaré avoir eu du mal à respirer.

Plusieurs joueuses et joueurs ont critiqué la décision de faire jouer des matches dans ces conditions, comme l'Ukrainienne Elina Svitolina ou le Français Gilles Simon.

 

Toits rétractables et courts indoor

"Pourquoi devons-nous attendre quelque chose de grave pour faire quelque chose?", a tweeté l'Ukrainienne, 5e joueuse mondiale et finaliste du dernier Masters, en accompagnant son message d'un graphique avec les données météo du jour à Melbourne.

L'ancienne N.1 mondiale Maria Sharapova, qui participait à un tournoi exhibition à Kooyong, en banlieue de Melbourne, a préféré elle aussi ne pas aller au bout de son duel avec l'Allemande Laura Siegemund (6-7 (4/7), 5-5), d'un commun accord avec son adversaire, en raison des conditions de jeux "extrêmes".

Le patron de l'Open d'Australie Craig Tiley a balayé les critiques, affirmant que "tout le monde a reçu un email", expliquant que toute décision était prise après consultations d'experts.

Tiley avait affirmé la semaine passée qu'une annulation de l'Open d'Australie, ce qui serait une première depuis la Seconde guerre mondiale, était peu probable, alors que le N.2 mondial Novak Djokovic, président du Conseil des joueurs au sein de l'ATP, avait estimé que cette question devait être posée.

 

Le complexe où se déroule l'Open d'Australie dispose de trois courts dotés d'un toit rétractable ainsi que de huit courts en indoor qui seraient de fait moins touchés par une pollution atmosphérique.

Depuis le début des feux dévastateurs en septembre, au moins 28 personnes et 1 milliard d'animaux sont décédés en Australie, plus de 2.000 maisons ont été détruites et une zone de 100.000 kilomètres carrés (10 millions d'hectares) - plus grande que la superficie de la Corée du Sud - est partie en fumée.

Le bilan humain est passé de 27 à 28 morts mercredi, les autorités ayant confirmé qu'un pompier décédé fin novembre lors d'un accident de la route était en train de lutter contre un incendie.

Geo

"Ceci est un message aux mineurs des Asturies, de Macédoine occidentale ou de Silésie": la Commission européenne a proposé mardi un "mécanisme juste" pour financer la transition énergétique dans les régions les plus dépendantes au charbon qui en redoutent les conséquences économiques et sociales.

Un mois après sa présentation en décembre, quelques jours seulement après la prise de fonction d'Ursula von der Leyen, l'exécutif européen a dévoilé son plan de financement du "Pacte vert" devant les députés européens à Strasbourg. L'objectif est de stimuler les investissements nécessaires, en mobilisant à la fois les acteurs publics et privés, et en s'assurant de n'abandonner personne au bord du chemin.

Car les ambitions de l'UE dans le cadre de l'accord de Paris ont un coût: 260 milliards d'euros d'investissement supplémentaires par an par rapport au fonctionnement actuel de l'UE.

"Serment de solidarité"

"C'est notre serment de solidarité et d'équité pour ceux qui font face aux défis les plus graves, afin qu'ils fassent ce chemin avec nous", a promis le vice-président exécutif Frans Timmermans aux eurodéputés.

 

L'un des dispositifs de ce plan d'investissement global, que la Commission projette jusqu'à 1.000 milliards d'euros sur dix ans, est "le fonds de transition juste", très attendu car synonyme d'argent frais.

La Commission propose de le doter de 7,5 milliards d'euros sur la période 2021-2027, que couvre le prochain cadre financier pluriannuel (CFP) de l'UE. Le nouvel instrument vient donc se mêler aux âpres négociations actuellement en cours sur ce futur budget.

Ouvert à tous les Etats membres, il vise toutefois à soutenir uniquement les régions les plus dépendantes aux énergies fossiles comme le charbon, la lignite ou la tourbe, de la Pologne à la Grèce en passant par l'Europe de l'Est, mais aussi certaines régions allemandes.

L'allocation des ressources de ce fonds devra répondre à des critères stricts pour s'assurer "que les fonds sont dirigés vers les régions qui font face aux plus gros défis", a expliqué la commissaire européenne chargé de la politique régionale Elisa Ferreira: intensité des émissions de gaz à effet de serre, nombre d'emplois menacés par la transition notamment, pondérés par la prospérité de chaque Etat.

 

"Le même problème dans un pays riche ou pauvre recevra un niveau de soutien différent", a souligné Mme Ferreira.

Chaque euro dépensé dans le cadre du fonds de transition juste devra être accompagné d'un co-financement de l'Etat membre dans lequel se trouve la région aidée. Les Etats devront fournir des "plans de transition régionaux" pour les régions qu'ils sélectionneront, avant que la Commission ne valide les dépenses.

Le fonds exclut le financement de démantèlement ou de construction de centrales nucléaires.

Il fait partie d'un plus vaste "mécanisme", qui s'appuie sur deux autres piliers: des financements via le programme d'investissement InvestEU (par exemple soutien aux entreprises les plus innovantes) et les prêts de la Banque européenne d'investissement (BEI, par exemple pour financer des mesures d'efficacité énergétique comme la rénovation de logements sociaux).

 

Soit selon les estimations de la Commission environ 100 milliards mobilisés au travers du mécanisme.

Rassurer les Etats réticents

Avec cette proposition législative, qui sera soumise à négociation entre les Etats membres et le Parlement européen, la Commission tente aussi de rassurer les pays de l'Est. Préoccupée par le coût économique et social de sa transition, la Pologne a refusé d'adhérer à l'objectif de neutralité climatique d'ici 2050 lors du sommet européen de décembre.

Le mécanisme de transition juste n'est qu'une partie d'un vaste plan d'investissement et de dépenses en faveur de la lutte contre le changement climatique. La Commission a proposé notamment d'y consacrer un quart du futur CFP, au travers de politiques variées comme l'agriculture ou les transports.

Le président de la commission Environnement du Parlement européen Pascal Canfin (Renew Europe) a regretté que "au delà du fonds de transition juste, il n'y a pour le moment aucun engagement chiffré supplémentaire".

 

"La Commission fait des promesses sur le budget à long terme de l'UE qui doit encore être approuvé (...). Après cela, on ne sait pas exactement d'où viendra le reste de l'argent - il y a une grande différence entre l'effet de levier et l'autofinancement", a commenté, sceptique, le président de la commission Budget du Parlement Johan Von Overtveldt (ECR)

Le PDG de Total Patrick Pouyanné a regretté mardi un débat "trop manichéen", au moment où le secteur des hydrocarbures est sous pression pour agir contre le réchauffement climatique, estimant que la solution "prendra du temps".

"Le débat est aujourd'hui quand même beaucoup trop manichéen, trop faussé", a déclaré Patrick Pouyanné lors d'une conférence organisée par Euronext à Paris.

"On pense qu'il y a un monde blanc et noir. Je comprends qu'il y a des jeunes qui ont envie qu'on agisse, mais c'est un sujet complexe", selon lui.

Il était interrogé sur le cas du joueur de tennis Roger Federer, critiqué par des militants de la cause environnementale, dont Greta Thunberg, pour ses liens avec un sponsor - le Credit Suisse - qui favoriserait les investissements dans les énergies fossiles.

M. Pouyanné a reconnu l'existence d'une "pression" sur les groupes pétroliers et gaziers, tout en la jugeant "très occidentale, voire très européenne".

 

"Les actionnaires... ce qu'ils veulent surtout s'assurer, c'est la durabilité de nos dividendes", a-t-il aussi jugé.

"Les énergies fossiles représentent 90% du mix (bouquet, NDLR) énergétique mondial aujourd'hui. On ne va pas faire disparaître tout ça d'un coup de baguette magique" et "tout ça va prendre du temps", a aussi fait valoir le PDG de Total.

"Il faudrait que tout le monde retombe un peu sur Terre sur ce sujet énergétique. Je ne verrai pas de mon vivant un système énergétique à base que de renouvelables, il faudrait quand même qu'on arrête de rêver tous collectivement", a-t-il ajouté.

Total s'est largement diversifié dans le gaz naturel et investit dans l'électricité d'origine renouvelable, a-t-il rappelé.

"On est en train de réfléchir à voir si les prochaines émissions [obligataires] qu'on fera, on va les lier à un indicateur qui montrerait (...) comment nous contribuons par l'évolution de nos investissements à une trajectoire moins carbonée", a par ailleurs indiqué M. Pouyanné.

 

Il ne s'agirait pas d'obligations "vertes" ("parce qu'on va être accusés immédiatement de greenwashing") mais d'obligations de "transition", a-t-il expliqué.

© 2020 AFP

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