Baye Salla Mar

Baye Salla Mar

Des dizaines de camions qui déversent des tonnes de sable blanc à Miami Beach: c'est la réponse des autorités à l'érosion de l'une des plages les plus touristiques des Etats-Unis, un phénomène causé par la hausse du niveau de la mer.

Cette hausse est elle-même due au changement climatique, et le rétrécissement de la plage est également accentué par les ouragans qui frappent régulièrement l'Etat de Floride, explique vendredi Steve Leatherman, de l'université internationale de Floride (FIU).

Pour faire face, le corps du génie de l'armée américaine a commencé à répandre ce mois-ci 233.000 mètres cubes de sable pour remblayer, d'ici juin, les zones érodées de Miami Beach. Un projet qui a vu le jour après le passage de l'ouragan Irma en 2017. Le simple coût du sable atteint 16 millions de dollars

"Certaines personnes disent que c'est jeter des dollars dans l'océan chaque année et ils ont parfois raison, mais nous devons le faire, nous avons besoin des plages", argumente M. Leatherman, parfois surnommé "Dr. Plage".

 

L'érosion moyenne à Miami Beach est, dit-il, de 30 centimètres par an. Mais la plage recule par endroits beaucoup plus vite.

Durant les travaux, les camions déposeront entre 100 et 250 chargements de 22 tonnes de sable par jour. Selon la loi, les ingénieurs ne peuvent utiliser que du sable américain, et celui qui est déversé à Miami Beach vient de l'ouest de la Floride. Les grains ne peuvent dépasser 4,7 millimètres.

Ce plan fait lui-même partie d'un projet plus large de 158,3 millions de dollars accordés au comté de Miami en 2018 par le gouvernement fédéral à Washington pour enrayer l'érosion des plages et protéger la côte des ouragans. Il concernera notamment trois autres localités au nord de Miami, où s'alignent les gratte-ciel aux appartements valant plusieurs millions de dollars.

Le projet a également demandé la protection des nids de tortue ou leur relocalisation quand cela était nécessaire.

© 2020 AFP

Sous une serre à flanc de colline, des fèves de cacao bio sèchent depuis plusieurs jours: "c'est notre dernière récolte et nous avons déjà un acheteur!" se réjouit Rubens Costa de Jesus, agriculteur membre de la ferme communautaire "Dois Riachões", qui regroupe 39 familles.

Établis à 80 kilomètres du littoral de Bahia, au nord-est du Brésil, ces petits paysans autrefois sans terre produisent cacao, légumes et fruits sans utiliser ni engrais ni pesticides chimiques.

Leur production fait partie des quelque 1.900 tonnes de cacao bio produit en 2018 au Brésil, soit moins de 1% de la production nationale.

Tous originaires de la région, ils s'étaient d'abord installés au pied de la ferme "Dois Riachões" en 2001, dans des installations précaires en bord de route. A l'époque, la propriété de quelque 400 hectares appartenait à une grande famille de cacaoculteurs mais ne remplissait pas les critères de productivité imposés par l’État.

Six ans plus tard, suite à l'expropriation de la ferme par la justice, les paysans décident, malgré les recours présentés par la propriétaire, de s'installer sur une partie de l'exploitation et d'y cultiver leurs produits selon des principes exclusivement biologiques et un système agroforestier pour le cacao.

 

 

"Auparavant, nous travaillions dans des exploitations de cacao conventionnel, ce qui nous permettait tout juste de survivre. La situation s'est aggravée lorsque les plantations ont été décimées par un champignon surnommé +balai de sorcière+, ce qui a conduit beaucoup de fermes à la faillite. Produire notre propre cacao, qui plus est bio, nous permet enfin de vivre de notre activité", explique Rubens Costa de Jesus, âgé de 31 ans.

Pour écouler leur production croissante, les familles ont d'abord adhéré à un programme public de soutien à la commercialisation des produits de l'agriculture familiale. Mais les achats subventionnés par l’État baissant, les exploitants ont dû chercher d'autres débouchés.

 

Des revenus triplés

En 2016, les paysans ont obtenu une première certification bio auprès du réseau participatif "Peuples de la forêt", accrédité par le ministère de l'Agriculture, qui leur permet de vendre leurs produits sur les marchés bio de Bahia.

Dans le même temps, ils suivent des formations, font pousser des cacaoyers plus résistants, améliorent leurs méthodes et installent une serre pour le séchage des fèves afin d'améliorer leur qualité.

La majeure partie de leur cacao fin est acheté par des marques brésiliennes de chocolat premium. A la demande de leur principal client, l'entreprise Amma Chocolate, qui produit exclusivement du bio et en exporte une partie à l'étranger, la ferme sollicite et décroche en 2018 le label Ecocert, leader mondial de la certification des produits biologiques. Au Brésil, seules deux certifications "cacao bio" ont été attribuées par cet organisme.

 

"Cette marque nous paye deux fois plus que le prix du marché tout comme notre autre client, l'entreprise Dengo, qui n'achète que du cacao fin, et nous verse une prime supplémentaire de 30% pour le cacao bio. Cela nous a permis de tripler nos revenus", se réjouit le jeune agriculteur.

Les petits producteurs s'apprêtent à inaugurer leur propre fabrique de chocolat, financée grâce à un crédit collaboratif. "Il y a quelques années, personne ici n'avait jamais goûté de chocolat fin", sourit-il.

Au Brésil, le nombre de cacaoculteurs ayant la certification nationale bio est inférieur à 400 et leur production reste encore faible, notamment en raison "de la difficulté de commercialisation du produit" dans certaines régions, tempère cependant Manfred Willy Müller, coordinateur au sein de la Commission exécutive du plan de la culture cacaotière (Ceplac), liée au ministère de l'Agriculture.

 

Ainsi l'an passé, dans l'état du Para (nord), 85% de la production de cacao bio d'un groupe de coopératives regroupant 126 agriculteurs a dû être vendue en conventionnel par manque de structure commerciale, a-t-il souligné.

4 hectares par famille

Chaque famille est ainsi chargée d'exploiter un lot de 4 hectares de cacaoyers. Un potager communautaire est créé.

En 2018, après l'épuisement des recours, la ferme est confiée par la justice à l'Institut national de la colonisation et réforme agraire (Incra), chargé du foncier agricole, qui accorde alors officiellement aux paysans le droit de rester sur place

Quand Ken Stewart, un Australien de 79 ans, a choisi de combattre le feu de forêt qui menaçait sa maison, il n'imaginait se retrouver "en enfer".

Comme des milliers de ses compatriotes, à l'aube de ses 80 ans, il s'est retrouvé face à un cruel dilemme: fuir devant l'arrivée des flammes ou risquer sa vie pour tenter de sauver sa propriété.

Depuis le début en septembre des ces feux dévastateurs, qui ont ravagé une superficie plus grande que la Corée du Sud, 28 personnes sont décédées et plus de 2.000 habitations sont parties en fumée.

Ne voulant pas laisser partir en fumée 25 ans de sa vie passés au milieu d'une forêt d'eucalyptus près de Budgong, à quelques heures au sud de Sydney, il a choisi de se battre.

Alors, armé un tuyau d'arrosage relié à un réservoir d'eau de mille litres monté sur une remorque, il a attendu l'arrivée du brasier.

Soudain, "je pouvais entendre le feu approcher, je pouvais entendre son rugissement, ce n'était pas seulement un train de marchandises mais tout une flotte de trains de marchandises" qui surgissait, a raconté cette semaine M. Stewart à l'AFP.

 

Puis un "immense mur de feu" a succédé vacarme, se dressant soudain à une centaine de mètres.

Tunnel de flammes

"Il n'était pas rouge ou orange il était blanc. Un blanc incandescent. Et il avançait vers moi à une vitesse de 60-70 kilomètres (par heure) poussé par le vent", a témoigné le septuagénaire.

Devant l'éminence du danger, il a, en quelques secondes, pris la décision d'abdiquer.

Le retraité est monté dans sa voiture pour fuir au plus vite et rejoindre son épouse partie bien avant l'arrivée des feux.

Sur la route, il s'est retrouvé dans un tunnel de flammes.

Il a fini par atteindre la route principale et une ville du littoral située hors de danger.

Mais le soulagement a été de courte durée. Quand il est retourné chez lui, sa maison n'était plus qu'un immense amas de tôles calcinées.

Avec le recul M. Stewart, debout au milieu d'un tas de gravats carbonisés, affirme que ce jour-là, il s'est retrouvé en enfer.

 

"Donc, quand je passerai l'arme à gauche, je n'irai pas en enfer parce qu'ils m'ont rejeté et m'ont dit: +tu n'es pas le bienvenu ici, tu n'es pas convenable, dégage - sors d'ici+. J'irai ailleurs, je suppose", préfère-t-il croire.

"On est très chanceux"

Environ 10 km en contre bas, un homme a également lutté pour défendre sa maison lors des incendies qui ont dévasté Budgong la première semaine de janvier.

Nicholas Carlile, un ornithologue, dit avoir pressenti, à quelques jours des feux, que sa maison et les oiseaux qu'il aime tant entendre gazouiller allaient bientôt disparaître.

"Donc, je me suis levé pour pouvoir encore en profiter", a raconté Carlile, d'une voix nouée par l'émotion, en se tenant au milieu des arbres carbonisés.

Il a mis sa famille à l'abri et s'est armé d'un pulvérisateur qu'il portait sur le dos et qu'il remplissait avec de l'eau provenant d'un petit réservoir.

 

Mais contrairement à M. Stewart, il a eu la chance de combattre un feu "rampant" qui a juste atteint la périphérie de sa propriété.

Alors, pendant deux jours, il a parcouru la forêt qui entoure sa maison pour pulvériser de l'eau sur les brasiers les plus importants.

A chaque pulvérisation, "je disais +tu n'auras pas ce foutu arbre et je repoussais ce salopard" de feu, se souvient-il.

"C'était ridicule. Je me battais arbre par arbre et j'étais ici tout seul. Je n'avais vu personne depuis deux jours", reconnaît-il, pourtant fier d'avoir réussi à sauver son coin de paradis.

Vêtu d'un équipement de protection, il n'a pas arrêté de courir, "j'ai transpiré comme un porc".

Aujourd'hui, il regarde avec bonheur "les eucalyptus en fleurs en ce moment".

"On a des tas d'oiseaux. On est donc très chanceux, vous savez, très chanceux", se félicite-t-il.

Sarajevo, Pristina, Belgrade et Skopje étouffent. L'hiver s'est installé sur les Balkans et avec lui une épaisse brume toxique alimentée pour partie par le charbon et le bois dont se chauffent des habitants privés d'énergie plus propre par la pauvreté.

Ces derniers temps, les capitales de la région font le yoyo dans le top 10 des villes les plus polluées du monde de l'application spécialisée AirVisual. Sarajevo s'est retrouvée cette semaine sur la première marche du podium devant Oulan-Bator et Dacca, Belgrade arrivant à la huitième place.

La "Serbie suffoque, quelqu'un a-t-il vu le ministre" de l'Environnement ?, s'insurgeait récemment en une le journal Blic alors que la capitale serbe peine à respirer dans un brouillard blanchâtre. Dans les Balkans, l'opinion commence à dénoncer l'inaction politique et réclamer un air sain.

D'après une étude récente du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), la pollution de l'air est directement responsable de jusqu'à 20% des décès prématurés dans 19 villes des Balkans occidentaux. Les causes sont multiples, centrales au lignite, un charbon brun particulièrement polluant, industries, parcs automobiles vétustes, manque de transports en commun...

 

Mais l'hiver, le chauffage domestique au bois ou au charbon, voire aux pneus de voiture ou aux déchets plastique, crache dans l'atmosphère sa part de particules fines. L'électricité est chère dans des pays où le salaire moyen ne dépasse pas les 500 euros, et où peu ont accès au chauffage central : selon le PNUE, plus de 60% des habitants des Balkans occidentaux utilisent du combustible solide.

"Préhistorique"

"Je sais que c'est polluant, je ne suis pas idiot", lance Trajan Nestorovski, un mécanicien qui vit à Lisice, banlieue ouvrière de Skopje, capitale de Macédoine du Nord, où quasiment tout le monde se chauffe au bois. "Mais l'autre choix c'est de chauffer ma maison à l'électricité et c'est sacrément cher".

Même problématique à Pristina, où flottent déjà toute l'année les odeurs âcres de deux centrales à charbon à la technologie antédiluvienne. L'hiver, c'est pire mais certains n'ont pas le choix. "Se chauffer au charbon au XXIe siècle, c'est préhistorique", constate amer, Arben Bytyci, ouvrier de 40 ans. "C'est affreux. Il n'y a rien de pire mais que peut-on faire ?", renchérit Sali Ademi, retraité de 78 ans.

Sarajevo, comme Skopje, est cernée par les montagnes empêchant la pollution de se disperser. La capitale bosnienne est une cuvette où les cheminées fument par dizaines de milliers, prenant au piège ses 340.000 habitants, pour qui la seule solution reste souvent la fuite.

Sakiba Sahman, 60 ans, emprunte dès qu'elle peut le téléphérique pour grimper à 1.160 mètres d'altitude sur le mont Trebevic, au dessus de la chape de pollution, profitant d'une réduction de 50% du prix du billet décidée par les autorités jusqu'à fin janvier.

"On vient passer quelques heures pour s'aérer les poumons", explique-t-elle à l'AFP. Elle "évite de sortir en ville, la pollution est énorme, beaucoup de voitures, tout est sale, gris, déprimant".

Enfants invisibles

Anes Podic, président de l'association Eko-Akcija, réclame des subventions publiques pour remplacer des dizaines de milliers de poêles à bois aussi inefficaces que "dangereux pour la vie". "Ceux qui payent le prix le plus fort sont les plus pauvres, qui ont un poêle dans une seule pièce de la maison. Les émissions restent partiellement à l'intérieur et les empoisonnent".

 

Des gens descendent dans la rue pour crier leur colère, comme à Tuzla, dans le nord-est de la Bosnie, où ils ont exigé des autorités un plan quinquennal pour réduire la pollution.

"La seule mesure, c'est de nous recommander de rester enfermés chez nous", dénonce Alisa Kasumovic, une mère de famille. "Les enfants sont actuellement en vacances, mais dans les rues, les aires de jeu, vous n'en verrez nulle part".

En Macédoine du Nord, l'application "My Air" mise au point par un jeune développeur, Gorjan Jovanovski, est la plus populaire du pays et des collégiens et lycéens manifestent régulièrement depuis quelques semaines.

"Greta nous inspire tous", dit Iskra Ilieska, 17 ans, en référence à l'adolescente suédoise Greta Thunberg partie en guerre contre le changement climatique. "En hiver, la moitié de la classe est absente à cause de problèmes de poumons. Ce n'est pas normal".

 

En Serbie, le mouvement d'opposition "Ne davimo Beograd" (N'étranglons pas Belgrade) appelle lui à manifester contre des autorités qui "font semblant de ne pas voir" un "problème littéralement visible".

L'ONG Greenpeace a lancé une nouvelle campagne pour sensibiliser sur la situation des tortues marines à travers le monde. Elle s'est associée aux studios Aardman, créateurs des célèbres Wallace et Gromit, qui ont imaginé un petit film d'animation intitulé Le voyage des tortues exposant les menaces qui pèsent sur les reptiles.

Tortue verte, luth, olivâtre ou encore caouanne. Sept espèces de tortues marines sont aujourd'hui répertoriées à travers le monde. Six d'entre elles sont considérées comme menacées d'extinction dont deux en danger critique. En cause : la pollution, le braconnage, les pêches accidentelles ou encore le changement climatique qui fragilisent de plus en plus les populations.

Pour alerter sur la situation des reptiles, Greenpeace vient de lancer une nouvelle campagne de sensibilisation centrée autour d'un film d'animation. Intitulé Le voyage des tortues, le court-métrage vous rappellera surement quelque chose et pour cause, il a été réalisé par les studios Aardman, créateurs des célèbres Wallace et Gromit et adeptes de la pâte à modeler animée en stop-motion.

La vidéo relate le périple dramatique d'une famille de tortues rentrant de week-end à travers un océan où de nombreuses embûches les attendent. "Les tortues marines ont survécu à l’extinction des dinosaures, mais peut-être qu’elles ne nous survivront pas", explique dans un communiqué l'ONG. Car ces embûches sont loin d'être fictives.

De multiples alertes

Au cours d'une mission menée en Guyane avec Damien Chevallier, scientifique du CNRS, Greenpeace raconte "avoir pu suivre un groupe de tortues luth et constater qu’elles avaient parcouru deux fois plus de kilomètres afin de trouver suffisamment de nourriture pour survivre". Une conséquence du réchauffement des océans et des modifications de courant, affirme l'organisation.

Cette étude n'est pas la seule à mettre en évidence les pressions qui pèsent sur ces espèces. Fin 2018, des chercheurs ont annoncé avoir retrouvé des microplastiques dans l'organisme de toutes les tortues marines qu'ils ont étudiées. Une conclusion qui vient appuyer les nombreux cas de spécimens découverts à travers le monde avec des morceaux de plastique dans les entrailles.

 

Aux Maldives, c'est le triste sort d'une tortue verte qui a tiré la sonnette d'alarme : la femelle a été retrouvée pondant sur une piste d'atterrissage qui avait remplacé sa plage natale. Quelques jours seulement après, une ONG spécialisée dans la conservation de la nature s'inquiétait de l'absence de tortues marines dans une réserve du Nicaragua où elles viennent normalement pondre leurs oeufs.

Des océans à protéger

"Malheureusement, les tortues ne sont pas les seules à être en danger", déplore Greenpeace. "Des études ont montré que la vie sous-marine dans son ensemble disparaît deux fois plus rapidement que la biodiversité terrestre", poursuit l'organisation qui a lancé un appel à l'action à travers la vidéo. "Nous ne pouvons pas changer le passé. Mais nous pouvons lutter pour un avenir meilleur".

Les Etats membres des Nations Unies planchent en effet actuellement sur un traité mondial qui devrait mettre en place un cadre juridique permettant de protéger la haute mer et les fonds marins. En jeu : la création d'un vaste réseau de réserves marines protégées où toutes activités humaines ou industrielles seraient interdites.

 

"Les scientifiques sont clairs : nous devons protéger au moins 30% des océans d’ici 2030 pour leur permettre de se restaurer et de sauver la biodiversité marine", affirme Greenpeace. Si plusieurs sessions de négociations ont eu lieu l'an passé aux Nations Unies, elles ont toutefois suscité plus de critiques que de réjouissances de la part des défenseurs de l'environnement.

En août dernier, l'ONG dénonçait ainsi une "absence de volonté politique alarmante pour obtenir des progrès à ces négociations". Alors que l'accord doit être finalisé début 2020, une pétition a été lancée pour inciter les gouvernements à s'engager pour un traité international ambitieux.

GEO

« Cette crise de la faim atteint des proportions jamais vues et nos observations sur le terrain montrent qu’elle va encore empirer », a averti dans un communiqué la responsable régionale du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies, Lola Castro.

Dans des pays comme le Lesotho, la Namibie et la Zambie, la Croix-Rouge a récemment estimé à 2,3 millions (sur un total de 17 millions) le nombre de personnes en situation « d’insécurité alimentaire sévère ».

L’agence onusienne a répété jeudi son appel pressant à la communauté internationale et aux bailleurs de fonds, affirmant qu’elle ne disposait pour l’heure que de 205 des 489 millions de dollars nécessaires pour financer ses projets d’aide d’urgence. Lola Castro a affirmé :

« Si nous ne recevons pas les fonds nécessaires, nous n’aurons pas d’autre choix que d’aider moins de personnes qui en ont besoin, en leur donnant moins. »

Déficit de pluies et anomalie climatique El Niño

Depuis cinq ans maintenant, toute la pointe sud du continent africain souffre d’un important déficit de pluies, aggravé par la répétition d’épisodes de l’anomalie climatique connue sous le nom d’El Niño, qui pèsent sur les récoltes agricoles de ses seize pays, pour la plupart très pauvres.

Le réchauffement mondial des températures y provoque également des tempêtes ou cyclones de plus en plus violents.

Pour la première fois, cinq sujets environnementaux et climatiques trustent les cinq places des risques majeurs pour l’humanité et la planète du Global Risks Report. C’est en particulier l’inaction climatique, les évènements extrêmes et la perte de biodiversité qui inquiètent les décideurs mondiaux. Cette étude est réalisée chaque année à la veille du forum de Davos.

Le sommet de Davos ouvrira ses portes le mardi 21 janvier. En amont de la rencontre, le Forum économique mondial (World Economic Forum - WEC) publie son Global Risks Report. Très attendu, il s’agit d’une enquête annuelle, auprès de 750 dirigeants d’entreprises et experts, sur les risques qui menacent le plus nos sociétés. Pour la première fois, les cinq premières entrées de la liste des risques les plus susceptibles de survenir à l’horizon 2030 sont liées au climat et à l’environnement. Les événements climatiques extrêmes se retrouvent, cette année encore, au sommet de ce classement des risques les plus probables.

En ce qui concerne les risques dont l’impact sera le plus fort, trois des cinq premiers sont liés à l’environnement. L’inaction climatique, manquement dont tous les pays du monde sont accusés par la jeunesse mondiale aujourd’hui, est le risque dont l’impact serait le plus fort selon le rapport du WEC. Seule l’utilisation d’armes de destruction massives est venue s’intercaler à la deuxième place de ce classement, ce risque était en tête du classement depuis trois ans. 

La perte de la biodiversité fait aussi son apparition au sommet de ces deux classements. "Le rythme actuel d’extinction est dix à cent fois supérieur à la moyenne des 10 millions d’années précédentes", explique le rapport. Les auteurs rappellent que cette perte a des conséquences critiques allant de l’effondrement de systèmes de santé et alimentaires, jusqu’à la disparition de chaînes d’approvisionnement complètes.

Une économie saine pour sauver le climat

Le risque climat et environnemental ne doit pas pour autant faire oublier les dangers d’une crise économique à plus court terme, préviennent des voix au World Economic Forum. "Il ne fait pas de doute que le fait que les parties prenantes s’inquiètent du destin de la planète est une bonne nouvelle, écrit ainsi dans un billet de blog Emilio Granados Franco, directeur des risques globaux et de l’agenda géopolitique du Forum économique mondial. Néanmoins, le changement drastique et relativement rapide dans la perception des risques – de l’économie vers l’environnement – est potentiellement troublant".

Selon l’économiste, le risque économique et le risque climatique sont liés de manière inextricable. La relative stabilité de l’économie mondiale de ces dernières années a ainsi permis le développement de politiques plus favorables au climat. "Mais des années de progrès pourraient être annihilées par un contexte économique plus difficile", prévient-il. Distinguer les deux risques pourrait donc, au final, se traduire par un retour en force du "court-termisme" économique et faire oublier les stratégies climat à plus long terme.

Le rapport Global Risks n’omet pas non plus le risque social, au moment où plusieurs pays du monde font face à de vastes mobilisations. "Le mécontentement des citoyens s'est durci avec des systèmes qui n'ont pas réussi à favoriser la promotion sociale. La désapprobation de la manière dont les gouvernements abordent les problèmes économiques et sociaux profonds a déclenché des protestations dans le monde entier, affaiblissant potentiellement la capacité des gouvernements à prendre des mesures décisives en cas de récession", alertent les auteurs.

NOVETHIC

C’est un engagement inédit que vient de prendre Microsoft. Le géant de l’informatique veut devenir négatif en carbone d’ici 2030 et éliminer, d’ici 30 ans, tout ce qu’il a émis dans l’atmosphère depuis sa création en 1975. Un objectif ambitieux qu’il entend accomplir via un "fonds d’innovation pour le climat" auquel il vient de dédier un milliard de dollars.

La neutralité carbone n’est apparemment pas un objectif suffisamment pour Microsoft. Le géant de l’informatique a annoncé jeudi 16 janvier vouloir devenir négatif en carbone dans dix ans. "D’ici 2030, Microsoft aura un bilan carbone négatif et d’ici 2050, Microsoft éliminera de l’environnement tout le carbone que l’entreprise a émis soit directement, soit par la consommation électrique depuis sa création en 1975", a expliqué l’entreprise dans un communiqué.

"Les experts mondiaux du climat conviennent que le monde doit prendre des mesures urgentes pour réduire les émissions. En fin de compte, nous devons atteindre des émissions "zéro zéro", ce qui signifie que l'humanité doit éliminer autant de carbone qu'elle émet chaque année", avance Microsoft. "Cela nécessitera des approches agressives, de nouvelles technologies qui n'existent pas aujourd'hui et des politiques publiques innovantes. C'est un objectif ambitieux - voire audacieux -, mais la science nous dit que c'est un objectif d'une importance fondamentale pour chaque personne vivant aujourd'hui et pour chaque génération à suivre", ajoute le géant. 

"Je n’ai jamais vu cela auparavant"

Cynthia Cummis, directrice de l’atténuation du changement climatique au World Ressources Institute (WRI), estime n’avoir "jamais vu cela auparavant". Même le groupe d’activistes environnementaux, Extinction Rebellion US, interviewé sur National Public Radio a qualifié cette annonce d’un "pas important dans la bonne direction". Pour mener à bien son projet, le groupe américain prévoit de se fournir uniquement en énergies renouvelables dans tous ses centres de données, ses bâtiments et ses campus d'ici à 2025, de mettre en place une "taxe carbone interne" en juillet 2020 ou encore de participer à des opérations de boisement et de reforestation.

L'entreprise a également dit qu'elle allait investir un milliard de dollars dans un nouveau "fonds d'innovation pour le climat", chargé d'améliorer les technologies de capture et d'élimination du carbone. "Nous comprenons qu'il s'agit seulement d'une fraction de ce qui est requis pour résoudre ce problème", a reconnu la directrice financière de Microsoft Amy Hood. "Nous espérons qu'en faisant cela, nous montrerons l'exemple à la fois pour les gouvernements et les autres entreprises pour investir à nos côtés et résoudre ce problème", a incité Amy Hood.

Le fonds financera des technologies en cours de développement ainsi que des idées novatrices pour combattre le changement climatique. Ces investissements pourraient notamment être réalisés dans des marchés en développement "à risque", via des acquisitions. La société va publier des rapports annuels sur les émissions de carbone et encourage d'autres entreprises à faire de même. Plusieurs grands noms de la tech se sont déjà engagés à réduire leurs émissions de CO2. En septembre, le patron d'Amazon Jeff Bezos a ainsi promis que son groupe atteindrait la neutralité carbone en 2040.

 AFP

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